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Le père Noël est une ordure nucléaire

Le 23/12/2015

 

La tartufferie Hulollandesque

 Quelques feuilles d'automne pour contrer la menace d'hiver nucléaire

 

Reçu des coordinations www.independentwho.org

et http://www.coordination-antinucleaire-sudest.org/

 

 

1.1

« Osons » le zéro Hulot pour le zéro nucléaire,

par Thierry Ribault

 

Dans un entretien accordé au journal Le Monde, le 7 octobre 2015, le spectaculaire Nicolas Hulot entend faire trembler dans les chaumières, reprenant de manière péremptoire ce qu’il avait déjà affirmé dans les colonnes des Échos du 24 août : « Le pétrole, le charbon et le gaz sont les ennemis du climat, donc les ennemis de l’humanité ». Mais au-delà de l’ironie du fait qu’il ait troqué, sans transition, ses pales d’hélicoptère pour celles des éoliennes, au delà des ambitions démesurées du catéchisme unanimiste affichées sur la page « Osons » du site de sa fondation - du type : « Osons casser les codes et sortir des standards », « Osons l’amour, la plus renouvelable des énergies », ou encore « Nous pouvons sécher les larmes du monde » - il convient surtout de rappeler combien et comment Nicolas Hulot trompe sur plusieurs plans - à moins qu’ils ne se trompent eux-mêmes - les signataires de son appel à « oser ». On peut, tout d’abord, se demander pourquoi les « ennemis de l’humanité » selon Nicolas Hulot n’ont ni nom ni visage. Second point, les amis du climat peuvent aussi être les « ennemis de l’humanité ». Dans un troisième temps, nous reviendrons sur la « métastase étatique »[1] que constitue la Fondation Nicolas Hulot, notamment sur son rôle d’agence de communication au service du chantage nucléariste.

 

Les « ennemis » de Nicolas Hulot n’ont ni nom ni visage

 

Tout d’abord, si « ennemis » il y a, ils se trouvent plutôt du côté de celles et ceux qui exploitent et tirent profit des matières premières incriminées et non pas dans les matières premières elles-mêmes - pétrole, charbon ou gaz - personnifiées à dessein dans la rhétorique pseudo-contestatrice et déconflictualisée de Nicolas Hulot, dans le but de ne surtout pas heurter d’éventuels futurs parrains. Il est vrai que, « réindustrialisation verte » aidant, on compte déjà dans les rangs des amis de sa Fondation pour la Nature et l’Homme, un certain nombre d’entreprises « partenaires » - et leurs responsables - dont le palmarès en matière de production de nuisances durables est loin d’être négligeable : Carrefour, Veolia, Bouygues, EDF, Réseau de Transport d’Electricité (RTE), Ikea, L’Oréal, Philips, Lesieur, Videndi, Vinci Autoroutes.

Un peu de courage, Nicolas Hulot ! « Osez » désigner par leur nom ceux que vous considérez comme coupables, plutôt que de vous contenter de vitupérer abstraitement contre ce qui fonde leurs intérêts, dans l’espoir, sans doute, qu’ils retournent leur veste pour intégrer le pull de vos soutiens, tant il est vrai qu’en matière d’écologie politique, qui plus est sur le marché mondialisé du climat-marchandise, un réchauffeur d’aujourd’hui est toujours potentiellement un refroidisseur de demain, dusse-t-il accomplir sa conversion à l’aide de quelques barres d’uranium supplémentaires.

Si, en matière climatique, « ennemis de l’humanité » il y a, « lutter contre le réchauffement », est aussi absurde que de « lutter contre le nucléaire », car dans un cas comme dans l’autre on manque la cible réelle, qui est constituée des êtres humains qui en tirent parti. Rappelons que les « ennemis de l’humanité » qui ont été jugés et condamnés à Nuremberg, ne sont ni le monoxyde de carbone, ni l’acide cyanhydrique dégagé par les cristaux de Zyklon B, pesticide produit par l’entreprise IG Farben et utilisé dans les camps de la mort, mais bel et bien celles et ceux portant noms et visages, qui les ont systématiquement produits et infligés à leurs victimes.

 

Les amis du climat peuvent aussi être les « ennemis de l’humanité »

 

Nicolas Hulot fait mine d’oublier que les amis du climat peuvent aussi être les « ennemis de l’humanité » qu’il évoque évasivement. Il semble pourtant en être conscient, lui qui, après avoir déclaré combien il n’était « pas favorable à l’énergie nucléaire, mais le fait est que la France l’a développée », et que « on peut l’utiliser mais juste pour opérer une transition douce et ne pas risquer la rupture d’approvisionnement », s’est attiré quelques jours plus tard les prétendues foudres des intégristes de l’atome de l’association « Sauvons Le Climat » (également soutenue par EDF), à travers une lettre ouverte dans laquelle les ingénieurs retraités d’EDF défendaient au final … les mêmes orientations que celui qu’ils faisaient mine de tancer vertement par ailleurs, déclarant : « Énergies renouvelables, nucléaire, stockage, efficacité énergétique et sobriété sont des solutions à combiner intelligemment, chacune dans son domaine de compétence. »[2]

 

Cette convergence de vue aux allures de controverse et ce consensus sur la composition de la trousse de secours du sauveteur climatique - la même que le gouvernement japonais a récemment mobilisée pour légitimer la relance d’un premier réacteur, puis d’un second, après deux ans d’arrêt total du parc nucléaire[3] - ne sont pas étonnants quand on voit les précautions infinies que prend Nicolas Hulot à se couvrir, lorsqu’il s’agit du nucléaire, du voile vertueux de la neutralité : « On a eu l’intelligence, dans la loi sur la transition énergétique, de ne pas en faire un point de crispation. Chacun a su mettre de l’eau dans son vin. Mon avis est assez médian et il n’a jamais varié. »[4] Effectivement, le même adapte des boissons insipides déclarait trois ans auparavant : « Concernant le nucléaire, je ne suis pas sûr que nous ayons le choix d’en sortir immédiatement. »[5]

 

Le récent appel formulé par des économistes, intitulé « COP-21 un moment de vérité pour le climat et le développement soutenable »[6], va d’ailleurs implicitement dans le même sens, ne prononçant jamais le mot « nucléaire » et considérant que « la tâche qui incombe aux pays développés est de décarboner leur stock de capital existant, de changer leur modèle de consommation, de diminuer leur consommation d’énergie et de gérer l’héritage de systèmes énergétiques carbonés. », sans jamais s’interroger un seul instant sur la manière dont sera « géré » l’héritage des 441 réacteurs nucléaires civils actuellement installés dans le monde, des 60 en construction, des 155 planifiés et des 338 envisagés.

 

La Fondation Nicolas Hulot : une agence de communication au service du chantage nucléariste

 

La composition du « comité scientifique » de la Fondation Nicolas Hulot ne contredit pas cette culture de la double pensée, propre aux organisations dédiées à la communication, c’est-à-dire à la propagande, fussent-elles des agences spécialisées en rébellion environnementale comme l’est cette fondation. Est-ce un hasard si le groupe Havas, qui se définit sur le site de cette dernière comme « l’un des plus grands groupes mondiaux de communication du monde » (sic) en est le « mécène de compétence » ?

Ainsi trouve-t-on dans le dit « comité scientifique », situés entre les prédicateurs de grands malheurs et d’apocalypses hebdomadaires et les « tout va biennistes » pour qui tout n’est qu’un problème de gouvernance, des éthiciens appointés du type Dominique Bourg, apologues humanistes eux aussi du juste milieu et du vin coupé d’eau pour qui le nucléaire doit disparaître … un jour peut-être, une fois que le « Collège du Futur » dont ils feront partie, ainsi que leurs amis, en aura éthiquement planifié la dissolution (ainsi que la nôtre).

En attendant, du côté des fossoyeurs, sévissent dans le même comité, des affidés du nucléaire comme Jean-Marc Jancovici, pour qui « le nucléaire est beaucoup moins dangereux que le charbon. Depuis la catastrophe de Fukushima, qui n’a pas fait un mort du fait du surplus de radiations, le charbon a déjà tué mille personnes dans les mines. »[7] Une telle impudente inversion de la réalité, qui rend en quelque sorte les opposants au nucléaire moralement responsables des nuisances dues aux énergies fossiles, est la pièce maîtresse du chantage nucléariste auquel prennent part Nicolas Hulot et ses amis.

 

Dans un livre paru en 2002, le même Jancovici considérait doctement qu’à Tchernobyl, « à ce jour, aucune étude épidémiologique n’a pu mettre en évidence un quelconque surcroît de mortalité par cancer dû à cet accident, mis à part les quelques dizaines de décès […] que personne ne conteste ».

Jean-Marc Jancovici ne peut cependant pas ignorer qu’une étude internationale datée de 1996[8], dirigée par l’épidémiologiste Elizabeth Cardis, avait déjà montré que 4.000 morts étaient liées à l’accident, ce chiffre étant basé sur les 600.000 personnes exposées à des niveaux élevés de radiation, comme les liquidateurs, les personnes évacuées, et les habitants des zones contrôlées, et que 5.000 autres personnes parmi les 6,8 millions exposées à des radiations plus faibles dans les zones contaminées mourraient, soit au total 9.000 morts parmi les populations les plus exposées de Biélorussie, de Russie et d’Ukraine. Jancovici ne peut pas non plus ignorer que, selon une étude prospective dirigée par la même épidémiologiste, publiée par l’International Journal of Cancer en 2006[9], d’ici 2065 on pouvait s’attendre à environ 16.000 cas de cancer de la thyroïde en Europe (intervalle de confiance à 95% de 3.400 à 72.000), dus à l’exposition à l’iode 131 de Tchernobyl, et à 25.000 cas d’autres cancers (intervalle de confiance à 95% de 11.000 à 59.000). Jancovici ne peut enfin pas ignorer que ces estimations ont été jugées conservatrices sur la base des preuves épidémiologiques désormais indiscutablement établies selon lesquelles il n’y a pas d’atténuation du risque de cancer par unité de dose à des niveaux de dose faibles, et que dans un rapport rendu public en 2012[10], les radiobiologistes Andrei V. Karotki et Keith Baverstock considèrent que les estimations précédemment évoquées établies par Cardis doivent être en fait multipliées par un facteur de 1,5. Cela signifie que le niveau supérieur de l’intervalle de confiance de son estimation se situe à 90.000 cas de cancer en excluant les cancers de la thyroïde, et à 108.000, pour les seuls cancers de la thyroïde. Toujours d’ici 2065, environ 16.000 morts devraient survenir de ces cancers (intervalle de confiance à 95% situé entre 6.700 et 38.000) selon l’étude de Cardis, ce qui signifie une estimation haute de 57.000 morts.

 

Pourtant, le même Jancovici, soutenait encore dans le même article de L’Expansion de juillet-août 2011, qu’« une augmentation de la température moyenne de quelques degrés sur un siècle aura des conséquences infiniment plus graves que la destruction d’une centrale nucléaire de temps en temps », ou encore que « le nucléaire crée moins de risques qu’il n’en évite : moins on recourra au nucléaire civil, plus on sera menacé par des chaos économiques et sociaux, des guerres, des dictatures, et même… une guerre nucléaire! », le nucléaire civil pouvant « concourir au maintien de la paix dans le monde ». Chacun peut en effet constater que depuis que le nucléaire civil bat son plein, il n’y a plus dans le monde, il est vrai, ni chaos, ni guerre, ni dictature.

 

Un envoyé spécial pour la protection du nucléaire et de François Hollande

 

Rebelle médian, parmi tous les rebelles médians du moment, Nicolas Hulot tient à tout prix à rassembler, pour sauver le climat et l’humanité. De tels objectifs sont ambitieux, mais leur atteinte incertaine. Plus concrète et plus probable est toutefois la réalisation de l’objectif collatéral de sauvetage du nucléaire, réalisation à laquelle Nicolas Hulot et sa fondation contribuent amplement, en faisant signer leur appel « Osons » à des supporters plus ou moins volontairement dupés : de fait, derrière le paravent de l’internationale climatique que prônent Hulot et ses amis, c’est bien à l’idéologie national-nucléariste que chacun est sommé de souscrire[11].

« Osez en grand ! » proclame Nicolas Hulot, dans sa campagne de dissémination de kits de prêt-à-oser qui n’est rien d’autre que du prêt-à-se-soumettre. « Les citoyens doivent demander : « Allez-y, changez le modèle, allez-y n’hésitez pas, on vous donne mandat pour ça ! « , parce qu’il faut que la volonté des citoyens s’exprime pour donner le courage politique aux chefs d’États » lance, enthousiaste, l’écolocrate de caserne[12]. Cet appel à l’État n’est pas sans rappeler l’aveuglement des familles de Fukushima, qui, au lendemain des explosions des réacteurs réclamaient citoyennement, à corps et à cris, aux représentants du gouvernement, échantillon d’urine à la main, qu’ils prennent en charge les examens de l’iodurie de leurs enfants, alors que les mêmes représentants venaient de fournir la preuve flagrante de toute leur incapacité à faire face à l’accident nucléaire, notamment en ne distribuant pas de pastilles d’iode.

C’est à une liberté du même acabit, que Nicolas Hulot convie chacun, dans son appel à l’audace administrée. Autrement dit, « osez » tout sauf le zéro nucléaire, « osez » donner carte blanche à François Hollande et devenez à votre tour les porte-voix d’une partition déjà écrite et orchestrée, dont la mise en œuvre est déjà entamée et dont le principe fondamental est la préservation d’une place prépondérante du nucléaire dans la production électrique française. Signez tous en chœur et dans la joie de la participation démocratique, l’appel au cautionnement moral de la politique énergétique nucléariste française, lancé par Nicolas Hulot, envoyé spécial pour la protection du nucléaire et de François Hollande, sous couvert de sauver le climat et l’humanité : de fait, tout comme l’esclavage fut nécessaire à l’évangélisation, la traite étant considérée comme une chance pour les asservis de pouvoir entendre l’évangile, « oser » prendre le train des mesures nécessaires au sauvetage de l’humanité vaut bien d’embarquer quelques inéluctables et pesantes contreparties dans ses bagages, l’une d’entre elles étant le maintien du nucléaire dans le « mix énergétique » français. Tout a un prix quand l’heure est grave et l’état d’urgence proclamé.

Là où les libertariens conservateurs climatosceptiques se servent du doute comme arme de destruction massive de toute intervention de l’État … à l’exception de ses fonctions policières et martiales, les néo-industrialistes verts, citoyennistes en diable, qui « formulent et développent la demande sociale de protection dans la catastrophe »[13], cherchent au contraire à réhabiliter ses pleins pouvoirs avec le consentement de tous. Ainsi, Cynthia Fleury, elle aussi éthicienne dans le comité scientifique de la Fondation Nicolas Hulot, propose-t-elle en guise de « grand chantier d’avenir », de « défendre la création de temps citoyens (c’est-à-dire sur le temps de travail des moments qui sont dédiés à l’apprentissage citoyen) dans les entreprises et les administrations »[14], afin de permettre sans doute d’apprendre à chacun à se comporter civiquement en cas de réchauffement excessif de la planète, d’en appeler à encore plus de normes et de réglementation, et qui sait, à un peu plus de nucléaire tellement durable.

 

Quoi qu’il en soit, en cas d’échec, et bardé de ses acolytes, Nicolas Hulot a tout prévu, surtout sa propre déresponsabilisation : « Je ne vous détaillerai pas l’action des lobbies qui m’entourent, mais François Hollande doit avoir affaire aux mêmes. »[15] distille-t-il, non sans la vanité qui sied aux princesses dont la beauté ne tient qu’à leur capacité à faire savoir combien elles sont convoitées, et au leurre sous l’attraction duquel chacun accepte volontairement de se placer. Pourtant, bon gré mal gré, le petit peuple de gauche et ses bien-penseurs convivialo-décroissants, espèce dont de nombreux spécimens semblent avoir promptement paraphé l’appel de Nicolas Hulot, aux côtés de quelques huiles verdâtres, d’une poignée de simplistes volontaires et d’un aréopage de consciences au sommet de leur inconscience, devront se rendre à l’évidence : le zéro nucléaire passe, entre autre, par le zéro Hulot et le zéro Hollande.

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Thierry Ribault est chercheur au CNRS (Clersé-Université de Lille1). Il est co-auteur, avec Nadine Ribault, de : ’î-éLes sanctuaires de labme Chronique du dsastre de Fukushima , aux Éditions de l’Encyclopédie des nuisances, Paris, 2012.

[1] Cette notion revient à René Riesel et Jaime Semprun dans Catastrophisme, administration du désastre et soumission durable, Éditions de l’Encyclopédie des nuisances, Paris, 2008.

[2] http://www.sauvonsleclimat.org/images/articles/pdf_files/communiques/Cher Nicolas Hulot.pdf

[3]

[4] Les Échos, 24 août 2015.

[5] Le Monde, 11 septembre 2012.

[6] Libération, 20 octobre 2015.

[7] L’Expansion, juillet-août 2011.

[8] Cardis, Anspaugh, Ivanov et al., 1996, Estimated long term effects of the Chernobyl accidents pp. 241-279 in One decade after Chernobyl. Summing Up the Consequences of the Accident, Proceedings of an International Conference Vienna 1996 STI/PUB/1001, IAEA.

[9] Cardis E., Krewski D., Boniol M. et al., 2006, Estimates of the cancer burden in Europe from radioactive fallout from the Chernobyl accident, International Journal of Cancer : 119, 1224-1235.

[10] Agenda for Research on Chernobyl Health (Arch Project) Technical Report (pages 112 et suivantes: Euratom, 2012, Agenda for Research on Chernobyl Health, Arch Deliverable 3, Technical Report , Page 175.

[11] Une des formes de l’idéologie dans la société nucléaire, formes dont se sont dotés les défenseurs en profondeur du nucléaire et à laquelle les populations se soumettent, est organisée autour de la déréalisation de la perception du monde. Elle fait le choix, quand elle le juge nécessaire, d’annihiler la vie au nom de l’intérêt national et de déposséder les individus de leur propre existence et de leur liberté au nom d’un supposé intérêt collectif servant de paravent à des intérêts industriels supérieurs. Pour ce faire, cette idéologie rend légitimes et co-existantes une technologie des plus avancées, avec une profonde régression de la conscience. J’ai qualifié ailleurs cette idéologie de national-nucléarisme (voir T. Ribault, « Le désastre de Fukushima et les sept principes du national-nucléarisme », revue Raison Présente, Special issue « Le progrès, désirable ? », n°189, mars, Paris, pp. 51-63, 2014).

