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Noël 2023 de Bethléem à Gaza

Le 24/12/2023

 
https://ujfp.org/le-christ-dans-les-decombres-une-liturgie-de-la-lamentation/

Lors d’une réunion de prière tenue dans l’église luthérienne de Noël à Bethléem et transmise en temps réel, le révérend Dr. Munther Isaac a prononcé un message de Noël critiquant les complices des bombardements actuels de Gaza par Israël et adressant au peuple palestinien des paroles d’encouragement.

Samedi 23 décembre 2023 
Le Christ dans les décombres. Une liturgie de la Lamentation

Nous sommes en colère…  Nous sommes brisés…  Cela devrait être un temps de joie ; mais nous sommes en deuil. Nous avons peur.  20 000 personnes tuées. Des milliers sont encore sous les décombres. Pas loin de 9 000 enfants tués par les moyens les plus brutaux. Jour après jour après jour. 1,9 million de déplacés ! Des centaines de milliers d’habitations ont été détruites. Gaza telle que nous la connaissons n’existe plus. C’est un anéantissement. Un génocide.  Le monde regarde ; les Églises regardent. Les Gazaouis envoient en direct des images de leur propre exécution. Peut-être que le monde y est sensible ? Mais cela continue…  Nous posons la question : cela pourrait-il être notre sort à Bethléem ? À Ramallah ? À Jénine ? Cela est-il aussi notre destin ?  Nous sommes tourmentés par le silence du monde. Les dirigeants du soi-disant « monde libre » sont venus tour à tour donner le feu vert à ce génocide contre une population captive. Ils ont fourni une couverture. Non seulement ils ont fait en sorte de régler d’avance la facture, mais ils ont masqué la vérité et le contexte, assurant une couverture politique. En plus, une autre épaisseur a été ajoutée : la couverture théologique, l’Église occidentale se plaçant sous les projecteurs.  L’Église sud-africaine nous a enseigné le concept de “théologie d’État”, définie comme “la justification théologique du statu quo, avec son racisme, son capitalisme et son totalitarisme.” Des concepts théologiques et des textes bibliques sont alors dévoyés en vue d’objectifs politiques.  Ici en Palestine, la Bible est transformée en arme hostile. Notre texte sacré à nous. Dans notre terminologie en Palestine, nous parlons de l’Empire. Ici nous affrontons la théologie de l’Empire. Un déguisement proclamant la supériorité, la suprématie, “l’élection” et la jouissance de droits. Parfois on utilise une jolie couverture, faite de mots comme « mission », « évangélisme », « réalisation d’une prophétie », « propagation de la liberté ». La théologie de l’Empire devient un outil puissant pour masquer l’oppression sous le manteau de la sanction divine. Ils divisent ainsi les gens entre “nous” et “eux”. Il s’agit de déshumaniser et de diaboliser. Ils parlent d’une terre sans peuple alors qu’ils savent que la terre a un peuple – et ce n’est pas n’importe quel peuple. Ils parlent de vider Gaza, à l’instar de leurs déclarations sur le nettoyage ethnique de 1948, appelé un « miracle divin”. Ils demandent que nous, les Palestiniens, nous allions en Égypte, ou peut-être en Jordanie, ou pourquoi pas dans la mer ?  “Seigneur, voulez-vous que nous commandions au feu de descendre du ciel et de les consumer ?” ont-ils dit à notre propos. C’est cela, la théologie de l’Empire.  Cette guerre a confirmé que le monde ne nous considère pas comme égaux. C’est peut-être la couleur de notre peau. C’est parce que nous sommes du mauvais côté de l’équation politique. Même notre parenté avec le Christ ne nous a pas protégés. Comme ils l’ont dit, s’il faut tuer 100 Palestiniens pour éliminer un seul “combattant armé du Hamas”, qu’il en soit ainsi ! Nous ne sommes pas des êtres humains à leurs yeux. (Mais aux yeux de Dieu… personne ne peut dire que nous ne le sommes pas !)  L’hypocrisie et le racisme du monde occidental est évidente et effrayante ! Il reçoit toujours les paroles des Palestiniens de façon suspicieuse et avec des réserves. Non, nous ne sommes pas traités comme des égaux. Pourtant, l’autre côté, malgré son lourd bilan de désinformation, est presque toujours considéré comme infaillible !  À l’intention de nos amis européens : je ne veux plus jamais vous entendre nous faire encore des discours sur les droits humains ou le droit international. Nous ne sommes pas blancs – cela ne s’applique pas à nous, selon votre propre logique.  Au cours de cette guerre, les nombreux chrétiens du monde occidental ont veillé à ce que l’Empire dispose de la théologie nécessaire. C’est de la légitime défense, nous a-t-on dit ! (Et je demande : Comment ?)  Dans l’ombre de l’Empire, ils ont transformé le colonisateur en victime, et le colonisé en agresseur. Avons-nous oublié que l’État a été édifié sur les ruines des villes et villages de ces mêmes Gazaouis ?  Nous sommes indignés par la complicité de l’Église. Soyons clairs : le silence est complicité, et les appels creux à la paix sans cesser le feu et sans mettre fin à l’occupation, et les phrases vaines sur l’empathie sans action directe — tout cela est toujours sous l’enseigne de la complicité. Voici donc mon message : Gaza est aujourd’hui devenue la boussole morale du monde. Gaza était l’enfer sur terre avant le 7 octobre.  Si vous n’êtes pas horrifiés par ce qui se passe ; si vous n’êtes pas ébranlé jusqu’au fond de vous-même – c’est que votre humanité est en défaut. Si nous, en tant que chrétiens, ne sommes pas indignés par ce génocide, par la transformation de la Bible en arme pour le justifier, c’est que notre témoignage chrétien est en défaut, et que cela compromet la crédibilité des Évangiles !  Si vous n’arrivez pas à appeler cela un génocide, c’est à vous que cela incombe. C’est un péché, une part de ténèbres, que vous adoptez de plein gré.  Certains n’ont même pas demandé un cessez-le-feu…  C’est pour vous que je suis désolé. Pour nous, cela ira. Malgré le coup immense que nous avons subi, nous nous rétablirons. Nous nous relèverons, nous nous dresserons de nouveau au milieu des ruines, comme nous l’avons toujours fait en tant que Palestiniens, même si ceci est de loin le coup le plus énorme que nous ayons reçu depuis longtemps.  Mais encore une fois, vous qui êtes complices, je suis désolé pour vous. Vous en rétablirez-vous ?  Votre charité, vos mots scandalisés APRÈS le génocide, ne changeront rien. Des paroles de regret ne suffisent pas, dans votre cas. Nous n’accepterons pas vos excuses après le génocide. Ce qui est fait est fait. Je vous demande de vous regarder dans la glace… et de demander : où étais-je ?  À nos amis qui sont ici avec nous : Vous avez quitté vos familles et vos églises pour être avec nous. Vous incarnez le terme d’accompagnement – une solidarité de grand prix. “Nous étions en prison, et vous êtes venus jusqu’à nous.” Quelle différence saisissante avec le silence et la complicité d’autres personnes. Votre présence ici signifie la solidarité. Votre visite a déjà laissé une impression qui ne nous sera jamais enlevée. À travers vous, Dieu nous a dit que “nous ne sommes pas abandonnés”. Comme le Père Rami de l’Église catholique l’a dit ce matin, vous êtes venus à Bethléem, et comme les Rois mages, vous avez apporté des dons, mais ces cadeaux sont plus précieux que l’or, l’encens et la myrrhe. Vous avez apporté les cadeaux de l’amour et de la solidarité.  Nous en avions besoin. Pendant cette saison, plus peut-être que par autre chose, nous avons été troublés par le silence de Dieu. Pendant les deux derniers mois, les Psaumes de lamentation sont devenus un compagnon précieux. Nous avons crié : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi as-tu abandonné Gaza ? Pourquoi caches-tu ton visage à Gaza ?  Dans notre souffrance, notre angoisse, notre lamentation, nous avons cherché Dieu, et nous l’avons trouvé sous les décombres de Gaza. Jésus a été la victime d’une violence identique, celle de l’Empire. Il a été torturé. Crucifié. Il a saigné tandis que d’autres regardaient. Il a été tué et il a crié dans sa souffrance – Mon Dieu, où es-tu ?  À Gaza aujourd’hui, Dieu est sous les décombres.  Et en cette saison de Noël, tandis que nous cherchons Jésus, nous ne le trouverons pas du côté de Rome, mais de notre côté du Mur. Dans une grotte, avec une famille de gens simples. Vulnérable. De justesse, et miraculeusement, ayant survécu à un massacre. Dans une famille de réfugiés. Voilà où l’on trouve Jésus.  Si Jésus devait naître aujourd’hui, il naîtrait sous les décombres de Gaza. Quand nous glorifions l’orgueil et la richesse, Jésus est sous les décombres…  Quand nous comptons sur la puissance, la force et les armes, Jésus est sous les décombres…  Quand nous justifions, rationalisons et théologisons le bombardement des enfants, Jésus est sous les décombres…  Jésus est sous les décombres. Voilà sa crèche. Il est chez lui, aux côtés des marginalisés, des souffrants, des opprimés et des déplacés. Voilà sa crèche.  J’ai regardé longuement, j’ai contemplé cette image iconique… Dieu avec nous, précisément de cette façon. CECI est l’incarnation. Souillée. Ensanglantée. Pauvre.  Cet enfant est notre espoir et notre inspiration. Nous regardons et le voyons dans chaque enfant tué et extrait des décombres. Pendant que le monde continue à rejeter les enfants de Gaza, Jésus dit : “chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petits qui sont mes frères et mes sœurs, c’est à moi que vous l’avez fait.” “C’est à moi que vous l’avez fait” : Jésus ne les appelle pas seulement les siens, il est eux !  Nous regardons la sainte famille et nous la voyons dans chaque famille déplacée et errante, maintenant sans abri et sans espoir. Pendant que le monde discute du sort des gens de Gaza comme s’ils étaient des cartons encombrants dans un garage, Dieu dans le récit de Noël partage leur sort ; Il marche à leur côté et les appelle les siens.  Cette crèche parle de résilience (soumoud – صمود). La résilience de Jésus est dans sa tendresse, sa faiblesse et sa vulnérabilité. La majesté de l’incarnation réside dans sa solidarité avec les marginalisés. Résilience parce que ce même enfant s’est levé au milieu de la douleur, de la destruction, des ténèbres et de la mort pour défier des Empires ; pour dire la vérité au pouvoir et remporter une victoire définitive sur la mort et les ténèbres.  Aujourd’hui, c’est Noël en Palestine, et voici le message de Noël. Il n’est pas question du Père Noël, des arbres, des cadeaux, des guirlandes… etc. Mon Dieu, à quel point nous avons déformé la signification de Noël. À quel point nous avons commercialisé Noël. J’étais aux États-Unis le mois dernier, le premier mois après Thanksgiving, et j’étais stupéfait de la quantité de décorations et de guirlandes de Noël, et de toutes ces marchandises. Je ne pouvais m’empêcher de penser : Ils nous envoient des bombes, pendant qu’ils célèbrent Noël dans leur pays. Ils entonnent dans leur pays des chansons sur le prince de la paix, pendant que dans notre pays ils frappent sur le tambour de guerre.  Noël à Bethléem, lieu de naissance de Jésus, c’est cette crèche. C’est aujourd’hui le message que nous envoyons au monde. C’est un message de bonne nouvelle, un véritable, authentique message de Noël, évoquant un Dieu qui n’a pas gardé le silence, mais qui a pris la parole, et sa Parole, c’est Jésus. Né parmi les occupés et les marginalisés. Il est solidaire avec nous dans notre douleur, nous qui sommes brisés.  Cette crèche est notre message d’aujourd’hui au monde – et il est simple : ce génocide doit cesser MAINTENANT. Répétons-le au monde : STOP au génocide MAINTENANT.  C’est notre appel. C’est notre demande. C’est notre prière. Entends-nous, Ô Dieu. Amen. Rev. Dr. Munther Isaac Église luthérienne évangélique de Noël à Bethléem