[12] Je renvoie ici à la notion d’ « écologisme de caserne » avancée par René Riesel et Jaime Semprun (opus cité, p.71) : « Dans la voix de ceux qui répètent avec zèle les statistiques diffusées par la propagande catastrophiste, ce n’est pas la révolte qu’on entend, mais la soumission anticipée aux états d’exception. »

[13] R. Riesel et J. Semprun, opus cité, p.94.

[14] L’Humanité, 16 octobre 2015.

[15] Les Échos, 24 août 2015.

 

source:http://www.pauljorion.com/blog/2015/10/21/osons-le-zero-hulot-pour-le-zero-nucleaire-par-thierry-ribault/#more-79700

 

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1.2

à NOVOZYBKOV ou l' IRSN EPICE ETHOS au dessus de tout soupçon

-------- Message transféré --------

Sujet : IRSN A NOVOZYBKOV

Date : Mon, 5 Oct 2015

De : Enfants Tchernobyl

 

 

Monsieur Thierry MEYER

Président-fondateur

Association « Les Enfants de Tchernobyl »

1A rue de Lorraine 68840 Pulversheim (France)

 

 

à

Monsieur Jacques REPUSSARD

Directeur Général

Institut de Radioprotection et de Sureté Nucléaire (IRSN)

31, avenue de la Division Leclerc

92260 Fontenay-aux-Roses

 

 

Objet : Le programme EPICE à NOVOZYBKOV (Russie)

 

Lettre recommandée avec accusé de réception

 

Pulversheim, le 6 octobre 2015

 

Monsieur le Directeur Général,

 

Il y a 10 ans, en octobre 2005, l’IRSN a lancé une étude dénommée EPICE (Evaluation des Pathologies Induites par les contaminations chroniques en CEsium). Cette étude a pour objet de mesurer la distribution du césium 137 chez les enfants vivant dans la région de Bryansk, région la plus contaminée de Russie par les retombées radioactives de Tchernobyl, mais aussi d’établir s’il existe un lien entre le niveau de contamination par le césium radioactif et les pathologies observées chez ces enfants.

 

A plusieurs reprises les dernières années (en particulier le 10 septembre 2009 et le 2 novembre 2012), je vous adressais des questions relatives au déroulement du programme EPICE et tout particulièrement à propos de la présence de l’IRSN à NOVOZYBKOV (Russie), ville partenaire de l’association « Les Enfants de Tchernobyl ».

 

L’association humanitaire française « Les Enfants de Tchernobyl » que j’ai fondée et que j’ai l’honneur de présider depuis 1993 est présente depuis plusieurs années à Novozybkov sous la forme de plusieurs projets d’aide, de soutien et de partenariat. Ainsi, entre autres, nous participons de manière continue au financement des travaux de ravalement de l’hôpital de la ville et à l’acquisition de matériel médical et de mobilier pour celui-ci, nous offrons de la « nourriture propre » (dépourvue de contaminant radioactif) à la population, nous accueillons pour des séjours de vacances des enfants de Novozybkov dans des familles d’accueil françaises membres de notre association, nous faisons mesurer les charges corporelles internes en césium 137 de ces jeunes invités russes avant puis après leur séjour estival en France, etc…Nous avons également procédé à plusieurs campagnes de mesures de la contamination radioactive en césium 137 des sols de la ville et de ses environs.

 

A cause de ces relations particulières entre notre association humanitaire française et la ville de Novozybkov, mais aussi parce que le Maire de la ville russe nous a interpelé récemment à propos de vos projets qui concernent sa ville, nous vous serions redevables de répondre d’une manière explicite et prompte aux interrogations qui suivent :

 

· Alors que dans plusieurs de vos publications (« Repères N°7- octobre 2010 page 12 » et « IRSN annual report 2013, the year in images page III »), il était écrit que « les premiers résultats sont attendus pour 2013 », le Maire de Novozybkov et le Directeur de l’hôpital de Novozybkov affirmaient lors de nos récentes rencontres en Russie ne pas être informés des résultats du programme EPICE des « Français » de l’IRSN dans leur ville. Comment expliquez-vous cela ?

 

· Le Maire de Novozybkov et le Directeur de l’hôpital de Novozybkov paraissent surpris de constater que l’IRSN ne semblerait pas intégrer les très nombreuses publications scientifiques diffusées depuis plus de 29 années en langue russe dans le programme EPICE. Est-il possible de confirmer ou d’infirmer la prise en compte dans le projet EPICE des publications existantes en langue russe dans la thématique en question ?

 

· Serait-il possible que vous nous transmettiez les rapports partiels ou intermédiaires et les conclusions entérinés au stade actuel du projet EPICE, c’est-à-dire après 10 années?

 

· Au niveau des programmes de recherche, existe-t-il actuellement des thèses et post-docs menés spécifiquement dans le cadre d’EPICE comme c’est le cas pour le programme plus large ENVIRHOM, et si oui lesquels et par qui ?

 

· Sauf erreur de ma part, pour l’IRSN, le projet EPICE était intégré au niveau budgétaire dans la « Sous-action Recherche et missions de service public ». Est-ce toujours le cas, et si oui, pourriez-vous nous communiquer le détail du budget annuel ou global (actuel ou prévisionnel) du projet EPICE, en particulier les lignes comptables relatives à la présence de l’organisme de radioprotection français à Novozybkov ?

 

 

Je vous prie de bien vouloir prendre acte dès à présent que vos réponses, comme lors de nos précédents échanges, donneront lieu à une diffusion publique dans les pays concernés par le programme EPICE.

 

Vous remerciant par avance pour l’intérêt que vous ne manquerez pas d’accorder à notre présente demande, et dans l’attente de vous lire, je vous prie de croire, Monsieur le Directeur Général, en l’expression de ma respectueuse considération.

 

Thierry MEYER

Président-fondateur de l’association « Les Enfants de Tchernobyl »

Pour le Conseil d’administration de l’association « Les Enfants de Tchernobyl »

 

COPIES POUR INFORMATION :

 

· Monsieur le Gouverneur de la Région de Bryansk (Russie)

· Monsieur le Maire de la ville de Novozybkov (Russie)

· Monsieur l’Ambassadeur de France en Russie - Moscou (Russie)

· Monsieur l’Ambassadeur de Russie en France

· Monsieur le Premier Ministre

· Monsieur le Ministre des affaires étrangères

 

1.3

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*****07/10/15 ******coordination]

 

Toshihdé TSUDA a publié

 

"L'épidémiologiste japonais, le prof. Toshihdé TSUDA de l'université de Okayama vient de publier avec son équipe une synthèse (en anglais) qui démontre que les cancers de thyroïde découverts à Fukushima sont liés à l'irradiation de l'accident de Fukushima.

 

http://journals.lww.com/epidem/Abstract/publishahead/Thyroid_Cancer_Detection_by_Ultrasound_Among.99115.aspx#

"

 

1.4

*****17/10/15 ****[coordination]

Séminaire

 

"Séminaire le 9 Novembre 2015 sur les faibles doses avec le Professeur Toshihidé TSUDA, épidermiologiste, qui a clairement affirmé la causalité entre la radiation et le cancer de thyroide dans le cas de l'accident de Fukushima-Daiichi à la différence de la déclaration officielle du gouvernement japonais, Dr. Keith Baverstock, ancien expert de l'OMS et le Prof émérite. Dillwyn Williams de l'université de Cambrige et Annie Thébaud-Mony"

 

http://iscpif.fr/event/nucleaire-faibles-doses-et-production-de-lignorance-nuclear-low-doses-and-the-making-of-ignorance/

 

1.5

******06/10/15******[coordination] World Nuclear Victims Forum in Hiroshima, 21-23 novembre

à Hiroshima, les 21-22-23 novembre 2015.

 

Vous pouvez consulter le programme du à Hiroshima, les 21-22-23 novembre, 2015.

 

http://www.fwrs.info/world-nuclear-victims-forum

 

1.6

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****07/10/15*****R: la faune de Tchernobyl "en pleine forme"

Objet: ##IMPORTANT## une "brève" entendue ce matin sur France Inter

…une « brève » probablement reprise de Reuters, AFP ou autre ?

 

Petit commentaire en clôture des nouvelles principales de 8h sur France Inter

 

Une jeune femme nous annonce :

 

« à Tchernobyl, dans la zone qui a été entièrement abandonnée suite a la catastrophe nucléaire, loin de dépérir la faune s’est multipliée : chevreuils, sangliers et même les loups vivent en grande quantité, concurrençant même les taux que l’on trouve dans une réserve naturelle proche » …et commentaire dans la foulée de son interlocuteur et co-presentateur masculin :

 

« ce qui prouve que l’activité humaine nuit plus aux animaux que la radioactivité ! »

Rires………..

 

Comment / par quel voie s’insurger, corriger… et faire comprendre a ces deux personnes par ailleurs intelligentes et supposément bien informées l’énormité de ce qu’elles ont dit ?? »

 

*********réponseA

« Michel Fernex avait fait une bonne lettre de protestation suite au programme ARTE qui tenait les mêmes propos.

Cette propagande a déjà été répandue par ARTE en 2010. Les animaux retournent dans cette zone simplement parce qu’ils n’y sont pas chassés, pas parce que la contamination aurait disparu.

Vous pouvez voir à ce sujet une publication fait en son temps sur le site d’ETB :

http://enfants-tchernobyl-belarus.org/doku.php?id=films-interviews-debats&s[]=arte#mensonge_ehonte_diffuse_par_arte

 

 

*********réponseB

« Les deux extraits de Tim Mousseau (en PJ) donnent la preuve que le premier article signalé par P, - http://www.slate.fr/story/67671/animaux-tchernobyl-radioactif

), - est un grossier mensonge. Il y est dit que « …ni Mousseau ni Møller ne se sont aventurés en dehors de la zone de la Forêt Rouge pour effectuer des recherches dans d’autres zones «hautement contaminées» au sein de la zone d’exclusion. » L’article stigmatise leur peu de sérieux : Il serait lamentable qu’ils ne le fassent pas, d’un point de vue scientifique. Ils font en effet partie des trop rares scientifiques occidentaux à effectuer des recherches dans le secteur. Et à moins qu’ils ne parviennent à effectuer des mesures plus probantes de l’impact des radiations sur les populations animales, leur discours sur le déclin de la faune ne s’applique qu’à une zone aussi réduite que non-représentative. » Effectivement la Forêt Rousse, qui se trouvait sous le vent quand la centrale brûlait, a une superficie très limitée. Se borner à faire des recherches significatives sur la faune multiforme de Tchernobyl dans cette zone eût été simplement ridicule. Mais au Forum Mousseau nous a raconté autre chose. Il faut lire les deux extraits : cette forêt fut l’occasion d’une expérimentation non-prévue et d’un petit pas supplémentaire dans la connaissance des effets du nucléaire sur l’environnement. C’était en marge de la recherche principale sur la faune contaminée, qu’ils ont effectuée hors de la Forêt Rousse pendant plusieurs années dans 400 lieux différents au Bélarus, en Ukraine et à Fukushima. Les lecteurs distraits du journal le Monde ne le sauront pas et donneront raison à la science autorisée. Crime.

 

1.7

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******08/10/15 **** Svetlana Alexievitch prix Nobel de littérature

http://next.liberation.fr/livres/2015/10/08/svetlana-alexievitch-prix-nobel-de-litterature_1399592

 

COMMUNIQUÉ DE PRESSE.

Le 8 octobre 2015 on a appris que le Prix Nobel de Littérature 2015 avait été décerné à l'écrivain biélorusse Svetlana Alexeievitch. L'association Enfants de Tchernobyl Belarus se réjouit de cette magnifique surprise et s'associe à toutes les félicitations que la primée va recevoir.

 

Cette distinction honore tant le génie littéraire de l'auteur que les sujets profonds et historiques qui font la trame de son ?uvre.

 

Dix ans après la catastrophe, elle avait marqué les esprits du grand public, souvent peu averti de la signification réelle du désastre de Tchernobyl, avec son livre La Supplication -Tchernobyl, chronique du monde après l'apocalypse (1997). En lui remettant le prix quelques mois avant la commémoration du trentième anniversaire de ce qui reste une tragédie en cours, les jurés Nobel ont sans le dire obligé le monde à regarder cette réalité où l'aujourd'hui porte les stigmates des retombées radioactives massives survenues au printemps 1986 sur de vastes régions du Belarus, de la Russie et de l'Ukraine.

 

La page de Tchernobyl n'est pas tournée, celle de Fukushima non plus, en dépit des efforts des institutions internationales, AIEA, OMS, UNSCEAR et CIPR qui se sont investies dans une présentation mensongère des séquelles de ces accidents d'un type nouveau, capable de disqualifier durablement les conditions de vie sur des territoires de plusieurs dizaines de milliers de km2.

 

Enfants de Tchernobyl Belarus tient à exprimer toute sa reconnaissance au Comité Nobel pour sa judicieuse décision.

http://enfants-tchernobyl-belarus.org/

 

*********09/10/15

communiqué de presse

 

Svetlana Alexievitch prix Nobel de littérature

 

Bruno Boussagol et les comédiennes et comédiens de Brut de béton production se réjouissent que Svetlana Alexievitch ait reçu le prix Nobel de littérature 2015.

 

C’est en juin 1999 que nous adaptions La Supplication pour la première fois en français.

Sous le titre La Prière de Tchernobyl (titre original de l’ouvrage), puis Tchernobyl Now (tour de France des Centrales en 2002) et enfin La diagonale de Tchernobyl (à travers l’ Europe en 2006) furent données plus de 150 représentations jusqu’en 2006. Une adaptation de notre mise en scène initiale en langues russe et biélorusse est toujours au répertoire depuis 2002 du Théâtre de la dramaturgie biélorusse de Minsk.

Nous jouons depuis 15 ans ELENA ou la mémoire du futur (également avec une version en langue russe)d’après le prologue de La Supplication.

Nous avons été 10 fois en Biélorussie et en Ukraine pour jouer nos spectacles, rencontrer les populations des terres contaminées,travailler avec les artistes pour construire des dispositifs de collaboration artistiques qui permirent entre autres projets de réaliser En attendant la Biélorussie en 2003 à Clermont-Ferrand en collaboration avec la revue Perspectives biélorusses.

 

Svetlana Alexievitch s’imprègne du souffle de ses contemporains pour les propulser dans la littérature. Cet immense attention et amour qu’elle porte à celles et ceux qui se sont effondrés avec Tchernobyl nous oblige à l’ élévation.

 

C’est ce que nous ne cessons de faire en proférant ses mots qui sont ceux d’un peuple plus que d’un auteur.

C’est ce que font d’ autres metteur(e)s en scènes à travers l’ Europe en toute modestie le plus souvent. Car il ne peut jaillir qu’un « théâtre pauvre » de cette littérature de tempête.

 

www.brut-de-beton.net

 

1.8

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**************12/10/15****

 

C'est M. Shizué HIROTA, déléguée de de Rome, Italy qui vient de s'inscrire à la liste.

 

Nous organiserons le 2 décembre à Paris à l'adresse indiquée ci-dessous, une réunion de préparation pour le FSM thématique sur le nucléaire au Japon en mars 2016, avec Chico Whitaker, nos amis japonais, Simone Fest, administratice du , ONG international, et d'autres camarades français et étrangers qui viendront.

Le mercredi 2 décembre, 2015 à 16h.

Réunion de préparation

La Fondation pour le Progrès de l'Homme

38, rue Saint-Sabin, 75011 Paris

 

En outre, nous ferons un atelier pendant les deux journées au village mondial des alternatives à Montreuil, les 5-6 décembre au même moment de COP21 qui dure du 29 au 11 décembre au Bourget.

 

1.9

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*********14/10/15 *******CONTRE-SOMMET MONDIAL DU CLIMAT : J -30

« Quel rapport aussi entre un quotidien populaire comme Le Parisien-Aujourd’hui en France, Radio Classique et Les Echos, si ce n’est l’identité de leur propriétaire commun, M. Bernard Arnault ? La même observation vaut pour Libération, RMC, L’Express et BFM TV, sur lesquels M. Drahi désormais veille. Sans oublier Direct Matin, Canal Plus et CNews (ex-iTélé), que M. Bolloré dirige avec une brutalité remarquée. (...) Dans de telles conditions d’adversité idéologique et médiatique, comment espérer faire connaître des analyses dissidentes au-delà de ceux qui sont déjà attirés, voire convaincus par elles ? (...) C’est dire que ne pas engager de combat contre le système de l’information dominante constitue une erreur de calcul autant qu’une faute intellectuelle. »

Serge Halimi, « Faire sauter le verrou médiatique », Le Monde diplomatique, octobre 2015

 

CONTRE-SOMMET MONDIAL SUR LE CLIMAT : J -30

Dominique Bourg, Jean-Claude Michéa (sous réserve), Serge Latouche, Aurélien Bernier, Jean-Michel Besnier, Yvan Gradis, Jean-Baptiste Fressoz, Thierry Jaccaud, Yannis Youlountas, Cédric Biagini, Célia Izoard, Denis Bayon, Agnès Sinaï, Dany-Robert Dufour, Mathieu Auzanneau, Yvan Luccarini, Thierry Brulavoine, Angélique Del Rey, François Jarrige, Alain Gras et Nicolas Bertrand, ils seront tous là au Contre-sommet mondial sur le climat organisé par La Décroissance le 14 novembre 2015 à Vénissieux à côté de Lyon. Inscrivez-vous grâce à la feuille jointe à ce message. Tous les renseignements sur le site du Contre-sommet.

www.contresommet.org

 

1.10

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A Fukushima, bilan d’une situation sanitaire inquiétante

 

19 octobre 2015 | Par Cécile Asanuma-Brice

 

Tant est grand l’irrationnel en cet affaire et par-delà les contradictions qui dépassent l’entendement, simultanément à l’annonce des résultats du groupe de recherche INWORKS (Ionising radiation and risk of death from leukemia and lymphoma in radiation-monitored workers) selon lesquels le risque de mortalité par leucémie ou myélome multiple des travailleurs de centrales nucléaires après exposition à des faibles doses est désormais avéré[1], le gouvernement japonais, avec l’aval de l’AIEA[2], a relevé les doses acceptables pour les travailleurs du nucléaire de 100msv/an à 250 msv/an en cas d’urgence[3].

 

Pour rappel, cette même norme qui était à 20 msv/an avant l’explosion de la centrale de Tepco - Fukushima Dai ichi a été réhaussée à 100 msv/an après l’accident (pour les travailleurs du nucléaire) et à 20 msv/an pour la population civile. Suite au réhaussement de la norme, lors du seul mois d’août 2015, on compte trois décès parmi les travailleurs de la centrale nucléaire de Fukushima Dai ichi, ce qui porte à 64, selon les chiffres officiels[4], le nombre de travailleurs décèdés des conséquences de leur travail.

 

Devant la vivacité des prises de position concernant les conséquences sanitaires du nucléaire, nous avons jugé nécessaire de refaire un bref bilan sur le sujet, afin de poser une question des plus candides : le nucléaire est-il dangereux pour l’homme ? Où en sont les enquêtes épidémiologiques sur le sujet ? Qu’avons-nous appris des diverses recherches médicales menées à Fukushima après l’explosion de la centrale en mars 2011 ?

 

Les effets épidémiologiques du nucléaire : Even INWORKS[5] doesn’t work…

 

Cette étude, menée par 13 chercheurs en épidémiologie provenant tous de laboratoires distincts, a été rendue publique en juin 2015. Son financement provient du centre de prévention et contrôle des maladies, du Ministère de la santé, du travail et du bien-être du Japon, de l’Institut de Radioprotection et de Sûreté nucléaire (IRSN), d’AREVA, d’électricité de France, de l’institut national pour la sécurité et la santé (USA), du département de l’énergie américain, du service sanitaire et humanitaire des Etats-Unis, de l’université de Caroline du Nord, du ministère de la santé publique anglais. Les financements de cette recherche relèvent donc principalement d’acteurs impliqués directement dans les intérêts du microcosme nucléaire. Néanmoins, les auteurs de cette recherche précisent que les financeurs ne sont à aucun moment intervenus dans la recherche ou dans la rédaction du rapport, leur rôle s’étant limité à l’autorisation d'accès aux données. Cette étude a consisté à suivre non moins de 308 297 travailleurs employés dans un équipement nucléaire depuis au moins un an, pour la France : par la Commission d’Energie Atomique (CEA), AREVA Nuclear Cycle, ou l’entreprise nationale d’électricité (EDF) ; les départements de l’énergie et de la défense pour les USA ; et pour l’Angleterre, les employés de l’industrie nucléaire inscrits au registre national des travailleurs de la radioactivité[6]. La méthode utilisée pour suivre l’état de santé des travailleurs a été la régression de Poisson, ou modèle linéaire de fonctions logarithmiques, qui permet de quantifier les associations entre la dose absorbée par la moëlle épinière, et le taux de mortalité par leucémie, lymphoma (tumeurs qui se développent sur les cellules lymphatiques) ou myelome multiple. Jusqu’à présent les données dont nous disposions provenaient essentiellement de la radiothérapie. On avait par exemple démontré que l’exposition annuelle à des doses de radiations ionisantes était passée de 0,5 mGy par personne en 1982 à 3,0 mGy par personne en 2006 aux Etats-Unis. Ce phénomène a été observé dans la plupart des pays à revenus élevés. D’autres données avaient été accumulées via le suivi épidémiologique des survivants des deux bombes atomiques larguées par les Etats-Unis à Hiroshima et Nagasaki en août 1945. Leur analyse a permis de démontrer le lien de cause à effet entre l’exposition à des radiations ionisantes et le développement de leucémie. Mais ces résultats ne concernaient que l’exposition à des niveaux élevés de radiation. Les auteurs n’évoquent pas les bases de données effectuées et analysées après Tchernobyl. L’étude menée par l’équipe de chercheurs de INWORKS quant à elle, prouve la corrélation entre le risque de mort par leucémie et l’exposition à de faibles doses de radiation, via un suivi des individus concernés sur une période de 60 ans.

 

La raison au service du devoir de soumission

 

Mais puisque rien n’arrête ceux qui vont se servir à la boucherie ALARA (As Low As Reasonably Achievable - aussi bas que raisonnablement possible)[7], c’est moins d’évidences épidémiologiques que de « raison » dont nos vies dépendraient. Ainsi, la démagogie en la matière aurait depuis peu remplacé le terme de victime par celui de « personnes affectées » dans ses documents. Ce changement de terminologie, notamment dans les rapports de l’ICRP[8] n’est pas sans conséquence car l’affect, est, en psychologie, ce qui est opposé à l’intellect, et en cela, induirait des comportements qui ne seraient pas rationnellement fondés. En psychologie, l’affectivité est opposée à la cognition, soit aux capacités d’un raisonnement rationnel bien que cette approche dichotomique tende à se nuancer au cours du temps. En outre, l’utilisation du terme d’affect ici renvoie au discours d’une peur irrationnelle d’un danger mal connu (le nucléaire) qui serait à l’origine d’une radio-phobie. Récemment, l’ICRP s’accorde à dire que ce terme de « radio-phobie » dont elle était l’auteur, est déplacé. Il serait, selon leur nouveau discours, normal que les personnes aient peur car elles seraient dans la méconnaissance. Il s’agirait donc de mettre en place un système d’éducation afin de remédier à l’ignorance régnante. Cette logique est néanmoins en contradiction avec celle développée par les mêmes personnes pour appliquer le principe ALARA, soit : « nous ne savons pas, scientifiquement, quels effets sanitaires ont les faibles niveaux de radioactivité, donc on ne peut que faire avec sur place ». Le tout sera donc de trouver la voie pour enseigner ce que l’on ne sait pas… Cela en dit long sur le poids donné à la simple communication en la matière. Par ailleurs, l’étude Inworks a désomrais démontré les conséquences sanitaires concrètes des faibles doses. Ainsi, on peut se demander si la communication mise en place par l’ICRP ne relève pas de l’endoctrinement publicitaire plus que de l’information scientifiquement fondée.

 

 

 

« Faire aussi bas que raisonnablement possible » (ALARA) signifie également, selon Jacques Lochard, que « Le droit au refuge ne peut être une des règles de la radio-protection. Nous devons accepter la situation et faire avec. »[9]. Deborah Oughton (CERAD) complète ces termes prononcés lors du symposium sur l’éthique en radio-protection par « nous devons éduquer les gens aux risques, afin de rendre ce risque plus acceptable ». Le tout est de savoir par qui ce risque devrait être accepté et pourquoi. Ces quelques extraits d’intervention choisis parmi d’autres, nous ont amené à nous interroger sur ce qui est très certainement l’une des préoccupations majeures de nos sociétés aujourd’hui, soit le fait que ceux qui effectuent la prise de risque sont rarement ceux qui reçoivent les bénéfices de cette prise de risque. En cela la situation devient inacceptable pour ceux qui en sont victimes. Cela se reflète concrètement par la déterioration de leur état psychologique et se traduit par un taux de suicide qui augmente de façon exponentielle.

 

Les effets psychologiques du nucléaire : un retour impossible

 

Nous avions établi un premier bilan en décembre 2014 du nombre de victimes de cette gestion aussi désastreuse que le désastre lui-même, comptabilisant 1170 décès relatifs à l’explosion de la centrale nucléaire de Tepco[10]. Les résultats d’une enquête récente menée auprès de 16 000 personnes réfugiées par l’équipe du professeur Takuya TSUJIUCHI, directeur de l’institut d’anthropologie médicale sur la reconstruction des désastres de l’université de Waseda[11], montre que plus de 40% d’entre elles sont atteintes de troubles de stress post-traumatique (PTSD). Le professeur Tsujiuchi, interviewé par la NHK le 27 mai 2015, précise que contraindre ces personnes au retour à la vie sur le lieu générateur du désordre psychologique alors même que cet environnement reste instable en raison du taux de contamination et de l’état de la centrale nucléaire en déliquescence, aurait des conséquences dramatiques. Celui-ci précise qu’à la différence des résultats des tests post-traumatiques effectués après des tremblements de terre, il ressort de cette enquête que les victimes ne sont pas confrontées à un simple stress dans la gestion de leur vie quotidienne, mais ressentent une véritable angoisse de mort face à la menace nucléaire. Selon le professeur Tsujiuchi : « aujourd’hui on fait comme si la catastrophe avait pris fin, alors que ça n’est pas le cas. On coupe l’aide au logement, puis, l’indemnité pour préjudice nerveux, puis les compensations financières pour perte de bien… il n’y aura bientôt plus d’aides au refuge. La situation est très dangereuse. »

 

 

Les enquêtes épidémiologiques à Fukushima : Il est toujours trop tôt à moins qu’il ne soit déjà trop tard…

 

Le 8 octobre 2015, lors d’une conférence de presse à Tôkyô au club des correspondants étrangers du Japon, le Professeur Toshihide TSUDA, épidémiologiste de l’université d’Okayama, spécialiste des retombées sanitaires des pollutions environnementales, exprime son désarroi quant à la manière dont les enquêtes épidémiologiques sont actuellement menées à Fukushima. L’université médicale de Fukushima ainsi que la Préfecture elle-même, deux acteurs à la tête des investigations menées depuis 2011, estiment encore aujourd’hui, qu’il est trop tôt pour tirer des conséquences sérieuses des résultats obtenus.

 

Quels sont ces résultats ?

 

Le professeur Tsuda et son équipe ont repris la totalité des données rassemblées d’octobre 2011 jusqu’en juin 2015. Soit, l’échographie de la thyroïde d’un échantillon de 370 000 personnes agées de moins de 18 ans au moment des faits. Ils ont mené une étude comparative prenant en compte la moyenne connue de développement de cancer de la thyroïde sur l’ensemble du Japon par classe d’âge par année afin de quantifier le rapport de causes à effets entre la pollution engendrée par les isotopes qui se sont répandus dans l’atmosphère après l’explosion de la centrale et l’accroissement du nombre de cancer de la thyroïde chez les enfants de moins de 18 ans dans la région.

 

« Si l’on fait une comparaison avec la moyenne nationalement connue, on en déduit, que le taux de cancer de la thyroïde des moins de 18 ans a été multiplié par 50. Dans les endroits où le taux est naturellement faible, on trouve une multiplication par 20 fois du nombre de cancer de la thyroïde. Dans les localités (au plan national) où le taux était le plus faible, nous n’avons pas encore détecté de cas de développement de cancer de la thyroïde. »

 

Le professeur Tsuda se porte en faux face au rapport de l’organisation mondiale de la santé de 2013 qui sous-estime considérablement les conséquences sanitaires de l’explosion de la centrale de Fukushima. Selon lui, il sera bientôt trop tard pour prendre les mesures qui s’imposent face à une multiplication importante des cancers (il s’agit en particulier de cancers de la thyroïde, de leucémies et de cancers du sein) dans les régions contaminées qui n’ont toujours pas toutes été évacuées, et dans lesquels, bien au contraire, on rappelle les familles réfugiées dites "volontaires" à revenir habiter. Le professeur Toshihide TSUDA a publié le 5 octobre 2015 les résultats de ses recherches dans la revue internationale Epydemiology[12] et les exposera à l’Institut des systèmes complexes (CNRS) à Paris le 9 novembre prochain.

 

 

 

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[1] Ionising radiation and risk of death from leukemia and lymphoma in radiation-monitored workers (INWORKS) : an International cohort study, Klervi Leuraud, David B Richardson, Elisabeth Cardis, Robert D Daniels, Michael Gillies, Jacqueline A O’Hagan, Ghassan B Hamra, Richard Haylock, Dominique Laurier, Monika Moissonnier, Mary K Schubauer-Berigan, Isabelle Thierry-Chef, Ausrele Kesminiene, 22 juin 2015.

 

[2] Agence Internationale à l’Energie Atomique

 

[3] NHK News, 25 Juillet 2015.

 

Nikkei, 15 août 2015,

 

http://www.nikkei.com/article/DGXLASDG08H1Q_Y5A700C1CR0000/

 

[4] Journal Nikkan Gendai du 26 août 2015 :

 

http://www.nikkan-gendai.com/articles/view/news/163113

 

[5] Ionising radiation and risk of death from leukemia and lymphoma in radiation-monitored workers

 

[6] dixit : National Registry for Radiation Workers in the UK.

 

[7] Principe de précaution en matière de radio-protection lorsqu’il y a incertitude sur la relation dose-effet.

 

[8] Commission internationale de Protection Radiologique. Symposium 2-3 juin 2015 à l’Université Médicale de Fukushima : workshop sur les questions d’éthique dans le domaine de la radio-protection, organisé par l’université médicale de Fukushima et l’ICRP

 

[9] Prononcé en anglais : « The right of refuge could not be one of radio-protection rules. We have to accept situation and deal with ». Ibid.

 

[10] Cécile Asanuma-Brice (2014) : Beyond reality: The management of migratory flows in a nuclear catastrophe by a pro-nuclear State, Japan Focus, nov. (en anglais)

 

[11] Waseda Institute of Medical Anthropology on Disaster Reconstruction

 

[12]http://journals.lww.com/epidem/Abstract/publishahead/Thyroid_Cancer_Detection_by_Ultrasound_Among.99115.aspx

 

source:

http://blogs.mediapart.fr/blog/cecile-asanuma-brice/191015/fukushima-bilan-d-une-situation-sanitaire-inquietante

 

(Adjointe au directeur du bureau CNRS Asie du Nord, chercheure associée université Lille-CLERSE, chercheurs associée centre de recherche de la Maison Franco - Japonaise (Tôkyô))

 

1.11

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**********23/10/15

 

Émissions de CO2 : l’impasse de la voiture électrique (et nucléaire)

Par Stéphane Lhomme, Directeur de l'Observatoire du nucléaire http://www.observatoire-du-nucleaire.org/

 

A l'approche de la COP 21, le Sommet mondial sur le climat qui aura lieu en décembre prochain à Paris, le gouvernement français intensifie sa croisade en faveur de la voiture électrique, probablement parce qu'il s'agit là de la seule action permettant de faire croire que le pays hôte se préoccupe du climat.

 

Or, contrairement à ce que croient la plupart des gens, soumis il est vrai à une continuelle propagande de la part du personnel politique et des industriels, la voiture électrique n'est pas plus vertueuse pour le climat que la voiture thermique (essence ou diesel)...

Suite sur

...http://www.lemonde.fr/economie/article/2015/10/23/emissions-de-co2-l-impasse-de-la-voiture-electrique_4795636_3234.html

 

 

1.12

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********28/10/15

Assemblée d’organisation du convoi Cap sur la Cop

 

https://zad.nadir.org/spip.php?article3216

 

https://rhonenddl.wordpress.com/2015/10/28/nddl-assemblee-dorganisation-du-convoi-cap-sur-la-cop-inscriptions-avant-le-7/

 

1.13

************29/10/15

Chiyo NOHARA, Les ailes du papillon

 

 

 

“Mme Chiyo Nohara, une des intervenants du forum de l'an dernier, est décédée hier soir d'une insuffisance cardiaque.”

 

Le décès de la scientifique Japonaise Dr Chiyo NOHARA vient s'ajouter aux multiples victimes non officielles; Nohara elle-même, en avait parlé, puisque sa santé s'était dégradée depuis qu’elle était sous les effets de radiation… Elle était venu au forum sur la radioprotection en 2014 pour rendre compte de ses travaux ; elle travaillait depuis quatre ans sur ces papillons dans cet espace contaminé

 

"Son équipe de l’université des Ryukus à Okinawa (Japon) a étudié le devenir de générations successives de papillons Zizeera Maha (pale Grass blue butterfly).
C’est un papillon commun dans tout le Japon, un bon marqueur biologique.
Les papillons adultes recueillis en mai 2011 (2 mois après la catastrophe)dans la nature à Fukushima et en d’autres lieux avaient des anomalies légères. Leur descendance (F1)avait des anomalies plus sérieuses dont ont hérité les papillons des générations suivantes.
Las papillons récoltés en Septembre 2011 (accident + 6 mois)avaient des anomalies plus sévères.
Il a été remarqué que de poursuivre l’alimentation des générations successives avec des feuilles recueillies dans des zones contaminées était catastrophique pour la survie de la génération F2.
Passer à une alimentation non contaminée (origine Okinawa)pour les larves de la seconde génération(F2) était franchement bénéfique sur le taux de survie.
Ces études montrent que la radioactivité provoque des anomalies chez ces papillons :
- certaines sont transmises aux générations suivantes ;
- d’autres peuvent être annulées par une alimentation non contaminée et ne sont donc pas héréditaires
On ne peut bien sûr pas extrapoler directement des papillons au mammifères et à l’homme, mais cela donne à réfléchir.
Le détail de leur minutieuse publication est ici, en anglais <>
" source : http://www.vivre-apres-fukushima.fr/les-effets-genetiques-des-rayonnem... "

 

Lettre de IWHO

Genève, Suisse, 30 Octobre 2015

 

Message de condoléances après la mort de Chiyo Nohara adressé aux membres de l'Unité BCPH de physiologie moléculaire, Département de chimie, biologie et sciences de la mer, Faculté des sciences et Centre de recherche Instrumentale, Université de Ryukyus, Nishihara, Okinawa 903-0213, Japon.

 

Les membres du Collectif IndependentWHO - santé et nucléaire sont profondément attristés d'apprendre la mort prématurée de votre collègue Chiyo Nohara. Nous nous souvenons avec émotion de sa présentation remarquable lors de notre Forum à Genève l'année dernière de votre important travail d'équipe sur les effets biologiques de l'accident de Fukushima sur le "papillon bleu pâle de l'herbe". Elle a eu le courage de faire le long voyage vers l'Europe alors qu'elle était déjà malade, très probablement des effets du travail sur le terrain dans les zones irradiées. Ce faisant, elle a apporté une contribution majeure à la diffusion de votre travail de pionnier à un public international plus large de citoyens concernés et de scientifiques. Le rapport de notre "Forum scientifique et citoyen sur les effets génétiques des rayonnements ionisants", qui sera bientôt publié, sera dédié à sa mémoire. Veuillez transmettre nos plus sincères condoléances à ses collègues, sa famille et ses amis.