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Une parole juive pour la paix

C’était avant la nuit du 17 Janvier 2014 ; près d'une centaine de faucheurs volontaires venus de toute la France investissent vers 15h le principal bâtiment de conditionnement de l'entreprise multinationale de Trèbes dans l'Aude : Monsanto bayer Rapidement les positions en hauteur sont investies. Et un peu plus tard les gendarmes arrivent et tiennent toutes les issues. A force d'insistance en fin d'après midi, on a droit au baratinage habituel du représentant des gendarmes et d'un chef de cabinet du préfet… « L’assaut des guerriers » commencera à 1 h du matin, la totalité des faucheurs seront évacués vers 4h, on se retrouvera à coté de l’ enceinte de Monsanto autour d’un feu de camps, certains bien choqués par la violence de l’assaut qui aurait pu tourner au drame. Entre temps, nous discutions entre nous. En discutant avec un référent BDS du Sud- Ouest https://theconversation.com/boycott-des-produits-israeliens-la-cedh-rebat-les-cartes-des-echanges-commerciaux-avec-leurope-140751 , je lui demandais, comme Stéphane Hessel vu sur les Glières http://www.citoyens-resistants.fr/ était décédé l’année précédente , avec quelle parole juive pourrions-nous nous tenir sans se faire immédiatement insulter ou vomir comme « antisémite ». Il me répondit que le fils du rabbin de Strasbourg, Michel Warschawski https://ujfp.org/michel-warschawski-israel-nexiste-que-par-la-guerre/ serait un bon relayeur.

En cherchant sur « la toile » je trouvais ses articles sur l’UJFP, un site où d’autres noms de passeurs de sens tenaient bon la voile ; des Bkouche, Sibony, Stamboul etc. https://ujfp.org/peut-on-parler-de-genocide-a-gaza/ Depuis le 7 octobre 2023, l’infanticide dans le génocide gazaoui perce la muraille de la propagande entièrement sous contrôle « des puissances d’argent et de l’Etat » ( https://bellaciao.org/Si-vous-ne-saviez-pas-328) alors que les exactions sont journalières depuis 1948. Israël viole les lois internationales et la farce onusienne des « droits de l’homme blanc bourgeois » se fait au grand jours.

p216 " Il n'est pas vrai de dire que l'ONU échoue parce que les causes sont difficiles. En réalité, l'ONU est la carte juridique qu'utilisent les intérêts impérialistes quand la carte de la force brute échoue." [...] p217 "Le tort de Lumumba a été alors dans un premier temps de croire en l'impartialité amicale de l'ONU. Il oubliait singulièrement que l'ONU, dans l'état actuel, n'est qu'une assemblée de réserve, mise sur pied par les grands, pour continuer entre deux conflits armés la "lutte pacifique" pour le partage du monde." (Frantz Fanon "Pour la révolution africaine")

Toute honte bue, le pays de l’humiliation du capitaine Dreyfus devant un des fondateurs du Sionisme Herzl, ne fait rien sinon des simulacres à la hauteur de son arrogance droit-de-l’hommiste. Alors il faut encore invoquer ses grands penseurs réels humanistes. selon wiki «l’ encyclopédie orwellienne » : L'élément central de son récit est son accident avec son navigateur, André Prévot, dans le Sahara libyen en 1935 : les deux hommes ayant failli mourir de soif, sont sauvés in extremis par un bédouin qui les a aperçus de loin. « Eau, tu as ni goût, ni couleur, ni arôme, on ne peut pas te définir, on te goûte, sans te connaître. Tu n'es pas nécessaire à la vie : tu es la vie. » Saint-Exupéry y donne clairement les clés de son humanisme : « Quant à toi qui nous sauves, Bédouin de Libye, tu t'effaceras cependant à jamais de ma mémoire. Je ne me souviendrai jamais de ton visage. Tu es l'Homme et tu m'apparais avec le visage de tous les hommes à la fois. Tu ne nous as jamais dévisagés et déjà tu nous as reconnus. Tu es le frère bien-aimé. Et, à mon tour, je te reconnaîtrai dans tous les hommes. » La façon d’être au monde du bédouin du désert de Libye de 1935 est toujours celle qui anime le bédouin du désert du Néguev en 2023 https://ujfp.org/sous-le-choc-du-7-octobre-les-citoyens-bedouins-se-battent-pour-faire-connaitre-leurs-pertes/ Et en massacrant le poète et l’écrivain palestinien, comme l’enfant, ces malades du pouvoir s’attaquent à ce qu’il y a de plus sacré dans l’humain ; ils ne voient pas que le poète ne meure jamais ; par son œuvre, c’est comme une fleur qui explose en plein vent, en projetant ses milliers de graines ou de pollen favorisant la repousse, "et nous serons des millions" , "et la vie renaîtra de la nuit". http://elianguesard.l.e.f.unblog.fr/files/2023/12/ce-qu-il-faut-dire-aux-hommes-par-e.hasard.pdf https://agencemediapalestine.fr/blog/2023/12/22/gaza-israel-a-tue-plus-de-15-523-palestinien-ne-s-dont-6-600-enfants-apres-bientot-deux-mois-de-bombardements/ Alors en voyant de plus profondément Noël de Bethléem à Gaza « Au nom du poète , de la fille et du Saint Exupéry », donnez à Gaza https://ujfp.org/nouvelle-collecte-de-lujfp/

 