 

Pour le Collectif IndependentWHO - santé et nucléaire organisateur du Forum scientifique et citoyen sur les effets génétiques des rayonnements ionisants, à Genève, Suisse, du 29 Novembre 2014"

 

1.14

*******06/11/15*****[coordination]

Actes du forum sur les Effets Génétiques des Rayonnements Ionisants

 

Les Actes du forum 2014 sont maintenant publiés. Il est possible soit de les lire ou télécharger gratuitement, soit d'acheter une version papier.

http://independentwho.org/fr/2015/11/05/actes-forum-2014/

 

Et lien ci-dessous pour les personnes intéressées par la version anglaise de ces Actes.

http://independentwho.org/en/2015/11/05/proceedings-forum-2014/

 

1.15

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Les ailes du papillon...c’est le très grand crime, on a brisé les ailes du papillon mais il renaîtra de génération en génération jusqu’à ce qu’il puisse voler avec des ailes intactes...c’est à dire que la lutte continue.

"L’homme est la nature prenant conscience d’elle même" ( Reclus) C’est à dire qu’il est le seul à prendre conscience que la nature est en lui et autour de lui, qu’il peut la respecter ou la détruire mais si il la détruit il se détruit lui-même.


Des informations on en reçoit beaucoup comme celle-ci régulièrement :
http://www.fukushima-blog.com/2015/06/sensibiliser-les-australiens-sur...

 

1.16

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*******30/10/15 *******[liberte_d_expression_02b]

Areva (plainte en justice) : Ils témoignent pour nous,

tandis que nous sommes de nouveau convoqués par la justice...

 

"Face à l'attaque d'Areva qui porte plainte contre la Coordination antinucléaire du sud-est, 3 scientifiques spécialistes du nucléaire et ancien du C.EA et de la médecine (Polytechnicien, Physicien, Docteur en médecine et Professeur de Faculté), 1 travailleur du nucléaire (sous-traitant "viande à rems") et 2 élus (celui qui a refusé d'approuver la convention entre Areva et la municipalité d'Avignon et un ancien député européen) nous apportent leur témoignage... du palpable implacable!

 

Ils ont témoigné pour nous, il s'agit de Bernard Laponche, ingénieur de l'école polytechnique, Docteur ès sciences (physique des réacteurs nucléaires), Docteur en économie de l'énergie, qui a été ingénieur au CEA de 1961 à 1973 et de 1977 à 1979, de Michel Fernex, Docteur en médecine, Professeur émérite à la Faculté de Médecine de Bâle, membre de Scientific Working Groups à l'OMS, de Philippe Billard, mécanicien, ancien travailleur du nucléaire EDF, de Pierre Péguin, physicien retraité, Docteur ès sciences, Maître de conférences à l'Université Scientifique de Grenoble, directeur de thèse au CENG-CEA (Centre d’Études Nucléaires de Grenoble – CEA), de Didier Anger, enseignant, ancien député européen, président du CRILAN (Comité de Réflexion, d'Information et de Lutte Anti Nucléaire), et enfin de Vincent Delahaye, Conseiller Municipal d'Avignon.

 

Rappelons rapidement les faits :

Notre coordination publie un billet s'en prenant aux élus EELV d'Avignon qui se sont … absentés lors du vote d'une « convention de mécénat » avec Areva. Dans ce billet, comme dans la plupart des autres, nous affirmons au passage qu'Areva, géant du nucléaire, est responsable de la mort de personnes, enfants et adultes, et d'atteintes générales à la santé, en toute connaissance de cause : éééé. Résultat : "plainte en diffamation" contre notre coordination antinucléaire du sud-est !

 

Observons les faits objectivement et sereinement

On peut comprendre qu'un géant industriel comme Areva, qui a réussi, année après année, à faire taire toute critique radicale du nucléaire, et su imposer la totale suprématie de cette technologie, que ce soit idéologiquement, politiquement ou médiatiquement, puisse être gêné par les quelques irréductibles qui persistent, obstinément, et à grand renfort d'arguments incontestables et incontournables, à vouloir réclamer l'ARRÊT immédiat de toutes les installations nucléaires du pays. J'ai exposé, dans un billet récent, les raisons qui avaient, à mon sens, conduit Areva à s'attaquer à nous : <http://coordination-antinucleaire-sudest.net/2012/index.php?post/2015/07/31/Pourquoi-maintenant-pourquoi-nous>

 

Pourtant, quoique puisse faire Areva, si ce n'est nous faire taire à jamais, la réalité est bien là : Le nucléaire tue, qu'il soit militaire ou civil, tue en permanence, par ses irradiations ou contaminations.

Les substances mortifères, que cette technologie a introduites dans l'environnement, polluent de manière infiniment plus grave que tout autre polluant chimique, le moindre recoin de la planète.

 

La question est donc une affaire de responsabilité : les innombrables études sur la morbidité du nucléaire, civil et militaire, et les accidents majeurs, tels que Three Miles Island, Tchernobyl ou Fukushima, auraient dû amener nos décideurs, et les scientifiques cachés derrière les industriels de l'atome, à travailler, depuis des années maintenant, à des scenarii énergétiques pour la France, où le nucléaire serait absent. Or non seulement, il n'ont rien fait en ce sens, mais, au contraire, ils ont développé à l'extrême la dépendance de notre pays à l'atome, en en vantant l'innocuité et la sécurité. L'orgueil et la malhonnêteté de ces enfants de nos grandes écoles, qui ont quasiment dicté tous les choix technologiques du pays, au moins depuis de Gaulle, est incommensurable. Or, l’État a confié, en 2010 (!!!! ), au CEA, actionnaire principal d 'Areva, les « énergies alternatives ». Le CEA est donc devenu « Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives »Or, il suffit de se rendre sur le site du CEA, pour se rendre compte à quel point ces « énergies alternatives » sont « présentes » dans les préoccupation du CEA. Une infiniment petite branche de l'organigramme, et une absence totale, même, sur les cartes de visite de ses membres, comme du sigle sur le site. Seul le sigle CEA, le nucléaire, y apparaît, seul le développement du nucléaire importe au CEA. Et … nous achetons nos panneaux solaires aux chinois et aux allemands.

Nous voilà donc au cœur du sujet, Areva, le CEA, et, bien sûr, tous les industriels du nucléaire, non seulement ne veulent pas abandonner cette technologie semeuse de mort, mais font tout pour la promouvoir et la développer !

 

Les témoignages :

Eh bien, nous avons des témoignages, et non des moindres, mettant en cause l'ensemble des industriels du nucléaire, dont Areva dans tous ses domaines d'activité : unique fournisseur de combustible, depuis l'extraction minière jusqu'au retraitement des déchets.

Ils sont commenté ci-dessous, dans un ordre chronologique d'arrivée, et non d'importance, ils sont tous également importants. Curieusement, il n'a pas été nécessaire de solliciter ces belles personnes pour obtenir ces témoignages, qui nous ont été proposés, et peaufinés, dès lors qu'Areva s'est attaqué à nous. Ces personnes se sont même proposées de venir témoigner physiquement lors du procès si la mise en examen est prononcée.


1°) Bernard Laponche :

Le témoignage de Bernard Laponche porte sur, au quotidien, « la production de rejets et de déchets radioactifs dangereux pour les humains et leur environnement », et aussi, la possibilité d'un accident nucléaire grave, dont « l'incidence sur les travailleurs et les populations entraînerait des pollutions irréversibles ». Bernard Laponche démontre que le fait qu'un accident majeur ne soit pas encore survenu dans notre pays est le fruit de la chance.

Le texte intégral est ici :

Comment peut-on faire courir ces risques insensés, toujours plus grands avec le temps qui passe, à notre pays ? Et imposer ces déchets radioactifs hautement mortels et cancérigènes à nos descendants pour plus de 1000 générations.

 

2°) Michel Fernex :

L'attestation de Michel Fernex concerne les atteintes à la santé dues aux installations nucléaires dans leur fonctionnement régulier.

Il y a 2 parties :

La première concerne la surmortalité des enfants habitant à proximité des centrales nucléaires, où Michel Fernex conclut : « En conséquence, les connaissances actuelles imposeraient déjà de n'admettre des centrales atomiques qu'à plus de 5 km des habitations. »

La seconde concerne la santé des adultes, travailleurs du nucléaire, et leur descendance.

La conclusion est, d'une part, que « le travail dans l’environnement décrit, correspondant aux travailleurs du nucléaire, augmente fortement le risque de mourir de leucémie ou d'un lymphome malin. », et d'autre part que « L'irradiation de leurs géniteurs, même à faible dose, est indéniablement responsable de l’augmentation du nombre et de la gravité des pathologies des enfants. Ainsi, si les travailleurs du nucléaire ne sont pas malades, leurs enfants le seront, en tous cas davantage que le reste de la population. », et enfin que « Il y a augmentation du nombre de leucémies aiguës pour les populations vivant autour des entreprises gérant les déchets nucléaires. », autrement dit, pour ce qui concerne la France, Areva.

Le texte intégral est ici : <http://coordination-antinucleaire-sudest.net/2012/public/plainte-Areva/Attestations_proces/Attestation_Michel_Fernex.pdf>

 

3°) Philippe Billard :

L'attestation de Philippe Billard montre, s'il en était besoin, la manière inexcusable dont les exploitants traitent leurs personnels : absence de dosimètres, niveau de dose très élevé, exposition des travailleurs à des rayonnements « neutroniques » très dangereux, rayonnements alpha, pas de registre du cancer, pas de suivi médical, ...

Est joint à son attestation un document sur la mort de Christian Verronneau des suites d'un cancer radio induit. La justice reconnaît la nocivité du nucléaire sur la santé, … pas les exploitants !

Citation :« Les exploitants du nucléaire n'ont que faire des salariés de la sous-traitance. D'ailleurs, depuis des années, cette cohorte de salariés s'est elle-même nommée “Viande à Rems”, ce qui en dit long sur ce qu'elle pense de ces exploitants du nucléaire. »

Le texte intégral est ici : <http://coordination-antinucleaire-sudest.net/2012/public/plainte-Areva/Attestations_proces/attestation_Philippe_Billard.pdf>

 

4°) Pierre Péguin :

Le témoignage de Pierre Péguin, construit autour du rapport du CERI1 (Comité Européen sur le Risque de l'Irradiation) attestant du nombre considérable de morts liés à l'atome ( 61 millions de morts et 123 millions de cancers de 1945 à 1989).

Pierre Péguin souligne la responsabilité considérable d'Areva dans son développement de la filière plutonium.

Le texte intégral est ici : <http://coordination-antinucleaire-sudest.net/2012/public/plainte-Areva/Attestations_proces/Attestation_Pierre_Peguin.pdf>

 

6°) Didier Anger :

Le témoignage de Didier Anger porte, outre les leucémies foudroyantes que le CRILAN a contribué à faire classer « maladie professionnelle », et les excédents constatés de leucémies infantiles autour de La Hague, confirmant sur ce point, le témoignage de Michel Fernex, sur les installations de La Hague, gérées par Areva.

Les problèmes de sécurité de ces installations sont patents, et les recommandations non appliquées. La pollution autour de l'usine est importante (reconcentrations d'americium, de plutonium dans les sables, vases, mousses des rivières et depuis la Pointe Saint Mathieu (29) jusqu'à la mer du Nord).

Le texte intégral est ici : <http://coordination-antinucleaire-sudest.net/2012/public/plainte-Areva/Attestations_proces/Attestation_Didier_Anger.pdf>

 

7°) Vincent Delahaye :

Cette attestation d'un élu d'Avignon, courte mais suffisante, porte, elle, sur le billet incriminé proprement dit pour confirmer les propos tenus par la coordination au sujet du vote de la « convention de mécénat »

Le texte intégral est ici : <http://coordination-antinucleaire-sudest.net/2012/public/plainte-Areva/Attestations_proces/Attestation_Vincent_Delahaye.pdf>

 

Malgré tout cela, la procédure suit son cours, et notre compagnon, celui qui a déposé le « nom de domaine », préalablement placé en qualité de « témoin assisté », est de nouveau convoqué par la justice, le 18 novembre prochain en vue de sa « mise en examen ». Ainsi :

Nous avons encore besoin de la manifestation de votre soutien moral ainsi que de votre soutien financier:

La collecte a pourtant bien fonctionné, mais il nous manque encore de l'ordre de 1100€. Toute aide, même petite sera la bienvenue. Il faut faire face aux frais d'avocat (qui pourtant a fait un gros effort pour nous), aux divers frais de justice, et aux voyages à Paris.

. participer aux frais d'avocat et de justice. Adresser son soutien financier à : CAN, 180 chemin de la Parisienne 84740 Velleron

 

Gilbert Tallent octobre 2015
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1CERI Recommandations 2003 du Comité Européen sur le risque de l'Irradiation sous titre: « Étude des effets sanitaires de l'exposition aux faibles doses de radiation ionisante à des fins de radioprotection » Editions Frison-Roche ISBN 2-87671-449-3

 

http://coordination-antinucleaire-sudest.net/2012/index.php?post/2015/...

 

 

1.17

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******01/11/15 ******coordination] Le Crime presque parfait

Dr Gordon Edwards : le déni des responsabilités du nucléaire par les institutions officielles de l'ONU

 

Publié le 30 octobre 2015 par georges

 

Un texte du Dr Gordon Edwards président du CCNR

CCNR: Canadian Coalition for Nuclear Responsibility
en version française: Regroupement pour la Surveillance du Nucléaire: RSN

<<
26 octobre 2015

 

Deux organismes internationaux associés à l’organisation des nations Unies -–l’UNSCEAR et l’OMS –n’ont pas hésité à affirmer qu’il ne sera pas possible de prouver que les conséquences néfastes sur la santé du désastre de Fukushima sont attribuables aux rayons. Ils se basent sur une argumentation mathématique abstraite, sans aucune preuve médicale, et sans connaître les doses individuelles de rayonnements ionisants reçues par les citoyens japonais habitant dans le région où la catastrophe de Fukushima a eu lieu.

Ces organismes ne nient pas qu’il y aura de nombreux cancers, leucémies, effets génétiques et autres maladies causées par l’accident dans les décades à venir; ils disent simplement qu’il est peu probable que quiconque sera en mesure de prouver, hors de tout doute raisonnable, en utilisant des méthodes statistiques, que ces décès supplémentaires seront causés par l’exposition des gens à la radioactivité provenant des réacteurs de Fukushima dai ichi.

 

John Gofman, un physicien nucléaire pionnier qui est devenu un chercheur médical primé, a appelé cela « le crime parfait »: vous savez qui a été tué, vous connaissez la cause du décès, vous savez qui en est l’auteur, mais vous ne pouvez pas le prouver.
Et en effet, ces deux organismes internationaux n’ont absolument rien fait pour aider à recueillir les éléments qui auraient permis de prouver quelque chose: c’est à dire collecter des données sur les expositions individuelles; ce qui aurait pu être fait par exemple en collectant systématiquement les dents des bébés par localisation géographique. Les dents des bébés pourraient avoir absorbé du strontium 90 ou d’autres radionucléides ostéotropes et auraient donné une estimation approximative de l’exposition aux radiations des jeunes enfants en fonction de leur emplacement.

Toutes les maladies radio-induites consécutives à une exposition chronique de faible niveau ont une «période de latence» qui se mesure en années ou en décades avant que les effets médicaux complets ne soient visibles dans la population exposée.


Les cancers de la Thyroïde ont l’une des périodes de latence les plus courtes, spécialement chez les jeunes enfants; de sorte que cette maladie est la première chose à rechercher. Au Belarus, plus de 5.000 enfants ont du subir l’ablation chirurgicale de leur glande à la suite de l’accident de Chernobyl; et dans ce cas la période de latence a été d’environ 5 ans.

Dans la région de Fukushima le nombre de cancers de la thyroïde chez les enfants a été tellement plus grand que prévu qu’il est difficile d’échapper à la conclusion que ces cancers en plein accroissement sont dus aux radiations.
Ironiquement, ceux qui mettent leur foi dans les estimations à vue de nez de l’UNSCEAR et de l’OMS soutiennent que la relation de cause à effet ne peut être prouvée en l’absence de mesures de dose individuelles.

Ainsi, on pourrait conclure, en l’absence de preuves et de doses individuelles, que ces cancers ne SONT PAS causés par les rayons,
mais on ne pourrait pas conclure que ces cancers SONT provoqués par les radiations alors qu’on constate une augmentation de 20 à 50 fois du nombre de cancers de la Thyroïde, quoiqu’on n’ait pas de données sur les doses individuelles ?

 

Le Comité scientifique des Nations Unies sur les effets des rayonnements ionisants (UNSCEAR) a été vivement critiqué par l’Association internationale des médecins pour la prévention de la guerre nucléaire (IPPNW), lauréate du prix Nobel, pour avoir une approche biaisée envers les conséquences médicales de la triple fusion des cœurs de Fukushima; l’UNSCEAR en effet nie ou minimise les conséquences sur la santé des émissions radioactives des réacteurs accidentés.

«Alex Rosen, de l’IPPW-Allemagne, un des principaux auteurs de la critique, affirme que l’UNSCEAR est composé de délégués d’états nucléaires qui ont des intérêts et une vue biaisée sur l’énergie nucléaire. Leur rapport sur la catastrophe nucléaire se fonde plus sur les publications de l’industrie nucléaire que sur des sources indépendantes; il omet ou interprète de façon erronée des aspects cruciaux sur l’exposition aux rayonnements et il utilise des hypothèses contestables comme base pour ses calculs.»
Voir: http://tinyurl.com/n9wkqxr

 

Par ailleurs l’organisation Mondiale de la santé (OMS) est liée par un accord signé il y a longtemps (1959) avec l’Agence Internationale de l’Énergie Atomique (AIEA); Il limite la capacité de l’OMS à procéder à des études ou à publier des rapports sur les effets observés chez les populations exposées aux rayonnements nucléaires émis par les installations nucléaires autorisées.
Voici un extrait de l’accord:

«..L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) reconnaît à l’Agence Internationale de l’Énergie Atomique (AIEA) la responsabilité première d’encourager, assister et coordonner la recherche sur, et le développement et l’application pratique de l’énergie atomique à des fins pacifiques à travers le monde; sans préjudice du droit de l’OMS de promouvoir, développer, assister et coordonner l’action sanitaire internationale, y compris la recherche sous tous ses aspects…
Chaque fois qu’une des associations se propose d’entreprendre un programme ou une activité dans un domaine où l’autre organisation a ou pourrait avoir un intérêt substantiel, la première partie s’engage à consulter l’autre en vue de régler la question d’un commun accord.»

 

Gordon Edwards, président du RSN.

L’auteur poursuit:

 

  • Il signale que: La principale source d’iode alimentaire au Japon c’est les algues et non pas l’ingestion de lait comme c’est le cas en Europe et en Amérique du nord. Il est probable que cet iode alimentaire est la cause de la hausse dramatique des cas de cancers de la Thyroïde chez les enfants japonais

>>

 

Note

Effectivement, les japonais consomment régulièrement des algues. Qui contiennent de l’Iode.
Si les algues contiennent de l’Iode radioactif, il ne peut pas s’agir de l’Iode 131 rejeté lors de l’accident de 2011. Il ne peut s’agir que d’Iode rejeté récemment par la centrale ruinée.
En effet la période de l’Iode 131 est de 8 jours; au bout de 3 mois il a perdu son activité radioactive.
On a trouvé en juillet 2015 de l’Iode 131 dans les boues d’une station d’épuration à Gunma (’voir larticle) .Il est donc très vraisemblable que les réacteurs en ruine émettent encore actuellement de l’Iode radioactif et sont capables de contaminer les algues.
Des mesures et des précisions seraient bienvenues sur ce sujet.

 

Le RSN est un organisme sans but lucratif, reconnu par gouvernement fédéral canadien en 1978. Il est voué à l’éducation et à la recherche concernant toutes les questions qui touchent à l’énergie nucléaire, civiles ou militaires — y compris les solutions alternatives au nucléaire — et tout particulièrement celles touchant au Québec et au Canada.

Le site du RSN (en français)
http://ccnr.org/index_f.htm


http://ccnr.org/index_fuk.htm

 

le texte d’origine en anglais:
http://www.fukushima-is-still-news.com/2015/10/children-cancers-radiation.htm

Le site de «independent WHO» qui milite pour l’indépendance de l’OMS vis à vis de l’AIEA
http://independentwho.org/fr/

 

Les critiques du rapport de l’UNSCEAR:

La critique du rapport de l’UNSCEAR par les médecins de l’IPPNW
http://www.vivre-apres-fukushima.fr/les-medecins-de-lippnw-critiquent-severement-le-dernier-rapport-de-lunscear/


Vous pouvez y trouver un résumé de leurs critiques et en télécharger la version française intégrale

La critique par le Dr Keith BAVERSTOCK
http://www.vivre-apres-fukushima.fr/la-critique-du-rapport-2013-de-lunscear-sur-les-consequences-de-fukushima-en-francais/


La critique par les 40 ONG:
http://www.vivre-apres-fukushima.fr/40-ong-ont-demande-a-lonu-la-revision-du-rapport-de-l-unscear-sur-les-consequences-de-fukushima-pour-la-sante/

 

source: en français : http://www.vivre-apres-fukushima.fr/le-deni-des-responsabilites-du-nucleaire-par-les-institutions-officielles-de-lonu/

 

 

1.18

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*******07/11/15 ******Semailles radieuses à Bure le 15 Novembre 2015

2Depuis quelques mois la lutte contre le projet d'enfouissement des déchets nucléaires à Bure s'intensifie.

 

Ce n'est pas par hasard : les pouvoirs publics tentent le passage en force (faux débat public CIGEO en 2013/2014, amendement loi Macron...) à mesure que l'échéance parlementaire pour valider (ou non! ) la Déclaration d'Utiliité Publique s'approche (2016), l'ANDRA s'impose sournoisement mais sûrement (accaparement des terres et des forêts, préparation des aménagements logistiques -voie ferrée- et électrique via RTE ), prise de conscience de la portée du projet de "nucléarisation" du Grand Est , l'Etat montre les dents face à toutes agitations sociales et mouvements d'occupation (1000 vaches, NDDL, Sivens, Les Bouillons,...), ...

 

Côté foncier, nous sommes entrés dans une nouvelle étape : depuis septembre, ce sont 300 ha de (bonnes) terres agricoles qui sont retirés de l'usage agricole avec dans un premier temps des travaux préparatoires de fouilles archéologiques avant de s'attaquer à l'aménagement des zones de stockage des déchets en surface (Beurk!)

 

LA MOBILISATION PAYSANNE EST ATTENDUE !!!!!!!!!!!!!

En PJ , vous le verrez, une action spécifique de défense des terres agricoles et de lutte contre CIGEO est programmée samedi 15/11 à SAUDRON (Haute Marne)

 

Cette action ne peut pas être ridicule, elle doit être un signal fort adressé aux promoteurs de ce projet et aux élus. Elle sera également l'occasion de rassembler les paysanNEs et les organisations paysannes qui ne veulent plus voir les terres agricoles abandonnées aux grands projets inutiles et imposés et au béton.

Les dernières rencontres ont montré et souligné l'importance pour les paysans du secteur de Bure de sentir une réaction forte de leurs pairs. L'ANDRA a sût profiter des jeux personnels et du ralliement des FDSEA, SAFER et autres chambres d'agriculture à la cause nucléaire et au projet CIGEO

 

MOBILISONS NOUS NOMBREUX !!!!!!!!!!!!!!!

 

Pour celles et ceux qui le peuvent, venez avec un tracteur, et un outil de travail du sol, ou de semis

Pour les autres, votre présence, les plants d'arbres fruitiers (rejets...), des pelles.....ce sera super”

www.burestop.eu

www.vmc.camp

 

 

 

1.19

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***********[coordination] Nucléaire , une exception française : documentaire puis « Terres nucléaires, une histoire de plutonium »,

 

Après la face cachée de Hiroshima à Fukushima, https://www.youtube.com/watch?v=s35t9OJBig8

 

Kenichi Watanabe poursuit ses investigations

 

“Nucléaire, une exception française

 

l'un des co-rédacteurs de ce documentaire est Kenichi Watanabe

Emission a été rediffusée sur France 3 le 24 septembre 2015 à 23H20

 

http://www.france3.fr/emissions/documentaires/diffusions/24-09-2015_417471

 

possibilité de le voir ici sur Youtube en entier : même émission passée le 4 octobre 2013 à 23H05

https://www.youtube.com/watch?v=EMEyA4q6RqA

 

"Lien de « Terres nucléaires, une histoire de plutonium »,

 

1.20

*******06/12/15*****[coordination]

Émission Terre à Terre : Lobbying et régulations 3: la fabrication de l'ignorance

 

L'agnotologie, vous connaissez ? C'est la science de l'ignorance, appliquée avec méthode aux effets sur les populations du tabac, de la chimie, ou encore... d'un accident nucléaire, comme à Fukushima.

Avec : Thierry Ribault, chercheur, CNRS-CLERSE-Université Lille 1 ; Cécile Asanuma-Brice, chercheur associée, CNRS-CLERSE-Université Lille 1, Maison franco-japonaise, Tokyo et Annie Thébaud-Mony, sociologue, directrice de recherches honoraire à l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm)

 

http://www.franceculture.fr/emission-terre-a-terre-lobbying-et-regulations-3-la-fabrication-de-l-ignorance-2015-12-19

 

Et cet article dans la revue Raison Publique.

 

Cet article rédigé il y a presqu’un an reprend des réflexions déjà exposées lors de publications antérieures, en les complétant par une analyse plus approfondie, nous permettant de comprendre la manière dont l’application de notions scientifiques trop vagues, ainsi que leur utilisation globalisée troublent notre perception de la menace pour parfois aboutir à la mise en danger des populations qu’elles étaient censées protéger

 

De la vulnérabilité à la résilience, réflexions sur la protection en cas de désastre extrême - Le cas de la gestion des conséquences de l’explosion d’une centrale nucléaire à Fukushima

 

http://www.raison-publique.fr/article771.html

 

Également accessible au lien suivant :

http://csrp.jp/posts/2513

 

 

 

Aussi, vous trouverez ci-dessous le lien vers l’enregistrement vidéo de la conférence de presse du Professeur Tsuda (épidémiologue, université d’Okayama), Paris, 11 novembre 2015, sur l’accroissement du nombre de cancer de la thyroïde à Fukushima (Introduction Cécile Asanuma-Brice et Annie Thébaud-Mony).

 

https://www.youtube.com/watch?v=KIDtM-zTIIU&feature=youtu.be

 

 

A l’occasion de la conférence « Nucléaire et Faibles doses » organisée le 9 novembre 2015 à l’Institut des Systèmes complexes, CNRS, Paris. Organisation : Thierry Ribault, Cécile Asanuma-Brice.

 

Montage : Kazunori TOGASHI

Bien cordialement, Cécile Asanuma-Brice

 

 

1.21

*******14/12/15*****[coordination]

 

 

Fukushima «noyé» sous les déchets nucléaires !

14 déc. 2015 Par Philips Michel Édition : Japon, un séisme mondial

https://blogs.mediapart.fr/edition/japon-un-seisme-mondial/article/141215/fukushima-noye-sous-les-dechets-nucleaires

 

 

1.22

*******22/12/15*****[coordination]

 

Appel à la solidarité pour Nadejda Kutepova et ses trois enfants

Nadjejda a du fuir précipitamment la Russie en juillet 2015 avec ses trois enfants, car elle était menacée par les autorités russes en raison de ses activités de défense des droits des victimes de Mayak, usine de production nucléaire secrète, où se produisit en 1957 une immense explosion de déchets nucléaires qui affecta une zone de 800 km2 et près de 300 000 personnes.

 

Nadejda Kutepova et ses trois enfants demandent l'asile politique en France et n'a pas de logement. Un appel à la solidarité est lancé.

 https://www.lepotcommun.fr/pot/y84kk8ja

 

Merci de noter que Nadejda en russe veut dire espoir...

***************Une militante russe antinucléaire demande l'asile en France, Article de MEDIAPART du 2 10 2015

 Un article intéressant et riche des documents auxquels il renvoie.

http://www.mediapart.fr/journal/international/021015/une-militante-russe-antinucleaire-demande-lasile-la-france

 téléchargeable sur

http://independentwho.org/media/Revue_de_presse_Autres/Mediapart_02octobre2015_FR.pdf

 

Rappel sur MayaK :

 Une vidéo intéressante sur Mayak avec des témoignages russes ( sous-titrages en français) . A faire circuler et à mettre en lien sur Blog et site.

Et quand on sait les projets déments d'enfouissement en profondeur à Bure en France . Cette vidéo ne peut nous laisser indifférent-e-s

 lien : http://www.dailymotion.com/video/xrn9y1_mayak-halflife-2001_news

 

mise en ligne par Kna 60

"C'est tout simplement le plus grand complexe nucléaire au monde, au Sud des monts Oural en Russie. Commandité par Staline dès 1945, son but premier était de produire dès 1948 le plutonium des bombes nucléaires russes, dont la première détonnera en Août 1949. Bien que les 5 réacteurs affectés à cette production aient été stoppés en 1991, Mayak reste le plus grand centre nucléaire de Russie.

 

Entre 1948 & 1956, des déchets nucléaires ont été déversés directement et régulièrement dans la rivière Techa et dans les lacs de Sibérie Occidentale, créant des poches de radioactivité souterraines qui risquent de polluer tout le réseau hydrographique environnant.

En 1957, un réservoir de stockage de déchets explose, projetant dans l'atmosphère et à travers le pays la moitié de la radioactivité que libérera Tchernobyl en 86.

Seuls quelques villages sont évacués, la majorité des habitants est maintenue dans l'ignorance pendant des décennies, causant des centaines de milliers de morts par maladie et cancers, et d'enfants naissants lourdement handicapés.

On estime que plus d'1,5 millions de gens dans le pays ont été affectés par la radioactivité.

 

Au lieu de démanteler et décontaminer le site, la Russie à décidé d'y poursuivre plusieurs activités dont le retraitement de combustible nucléaire usagé d'où est toujours extrait le plutonium, la fabrication de MOX, la vitrification de déchets liquides.

En 2001, la Duma annule l'interdiction d'importer des déchets nucléaires depuis l'étranger, visant un marché de retraitement de 20.000 tonnes de déchets en échange de 20 milliards de dollars US.

 

"

Un complément utile au livre de Jaurès Medvedev "Désastre nucléaire dans l'Oural" pour la publication en français duquel Roger et Bella Belbeoch avaient fait beaucoup.

...

Les taches de la contamination initiale se sont élargies sous l'action des vents de du ruissellement. Entre 1958 et 1982 leur surface a été multipliée par 5 (cf les cartes à la fin de http://enfants-tchernobyl-belarus.org/doku.php?id=base_documentaire:articles-1996:etb-080

). Comme évoquée dans le film, d'autres épisodes de contamination, délibérée ou non, ont eu lieu. Jaurès Medvedev avait analysé des documents secrets et codés dont on trouve les éléments les plus significatifs dans le livre signalé ci-dessus, publié en anglais après sa défection en1976. Des lacs transformés en déversoirs de déchets liquides hautement concentrés y sont repérés et localisés, au terme d'un vrai travail de détective scientifique.

 

 

Imbéciles de va-t-en guerre pour les matières premières

Le 24/11/2015

 

"Vos guerres nos morts"

 "Ne serait-ce pas l'instant de faire toucher du doigt aux riches le fait que le mode de vie qu'ils ont choisi n'est pas suffisamment viable pour être partagé et qu'il faut désarmer ?"

Tous les membres des gouvernements, des Etats dans ce système capitaliste ou productiviste deviennent criminels dès qu'ils sont en poste car c'est la fonction qui fait l'organe; pour son fonctionnement même, il a besoin du pillage, du viol et du meurtre dans les pays tiers. Par son système même ils vivent au dessus de leurs moyens. Par la ruse ou la violence, ils font adhérer les tiers à ce modèle basé sur le bluff sachant que les pays tiers et les pauvres de leurs propres pays ne pourront jamais l'atteindre.

"Il y a des pauvres parce qu'il y a des riches". Nous n'avons pas d'autre alternative que de "renverser nos maitres pays par pays" ainsi l'accès à la parole publique pourrat être dévérouillée, et l'homme débloquera le processus de la rencontre. Seule assurance de sa pérenité avec ça:

 http://www.actes-sud.fr/catalogue/litterature/manifeste-pour-un-xxie-siecle-paysan

 Le béton le bitume le kérozène l'argent ne se mangent pas. La terre est la seule nouricière de l'homme, rien d'autre.

 Combien de fois faudra-t-il rappeler la phrase de l'oncle Anatole: "on croit mourir pour la patrie, on meurt pour les industriels"

 

1er texte

*************************http://lmsi.net/Penser-face-a-l-horreur

Penser face à l’horreur

 

Un monde immonde engendre des actes immondes

Said-Bouamama

 

16 novembre 2015

 

À l’heure où nous publions ce texte, le bilan des tueries parisiennes est de 129 morts et de 300 blessés. L’horreur de cette violence injustifiable est absolue. La condamnation doit l’être tout autant, sans aucune restriction et/ou nuance. Les acteurs et/ou commanditaires de ces meurtres aveugles ne peuvent invoquer aucune raison légitime pour justifier ces actes immondes. La tragédie que nous vivons débouchera sur une prise de conscience collective des dangers qui nous menacent ou au contraire sur un processus de reproduction dramatique, en fonction de notre capacité collective à tirer les leçons de la situation qui engendre un tel résultat. L’émotion est légitime et nécessaire mais ne peut pas être la seule réponse...

La réponse uniquement sécuritaire est également impuissante. C’est justement dans ces moments marqués par l’émotion collective que nous ne devons pas renoncer à la compréhension, à la recherche des causes et à la lucidité face aux instrumentalisations de l’horreur.

Les postures face à notre tragédie.

 

En quelques heures toute la panoplie des postures possibles face à la tragédie s’est exprimée. Il n’est pas inutile de s’arrêter sur chacune d’entre elles. La première se contente de dénoncer Daesh et à exiger cette dénonciation de manière pressante de nos concitoyen-ne-s musulman-e-s réel-le-s ou supposé-e-s. Le projet politique de Daesh et les actes qui en découlent ont déjà été dénoncés par la très grande partie des habitant-e-s de notre pays, populations issues de l’immigration incluses.

Il faut vraiment être coupés de nos concitoyen-ne-s musulman-e-s réel-le-s ou supposé-e-s pour en douter. Ces concitoyen-ne-s françai-se-s ou étranger-e-s vivant en France sont les premiers à souffrir de cette instrumentalisation de leur foi à des fins politiques, réactionnaires et meurtrières. «’’» Quest-ce quon va encore prendre ? <http://lmsi.net/Pourvu-que-ce-ne-soient-pas-des

> est la réaction la plus fréquente qui suit l’émotion face à ces meurtres, conscients qu’ils et elles sont des instrumentalisations de l’émotion à des fins islamophobes qui ne manquerons pas. Il ne s’agit pas d’une paranoïa mais de l’expérience tirée du passé et en particulier des attentats du début de l’année. Dans ce contexte les injonctions à la dénonciation sont ressenties comme une suspicion de complicité ou d’approbation. Une nouvelle fois ce qui est ressenti c’est une accusation d’illégitimité de présence chez soi. Voici ce qu’en disait Rokhaya Diallo dans une émission radio à la suite des attentats de janvier :

 

« Quand j’entends dire que l’on somme les musulmans de se désolidariser d’un acte qui n’a rien d’humain, oui, effectivement, je me sens visée. J’ai le sentiment que toute ma famille et tous mes amis musulmans sont mis sur le banc des accusés. Est-ce que vous osez me dire, ici, que je suis solidaire ? Vous avez vraiment besoin que je verbalise ? Donc, moi, je suis la seule autour de la table à devoir dire que je n’ai rien à voir avec ça. » [1]

 

La seconde posture est l’essentialisme et le culturalisme <http://lmsi.net/Culture-et-culturalisme>. Les actes barbares que nous vivons auraient une explication simple : ils sont en germe dans la religion musulmane elle-même qui à la différence des autres, porterait une violence congénitale, une barbarie consubstantielle et une irrationalité dans son essence. Cette religion à la différence des autres religions monothéiste serait allergique à la raison et inapte à la vie dans une société démocratique. De cette représentation de la religion découle la représentation de ses adeptes. Les musulmans seraient, contrairement aux autres croyants, une entité homogène partageant tous le même rapport au monde, à la société et aux autres. Une telle posture conduit inévitablement à l’idée d’une éradication, l’islam apparaissant comme incompatible avec la érpublique <http://lmsi.net/La-Republique-du-mepris>, la ïélacit <http://lmsi.net/Une-revolution-conservatrice-dans>, le droit des femmes <http://lmsi.net/Bilan-d-un-feminisme-d-Etat>, etc. Résultat de plusieurs décennies de diffusion politique et médiatique de la théorie du « choc des civilisations », cette posture s’exprime dans des formes plus ou moins nuancées mais est malheureusement bien ancrée dans notre société [2].