Wladimir Tchertkoff un vrai journaliste parce que tolstoïen

Le 02/05/2023

 
248:… « Ce sont toutes les pathologies somatiques possibles, qui accompagne là-bas la vie, dès la gestation. Les cancers ne sont que la partie émergée de l’iceberg. » Wladimir Tchertkoff « est parti ailleurs » ce matin du 9 Avril 2023 d’une pneumonie à l’age de 88ans. Il n’a pas pu égaler sa grand_mère centenaire comme il le répétait, mais son œuvre était déjà bien inscrite ; même gravée dans le monument des Justes comme ses amis disparus Fernex, Belbéoch, Nesterenko, Yablokov etc. ——– Message original ——– [coordination] Au nom de l’humanité, l’audace mondiale. Le 24/12/2016 13:10, a écrit : Chères Toutes, Chers Tous, Profitant du moment d’accalmie que sont les fêtes de fin d’année et de la géniale opportunité créée par Michel Gueritte de pouvoir toucher un parterre d’adresses si riche d’intelligences actives, je vous propose d’écouter cette conférence de Riccardo Petrella nous parler positivement de notre monde globalisé dans une impasse. J’ai connu Riccardo dans les années ’90, il allait loin et il a fait du chemin depuis. Ce qu’il dit ici est très intéressant. S’il ne vous a pas capturés au bout de 4 minutes, il suffit d’interrompre. https://www.youtube.com/watch?v=crhqL-zgCac Bonne écoute et Bien amicalement à tous  wladimir *************** Da:Inviato: domenica, 25 dicembre 2016 21:20 A: wladimir Tchertkoff Oggetto: Re: [coordination] Au nom de l’humanité, l’audace mondiale. « La question du sens »… « Rendre illégale la guerre, l’appauvrissement, la finance »…., (ohé cosaque, c’est du Tolstoï!) merci je ne connaissais pas. j’ai ensuite trouvé un interview de lui sur http://www.investigaction.net/riccardo-petrella-bannir-la-guerre-la-premiere-audace/ à la dernière question : - Dans le contexte actuel marqué par la confusion idéologique, quelle serait la principale leçon à tirer ? « Reprendre par tous les moyens possibles les chemins de la pacification en imposant à toutes les parties concernées (Arabie Saoudite et Israël compris) l’arrêt du financement et du commerce des armes. Un chemin extrêmement difficile à mettre en route et puis à maintenir, mais je considère que c’est la seule voie efficace à emprunter si on ne veut pas maintenir l’ensemble de la région « Méditerranée, Moyen Orient, Asie mineure, Afrique du Nord et Corne d’Afrique » dans un état permanent de guerre et de massacres au cours des 30 à 50 ans à venir. La raison est la paix. La déraison est de continuer la guerre en s’illusionnant que la paix viendra de l’extermination de l’ennemi. Les Etats-Unis, qui poussent toujours à la guerre totale, n’ont rien résolu depuis toutes ces années. Pourquoi suivre leur chemin? » [Je rajoute: les US et autres occidentaux se sont établi par la guerre et l'extermination des autochtones amérindiens et de leurs cultures, l'accaparement, le colonialisme etc Donc la violence , les armes à feu, la militarisation de leur vie etc sont leur base "culturelle", rien d'étonnant à ce que leur domination ou celle de leur noyau occidental, qui est devenu mondiale, nous ait mené au désastre actuel.] La question du sens est notre sujet aussi, ainsi que les mythes à changer , et les expressions « au nom de « voir http://elianguesard.unblog.fr/files/2013/04/vivrelibreoumourircontamine.pdf , donc nous sommes nombreux à penser la même chose, on verra en 2017 peut-être… si la masse critique est atteinte pour agir enfin. Bonnes fêtes de fin d’année et dure cent ans comme ta grand-mère pour voir ça. Tchao **************** Sujet: R: [coordination] Au nom de l’humanité, l’audace mondiale. Date : Mon, 26 Dec 2016 20:08:16 +0100 Merci pour la belle narration (compte rendu du procès et commentaires) de la vigie Elian Guesard, que je n’ai jamais croisé ni me souviens du nom. Une véritable élégie de résistant fidèle à la mémoire d’une France oubliée et trahie par ceux qui la gouvernent. OK, pour voir les premiers effets de la masse critique de citoyens comme lui j’attendrai mes cent ans avant de mettre les voiles. Ça se jouera au niveau global (horizon Petrella) ou ce sera sans lendemain comme la Commune de Paris. Il est vrai que les pieds d’argile de la bastille atomique semblent se fissurer en France plus qu’ailleurs. En espérant sans trop de dégâts humains. Ciao wladimir &&&&&&&&&&&&&&&&& http://soutienliquidateursetvictimestchernobyl.over-blog.org/pages/Wladimir_Tchertkoff-4318283.html Wladimir Tchertkoff  WLADIMIR TCHERTKOFF, journaliste documentariste, est né en Serbie il y a 69 ans dans une famille de la vieille émigration russe. Ayant interrompu des études classiques à Paris, il s’est établi en Italie au début des années 60.  En 30 ans de collaboration, d’abord avec la RAI puis avec la Télévision de la Suisse italienne de Lugano, il a réalisé plus de 60 documentaires d’approfondissement, principalement sur des thèmes et des arguments sociaux, politiques, économiques, en s’intéressant à la description et à l’analyse des relations de pouvoir.  Première réalisation, « La lancée de l’automne » (« La spinta dell’autunno ») : une reconstruction en 5 épisodes des évènements de l’automne chauditalien de 69. Filmé et monté avec la technique du « cinéma vérité », le programme a provoqué un incident politique avec la RAI contrôlée par la Démocratie chrétienne, qui a dû le transmettre sous la pression des syndicats, protagonistes de ces luttes sociales. Dans les mêmes mois, Tchertkoff a réalisé avec la même technique « Le ministre et les ouvriers » (« Il ministro e gli operai »), une chronique de la rencontre de Donat Cattin, ministre du Travail, avec les ouvriers de la Fiat-Mirafiori de Turin. « Le grand intérêt de ce documentaire, écrivit Morandini dans Il Giorno, consiste dans la manière avec laquelle il a été réalisé. Tchertkoff a su communiquer, comme dirait Richard Leacock, « le sentiment d’être là », en respectant le ministre et les ouvriers, en saisissant les aspects significatifs de l’événement, sans le contrôler ».  Par la suite, la RAI a détruit l’ensemble du matériel filmé, environ 100.000 mètres de pellicule sonorisée, bien que des enseignants universitaires et quatre instituts de recherche l’aient demandé. Le professeur Gino Giugni, qui avait collaboré pendant l’automneavec Donat Cattin, écrivit : « La nouvelle de la destruction du matériel filmé de l’automne chaud par la Rai-tv a produit sur moi le même effet que si j’avais appris qu’un incendie criminel avait détruit un secteur entier des Archives d’État ».  En 1974, « Mort au travail » (« Morte sul lavoro ») a reçu le premier prix du Festival des courts métrages de Moscou.  Avec l’arrivée de la perestroïka, connaissant la langue russe, Tchertkoff a travaillé une douzaine de fois dans les territoires de l’ex Union Soviétique : en Russie, Arménie, Géorgie, Azerbaïdjan. Depuis 1990 il va régulièrement dans les territoires contaminés de Tchernobyl, où il a réalisé 5 documentaires.  « Nous de Tchernobyl » – 54′ min – TSI 1991  « Le piège atomique »  -  47′ min. – TSI 1999  « Youri et Galina Bandajevsky » – 30′ min. – Feldat Film 2000 « Le sacrifice »  -  24′ min. – Feldat Film 2003  « Controverses Nucléaires »  -  50′ min. – Feldat Film 2004 Le point de vue de Wladimir Tchertkoff concernant son intervention et ses films sur le thème de la Solidarité :  - mes films et mon intervention sont au coeur-même du thème de la solidarité : 500 000 enfants du Bélarus, quotidiennement contaminés depuis plus de 18 ans par les radionucléides, sont non seulement abandonnés par la solidarité internationale (à l’exception de quelques ONG, démunies de moyens qui soient à la hauteur du désastre), mais ils sont traités comme des cobayes par la science et la médecine officielles internationales. Le film « Controverses nucléaires » le montre, le révèle et le dénonce. Sans parler des centaines de milliers de « liquidateurs » malades qui meurent, qui ont sauvé l’Europe et que le monde ignore (« Le sacrifice »). &&&&&&&&&&&&&&&&&&& - Article de Alison Katz – Contratom Genève N°151 Juin 2023 Wladimir Tchertkoff : passeur de vérités interdites suite sur WladimirTchertkoff ArticleAlison KatzContratom151 Juin2023 &&&&&&&&&&&&&&&& - Bulletin Enfants de Tchernobyl Belarus n°55 Juin 2023 Adieu Wladimir http://enfants-tchernobyl-belarus.org/documintaire/bulletin/juin2023.pdf &&&&&&&&&&&&&&&& Elena – Tchernobyl par M.Rioche &&&&&&&&&&&&&&&&& Le crime de Tchernobyl, un modèle pour Fukushima: 2016 Wladimir-Tchertkoff-Japon

 

OMS et Nouvel Ordre Mondial

Le 08/03/2023

 source:https://anthropo-logiques.org/oms-et-nouvel-ordre-mondial/
20 2 2023

Je suis profondément heureux de re-publier ici, avec son aimable autorisation, une nouvelle analyse magistrale de ma consœur Françoise Bloch au sujet de ce qui se trame à l’OMS et du rôle que d’aucuns aimeraient voir jouer à cette organisation profondément corrompue au sein du nouvel ordre mondial… Avec cet argument a priori imparable : si c’est pour la santé des populations, de quel droit oserait-on s’opposer aux décisions de cet organisme ? Les manœuvres pour soumettre les pays aux décisions contraignantes (diktats) de l’OMS se déroulent déjà au grand jour depuis quelques années. Si les Occidentaux apparaissent soumis à cet agenda totalitaire mondial, la bonne surprise est venue à plusieurs reprises du reste du monde, à qui évidemment on ne la fait pas quand il s’agit d’imposer de nouvelles formes d’impérialisme. Ceci advient à un moment où l’organisation n’en finit pas de se discréditer. En dépit de la quasi-absence de nouveaux cas, par exemple, l’OMS vient de reconduire la « variole du singe » comme urgence sanitaire internationale… Une urgence sanitaire sans cas est une innovation intéressante de plus dans le registre du théâtre de l’absurde… mais certainement pas de la santé publique ! Quant au très douteux scientifique Jeremy Farrar (directeur du Wellcome Trust) , il vient, à peine élevé à la dignité de Chief Scientist de l’OMS, de proposer qu’on renonce aux investigations quant à l’origine du Sars-CoV-2 – question en effet sans importance ! Il s’en est ensuite défendu, sachant à quel point le sujet est chaud : pas moins de dix chimères de coronavirus de chauve-souris ont été produites dans le laboratoire de Wuhan après que Barack Obama ait interdit les recherches sur les gains de fonction sur les virus – le Sars-CoV-2 apparaissant désormais bien, comme l’avait dit très vite le Pr Luc Montagnier, un produit d’ingénierie du vivant… Au-delà de ces vilaines péripéties se déploie un réel problème de fond : la volonté de subordonner de manière contraignante la souveraineté sanitaire des pays à une organisation internationale connue aujourd’hui comme étant LA plus corrompue au monde. Françoise Bloch, en observatrice avertie, nous livre un article de haute tenue décrivant les risques et les enjeux de cette pièce maîtresse du dispositif de gouvernance mondiale en voie d’imposition par des pouvoirs étatiques mafieux. Engagés dans de véritables « crimes d’état contre la démocratie » selon le terme consacré par le professeurs de sciences politique américain Lance de HavenSmith…

************ La clef de voûte du Nouvel Ordre Mondial passe-t-elle par de nouvelles prérogatives attribuées à l’OMS?
par Françoise Bloch [1]

« Qui écoute un témoin, le devient à son tour…. Cela reste important de délivrer un message, pas seulement pour le peuple juif, mais pour la noblesse de l’être humain » Elie Wiesel [2]

« Aujourd’hui plus que jamais,la conception de l’être vivant comme machine est indissolublement liée au fait que nous vivons dans une société capitaliste et industrielle : elle reflète ce que les instances qui dominent la société voudraient que le vivant soit, afin de pouvoir en faire ce que bon leur semble. » Bertrand Louart [3]

Préambule
Selon Hannah Arendt [4] « Ce n’est que dans la mesure où il pense, et cela veut dire dans la mesure où il est sans âge – un «il» ou un «je»et non un «quelqu’un» comme le nomme si justement Kafka – que l’homme dans la pleine réalité de son être concret vit dans cette brèche entre le passé et le futur. Cette brèche n’est pas un phénomène moderne, peut-être même pas une donnée historique mais va de pair avec l’existence de l’homme sur la terre. Il se peut bien qu’elle soit ce chemin frayé par la pensée, ce petit tracé de non-temps que l’activité de la pensée inscrit à l’intérieur de l’espace temps des mortels(…).Ce petit non-espace-temps au coeur même du temps(…) peut seulement être indiqué, mais ne peut être ni transmis ou hérité du passé ; chaque génération nouvelle et même tout être humain nouveau en tant qu’il s’insère lui-même entre un passé infini et un futur infini, doit le découvrir et le frayer laborieusement à nouveau».

J’ai donc essayé, durant ma vie y compris depuis ces trois ans de délire covidien, de me frayer ce chemin entre un passé et un avenir encore inconnu mais que d’aucuns semblent vouloir écrire pour nous ….en prolongeant un passé qu’ils se sont employés à reprendre à leur compte …..pour leurs propres intérêts, n’ayant jamais su s’en détacher et voir que l’humain n’est pas qu’une «mécanique à réparer» ou à «perfectionner». Les deux idéologies du 20ème siècle, nées des conceptions scientistes du 18ème et dont le capitalisme a finalement triomphé, n’ont su voir dans la vie et l’humain que la matérialité au point de désormais vouloir en faire un robot. Les hommes ne sont pas des machines que l’on peut télécommander par l’intelligence artificielle et autres béquilles technologiques même si celles-ci les fascinent. Il leur arrive même d’avoir une conscience et de penser dans cet espace-temps qui échappe aux soi-disant «élites mondialistes» dont les projets fous nous conduisent à un totalitarisme sanitaire et militaire si nous n’y prenons garde….et dont une partie est déjà en place mais qu’ils accélèrent.

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Décembre bleu lettre 1 à la Revue Silence

Le 16/12/2022

 
Rassembler pour mieux aimer et lutter face à Diviser pour mieux régner et tuer
14 Décembre 2022
lettre 1 à la revue Silence

Bonjour, Le samedi du rassemblement CRHA des Glières ce mois de Mai 2022, deux personnes ont remarqué les exemplaires « Atomes crochus » que j’avais sous le bras, que m’avaient fourni des amis d’ADN rencontrés l’après-midi. En leur donnant, on a discuté un peu et Herbert s’est présenté journaliste de la revue Silence. Dans la conversation j’ai parlé des vigies devant l’OMS, manifestation qui a durée 10ans devant cette tour de glace d’un « bleu-verre » tous les jours ouvrés de 8h à 18H. (www.independentwho.org). Comme le lendemain dimanche sur le plateau, il revint vers moi pour me demander d’autres précisions sur cette manifestation ; c’est surtout notre motivation qui l’interpellait. J’ai le temps maintenant et commence à écrire sur le sujet. Il fallait bien sûr pour ce faire une motivation certaine et un mélange détonnant de « caractères » de tous pays et milieux sociaux confondus avec leur propre histoire. Ces personnes ont réussi à mettre en commun leurs expériences et leur volonté pour le bien du même nom. J’ai pu avoir la chance de rencontrer au moins une centaine de personnes sur les plus de 450 qui sont restées devant l’OMS. Il y aurait beaucoup à dire sur la motivation de chaque personne qui ont participé. Certaines ont livrés spontanément des bribes de leur vie. D’autres ne se livraient pas mais cela me paraissait clair qu’elles avaient « une raison », un parcours qui les avait fait venir là et, sans doute pour moi, il y avaient un rapport avec une histoire de « résistance d’hier et d’aujourd’hui » comme cet événement du CRHA depuis 2008.

Cette vigie est issue de la rencontre entre russe(s) et breton(s).

Les initiateurs bretons d’abord,  avaient déjà de la bouteille dans les luttes de chez eux ; ce sont des membres actifs de NDDL depuis le début et certains avaient fait les luttes et révoltes paysannes avec Bernard Lambert, puis au Larzac. Et sûrement d’autres luttes mais surtout, et c’est peut-être ce qui explique leur motivation ; ce sont les membres actifs qui ont participé aux deux luttes victorieuses contre les projets de centrales dans l’estuaire de Nantes : Le Pellerin et Le Carnet. D’autres vigies étaient aussi à Plogoff , Erdeven. C’est fort de leur expérience et toujours révoltés de l’injustice concernant la non reconnaissance des conséquences du nucléaire sur la santé qu’ils ont agit en nombre. Herbert me demandant aussi avec quelle « tactique » se sont déroulées ces luttes sur le terrain de Le Pellerin et Le Carnet, j’ai répondu « le harcèlement » car je me souvenais que Paul et son groupe par exemple couvraient régulièrement les escaliers d’entrées des Mairies concernées avec des aliments marqués par le logo trèfle nucléaire. Et les élus devenaient « fous »… D’autre part, Annick B. m’avait dit que lorsque l’agriculteur impacté devait recevoir le référent Edf chargé de négocier son terrain, un grand groupe de manifestants avec banderoles, cornes de brume et instruments de musique se cachaient d’abord à l’étage ; et lorsque la discussion de l’agriculteur s’engageait avec la personne d’EDF au Rdc, le groupe descendait en fanfare faisant fuir le pauvre démarcheur... Voilà donc deux anecdotes. Pour « les bretons ».

Cette vigie est issue de la rencontre lors d’une conférence de Wladimir Tchertkoff organisée par les bretons chez eux. Un des organisateurs de la conférence ; Paul et sa dame Thérèse (ils disent souvent « dame » à chaque phrase…). Ils ont discuté ensuite ensemble sur le pourquoi de l’étouffement des conséquences sanitaires de la catastrophe de Tchernobyl et de toutes les autres contaminations radioactives au plus haut niveau des instances onusiennes et surtout celle qui en a la charge et le devoir (sur le papier). L’OMS basée à Genève « garant de la santé mondiale ...) serait sous influence de la plus haute autorité « garante » elle des intérêts de l’industrie du nucléaire civil et militaire et donc des États nucléaires ; l’AIEA basée à Vienne en Autriche. Wladimir (voir son livre « Le Crime de Tchernobyl ») avec l’équipe de journalistes italo-suisses mené par Emanuella Andreoli ont produit plusieurs documentaires sur le sujet qui fâche les nucléocrates et l’OMS. Wladimir est né en Serbie d’une famille d’origine russe, il nous a dit que son nom signifierait peut-être « celui qui tient le diable par la queue ». En vigie j’avais discuté avec son frère Nicolaï prof de français à New-York. Comme j’avais lu récemment des petits livres de Tolstoï non recommandables pour les Etats ; « Aux travailleurs, Où est l’issue ?, l’esclavage moderne et « le grand crime », je demandais à Nicolaï si il avait un lien de parenté avec « l’ami de Tolstoï », il me répondit qu’ils sont les descendants d’un frère de l’ami de Tolstoï, et il insista sur le fait que l’ami de Tolstoï était « plus Tolstoïen que Tolstoï »… Il y a aussi des traductions d’écrits de Tolstoï mentionnées par Alain Refalo; https://alainrefalo.blog/2022/04/06/eloge-de-lobjection-de-conscience-a-la-guerre-et-a-sa-preparation-hommage-a-leon-tolstoi/, engagé lui aussi dans l’action non violente et qui est aussi intervenu aux Glières en 2009; http://www.citoyens-resistants.fr/index.php Il y a donc un lien entre l’auteur du « Crime de Tchernobyl » et l’auteur de « Le très grand crime »;http://crasputas.canalblog.com/archives/2013/01/12/26128078.html

Comme le disait Lama Mo vigie devant l’OMS ; « Il n’y a pas de hasard »
Voir aussi l’article « Les sentinelles » sur https://www.agoravox.fr/auteur/elian-guesard Il y a bien sûr d’autres personnes, d’autres groupes qui se connaissaient ; - Comité Bandajevski, enfants de Tchernobyl et enfants de Tchernobyl Belarus, ceux de Taverny et l’action non violente, Pr Fernex d’IPPNW et son équivalent en France mené par Abraham Béhar, la Criirad etc ; et tous les réseaux anti nucléaire internationaux et surtout les locaux Contratom Genève et SDN indispensables qui manifestaient d’ailleurs devant l’OMS les 26 Avril avant les vigies .
- Des scientifiques anglais Pr Busby, Russes Yablokov, et Belarusse Pr Gocharova, Pr Nesterenko etc.
Et dès le 11 Mars 2011, une autre culture venait à nous...

Le mieux serait de demander précisément au premier intéressé. Le paysan breton Paul qui s’est inspiré des femmes de la place de Mai en Amérique latine qui défilaient régulièrement avec des pancartes, et il a envisagé avec Wladimir et d’autres volontaires de manifester devant le siège de l’OMS avec des pancartes interpellant l’énormité du mensonge et surtout du crime nucléaire.

Pour faire court et imagé ; cette manifestation est le produit de la rencontre entre l’ours et la blanche hermine, quelque soit leur grosseur, les deux mammifères ont la réputation de ne pas lâcher le morceau ; même à moitié assommés, la mâchoire serre encore...

Il y a de quoi écrire un "Décembre bleu" en complément de "Octobre rose" bien critiqué ici: https://www.terrestres.org/2022/10/19/octobre-rose-ou-la-non-politique-du-sein/ La téléthonisation, c'est à dire la dépolitisation de toutes les pathologies dues à la pollution industrielle dont le nucléaire et la chimie de synthèse tiennent une place majeure doit être dénoncée et combattue.