 

La troisième posture est celle de la relativisation de la gravité des tueries. Celles-ci ne seraient que le résultat d’une folie individuelle contre laquelle on ne pourrait rien si ce n’est de repérer le plus tôt possible les signes annonciateurs dans les comportements individuels. Nous ne serions qu’en présence d’accidents dans les trajectoires individuelles sans aucune base sociale, matérielle, politique. Une telle posture de psychologisation occulte que les individus ne vivent pas hors-sol et que leur mal-être prend telle ou telle forme en rencontrant un contexte social précis. C’est à ce niveau que se rencontre l’individu et sa société, la trajectoire individuelle et son contexte social, la fragilisation et les offres sociales et politiques qui la captent pour l’orienter. Il est évident que les candidats « djihadistes » sont issus de trajectoires fragilisées mais cela ne suffit pas à expliquer le basculement vers cette forme précise qu’est la violence nihiliste [3].

 

La quatrième posture s’exprime sous la forme de la théorie du complot. Les tueries seraient le fait d’un vaste complot ayant des objectifs précis : complot juif mondial, « illuminati », actes des services secrets, etc. Elle conduit à un aveuglement face au réel et à l’abandon de l’effort de compréhension du monde et des drames qui le secouent. Elle suscite une dépolitisation se masquant derrière une apparente sur-politisation :

dépolitisation car il serait vain de rechercher dans l’économique, le social, le politique, etc., les causes de ce que nous vivons ;

 

sur-politisation car tout serait issu d’une cause politique occulte portée par un petit groupe secret.

Elle est entretenue par la négation dominante de la conflictualité sociale, des oppositions d’intérêts et des stratégies des classes dominantes pour orienter l’opinion dans le sens de ses intérêts matériels. À ce niveau l’accusation de « confusionnisme » de toute dénonciation des stratégies des classes dominantes conduit consciemment ou non à entretenir la théorie du complot. Certains « anti-confusionnistes » de bonne foi ou non entretiennent en effet boomerang le « complotisme ». Ce faisant, certains « anti-confusionnistes » entretiennent la confusion [4].

 

La cinquième posture est l’explication en termes de « virus externe ». Notre société serait victime d’une contamination venant uniquement de l’extérieur contre laquelle il faudrait désormais se prémunir. Elle débouche sur une logique de guerre à l’externe et sur une logique sécuritaire à l’interne. Elle est créatrice d’une spirale où la peur et le discours sur la menace externe suscite une demande d’interventions militaires à l’extérieur et de limitation des libertés à l’interne. Susciter une demande pour ensuite y répondre est un mécanisme classique des périodes historiques réactionnaires. L’absence de mouvement anti-guerre dans notre société est le signe que cette posture est largement répandue. Or comme la précédente, elle conduit d’une part à l’abandon de la recherche des causes et d’autre part au sentiment d’impuissance [5].

 

Il reste la posture matérialiste ne renonçant pas à comprendre le monde, et encore plus quand il prend des orientations régressives et meurtrières. Minoritaire dans le contexte actuel, cette posture est pourtant la seule susceptible d’une reprise de l’initiative progressiste. Elle suppose de recontextualiser les événements (et encore plus lorsqu’ils prennent des formes dramatiques) dans les enjeux économiques, politiques et sociaux. Elle nécessite la prise en compte des intérêts matériels qui s’affrontent pour orienter notre demande et qui produisent des conséquences précises. Elle inscrit les comportements individuels comme étant des résultats sociaux et non des essences en action. Elle prend l’histoire longue et immédiate comme un des facteurs du présent. Elle peut certes se tromper en occultant par méconnaissance une causalité ou en la sous-estimant, mais elle est la seule à permettre une réelle action sur ce monde.

Dans un monde marqué par la violence croissante sous toutes ses formes, le renoncement à la pensée nous condamne pour le mieux à une posture de l’impuissance et pour le pire à la recherche de boucs-émissaires à sacrifier sur l’autel d’une réassurance aléatoire.

Une offre de « djihadisme » qui rencontre une demande

Il existe une offre de « djihadisme » à l’échelle mondiale et nationale. Elle n’est ni nouvelle, ni inexplicable. Elle a ses espaces de théorisations et ses Etats financeurs. L’Arabie Saoudite et le Qatar entre autres, pourtant alliés des Etats-Unis et de la France, en sont les principaux [6].

 

Ces pétromonarchies appuient et financent depuis de nombreuses années des déstabilisations régionales dont elles ont besoin pour maintenir et/ou conquérir leur mainmise sur les richesses du sol et du sous-sol du Moyen-Orient. Cette base matérielle est complétée par un besoin idéologique. Elles ont besoin de diffuser une certaine vision de l’Islam pour éviter l’émergence et le développement d’autres visions de l’Islam progressistes et/ou révolutionnaire qui menaceraient l’hégémonie idéologique qu’elles veulent conquérir. Plus largement les pétromonarchies sont menacées par toutes les théorisations politiques qui remettent en cause leur rapport aux grandes puissances qui dominent notre planète : nationalisme, anti-impérialisme, progressisme dans ses différentes variantes, communisme, théologie de la libération, etc.

 

C’est à ce double niveaux matériel et idéologique que s’opère la jonction avec la « réal-politique » des puissances impérialistes. Elles aussi ont un intérêt matériel à la déstabilisation de régions entières pour s’accaparer les richesses du sol et du sous-sol, pour justifier de nouvelles guerres coloniales en Afrique et au Moyen-Orient, pour supplanter leurs concurrents, pour contrôler les espaces géostratégiques et pour balkaniser des Etats afin de mieux les maîtriser. Elles aussi ont un besoin idéologique de masquer les causes réelles du chaos du monde, c’est-à-dire la mondialisation ultralibérale actuelle. Il n’y a aucune amitié particulière entre les classes dominantes occidentales et les pétromonarchies et/ou les « djihadistes », mais une convergence relative d’intérêts matériels et idéologiques. Comme le soulignait De Gaulle pour décrire la réal-politique : « Les Etats n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts ». C’est cette réal-politique qui a conduit dans le passé à présenter les « djihadistes » en Afghanistan comme des combattants de la liberté, et qui conduit un Fabius à dire aujourd’hui : « El Nosra fait du bon boulot ».

 

Mais se limiter à l’offre ne permet pas de comprendre l’efficacité actuelle du phénomène. Encore faut-il expliquer le fait que cette offre rencontre une « demande ». Nous disions plus haut que cette offre n’est pas nouvelle. Nous l’avons-nous même rencontrée dans les quartiers populaires, il y a plus de trois décennies. Simplement à l’époque, elle ne rencontrait aucune « demande ». Nous pensions à vivre, à nous amuser, à militer et à aimer et regardions ces prédicateurs comme des allumés. C’est la raison pour laquelle il faut se pencher sur les processus d’émergence et de développement de cette demande « made in France ».

 

À ce niveau, force est de faire le lien avec les processus de paupérisation et de précarisation massive qui touchent les classes populaires. L’existence avérée de candidats « djihadistes » non issus de familles musulmanes souligne que c’est bien l’ensemble des classes populaires qui sont concernés par ces processus conduisant les plus fragilisés de leurs membres à sombrer dans des comportements nihilistes.

Force également est de faire le lien avec les discriminations racistes systémiques et institutionnelle qui abîment des vies pour nos concitoyens noirs, arabes et musulman-e-s.

 

Force enfin est de prendre en compte dans l’analyse les effets des discours et pratiques islamophobes qui se sont répandus dans la société française et qu’il de bon ton de relativiser, d’euphémiser, voir de nier. C’est l’ensemble de ces processus qui conduisent à l’émergence du nihilisme contemporain.

Enfin la vision méprisante des habitants des quartiers populaires comme « sous-prolétariat » incapable de penser politiquement conduit à sous-estimer le besoin du politique dans les classes populaires en général et dans leurs composantes issues de l’immigration post-coloniale en particulier. Ces citoyennes et citoyens observent le monde et tentent de le comprendre avec les grilles disponibles dans une séquence historique donnée.

 

Ils et elles ne peuvent que constater que des guerres se multiplient et que l’on trouve des financements pour le faire alors qu’on leur serine que les caisses sont vides.

Elles et ils ne peuvent qu’interroger la soi-disant nécessité urgente d’intervenir en Irak, en Afghanistan, en Syrie, en Libye, en Côte d’Ivoire, au Mali, etc. et à l’inverse la soi-disant nécessité urgente à soutenir l’Etat d’Israël en dépit de ses manquements à toutes les résolutions des Nations-Unies.

Tous ces facteurs conduisent pour la majorité à une révolte qui cherche un canal d’expression et pour une extrême minorité à l’orientation nihiliste.

À ne pas vouloir comprendre qu’un monde immonde conduit à des actes immondes, on constitue le terreau de la rencontre entre l’offre et la demande de nihilisme.

 

P.-S.

Publié avec l’amicale autorisation de l’auteur, ce texte est paru aussi sur son blog ïéSad Bouamama. Rvolution Africaine <https://bouamamas.wordpress.com>, sous le titre : « Un monde immonde engendre des actes immondes : Ne pas renoncer à penser face à l’horreur ».

Notes

[1] ……<http://www.atlasinfo.fr/Charlie-Heb>

[2] Voir sur ce sujet : Jocelyne Cesari, L’Islam à l’épreuve de l’Occident, La Découverte, Paris, 2004.

[3] Sur la rencontre entre le contexte social et effets fragilisant sur les trajectoires individuelles voir Frantz Fanon, Peau noire, masques blancs, Le Seuil, 1952.

[4] Luc Boltanski, Enigmes et complots. Une enquête à propos d’enquêtes, Gallimard, Paris, 2012.

[5] Voir notre article avec Yvon Fotia « Discrimination systémique » , Dictionnaire des dominations de sexe, de race, de classe, Syllepse, Paris, 2012.

[6] David Benichou, Farhad Khosrokhavar, Philippe Migaux, Le jihadisme, comprendre pour mieux combattre, Plon, Paris, 2015. Et Richard Labévière, Les dollars de la terreur, Les Etats-Unis et l’islamisme, Grasset, Paris, 1999.

 

 

2ème texte

***************http://blogs.mediapart.fr/blog/enavant/141115/vos-guerres-nos-morts-julien-salingue

 

 

"Lorsque les mots perdent leur sens, les gens perdent leur libert." Confucius

 

(Julien Salingue)

 

14 novembre 2015 |

Par http://blogs.mediapart.fr/blog/enavant-0

 

samedi 14 novembre 2015

 

Vos guerres, nos morts

 

Fragments.

Ce sont les nôtres qui sont morts la nuit dernière.

À la terrasse d’un restaurant, dans un bar, dans la rue, dans une salle de concert.

Les nôtres.

Morts parce que des assassins ont décidé de frapper en plein Paris et de tirer dans la foule, avec pour objectif de faire le plus de victimes possible.

11h30. Sarkozy vient de déclarer : « Nous sommes en guerre ».

Pour une fois je suis d’accord avec lui. Ils sont en guerre.

Vous êtes en guerre, vous les Sarkozy, Hollande, Valls, Cameron, Netanyahou, Obama. Vous êtes en guerre, vous et vos alliés politiques, vous et vos amis patrons de multinationales.

Et vous nous avez entrainés là-dedans, sans nous demander notre avis.

Afghanistan, Iraq, Libye, Mali, Syrie… Nous n’avons pas toujours été très nombreux à protester. Nous n’avons pas suffisamment réussi à convaincre que ces expéditions militaires ne feraient qu’apporter toujours plus d’instabilité, de violences, de tragédies.

Là-bas, et ici.

Car la guerre n’a pas commencé hier soir. Et elle n’avait pas commencé en janvier lors des tueries de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher. Elle avait commencé bien avant.

En janvier, ’éjcrivais ce qui suit <http://resisteralairdutemps.blogspot.fr/2015/01/tueries-charlie-hebdo-et-porte-de.html> :

L’une des causes de la sidération qui a touché de larges secteurs de la population, y compris les cercles militants, est la (re)découverte de cette vérité : oui, la France est en guerre. Une guerre qui ne dit pas toujours son nom, une guerre dont on discute peu dans les assemblées, dans les médias et plus généralement dans l’espace public, une guerre contre des ennemis pas toujours bien identifiés, une guerre asymétrique, mais une guerre tout de même. Les récentes tueries l’ont rappelé de manière brutale à qui l’ignorait, refusait de le voir ou l’avait oublié : la France est en guerre, la guerre fait des morts, et les morts ne se comptent pas toujours chez l’adversaire.

Contre qui la France est-elle en guerre ? Selon les discours et les périodes, contre le « terrorisme international », contre le « jihadisme », contre la « barbarie intégriste », etc. Ce texte n’a pas vocation à discuter de ces dénominations imprécises, des généralisations abusives qu’elles impliquent et des paradoxes qu’elles sous-tendent (alliances à géométrie variable, soutien à des régimes dont les politiques favorisent le développement des courants « jihadistes », participation à des interventions militaires qui renforcent ces courants, etc.). Il s’agit plutôt de souligner que la France a, en réalité, emboîté le pas aux États-Unis de George W. Bush dès septembre 2001 (guerre en Afghanistan, législation « antiterroriste ») et fait sienne, sans toutefois le dire, la rhétorique et la politique du « choc de civilisation ».

Voilà près de 14 ans que la France était en guerre sans l’assumer.

Aucune raison de modifier une ligne de cet extrait. Et dire cela, ce n’est pas manquer de respect aux victimes ou à leurs proches.

L’émotion, l’indignation et la douleur sont évidemment légitimes. Et les assassins qui ont bousillé des centaines, des milliers de vies hier soir, sont inexcusables.

12h. Daech vient de revendiquer. Évidemment. Eux aussi, ils sont en guerre.

D’après l’AFP, citant un témoin présent au Bataclan, l’un des assaillants aurait crié : « C’est la faute de Hollande, c’est la faute de votre président, il n’a pas à intervenir en Syrie ».

 

On peut fermer les yeux et se boucher les oreilles. Et se laisser enfumer par la rhétorique dépolitisante du « terrorisme aveugle », forcément inexplicable.

Mais les assassins de Paris ne sont pas des pauvres types irresponsables, « fous » ou manipulés par je-ne-sais-quels-services-secrets. On en saura plus dans les heures et les jours qui viennent, mais nul doute qu’ils auront un profil et un discours à peu près similaires à celui des Kouachi et de Coulibaly, à propos desquels, toujours en janvier, j’avais écrit ça :

Les tueurs ont un discours (voir leurs interviews et vidéos, dans lesquelles ils parlent de la Syrie, de l’Iraq, des offenses faites aux musulmans en France et dans le monde, etc.) ; un corpus théorique (voir notamment él'article publi par Mediapart <http://www.mediapart.fr/journal/international/170115/plongee-dans-les-lectures-des-djihadistes-des-attentats-de-paris>) ; des références organisationnelles (État islamique, al-Qaeda dans la péninsule arabique).

(…) Ils se pensent, rationnellement, en guerre contre une certaine France, et ils se considèrent, rationnellement, en situation de légitime défense. En témoigne cette déclaration de Coulibaly dans sa vidéo posthume : « Vous attaquez le Califat, vous attaquez l’État islamique, on vous attaque. Vous ne pouvez pas attaquer et ne rien avoir en retour ».

Oui, Daech fait de la politique. Ce sont des assassins, mais ils font de la politique.

Et hier soir ils ont frappé fort, très fort.

Aveuglément ? Oui et non.

Oui, parce qu’ils s’en sont pris à des gens qui ne sont pas directement impliqués dans cette guerre, des gens dont le seul crime était d’être là, des gens qui auraient pu être ailleurs et être encore parmi nous aujourd’hui.

Non, parce que frapper de la sorte, c’est lancer un message : « Votre pays est en guerre contre nous, et tant que cette guerre durera, aucun d’entre vous ne sera en sécurité ».

Ils font de la politique. Détestable, mais de la politique.

Nous vivons dans un monde en guerre. La Russie, la France et les États-Unis bombardent la Syrie. L’Arabie Saoudite bombarde le Yémen. Les « opérations » françaises se poursuivent au Mali. Obama a annoncé que ses troupes ne quitteraient pas l’Afghanistan.

D’après le Haut Commissariat aux Réfugiés, il n’y a jamais eu autant de réfugiés et déplacés qu’aujourd’hui, et il n’y a aucune raison que les choses s’améliorent.

Le bilan, à l’heure actuelle, est de 128 morts. 128 morts de trop.

Le 13 novembre 2015, 128 morts.

128, c’est beaucoup. C’est effrayant.

C’est presque autant que la moyenne quotidienne des morts en Syrie depuis mars 2011.

Presque autant que la moyenne quotidienne, oui : 250.000 morts depuis mars 2011, ça fait presque 4500 morts par mois, soit près de 150 morts par jour.

Avis au prochain qui nous expliquera qu’il ne comprend pas pourquoi les Syriens fuient vers l’Europe : depuis plus de 4 ans et demi, c’est le 13 novembre tous les jours en Syrie. Et c’est votre nouvel allié Assad qui en porte la responsabilité première, en ayant réprimé sauvagement un soulèvement alors pacifique.

Nous vivons dans un monde en guerre. Et cela permet à certains de faire des affaires.

 

La France se félicite de vendre ses machines de guerre à l’Égypte. La France se félicite de vendre ses machines de guerre à l’Arabie Saoudite. La France se félicite de vendre ses machines de guerre aux Émirats arabes unis.

Mais la France s’étonne, s’indigne, s’insurge d’être elle aussi ciblée.

Hypocrisie. Lâcheté. Mensonge.

Les chiens sont lâchés. Leurs babines écument.

 

Il va falloir tenir bon.

Retour au mois de janvier <http://resisteralairdutemps.blogspot.fr/2015/01/tueries-charlie-hebdo-et-porte-de.html> :

Toute réponse guerrière, sécuritaire, stigmatisante ou aveugle aux réalités économiques, politiques et sociales de la France de 2015 est non seulement condamnée à échouer mais, qui plus est, un pas supplémentaire vers les tueries de demain.

Nous y sommes. Demain, c’était hier soir.

13h. Cambadélis annonce que « la France en guerre vient de subir une épreuve de guerre ».

Ils disent et ils répètent que la France est en guerre. Mais quand ils disent ça, c’est pour dire « nous sommes en guerre ». Un « nous » dans lequel il voudrait nous impliquer.