Meilleures Salutations

https://m.youtube.com/watch?v=PxS2SMV8Iy4&feature=youtu.be

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  Le 17 décembre un message reçu d'un autre couple de l'ADN :
Les raisons essentielles pour appeler à l'arrêt du nucléaire
Annie et Pierre Péguin, décembre 2022

- le fonctionnement des centrales génère en permanence de nouveaux radioéléments très dangereux pour la santé. Ces nouveaux atomes radioactifs sont métabolisés par les organismes vivants, se concentrent le long de la chaîne alimentaire et nous contaminent par ingestion, pouvant s'attaquer au métabolisme de nos cellules et à leur ADN. Les conséquences n'en sont pas immédiates ; mais n'y aurait-il pas un lien avec la prolifération des cancers, leucémies, maladies diverses qui ne seraient pas seulement dues aux pollutions et produits chimiques ? Même si les liens directs sont bien difficiles à établir
- sauf pour le cancer de la thyroïde que les pronucléaires ont bien été obligés de reconnaître- les victimes au voisinage des centres atomiques, en Biélorussie suite à Tchernobyl, en Polynésie depuis ls campagnes d'explosions atomiques, l'attestent. On sait maintenant que même les faibles doses de contamination ont des effets sur la santé, et plus grave encore sur la reproduction : les cellules sexuelles y sont particulièrement sensibles. Quant aux usines nucléaires, telles que Marcoule, Cadarache, Pierrelatte, surtout la Hague et d'autres, elles contribuent à la dispersion dans l'eau et dans l'air de ces élèments. - Le fonctionnement de toute la chaîne nucléaire produit des quantités considérables de déchets d'extrème dangerosité, de durabilité infinie à l'échelle humaine et pour lesquels il n'existe pas de solution raisonnable. L'enfouissement des déchets de haute activité et de vie longue que l’on s’apprête à enfouir à 500 mètres de profondeur, à Bure dans la Meuse, sans savoir de quelles façons on pourra prévenir du danger les populations du futur, est une monstrueuse faute. La pérennité des emballages de ces déchets ne peut pas être assurée pour des centaines de milliers d'années. La seule solution raisonnable est de les gérer en surface ou près de la surface du sol pour pouvoir les reconditionner au fur et à mesure de leur dégradation. Et une fois les réacteurs mis à l'arrêt, comment démanteler les réacteurs, sans à nouveau en reporter la gestion sur nos successeurs, multipliant les déchets et les dangers ?
- Nous risquons en permanence la catastrophe atomique qui dévasterait pour longtemps une grande région et toucherait une nombreuse population. la prochaine sera-t-elle chez nous, compte-tenu du grand nombre de réacteurs qui vieillissent et donc se fragilisent ? Au moins à trois reprises, nous avons frolé la catastrophe (St Laurent des Eaux 1969 et 1980, Blayais décembre 99). Et en Ukraine la menace grandit autour de la centrale de Zaporijjia, faisant craindre le pire pour l'Europe. Un simple missile sur l'une de nos centrales, ou un acte terroriste contre l'un de nos multiples transport de matières radioactives peuvent provoquer un grave accident. Et sait-on que la sécurité de nos centrales repose en dernier ressort sur une technologie du passé ? Celle des groupes électrogènes lorsque qu'il faut de l'électricité pour refroidir le coeur du réacteur afin d'en éviter la fusion, et ils ne sont pas toujours fiables….
- La maîtrise des réactions nucléaires ouvre la possibilité de fabriquer des bombes atomiques à uranium enrichi, à Hydrogène (la bombe H), ou encore au plutonium produit par les réacteurs en fonctionnement. Leur utilisation malheureusement possible dans le climat délétère actuel aurait d'horribles conséquences. De plus les puissances nucléaires disposent de gros stocks d’ Uranium dit « appauvri », rebut de l’enrichissement du combustible, c’est un métal lourd dont les armées se servent en tête d’obus pour percer les blindages, largement utilisés par exemple en Irak par les USA . Il émet des rayons alfa, et les poussières disséminées et absorbées provoquent de gros dégâts chez les vétérans de l’armée et dans la population (en particulier naissances de monstres !).
Voilà pourquoi il est criminel à nos yeux de prétendre poursuivre la production d'électricité nucléaire. il y a bien d'autres raisons qui ne touchent pas à notre sécurité ni à notre santé, mais qui contribuent à rendre incompréhensible l'obstination de nos dirigeants dans cette technologie d'un autre âge. D'ailleurs son importance décroit au niveau mondial ne produisant plus que 2 % de l'énergie totale consommée, soit moins de 10 % de la consommation mondiale d'électricité. Les énergies renouvelables s'imposent de plus en plus, domaine dans lequel la France est très en retard. Tout d'abord il convient de dénoncer les mensonges qui nous sont assénés et relayés en permanence par les médias, les commentateurs bien en vue et recherchés. Rares sont les contradicteurs qui peuvent s'exprimer librement.
- L'électricité nucléaire n'est pas une énergie décarbonée. Si on considère tous les matériaux, et tous les transports nécessaires au développement de la filière nucléaire, depuis l'extraction de l'uranium jusqu'au démantèlement des centrales et la gestion des déchets atomiques pour des temps infinis, on peut difficilement prétendre que l'électricité produite est une énergie décarbonée !
- Énergie prétendue pas chère. L’État subventionne depuis le début la recherche, le développement et le fonctionnement de la production d'électricité nucléaire à coups de milliards. Ce sont nos impots qui en font une énergie apparemment bon marché. Actuellement le coût des énergies renouvelables est devenu bien moins cher, et les investissements mondiaux dans ces technologies d'avenir dépassent de loin ceux dans le nucléaire.
- Le leurre de l'Indépendance énergétique n’est qu’un mensonge d’État. Nous sommes en fait dépendant de la Russie. En effet, Il n'y a plus d'extraction d'uranium en France, nous sommes dépendant des importations provenant du Niger, d'Ouzbékistan, et surtout du Kazakhstan contrôlé par le géant russe Rosatom pour près de la moitié de nos importations. C'est encore à Rosatom qu'est confié le recyclage d'uranium issu du retraitement à la Hague. Les navires russes livrent donc à Dunkerque ou à Cherbourg l'uranium dont nous avons besoin. Apparemment les sanctions ne concernent pas les échanges avec la Russie dans le domaine atomique ! Et ce dont on se garde bien de parler,
- Les délais face à l'urgence climatique, la prétention de gérer cette urgence par la construction de réacteurs se heurte à des délais bien trop importants : Là où des éoliennes ou des installations solaires peuvent être mises en route en peu d'années, l'exemple des EPR de Flamanville ou de Finlande montre qu'il faut au moins attendre une quinzaine d'années. Et encore à condition que soit retrouvé un savoir faire aujourd'hui perdu !
- En fait, le nucléaire contribue au Réchauffement climatique. Le nucléaire est présenté comme un recours, ce qui paraît convaincre les jeunes générations ; mais en est-il vraiment un ? L'ouvrage d’Hervé Kempf “Le nucléaire n’est pas bon pour le climat” montre bien qu'il n'en est rien. Non seulement il ne fournit pas une énergie vraiment décarbonée, mais en plus il contribue au réchauffement climatique, comme le font toutes les centrales thermiques. Le rendement des centrales étant à peine de 30 %, 70 % de l'énergie dégagée par la fission de l'uranium est dissipée en chaleur dans l'eau et dans l'air. Des estimations récentes en montrent l'importance significative par rapport aux autres causes.
- Peut-on vraiment toujours compter sur nos voisins pour pallier aux défaillances du système de production électrique français ? La défaillance de notre mode de production d'électricité, unique au monde par la proportion considérable de la part du nucléaire, rend notre pays non seulement dépendant de la Russie pour nous alimenter en uranium, mais aussi dépendant des pays voisins pour nous alimenter en électricité particulièrement en heures de pointe. C'est en effet chez nous que les pointes sont les plus importantes à force de vouloir tout électrifier. Et cela continue (voiture électrique, 5 G par exemple). Mais nos voisins ne pourront pas toujours pallier à nos besoins, et nous seront parmi les rares pays à devoir subir des restrictions.
- Et n'est-il pas trop vulnérable ? La sécheresse de ce printemps et de cet été a démontré la vulnérabilité des réacteurs au dérèglement climatique : énormes consommateurs d'eau pour leur refroidissement, ils sont dépendants du régime fluvial. EDF a dû obtenir des dérogations pour poursuivre la production de plusieurs d'entre eux malgré la température trop élevée et/ou l'étiage insuffisant de l'eau des fleuves. Qu’en sera-t-il des nouveaux EPR construits en bord de fleuves ?   Enfin quelle folie peut conduire ceux qui nous gouvernent à prétendre relancer la construction de réacteurs ; alors que la plupart de nos voisins européens abandonnent le nucléaire ? Ils ne s'en sortent pas plus mal, ne sont pas retournés à la caverne et à la bougie, et ce sont eux qui soutiennent notre système défaillant ! Par son État centralisé et fort , la France peut imposer le choix politique de son développement, assumer les coûts, en cacher les effets sanitaires et neutraliser l'opposition à cette technologie mortifère. Mais n'est-il pas dément que pour assurer quelques décennies de production électrique, on fasse courir tant de risques à la population et qu'on génère de dangereux déchets pour toujours ?
http://collectif-adn.fr

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Rappels
-sur la Polynésie : https://bureburebure.info/essais-nucleaires-en-polynesie-francaise-dossiers-militaires-declassifies/
- sur l’Algérie Un exemple « de ceux qui font des mesures et qui ne remontent pas à la source; le crime politique et sa volonté de puissance » est l’article de l’ACRO sur le sable du Sahara du 6 février 2021 https://www.acro.eu.org/wp-content/uploads/2021/02/CP-ACRO-vent-du-Sahara-v2.pdf suite sur https://bellaciao.org/fr/IMG/pdf/arretonsLA_Machine_A.pdf

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Message du 26 Décembre 2022

Bonsoir Merci de votre soutien. Notre questionnaire épidémiologique n’a pas été retenu par l’ARS en 2019, on pourrait s’en douter. Notre institut va être mieux placé pour faire le job maintenant. Merci encore. Bien à vous Pour le collectif Stop aux Cancers de nos Enfants

Le 26 déc. 2022 à 16:24, Stop aux Cancers de nos enfants a écrit :  Objet : epidemiologie populaire Corps du message :

Bonjour, je prends connaissance de votre lutte par un article paru sur Bastamag https://basta.media/soit-on-regarde-les-enfants-mourir-soit-on-agit-l-expertise-citoyenne-contre-l-inaction-publique-cancers-pediatriques-Sainte-Pazanne-Marie-Thibaud

J'ai pu constater aussi que les organismes de santé publique ne peuvent être indépendantes des Etats eux-mêmes complètement emmanchés avec les industriels. On l'a vu avec les faucheurs pour les pesticides et avec les vigies devant l'OMS pour le nucléaire. Des enquêtes épidémio populaire étaient déjà promulguées par des scientifiques clairs. Il y a des exemples sur le lien; http://elianguesard.l.e.f.unblog.fr/files/2013/04/enqueteepidemiopopulaire.pdf http://elianguesard.l.e.f.unblog.fr/files/2013/04/anniethebaudmony.pdf Comme les études épidémio sont complexes,  trop longues et coûteuses, j'avais soumis ce brouillon au Pr Fernex: http://elianguesard.l.e.f.unblog.fr/files/2013/04/epidemio2015.pdf Il m'avait répondu par mail (voir sur http://iwou.over-blog.com/2021/10/le-professeur-michel-fernex-est-parti-rejoindre-solange-fernex-l-insoumise.html)

Mail du 16 2 2009: « C’est intéressant. L’étude des cancers autour des centrales atomiques allemandes a duré 4 ans avec une grosse équipe. Ils ont analysé et localisé 5000 cancers ou leucémies) Ils ont fait appel à de très bon statisticiens. Ce travail vient confirmer les précédents en Allemagne, Amérique, Royaume uni. Jean-François Viel a risqué une étude sur les cancers autour des usine ARFECA. Il a montré l’augmentation des leucémies de l’enfant puis il a perdu sa carrière et refuse de parler de rayonnements ionisants: Il a deux enfants. Si on veut casser une carrière en France, le bon système c’est de faire une bonne étude sur cancer et rayonnements ionisants. Il faut avoir des revenus personnels. Ce n’est jamais drôle mais triste. Je n’ai plus de carrière à perdre, retraité, 80 ans. Alors j’ose parfois parler. »

Ceci est valable pour toutes les pollutions industrielles. J'en ai déduit que l'on peut faire un premier questionnaire simple pour dégrossir le travail,  Bonne continuation --
Cet e-mail a été envoyé via le formulaire de contact de Stop aux Cancers de nos enfants (https://stopauxcancersdenosenfants.fr)

 

Ce n’était pas les banques qu’ils voulaient sauver, c’était l’homme.