Non. 14 ans de votre guerre n’ont apporté, aux quatre coins du monde, que toujours plus de violences, de tragédies, et de nouvelles guerres.

Si l’Iraq n’avait pas été rasé, Daech n’existerait pas.

Paul Valéry disait que « la guerre est un massacre de gens qui ne se connaissent pas, au profit de gens qui se connaissent mais ne se massacrent pas ».

Il avait raison. Ce sont toujours les mêmes qui trinquent

Et si on veut que tout ça s’arrête, il va falloir, une fois le choc passé, tout faire pour mettre un terme à cette fuite en avant vers la barbarie généralisée.

Il n’est pas trop tard. Il est encore temps de passer à autre chose. Radicalement.

En refusant l’injonction « avec nous, ou avec les terroristes ».

En refusant les appels à l’unité avec les bourreaux et les fauteurs de guerres qui construisent chaque jour un monde plus barbare.

En refusant leur monde fondé sur l’exploitation, le vol, la violence, l’injustice, les inégalités, la mise en concurrence de ceux qui devraient s’unir.

Se battre pour un autre monde, qui est non seulement possible, mais plus que jamais nécessaire.

Garder le cap et ne rien concéder sous la pression de l’émotion ou de la sidération.

Tu pourras me taxer d’angélisme si tu veux. Mais mon angélisme n’a jamais tué personne. Contrairement à ton « pragmatisme ».

Il est plus que jamais temps de « résister à l’irrésistible ». Sinon on va tous y passer.

Alors, non, Cambadélis. Non, Sarkozy. Non, Hollande. « Nous » ne sommes pas en guerre.

Ce n’est pas ma guerre, ce n’est pas notre guerre. C’est votre guerre.

Et une fois de plus, ce sont nos morts. Comme à Madrid en 2004, comme à Londres en 2005, comme en Égypte il y a quinze jours, comme à Beyrouth cette semaine.

Et comme partout où vous semez la terreur.

Vos guerres, nos morts.

Vos guerres, no more.

Julien Salingue

 

3ème texte

********************************http://lmsi.net/De-Bagdad-a-Paris-pas-de-paix-sans

 

De Bagdad à Paris : pas de paix sans justice !

Réflexions sur les attentats du 13 novembre 2015 et leurs suites

par Zahra Ali <_Zahra-Ali_>
3 décembre 2015

 

Fille d’une famille d’exilés politiques irakiens, née en France, musulmane, militante antiraciste et féministe, Zahra Ali analyse les attentats de la soirée du 13 novembre. Ce texte est paru initialement sur l’excellent site Quartiers XXI <http://quartiersxxi.org>, nous le reproduisons ici avec l’amicale autorisation de l’auteure et de l’équipe du site.

 

Le matin du 14 novembre 2015, je reçois des messages de ma famille de Bagdad, et d’amis de Syrie et du Liban :

« Tout va bien ? »

« Es-tu en sécurité ? ».

Je vois apparaître sur ma page Facebook un statut indiquant qu’une centaine de mes « amis » sont « en sécurité ». Je consulte les informations, et comprends qu’il est arrivé un drame et je prends peu à peu connaissance, depuis Londres où je vis, de l’ampleur du massacre.

La peur et la tristesse m’envahissent, j’en ai des sueurs froides, et mon cœur se fend : 130 morts et plus de 300 blessés, à Paris, ville où je suis née. Spontanément, mon esprit pense aussi à Bagdad où j’ai vécu et où vit ma famille, et où presque chaque semaine se produit ce drame, cette peur, cette tristesse qui fend le cœur mille fois.

« Vous occupez toutes nos pensées, que Dieu vous vienne en aide » m’écrivent mes tantes, cousins et cousines de Bagdad au lendemain des tueries du 13 novembre. Ces messages me touchent d’autant plus que, de leur côté, ils ne recevront pas de messages de solidarité du monde entier, ils n’auront pas droit à une rubrique Facebook leur permettant d’indiquer qu’ils sont « en sécurité », et aucun pays, groupe et dirigeant n’ira chanter l’hymne national irakien, ni brandir les couleurs de son drapeau.

Et cela depuis plus de 10 ans maintenant, la vie des Irakiennes et des Irakiens est marquée par des explosions, des fusillades, des kidnappings, des checkpoints qui divisent les différents quartiers de Bagdad et tout le territoire, et à la présence d’hommes armées à tous les coins de rue. Les Irakiennes et Irakiens vivent au milieu de cet état de guerre, de terreur et d’horreur depuis l’invasion et l’occupation lancées par l’administration étasunienne en 2003.

 

Pendant une soirée, Paris a été Bagdad

 

Pendant une soirée, Paris a été Bagdad, en quelque sorte, plongé dans une terreur innommable que rien ne peut justifier, l’horreur la plus totale. Une violence immonde, un traumatisme sans précédent. Un évènement qui détermine un avant et un après 13 novembre. 130 morts et plus de 300 blessés. Pas de mots pour exprimer ma peine et mon deuil, pour ces victimes parisiennes et celles de Bagdad, Beyrouth, de partout en Syrie, d’Afghanistan, de Turquie, de Libye, du Mali et de partout ailleurs.[Gaza aussi depuis 1947Ndlr]

 

Le temps du deuil, du silence, de la prière et de la réflexion, un temps nécessaire et sain... Mais pendant ce temps, d’autres en profitent pour instrumentaliser l’émotion collective. Ils ne perdent pas de vue leurs agendas respectifs : les vendeurs de haine, de théorie du clash des civilisations, d’armes et de violence. Pour ceux-là, la violence appelle à plus de violence. Et voilà que les trois jours de deuil ne sont pas passés qu’on déverse encore plus de violence sur la ville syrienne de Raqqa, dite « fief de Da’ech ». Combien de morts parmi les civils là-bas ? Beaucoup n’osent même pas poser la question.

Il faut néanmoins penser, avec émotion certes, il faut réfléchir, expliquer, chercher les causes et surtout se demander comment mettre fin à ce cycle de violence qui ne finit pas et qui fait tant de victimes. Il faut s’efforcer de comprendre que « nous » citoyens de Paris, de Bagdad et d’ailleurs de toutes confessions et couleurs, « nous » ne sommes pas en guerre, mais « eux » - les adeptes du « clash des civilisations » et les prêcheurs de haine d’Orient et d’Occident, les racistes, les adeptes de l’impérialisme néolibéral - le sont et depuis longtemps, et ils entretiennent dans nos vies une atmosphère guerrière.

Fille d’une famille d’exilés politiques irakiens, née en France, musulmane et militante antiraciste et féministe, je me situe au premier rang des victimes du terreau idéologique essentialiste de Da’ech, comme je le suis du système qui la fait naître.

Mon engagement politique et intellectuel se situe à l’intersection des conservatismes et essentialismes caractéristiques de Da’ech et des conditions qui lui ont donné naissance : les inégalités, le traitement indigne, le racisme et ses pendants idéologiques d’exclusion de l’Autre et de sa réduction à une essence barbare et diabolique.

D’un côté, Da’ech et ses adeptes considèrent « l’Occident », les Chiites, et tous ceux qui s’opposent à lui comme le mal absolu méritant d’être exécuté.

De l’autre, des agents économiques et politiques considèrent que tout ce qui donne plus d’argent et de pouvoir vaut la peine, et que tout ce qui s’y oppose doit être soumis, voire supprimer.

En Irak, de nombreux militants de la société civile ont compris et dénoncent les structures confessionnelles de l’Etat irakien post-invasion étasunienne, sa corruption et son absence de lutte contre les inégalités sociales, économiques et communautaires comme terreau fertile de Da’ech.

Les manifestations populaires à la place Tahrir à Bagdad, qui se sont étendues dans tout le pays et qui continuent chaque vendredi depuis cet été, se sont dressées contre la corruption et les divisions confessionnelles du système politique irakien. Les manifestants de la société civile irakienne, de toutes confessions, ont exprimé clairement leur lecture de la situation politique : Da’ech et la violence dans laquelle est plongée l’Irak ne seront combattus que par l’accès à une société juste, égalitaire et grâce à l’accès de tous les citoyens irakiens à une vie digne.

 

Le discours musulman progressiste et alternatif a été exclu et stigmatisé

 

En France, à l’heure du tout sécuritaire, il est difficile de faire porter cette parole pourtant nécessaire. Même si Da’ech était vaincu militairement, l’idéologie qui l’a fait naître ne sera pas morte pour autant. C’est à la source de ce qui forge l’esprit de ces jeunes Français qui adhèrent à Da’ech qu’il faut s’attaquer.

J’ai été longtemps investie dans la militance musulmane, féministe et anti-raciste en France. Et mon expérience a été de constater avec colère et déception que la parole de celles et ceux qui faisaient entendre un discours musulman progressiste et alternatif, promoteur d’une vision égalitaire et de justice sociale dans les mosquées, les quartiers et la société dans son ensemble, a été exclue et stigmatisée.

A Al Houda (Association des Femmes Musulmanes de Rennes), nous essayions de promouvoir la parole des femmes musulmanes, une vision égalitaire et juste de notre religion, une vision citoyenne de participation et de contribution à la société majoritaire dont nous dénoncions le racisme et le sexisme.

On appelait à se mobiliser contre le sexisme d’où qu’il vienne, le racisme, les violences policières, les lois discriminatoires à la mosquée, dans la rue, dans les quartiers.

On luttait tout à la fois pour une vision féministe et émancipatrice de l’islam à la mosquée et un traitement égalitaire des musulmanes et musulmans au sein de la société.

Qu’avons-nous reçu de la part du monde associatif et des autorités politiques pendant plus de 10 ans ? Nous avons été exclues et stigmatisées, traités de communautaristes et d’intégristes sous prétexte que certaines d’entre nous portent le hijab.

Notre parole n’a pas été respectée, ni entendue. Tout au long de notre parcours, on a vécu racisme, sexisme et exclusion de la part de la société majoritaire, des autorités politiques, mais aussi des associations dites de gauches et féministes.

On a continué et on continue encore, maintenant peut-être est-il temps de nous entendre ? Nous les militantes et militants musulmans et anti-racistes, celles et ceux qui ont vu venir la radicalisation montante au grès des déceptions et du traitement indigne des nôtres, les musulmans, les habitants des quartiers populaires et tous ceux qui souffrent de ce mal-être dans un pays malade de ce racisme colonial aux accents de laïcité.

 

La violence n’a pas de frontières

 

La violence qui a frappé Paris montre aussi qu’entre ici et là-bas en Irak, en Syrie, au Liban, au Mali etc. en réalité il n’y a pas de frontières : la violence du racisme et des discriminations ici à un écho là-bas où nos jeunes viennent s’y défouler, et la violence là-bas, entretenue par les gouvernements américains, français, britanniques et autres, a un impact ici.

Il est temps de le comprendre, la violence n’a pas de frontières, qu’elles soient militaires ou économiques. La violence des élites néolibérales et impérialistes ici et là-bas fait des victimes ici et là-bas. Pour une fois, inspirons nous des manifestants de Bagdad, de Syrie et d’ailleurs, demandons plus de justice, d’égalité, la fin d’un système néolibéral impérialiste qui se finance par les armes et par l’appauvrissement d’une majorité au bénéfice d’une minorité.

Il n’y a pas de clash des civilisations, mais bien un conflit radical qui séparent toute la civilisation humaine : ceux qui sont pour l’égalité, la justice sociale, la dignité, et ceux qui sont pour le profit, la déshumanisation de l’autre et la banalisation de la violence. Français, Irakiens, Syriens, Libanais, Maliens, etc., tous sont liés les uns aux autres par ce même système-monde.

Mais encore, on dit que vivre un évènement traumatisant rend plus sensible à la souffrance des autres. Alors, je me dis que la société française à présent sous le choc de l’horreur des attentats du 13 novembre est en mesure de comprendre les milliers de réfugiés qui aujourd’hui traversent la mer au péril de leurs vies et de celles de leurs familles pour fuir l’horreur des bombardements et attentats qui font couler le sang chaque jour dans leurs pays. En France, on n’a jamais été aussi capable de comprendre cette souffrance, alors soyons solidaires, profitons de l’émotion collective pour être juste et attentif à ceux qui traverse tant d’horreur.

Plus que jamais, on a besoin d’un mouvement contre la guerre, le racisme et de solidarité avec les réfugiés.

P.-S.

Initialement paru sur le site Quartiers XXI <http://quartiersxxi.org>, ce texte est repris ici avec l’amicale autorisation de l’auteure et de l’équipe du site.

 

 

 

4ème texte

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source http://www.legrandsoir.info/des-anciens-pilotes-de-drones-se-disent-horrifies-par-la-cruaute-des-programmes-d-assassinat-the-intercept.html

 

23 novembre 2015

 

Des anciens pilotes de drones se disent « horrifiés » par la cruauté des programmes d’assassinat. (The Intercept)

 

 

Murtaza Hussain

 

Les pilotes de drones sont en train d’infliger de lourdes pertes civiles et ont développé une culture institutionnelle insensible à la mort d’enfants et d’autres innocents, ont déclaré quatre anciens pilotes lors d’une conférence de presse aujourd’hui à New York.

Les meurtres, qui font partie du programme d’assassinat ciblé de l’administration Obama, aident le recrutement de terroristes et sapent ainsi l’objectif du programme qui consiste à éliminer ces combattants, ont-ils ajouté. Les pilotes se réfèrent aux enfants comme des « terroristes miniatures » et comparent leur assassinat à « couper l’herbe avant qu’elle pousse trop haut », a déclaré l’un des pilotes, Michael Haas, ancien officier supérieur de l’Armée de l’Air. Haas a également décrit l’usage largement répandu de drogues et d’alcool, en précisant que certains pilotes avaient effectué des missions sous leur emprise.

En plus de Haas, les autres pilotes sont l’ancien sergent-major de la Force aérienne, Brandon Bryant ainsi que les anciens pilotes Cian Westmoreland et Stephen Lewis. Ces hommes ont effectué des missions d’assassinat sur un grand nombre des principaux théâtres de la guerre post-11/9 contre le terrorisme, dont l’Irak, l’Afghanistan et le Pakistan.

 

« Nous avons été témoins directs des abus », a déclaré Bryant, « et nous sommes horrifiés. »

Un porte-parole de l’Armée de l’Air n’a pas abordé les allégations précises, mais a écrit dans un courriel que « les exigences auxquelles les pilotes [de drone] sont soumis sont énormes. Une grande partie des efforts sont déployés pour apporter un soulagement, de stabiliser la force, et de maintenir une capacité de combat... Les pilotes sont tenus de respecter les normes de comportement établies. Un comportement jugé incompatible avec les valeurs fondamentales de la Force aérienne est examiné de manière appropriée et, si nécessaire, des mesures disciplinaires sont prises ».

 

Au-delà de la éconfrence de presse <http://livestream.com/accounts/16161253/events/4520120>, le groupe a également dénoncé hier le programme dans une interview <http://www.theguardian.com/world/2015/nov/18/life-as-a-drone-pilot-creech-air-force-base-nevada

> au quotidien The Guardian et dans une lettre ouverte <https://www.documentcloud.org/documents/2515596-final-drone-letter.html> adressée au président Obama.

Lors de la conférence de presse, M. Bryant a déclaré que le meurtre de civils par drones exacerbe le terrorisme. « Nous en tuons quatre et en créons 10 [militants], » a déclaré M. Bryant. « Si vous tuez un père, un oncle ou un frère qui n’a rien à voir avec quoi que ce soit, leurs familles vont vouloir se venger. »

L’administration Obama a fait de grands efforts pour garder secret les détails du programme de drones, mais dans leurs déclarations aujourd’hui les anciens pilotes ont révélé la culture qui s’est développé entre les responsables de sa mise en œuvre. Haas a dit que les pilotes deviennent acculturés au point de nier l’humanité des personnes visées sur leurs écrans. « Il y avait un très grand détachement quant à qui étaient ces personnes que nous avions dans notre ligne de mire, » a-t-il dit. « Ouvrir le feu était grandement salué et encouragé »

La morts d’enfants et d’autres non-combattants lors des frappes a été rationalisée par de nombreux pilotes de drones, a dit Haas. En tant qu’instructeur de vol, Haas a affirmé avoir été officieusement réprimandé par ses supérieurs pour avoir recalé un étudiant qui avait exprimé sa « soif de sang, » et une envie irrésistible de tuer.

Haas a également décrit l’usage répandu d’alcool et de drogues chez les pilotes de drones. Les pilotes de drones, a-t-il dit, étaient souvent ivres et utilisaient des sels de bain et de la marijuana synthétique pour échapper aux dépistages éventuels et dans une tentative de « changer la réalité et d’essayer d’imaginer être ailleurs. » Haas a dit qu’il connaissait au moins une demi-douzaine de personnes dans son unité qui utilisaient des sels de bain et que l’usage de drogues avait « compromis leurs facultés » au cours des missions.

Le programme d’assassinat de l’administration Obama a fait l’objet d’un examen accru au cours des derniers mois. Au mois d’octobre dernier, The Intercept a publié éun lot de documents classifis <https://theintercept.com/drone-papers>, transmis par un lanceur d’alertes du gouvernement, qui montre comment le programme a tué des gens sur la base de renseignements non fiables, que la grande majorité des personnes tuées dans la campagne d’Afghanistan, qui dure depuis des années, n’étaient pas les cibles visées et que l’armée a classé par défaut les personnes tuées par erreur non comme des civils mais comme des ennemis.

 

Les pilotes ont dit qu’ils se sentaient encore plus en devoir de parler au lendemain des attentats terroristes meurtriers à Paris la semaine dernière ; ils croient que les assassinats par drones ont alimenté la montée du groupe extrémiste l’Etat islamique qui a revendiqué la responsabilité des attaques.

Westmoreland a déclaré à propos des drones : « A court terme, ils sont efficaces pour tuer des gens, mais à long terme, ils ne le sont pas. Il y a des gamins de 15 ans qui ont grandi sans avoir connu une seule journée sans vols de drones au-dessus de leurs têtes, mais vous avez aussi ceux qui vivent à l’étranger et qui regardent ce qui se passe dans leur pays d’origine et qui voient régulièrement les violations qui s’y déroulent, et ça c’est quelque chose qui peut les radicaliser ».