Le 09/11/2022

https://comptoir.org/2022/11/08/la-bataille-de-la-secu-une-histoire-du-systeme-de-sante/ La bataille de la Sécu : une histoire du système de santé Par Le Comptoir le 8 11 2022 Dans un ouvrage passionnant et ô combien nécessaire par les temps qui courent, l’économiste Nicolas Da Silva revient sur l’histoire de la Sécurité sociale. Loin d’être le résultat d’un compromis national à l’issue de la Seconde Guerre mondiale, la « Sécu » a toujours été un élément de lutte entre partisans de l’État Social et ceux ayant une approche auto-organisée : la Sociale. Éditions La Fabrique, 2022, 328 p. La santé, et plus précisément l’hôpital, n’a pas toujours eu le rôle qui lui est attribué aujourd’hui : soigner les individus. Les hôpitaux généraux créés au XVIIe siècle avaient pour but d’enfermer les mendiants et les populations marginalisés. C’est que la pauvreté était considérée comme une maladie, et ce jusqu’au XIXe siècle. Cependant, la Révolution de 1789 va être un premier tournant dans le domaine sanitaire. Nicolas Da Silva insiste sur la déchristianisation de la société qui va avoir un impact considérable à la suite de cet événement. En effet, « la foi recule et la charité chrétienne fait place à la bienfaisance : une charité laïcisée. La quantité de dons baissant, le financement des hôpitaux bénéficie de plus en plus de subventions publiques au niveau local ». Autrement dit, l’Église se désengage de la gestion des hôpitaux. Celle-ci va être confiée aux municipalités, c’est à dire les notables et les bourgeois. Par la suite, la première révolution industrielle et l’accroissement du nombre d’ouvriers poussent ces derniers à s’auto-organiser. Ainsi le Second Empire voit la légalisation des mutuelles, des « espaces de socialisation ouvrière où se pense la transformation sociale par l’auto-organisation ». C’est cette opposition entre contrôle social par la bourgeoisie par l’intermédiaire de l’État et l’auto-organisation qui va être le fil conducteur de l’ouvrage. La guerre totale comme fondement de l’État social Le cœur de l’ouvrage reste l’importance des deux guerres mondiales dans l’avènement d’un État social. La guerre a imposé la mise en place de la planification de l’État et par là même sa place centrale dans l’économie et la vie des gens. À l’issue de la Première Guerre mondiale ce sont près de trois millions de personnes « qui manquent ». Le pays compte 600 000 veuves et 750 000 orphelins. « La guerre totale crée de nouveaux besoins à une échelle inédite » écrit Nicolas Da Silva. Il ajoute, que « l’État doit devenir social et assumer la nouvelle solidarité issue de la guerre. Il doit à ses citoyens la contrepartie de l’impôt du sang ». « La pauvreté était considérée comme une maladie jusqu’au XIXe siècle. » Mais si l’État social est né de la guerre totale il ne faut pas oublier que des institutions publiques sont nées dans la résistance à l’État, par l’auto-organisation. Cette forme de protection sociale est appelée « la Sociale ». Elle est organisée contre l’État et plus largement contre le capital. C’est cette approche qui est développée dans la seconde partie du livre et qui permet de le rendre fondamental à l’heure où la Sécurité sociale est balayée à coup d’article 49.3. Construction conflictuelle et mobilisation ouvrière pour la Sociale L’ouvrage de Nicolas Da Silva revient sur le grand récit de l’ « unanimité nationale » de l’après-guerre. Citant Bernard Friot, Da Silva écrit : « Ce qui s’est passé n’a rien à voir avec la saga légendaire d’un programme du Conseil National de la Résistance mis en œuvre dans l’unité nationale, des communistes aux gaullistes ». Si les deux forces politiques s’accordent pour une protection sociale plus large, alors oui, il y a consensus. Mais le différend demeure sur la gestion. Qui doit s’en occuper ? L’État (social) ou la Sociale (les salariés, employés, ouvriers) ? De cet affrontement découle un enjeu de pouvoir entre les gaullistes, partisans de l’État social et la CGT, défenseur de la Sociale. Pour les premiers il est insupportable qu’un fond qui représentait 200 milliards de francs – la moitié du budget de l’État –, soit géré par les travailleurs eux-mêmes. Cependant, aux divisions qui vont toucher la CGT en interne vont venir s’ajouter une campagne de presse hostile au régime général. Dès 1947, Le Figaro faisait sa une sur la Sécurité sociale qu’il qualifiait de « monstre à cinq pattes qui allaite et dévore ses enfants ». Et déjà on pouvait y lire les « problèmes » que posait « la santé publique » : la fraude et les abus, le vieillissement de la population, l’inefficacité de l’État et de « la Sécu ». Des mantras qui ne cesseront d’être répétés… et qui finiront par porter leurs fruits. Les membres du bureau du Conseil national de la Résistance, en août 1944. La réappropriation du régime général par l’État social Depuis 1946 donc, l’enjeu est la reprise du pouvoir, par l’État du régime de Sécurité sociale. « Il faut réduire l’influence ouvrière, qui a la désagréable caractéristique d’être souvent communiste. Pour reprendre la formule de Gramsci, il faut apprivoiser le Gorille, c’est à dire mater la rébellion des classes populaires pour qu’elles acceptent la marche en avant du capitalisme et renoncent à changer la vie », écrit l’auteur. Pour ce faire, en 1968, la réforme du régime général s’inscrit dans le cadre d’ouverture du marché à la concurrence. Il va – entre autres – être décidé de passer d’une caisse unique à trois caisses : la CNAM, la CAF et la CNAV. Pour quoi faire ? « L’enjeu de cette séparation est d’empêcher la solidarité entre les risques : par exemple que les cotisations vieillesses ne comblent pas les difficultés financières du risque maladie » constate Da Silva. Autre élément de cette réforme, la mise en place du paritarisme. Celle-ci voit une baisse du nombre de sièges par les salariés cotisants : ils passent de 75% à 50%. À la grande satisfaction du patronat, qui reprend le pouvoir, du moins en partie. Le plan Juppé : l’aboutissement du processus d’étatisation et financiarisation de « la Sécu » Pour la gauche, l’année 1995 reste marquante pour la victoire des cheminots contre la réforme de leur régime de retraite. Mais Nicolas Da Silva note que l’année qui suit est aussi « la totale dépossession des travailleurs de leur régime général. Cette période voit la création du budget de la Sécurité sociale, de la dette de la Sécurité sociale ». C’est depuis cette date que le Parlement discute et adopte tous les ans le budget de la Sécurité sociale. Le plan Juppé c’est aussi la création de la CADES – Caisse d’amortissement de la dette sociale – qui, pour faire court, impose à la « Sécu » de financer par elle-même son retour à l’équilibre en empruntant sur les marchés financiers : un choix extrêmement coûteux puisqu’il faut payer les intérêts de la dette. « L’État préfère ainsi augmenter les cotisations pour payer la dette que pour payer le système de santé » constate Da Silva. Derrière ces choix, demeure – volontairement – ancrée l’idée selon laquelle la sécurité est « un gouffre financier ». Pourtant, et c’est l’idée centrale de l’ouvrage, « la Sécu » est en excellente santé financière. Et si déficit il y a, « il n’est en rien lié à une mauvaise gestion mais bien aux crises du capitalisme et aux réponses politiques que l’État y apporte ». Par exemple, « entre 2008 et 2009, le déficit de la Sécurité sociale est passé de 9,4 à 23,4 milliards d’euros. Est-ce que cela signifie que les bénéficiaires ont été deux fois plus malades ? » questionne Da Silva. Évidemment que non. En revanche, c’est bien l’instabilité du capitalisme et ses crises, qui mettent les individus au chômage, qui menace le système de santé. Les complémentaires santé ou le gaspillage de milliards d’euros Babel, 2017, 304 p. Nicolas Da Silva aborde de façon précise le remboursement et surtout le non-remboursement des médicaments ainsi que le juteux marché des laboratoires pharmaceutiques qui font payer à des prix exorbitants des médicaments qui ne leur coûtent… rien. Accroissant le « déficit » de « la Sécu » et surtout le non-recours aux soins de millions d’individus. Il rappelle également la catastrophe que sont les complémentaires santé. Exemple type de ce que David Graeber dépeignait dans son ouvrage Bureaucratie (2015) : les complémentaires santé sont une sorte de « lose-lose » puisqu’elle coûtent cher et remboursent moins bien les individus. Pour se donner un ordre d’idée, la « Sécu » gère un budget de 206 milliards d’euros, qui entraîne des frais de gestions qui s’élevaient à 7,3 milliards d’euros en 2019. Ce montant était de 7,5 milliards d’euros pour les complémentaires santé qui, elles, gèrent… 30 milliards. « Les complémentaires santé facturent plus cher que la Sécurité sociale pour rembourser sept fois moins de prestations ». « C’est l’instabilité du capitalisme et ses crises, qui mettent les individus au chômage, qui menace le système de santé. » En résumé, cet ouvrage est d’utilité publique face aux puissants discours qui visent à transférer un peu plus au privé le gâteau qu’est la Sécurité sociale. La Sociale a été un formidable moyen de soigner les individus, quel que soit leur niveau de vie. Le processus engagé depuis les années 1990, vise à consacrer une santé à deux vitesses. Sans la lutte, qui est constitutive de l’histoire de la Sécu, le prix à payer sera élevé, surtout pour les plus pauvres… « Le moment est venu d’embrasser à nouveau l’idéal de la Sociale » conclut Nicolas Da Silva. Pierre-Alix Pajot Nos Desserts : • Se procurez l’ouvrage La Bataille de la Sécu chez votre libraire • Dans le 2e numéro de notre revue papier, nous nous sommes entretenus avec l’historien Michel Etiévent à propos des luttes sociales autour de la Sécu • « Une histoire de l’ordonnance du 4 octobre 1945 créant la Sécurité sociale » sur le site Silo • « L’histoire oubliée des allocations familiales » sur Slate • « La gouvernance de la Sécurité sociale à partir du plan Juppé de 1995 » dans la revue Vie Sociale (2015) • « Les décrocheurs de la Sécurité sociale » dans l’émission Les Pieds sur Terre de France Culture &&&&&&&&&&&&&&&&&&&&& https://comptoir.org/2017/11/17/michel-etievent-la-secu-a-ete-entierement-batie-dans-un-pays-ruine-grace-a-la-seule-volonte-militante/ Michel Étiévent : « La Sécu a été entièrement bâtie dans un pays ruiné grâce à la seule volonté militante » Par Alizé Lacoste Jeanson le 17 11 2017 Avec Macron, la privatisation de la Sécu est en marche forcée : augmentation de la CSG (contribution sociale généralisée), milliards d’euros “économisés” (et lits d’hôpitaux en moins), chasse aux fraudeurs, augmentation du forfait hospitalier… Pour comprendre pourquoi on devrait défendre la Sécurité sociale avec acharnement plutôt qu’accepter béatement sa destruction méticuleuse, nous revenons sur les conditions de sa création et son histoire avec Michel Étiévent – historien militant né dans la même maison que l’homme à l’origine de la Sécu – dans le numéro deux de notre revue. Construite envers et contre le Capital dans un pays ruiné par la guerre, la Sécurité sociale est probablement le service public qui a le plus changé la vie des Français au siècle dernier. Le Comptoir : Comment les gens se soignaient-ils en France avant la création de la Sécurité sociale en 1945 ? Michel Étiévent : En 1938 en France, il y a sept millions de salariés. Cinq millions d’entre eux n’ont aucune protection sociale. Les deux millions restants ont de vagues assurances sociales. Celles-ci sont nées en 1930 et s’apparentent plutôt à de l’aumône. Certains ont aussi de vagues mutuelles mais elles sont épuisées à la moindre épidémie de grippe. La majorité des gens ne se soignent pas et attendent la mort. C’est l’insécurité totale du lendemain. Cinq millions de salariés n’ont pas de retraite non plus. La seule retraite à l’époque, c’est le cimetière. On imagine la rupture qu’apportât la Sécurité sociale en amenant simplement de la dignité. La Sécu, au final, ce n’est rien d’autre que le droit de vivre. En 1945 en France, le taux de mortalité infantile est de 100 pour 1 000. Neuf ans après seulement l’institution de la Sécu, on passe à 30 pour 1 000. De 1915 à aujourd’hui, on a gagné près de trente années d’espérance de vie. On le doit essentiellement à la Sécu qui a apporté à tous la possibilité de se soigner et qui a mis à la disposition de tous les grands succès médicaux, comme la naissance de médicaments tels que la pénicilline, ou ceux pour soigner l’hépatite, qui ont pu sauver des vies. « La Sécu, ce n’est rien d’autre que le droit de vivre. » À la faveur de quoi le processus de création de la Sécurité sociale s’est-il enclenché ? Après la guerre, le Conseil national de la résistance (CNR), un groupe de 18 jeunes résistants mené par Jean Moulin avant sa mort, a décidé d’en finir avec cette insécurité du lendemain. C’est l’idée de cotiser selon ses moyens et recevoir selon ses besoins. C’est le sens d’ailleurs de la première intervention d’Ambroise Croizat, ministre communiste de la Libération, à l’Assemblée nationale en 1945 : « Désormais, nous mettrons fin à l’insécurité du lendemain, nous mettrons l’homme à l’abri du besoin, nous ferons de la retraite non plus l’antichambre de la mort mais une étape de la vie et nous ferons de la vie autre chose qu’une charge et un calvaire. » Du programme rédigé par le CNR naît la fameuse ordonnance du 4 octobre 1945 qui institue la Sécurité sociale. Qui est Ambroise Croizat ? Ambroise Croizat est un fils d’ouvrier, un fils de manœuvre, qui naît le 28 janvier 1901 à Notre-Dame-de-Briançon, en Savoie. Très vite, Antoine Croizat, son père, comprend que si on veut améliorer les conditions de vie extrêmement dures des travailleurs, il faut se bouger. Il lancera une grève en 1906. Ce sont les prémisses des revendications pour la protection sociale. Il s’agit de changer les rythmes, d’avoir des conditions de travail plus décentes et surtout d’obtenir une caisse de secours, l’ancêtre de la Sécu en fait, qui amènerait une couverture en cas de maladie ou d’accident de travail, puisqu’à l’époque, il n’y avait rien. Il se fera licencier pour ça. La famille va alors partir pour Ugine avant de rejoindre Lyon. Ouvrier depuis ses 13 ans, Ambroise va devenir un syndicaliste important de la CGT [Confédération générale du travail, NDLR]. Il adhérera au Parti communiste en 1920. En 1936, il est secrétaire de la fédération nationale CGT des métaux et il devient alors député de Paris. C’est le Front populaire. Dans les batailles menées à l’époque, c’est lui, avec d’autres, qui imposera les 40 heures, les congés payés, les conventions collectives. Suite au pacte germano-soviétique d’août 1939, le PCF est dissous et ses militants incarcérés, dont les 36 députés communistes de l’Assemblée nationale. Croizat est ainsi arrêté et sera déporté au bagne d’Alger par Pétain. Il est libéré en 1943, après le débarquement anglo-américain sur les côtes algériennes et marocaines, et il rejoint le général de Gaulle dont le gouvernement provisoire est alors à Alger. Il fera ainsi partie de la commission consultative du premier gouvernement provisoire de la France, qui est en lien avec le CNR fondé la même année. Croizat est nommé président de la commission Travail par de Gaulle et il est chargé de préparer clandestinement la mise en œuvre du programme social du CNR. Ambroise Croizat, au centre En 1945, à la Libération, et suite au succès du Parti communiste aux élections législatives, il est nommé ministre du Travail et de la Sécurité sociale. Il laissera un héritage social considérable : les retraites, les comités d’entreprise, la médecine du travail, le triplement du montant des allocations familiales, le doublement du congé maternité, la prévention dans l’entreprise, la reconnaissance des maladies professionnelles, et la mise en place de tous les statuts sociaux (de la fonction publique, des mineurs, d’électricien-gazier, etc.) avec Marcel Paul. Croizat a permis aux travailleurs d’avoir un rôle social, avec la création des comités d’entreprise notamment, dans la gestion et l’avenir de leur profession. Il va le payer très cher puisqu’il va mourir très jeune, en 1951. Il a 50 ans. Un million de personnes suivent le cortège dans les rues de Paris lors de son enterrement. C’est un enterrement à la Victor Hugo. Il n’y en a pas eu beaucoup. Les gens lui ont rendu hommage. J’imagine qu’Ambroise Croizat n’a pas mené cet immense chantier seul. Sur le terrain, qui a bâti la Sécu ? La Sécu va être bâtie par le peuple français, par un petit groupe de militants de base, essentiellement issus de la CGT en fait. Ces mêmes militants géraient la Sécu. La CGT avait d’ailleurs la majorité dans les conseils d’administration des caisses où 75 % des sièges étaient réservés aux travailleurs syndiqués et 25 % aux patrons. Ce sont donc des ouvriers comme Jolfred Fregonara, qui apparaît dans le film La Sociale, qui ont bâti en un temps très court la Sécu. On dit souvent que ça a pris 18 mois parce que ça correspond au temps qu’Ambroise Croizat, qui avait la maîtrise d’œuvre de ce chantier, est resté au gouvernement, mais en fait la création des caisses a eu lieu du 22 mai 1946 à août 1946. C’est un travail considérable. Ces militants vont construire 138 caisses de Sécu et 113 caisses d’allocations familiales, qui vont complètement changer la vie des gens. Il faut imaginer que les caisses de l’époque, c’est parfois une baraque en planches, parfois un wagon aménagé dans une gare, c’est un petite pièce ici ou là où des bénévoles, ramassent les feuilles de Sécu, payent les gens, etc. On comprend l’enthousiasme indescriptible dans lequel ces militants ont bâti la Sécu, hors de leur temps de travail, pendant leur temps de congé et de manière totalement bénévole. Ils ont bouleversé la vie des Français en un temps très court, dans un pays totalement ruiné. Au moment de la création de la Sécu, quelles ont été les résistances ? Immédiatement, dès l’apparition de l’ordonnance d’octobre 1945 instituant la création de la Sécu, des défiances sont apparues. Elles viennent, naturellement, d’abord des patrons qui n’en veulent pas puisqu’il faut payer des cotisations sociales. Ensuite, ça vient de syndicats minoritaires, comme la CFTC [Confédération française des travailleurs chrétiens, NDLR], qui voulaient revenir aux anciennes caisses. Les oppositions proviennent évidemment des mutuelles dont la Sécu prend alors les biens puisque c’est elle qui va désormais tout gérer. Ça vient aussi des médecins, notamment du syndicat des médecins libéraux, qui s’opposent tout de suite à la Sécu parce qu’elle fixe leurs honoraires. Ils supportaient par ailleurs difficilement que la Sécu soit gérée par des ouvriers, qui plus est par des ouvriers de la CGT. Les assurances privées ont également lutté contre la Sécu, on comprend pourquoi. La droite française s’est battue farouchement bien qu’elle se refusait à le faire ouvertement puisque le rapport de force était contre elle. C’est d’ailleurs ce rapport de force au moment de la Libération qui a permis à la Sécu d’être mise en place : les cinq millions d’adhérents à la CGT, les 29 % d’adhérents au Parti communiste et les classes ouvrières sont sortis grandis de leur résistance alors que le patronat était totalement mouillé par la collaboration. Ce dernier pouvait difficilement dire quelque chose. « Cotiser selon ses moyens et de recevoir selon ses besoins.«  Quels sont les principes qui ont orienté la création de la Sécurité sociale ? Il y en a quatre et ils ont tous été volés aujourd’hui. Le premier, c’est l’unicité : dans une seule caisse, au plus proche des habitants, par département, on va grouper tous les risques sociaux (maladie, vieillesse, maternité). De la naissance jusqu’au décès, les gens peuvent disposer de tous leurs droits sur place et au même endroit. Le deuxième grand principe au moment de la fondation de la Sécu, c’est celui de l’universalité. On le doit principalement à Croizat. Tout le monde sera soigné. Ceux qui ne le veulent pas, c’est parce qu’ils l’ont refusé, comme les fonctionnaires ou les cheminots qui ont décidé d’avoir leurs propres caisses. Le troisième, et il constitue l’exception française, c’est la solidarité. La Sécu est financée essentiellement par la cotisation sociale par répartition et par solidarité, qu’on soit bien portant ou malade, vieux ou jeune, actif ou non actif. Ce qui est formidable dans la cotisation sociale, contrairement à l’impôt, c’est qu’elle va directement du cotisant au bien-être des gens. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle aujourd’hui, on voudrait supprimer les cotisations sociales, parce que cet argent ne passe par aucun actionnaire, aucune banque, il va directement aux gens qui en ont besoin. Le dernier pilier de la Sécu, qui est à imputer à Croizat aussi, c’est la démocratie. Si on veut permettre l’accès au droit de la santé pour tous, il faut que l’institution soit gérée par les intéressés eux-mêmes. C’est l’idée des conseils d’administration à majorité ouvrière. Comment la Sécurité sociale a-t-elle évolué depuis ? Dès 1947, les mutuelles qui géraient certaines des anciennes caisses sont arrivées à imposer leur existence grâce au retour de la droite au pouvoir après l’expérience gaullo-communiste de 1945-47. Et puis, la même année, les Américains vont s’en mêler en proposant le plan Marshall, c’est-à-dire en offrant une aide financière colossale à condition qu’on arrête l’invention sociale. Les communistes sont alors évincés du gouvernement. Au même moment, la classe ouvrière va se diviser, notamment avec l’invention de FO [Force ouvrière, NDLR], qui est d’ailleurs directement le fruit de la CIA1 [Central intelligence agency, les renseignements américains, NDLR]. Elle est destinée à casser l’unité ouvrière de manière à ce que les caisses n’appartiennent plus entièrement à la CGT. Ça a notamment été reconnu par George Meany, le chef des syndicats américains, qui a financé FOi. Cette époque correspond aussi au début de la Guerre froide, où une répression formidable est menée contre les communistes mais aussi contre les syndicalistes – les grandes grèves de 1947 seront d’ailleurs durement réprimées. Ce mouvement s’est amplifié avec les années puisque dès 1953, les premières vraies batailles contre la Sécu apparaissent. On essaye d’abord de miner la retraite des fonctionnaires. Puis, en 1959, on va essayer d’imposer ce qu’on appelle les franchises, c’est-à-dire que les gens ne seront remboursés qu’à partir d’une certaine somme dépensée en soins médicaux, à l’époque c’était 3 000 francs. L’opposition a été si forte qu’elles n’ont pas pu être mises en place. En 1958, c’est la première attaque forte contre la Sécu par le général de Gaulle, pourtant porteur de l’idée en 1945 quoiqu’elle lui ait été imposée par le rapport de force. Les directeurs de caisses seront dès lors nommés et non plus élus. Puis, il revient sur l’idée même de Sécurité sociale en imposant les ordonnances Jeanneney d’août 1967. Celles-ci imposent le contrôle préalable des budgets et le paritarisme, supprimant ainsi la gestion de la Sécu par les travailleurs puisque 50 % des sièges du conseil d’administration passent alors aux mains des patrons, laissant 50 % aux ouvriers. Il suffira alors d’un syndicat patronal minoritaire (mais unique) pour faire basculer la gestion vers le patronat. De Gaulle casse aussi la Sécu en plusieurs branches : auparavant tout était lié, les accidents de travail, la maternité, la maladie, la vieillesse. C’est comme un saucisson, quand on le coupe c’est plus facile de le manger. Le principe de solidarité est supprimé. « Aujourd’hui, alors que la France est la 5e puissance du monde, 32 % des Français hésitent ou renoncent à se soigner pour des raisons financières. » Et puis, il y aura toute une succession d’attaques. Avec le plan Barre, l’État commence à vouloir faire des économies sur la Sécu. Le ticket modérateur – le reste à charge pour l’assuré – était très mince sous Croizat et, dès lors, il ne cessera plus d’augmenter sous tous les gouvernements successifs dans le sillage de la privatisation rampante de la Sécu via le contrôle de l’État. Rocard impose ensuite la CSG (Contribution sociale généralisée), qui est un impôt et plus du tout une cotisation sociale prélevée sur le salaire. Georgina Dufoix va essayer d’imposer des franchises dans les années 1980. Et l’ensemble des plans Juppé, Raffarin, Chirac vont allonger la durée de travail et de cotisation. Et ça continue jusqu’à aujourd’hui avec l’ANI (Accord national inter-professionnel) de 2013 que la CGT n’a pas signé mais que la CFDT [Confédération française démocratique du travail, NDLR] a avalisé. Celui-ci impose une mutualité dans l’entreprise et constitue une rupture d’égalité puisque tout le monde n’est pas concerné, mais uniquement ceux qui travaillent (vieux, chômeurs et précaires ne l’ont pas). La mutuelle est au choix du patron. L’ANI impose aussi une rupture de confidentialité dans la mesure où les patrons peuvent potentiellement connaître le profil pathologique de leurs employés. Tout ça participe à privatiser la Sécu. Il ne faut pas oublier que la Sécu a été entièrement bâtie dans un pays ruiné grâce à la seule volonté militante. Aujourd’hui, alors que la France est la 5e puissance du monde, 32 % des Français hésitent ou renoncent à se soigner pour des raisons financières [chiffres Insee de 2007, NDLR]. Tout ça est imposé par les réductions budgétaires décidées par l’État et votées par les députés. Si on voulait en finir avec le “problème” du “trou” de la Sécu, pourtant, on le pourrait. Celui-ci est de 10 milliards d’euros et dû au fait qu’il y a de moins en moins de recettes. Ceci est notamment imputable à la baisse de l’emploi : alors que plus de trois millions de personnes ont été mises au chômage, 100 000 emplois en plus en France correspondraient à deux milliards de plus dans les caisses de la Sécu. Aujourd’hui, il y a 40 milliards d’euros d’exonérations de cotisations sociales pour le patronat, obtenus par le chantage à l’emploi. Il y a 20 milliards de fraude aux cotisations, principalement obtenues par le travail au noir. Il y a 80 milliards d’évasion fiscale. Enfin, il y a 312 milliards d’euros de revenus financiers en France qui ne sont soumis à aucune cotisation sociale. L’État vient d’employer 270 personnes pour courir après les chômeurs. Est-ce qu’on ne pourrait pas plutôt employer ces gens-là pour courir après l’évasion fiscale, c’est-à-dire après les gens qui ne payent pas de cotisations ? Le problème du prix des médicaments est scandaleux par ailleurs : un traitement pour l’hépatite C aujourd’hui coûte 100 dollars à la fabrication et est vendu 48 000 euros à la Sécu. On pourrait très bien créer un Pôle public du médicament avec des médecins et des usagers qui géreraient tout ça. Un autre moyen “d’économiser” serait de faire enfin de la prévention : par exemple, on connaît la toxicité de l’amiante depuis 1967 mais il a fallu attendre 1997 pour l’interdire. Entre temps c’est 30 000 morts et on en annonce 100 000 nouveaux. Il y aurait beaucoup de choses à faire avant de vouloir supprimer la Sécu. Il faudrait seulement un peu de courage politique. Et c’était la vertu cardinale de certains de nos représentants au moment de la Libération : ils plaçaient l’humain au centre de tout leur champ politique. Ce n’était pas les banques qu’ils voulaient sauver, c’était l’homme. Note : 1 George Meany a déclaré peu après “l’opération” au club de presse de Washington : « Je suis fier de vous dire, parce que nous pouvons nous permettre de le révéler maintenant, que c’est avec l’argent des ouvriers de Detroit et d’ailleurs qu’il nous a été possible d’opérer la scission très importante pour nous dans la CGT, en créant le syndicat ami Force ouvrière. » (cité dans E… comme espionnage, de Nicolas Fournier et Edmond Legrand, éditions Alain Moreau, 1978). Nos Desserts : • Au Comptoir, on vous a proposé quelques pistes de réflexions sur la santé en France, au menu accouchement, vaccins à l’alu, règles • Découvrez nos entretiens avec Jean-Claude Michéa, Alain Troyas et Valérie Arrault, Michelle Zancarini Fournel et François Angelier ainsi que de nombreux articles exclusivement inédits dans le numéro deux de notre revue • Fakir alimente depuis belle lurette WikiLuttes (auquel vous pouvez participer), qui raconte l’histoire des conquêtes sociales • Commandez le dvd de La Sociale, le documentaire de Gilles Perret sorti en 2016 sur la création de la Sécu • « La Sécurité sociale, une assistance ou un droit ? », article de Martine Bulard publié dans la version en ligne du Monde diplomatique • Les camarades de Ballast ont publié un très bon article de Sarah Kilani en juillet 2016 sur l’état de l’hôpital public

 

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