Dans leur lettre ouverte à Obama, les anciens pilotes de drones ont exprimé un point de vue similaire, en écrivant que pendant leur service, ils « ont fini par réaliser que l’assassinat de civils innocents ne faisait qu’alimenter les sentiments de haine qui sont à l’origine du terrorisme et des groupes comme l’EI, » et en décrivant plus loin le programme comme « une des forces motrices les plus dévastatrices du terrorisme et de déstabilisation dans le monde entier. »

Lors de la conférence de presse, les pilotes ont exprimé ces sentiments. « Il semble que nos actions ces derniers temps n’ont fait qu’aggraver le problème... Les drones sont efficaces pour tuer des gens, mais pas pour tuer les bons », a déclaré M. Bryant. « Avons-nous perdu notre humanité dans notre poursuite de vengeance et de sécurité ? »

 

Murtaza Hussain

 

Traduction « sommes-nous réellement conscients de ce que nous faisons ailleurs ? » par VD pour le Grand Soir avec probablement toutes les fautes et coquilles habituelles.

source <https://theintercept.com/2015/11/19/former-drone-operators-say-they-were-horrified-by-cruelty-of-assassination-program/>

 

 

5ème texte

*****************http://www.legrandsoir.info/si-la-solution-est-la-guerre-c-est-que-la-question-est-mal-posee.html

 

4 décembre 2015

Si la solution est la guerre, c’est que la question est mal posée.

 

Thierry LODE

 

La récupération politicienne des morts n’empêche rien : l’état d’urgence imposé n’a rien à voir avec une situation de guerre. A cette heure de test pour une soumission durable, l’Etat dissimule mal que le mal de vivre conduit certains de ses enfants au suicide orchestré par les fanatiques de toute engeance. Les CRS utilisent-ils des gaz sans effets de serre ?

 

A quoi sert une bombe aveugle sinon à aveugler ?

 

Mais si nous étions en état de guerre, pourquoi sont-ce des civils et des jeunes qui sont les seules victimes de cette barbarie ? L’Etat ne la ramène pas sur le ton de la protection des populations civiles. Si la seule justification d’un Etat est cette prétendue protection des populations, il ne faut pas croire en ce mythe d’une armée de terroristes syriens prêts à en découdre. Il s’agit encore une fois de jeunes français ou jeunes immigrés, par forcément des "cités", mais bien fanatisés par la religion et par les sbires des "islamistes". La pauvreté inouïe des exploités sert aussi de justificatifs aux religions. Mais la religion ne suffit pas. Aux USA ou récemment en Norvège, des jeunes fanatiques ont aussi sorti des armes pour tirer dans la foule et sur leurs camarades. Ici, cela pourrait être aussi bien au nom d’Al Qaida que de n’importe quel autre groupe salafiste ou chrétien.

 

Plus que la pseudo-reconquête arabe d’un Etat islamique médiéval qui nous rejoue la croisade au nom de la grandeur civilisationnelle, le centre du propos reste bien le recrutement des fanatiques, la montée en puissance de cette envie trouble de chemises noires et de la garde qui va avec. La seule chose à dire d’une guerre est de la finir ! Et il n’y a pas plus de guerre de civilisation que de développement durable, juste le heurt final des idéologies médiévales et de l’exploitation capitaliste.

 

Cet état de fait démontre l’inouïe fracture qui existe entre la vie réelle des pauvres et les idéologies de la société marchande spectaculaire. La colère et l’insatisfaction ne sont des matières brutes qu’il faut transfigurer pour faire de la colère une idée critique et libertaire. Certes, réfléchir n’est jamais facile, surtout face aux confusions du monde spectaculaire-marchand mais c’est la seule solution pour parvenir un jour à éradiquer ce mal que des prolétaires font à d’autres prolétaires, encouragés par l’incroyable obscurantisme des fachos de tout poil.

 

Nos politiciens promettent toujours des fins de mois difficiles et la durabilité de l’exploitation capitaliste de plus en plus visible dans les exubérances des inégalités sociales. Nous savons combien tout cela fait le lit de la droite extrême et de la police.

 

Refusons encore ces récupérations politiciennes, refusons toujours cet état-policier. Pour développer toujours mieux notre réflexion critique sur le monde.

 

Thierry Lodé

 

Thierry lodé

Professeur en écologie évolutive

Université d’Angers et de Rennes 1

 

Commentaires:

Si la solution est la guerre, c’est que la question est mal posée.

04/12/2015 à 15:32 par macno

Extrait de « Le wahhabisme saoudien, une explication trop simple ? »

http://lesakerfrancophone.net/le-wahhabisme-saoudien-une-explication-t...

 

« Croyez vous que les gens adoptent des idées et des croyances parce qu’ils les cherchent, et qu’ils les adoptent parce qu’elles expliquent le mieux leur situation, qu’elles leurs donnent plus de sens ? Ou pensez vous plutôt que les gens adoptent des idées parce qu’on leur demande d’y croire ? Est-ce que ce sont les gens qui choisissent les idées ou les idées qui choisissent les gens ? Croyez vous que les gens vont choisir des idées qui correspondent à ce qu’ils pensent ?

 

J’ai commencé à lire toutes les biographies des membres de groupes radicaux publiées dans les médias. Je n’ai pas rencontré un seul cas où une personne normale, heureuse, ayant un bon boulot et pleinement satisfaite de sa vie a rejoint un mouvement radical parce qu’elle est tombée par hasard sur un livre écrit par un érudit wahhabite ou qu’elle soit rentrée par erreur dans une mosquée où un imam wahhabite était en train de prêcher.

 

Quelqu’un s’engage dans un groupe extrémiste parce que quelque chose dans sa vie ou en lui le pousse à rechercher un prêcheur radical, à préférer une mosquée wahhabite ou à ressentir le besoin de supporter un mouvement politique radical. »

 

La base même de tout glissement d’une personnalité vers une idéologie fasciste religieuse ou non, est sa propre capacité à se dégager de toute autorité (et ainsi de « développer toujours mieux une réflexion critique sur le Monde »), on est d’accord.

Cette capacité est effectivement liée à son histoire personnelle et souvent affective (« (...)quelque chose dans sa vie... »), on est encore d’accord.

Par contre au concept de "libertaire", je préfère celui d’Anarchiste.

Libertaire a trop de dérivés suspects, tel celui de "libéral" ou encore celui de "libertarien"...

 

 

Si la solution est la guerre, c’est que la question est mal posée.

04/12/2015 à 19:28 par Szwed

De plus, il ne faudrait pas prendre tous les enfants des banlieues pour des connards sauvages !

 

 

 

6ème texte

****************http://www.legrandsoir.info/juge-sherif-et-hors-la-loi.html

 

4 décembre 2015

 

A quel axe géo-politique appartient la France ?

Juge, Shérif et Hors la loi

 

Mohamed EL BACHIR

 

Ils sont tellement fascinés par le rendement de l’outil qu’ils ont perdu de vue l’immensité infinie du chantier. (Cheikh Amidou Khane : L’aventure ambiguë)

 

 

« La France n’est plus ce qu’elle était, j’ai les larmes aux yeux. » (1)

 

Le 13 novembre 2015 comme le 7 janvier 2015, le peuple français a ressenti dans sa chair l’existence en son sein d’être humains dressés pour tuer. Des actes inqualifiables qui ont, à chaque fois, suscité une solidarité internationale. Il est permis de souligner qu’une telle solidarité est d’autant plus remarquable quand elle émane de peuples qui sont victimes du terrorisme depuis de longues années. Il n’est pas superflu non plus de souligner que les victimes du 7 janvier 2015 comme ceux du 13 novembre 2015, rappellent à chacun, que c’est l’humanité entière qui est meurtrie. Comme elle fut meurtrie par les attentats du 31 octobre au Sinaï, du 11 novembre 2015 à Beyrouth... Du 20 novembre à Bamako, le 23 à Tunis. Et la liste, hélas, n’est pas prête d’être close.

 

Si de telles atrocités appellent, dans un premier temps, à l’émotion et au recueillement profane ou religieux, elles exigent de s’interroger et de prendre ses responsabilités. C’est à dire analyser les causes qui ont donné naissance à ces organisations programmées pour détruire et tuer. Comprendre pour dénoncer et agir en conséquence. Nul besoin de remonter le temps pour interroger le passé de la politique internationale de la France dont une des conséquences est la blessure du peuple français. Une blessure parmi tant d’ autres blessures vécues ailleurs. Mais est-il nécessaire de le préciser ?

 

Une politique internationale digne d’un Roy Bean, légendaire bandit du far West américain.

 

A propos du Juge, Shérif et Hors la loi

 

Pour le Juge, il faut remonter à la Présidence Sarkosy, ce qui ne dédouane en rien le Parti Socialiste puisqu’ il a applaudi l’intervention française en Libye. Une intervention militaire qui a outrepassé la fameuse résolution 1973. En effet, cette Résolution ’’Responsabilité de protéger’’ fut adoptée malgré les réticences de l’Afrique du Sud, de la Chine et de la Russie. Ces Etats se sont abstenus après quelques garanties offertes par la France. Grande erreur, puisque l’Otan, en tant que Shérif, avec comme acteur principal la France, a déclenché une opération aérienne et terrestre sortant du cadre légal. Mais peu importe la légalité internationale, le Président de l’époque, sûrement inspiré par l’intellectuel Faussaire BHL(2), répondit aux protestations russes et sud-africaines par ’’un autoritaire’’ il a fallu prendre des libertés par rapport à la loi internationale. (3)

 

Pour justifier son Président, le Ministre des Affaires étrangères, A. Juppé, trouva des mots diplomatiques musclés en affirmant que ce sera l’honneur du Conseil de Sécurité d’avoir fait prévaloir en Libye , la loi sur la force, la démocratie sur la dictature , la liberté sur l’oppression. (4)

 

Toutes ses valeurs, si chères à A. Juppé, n’ont pas empêché l’Etat français de livrer Kadhafi blessé à une horde sauvage, qui a fait plus que le torturer... Une horde semblable à celle qui a blessé la France le 13 novembre. Pour qualifier un tel cynisme avec ses mensonges et ses dénis, l’ancien Président sud-africain, Thabo Mbeki, ’’entré dans l’Histoire’’ comme le souhaitait N.Sarkosy, a eu des mots amers mais néanmoins lucides :nous pensions avoir définitivement mis un terme à cinq cents ans d’esclavage, d’impérialisme et de néocolonialisme. Or les puissances occidentales se sont arrogé de manière unilatérale et éhontée le droit de décider de l’avenir de la Libye. (5)

 

Cependant, tout juge, même armé des meilleures intentions, devient Hors la loi dès qu’il enfreint le cadre de la loi. Et il bascule dans le cynisme quand c’est sa propre loi qu’il bafoue.

 

Mais au fait qu’est devenu le peuple libyen, libéré de son dictateur ? Que sont devenus les 300 milliards de dollars d’avoirs libyens ?

 

De tout cela, on ne parle point ! Et pour cause, la ’’nouvelle’’ Libye sombre de jour en jour dans le chaos et visiblement est en train de devenir une nouvelle Somalie. Les broussailles ’’tribalistes’’ reprenant de leurs droits et se faisant menaçantes pour longtemps, pourtant les intellectuels faussaires (2), continuent à affirmer que l’intervention fut un succès ! La preuve ? Disent-ils, Il n’ y a plus de dictateur..! Le même argument a été et continue à être asséné s’agissant de l’Irak. Argument inconsistant illustrant une pauvre et cynique pensée oh ! combien dangereuse.

 

Les peuples, afghan, irakien... Libyen, syrien ont eu , chacun , leur heure de gloire en jouant le rôle réel de victime dans une seule scène, plein écran, d’un film où le rôle principal est tenu par le Sauveur : les puissances occidentales. Dans le rôle du figurant, les Monarchies wahhabites, des serviteurs zélés, jouant le premier rôle dans la destruction des Etats et de leurs peuples, par organisations terroristes interposées ou directement comme au Yémen.

 

Et qu’en est-il de la France ?

 

Elle, qui nous avait habitués, sinon à une attitude impartiale du moins à une attitude mesurée, plus soucieuse de légalité et de paix, fait désormais piètre figure. Souvenons-nous de la position mémorable qui avait été celle du Président Chirac et de son Ministre des Affaires étrangères Dominique De Villepin, à savoir le non à la guerre en Irak . Mesurons aujourd’hui tout le chemin parcouru par l’ensemble des dirigeants qui se sont succédé depuis lors à la tête de la France, abstraction faite de leur étiquette politique, pour constater qu’ils ont rabaissé la patrie des droits de l’homme à un simple sous-traitant états-unien...

 

Si le 13 novembre, il fallait verser des larmes, aujourd’hui, il faut demander des comptes et dénoncer l’incurie de tels dirigeants et de leurs complicités directes ou indirectes dans la ’’fabrication’’ de Daech et d’ El Kaïda et sa filiale le Front El Nosra dont les gars font du bon boulot.

 

Car il faut être animé d’un cynique calcul pour feindre d’ignorer que les frontières idéologiques et militaires entre toutes ces organisations se réclamant du fondamentalisme salafiste ne sont pas aussi poreuses que celles traversées par les auteurs des attentats du 13 novembre.Un cas illustre bien ce propos, celui du libyen Abdelhakim Belhadj.

 

Un invité au Quai d’Orsay, recherché par Interpol (6)

 

Le C.V de ce personnage est long et éloquent. En voici un succinct résumé,

 

- Afghanistan:Combat l’URSS dans les rangs d’El Kaïda.

- Travaille pour le compte des services secrets britanniques, le MI6.

- Irak:Fait le Jihad au côté de Moussab Zarkaoui, chef d’El Kaïda.

- Libye:Retour. Participe à l’insurrection.

- Syrie:Après la destruction de l’Etat libyen, rentre en contact avec le Qatar, séjourne dans Bilad El Cham où il combat aux côtés de l’Armée libre de Syrie (ALS), la ’’modérée’’.

- Libye : Finit par devenir un des émirs de l’Etat islamique au Maghreb.

 

Elucubrations d’un ’’esprit complotiste’’ ?

 

Peut-être, mais ce personnage est suspecté par l’ancien Premier Ministre José Maria Aznar d’être l’un des commanditaires des attentats de Madrid en 2004.

 

Et pour parfaire son C.V, le Procureur égyptien Hichem Baraket, assassiné le 29 juin 2015 par l’Etat islamique au Sinaï, avait adressé une requête à Interpol. Chef d’accusation : commanditaire de la décapitation sur les côtes méditerranéennes de 21 égyptiens coptes.

 

Mais quel est le rapport avec le Quai d’Orsay ?

 

Ce personnage fut reçu, courant mai 2014, à la sous-direction Afrique du Nord du Ministère des Affaires étrangères. Il n’était pas pas un inconnu à l’Ambassade de France en Libye sous la direction d’ Antoine Sivan. Ni pour les Faucons américains, les sénateurs John McCain et Lindsey Graham.

 

Erreur de calculs stratégiques !

 

Le 14 juillet 2008, Le président N. Sarkosy reçut, en grande pompe, le Président syrien, Bachar El Assad avec l’idée simpliste suivante : Obtenir une rupture des relations avec l’Iran et le Hezbollah contre une normalisation des relations avec les puissances occidentales.

 

L’objectif est double. D’une part, isoler l’Iran de la Syrie et affaiblir le Hezbolah (7). D’autre part, signer des accords avec l’État syrien. Son sous-sol recelant la plus grande réserve de gaz au monde et son territoire, Bilad El Cham, étant le passage idéal pour l’acheminement du pétrole et du gaz d’Eurasie au Moyen-Orient vers les côtes méditerranéennes. De quoi rendre folles les Monarchies wahhabites.

En réponse, l’Etat français reçut un non syrien en bonne et due forme. L’accord ce fera mais ce sera avec l’Iran et la Russie. Une des raisons qui poussa la République de ’’Jaurès’’ dans les bras des Monarchies wahhabites. Loin de corriger l’erreur, le Président F. Hollande et son Ministre des Affaires étrangères et du commerce, habillés du manteau des Droit de l’Homme et de la Démocratie, persistèrent dans cette erreur en lançant un véritable ’’Wanted’’ contre Bachar el Assad. Un ’’Wanted’’ relayé par les chiens de gardes du néo-libéralisme affirmant qu’un tel dictateur ne mériterait pas d’être sur la terre. (8)

 

Quand on dit que le ridicule ne tue pas..!

 

Pis encore, ils engagèrent la République dans des rapports contre nature avec El Qaïda, alias le Front El Nosra en lui décernant le ’’prix’’ : fait du bon boulot.

Aux dernières nouvelles : celle qui fait du bon boulot soutient les attentats du 13 novembre.

 

A n’en pas douter, l’œuvre islamiste de déconstruction du monde arabe,une entreprise à grande échelle, par les organisations terroristes Daech , front El Nosra et leurs satellites s’intègre à merveille dans la stratégie du ’’Chaos créateur’’ des néo-conservateur et mise en œuvre par l’Otan.

 

Comme le souligne l’ancien ambassadeur Michel Rimbaud, il est pourtant instructif et édifiant de regarder ce qui se passe dans les Etats touchés par la grâce démocratique, la Somalie, l’ Irak, l’Afghanistan... (9)...Le Soudan, la Libye...

D’où une première question.

 

Etat d’urgence mais dans quel axe géo-politique ?

 

Les attentats du 13 novembre semblent, enfin, avoir fait prendre conscience au Président F.Hollande que la France était en guerre. Suite à quoi, deux mesures exceptionnelles furent prises :

 

Contrôle des frontières hexagonales et du budget. D’où la suspension du pacte de stabilité. Il faut bien que la République retrouve sa pleine et entière souveraineté pour faire face à une situation de guerre. Ce qui nous amène à la remarque suivante : victime d’une guerre économique sous l’étendard du néo-libéralisme, le peuple français ne mériterait-il pas l’utilisation de la même arme : la souveraineté ?

 

Un néo-libéralisme, incarné, aujourd’hui, par le Ministre de l’économie E. Macron qui, en ’’philosophe’’ financier, assène la société française doit assumer une part de responsabilité dans le ’’terreau" sur lequel le djihadisme a pu prospérer.

En affirmant cela, ce dernier dissout les responsabilités tout en culpabilisant la population française. Un bel exemple de l’utilisation de la novlangue.

 

Etat d’urgence ou non, l’État français est en possession d’ institutions, judiciaire, sécuritaire, éducative, associative, syndicale et politique qui lui permettent de faire face au terrorisme dans l’Hexagone mais l’efficacité de ses institutions dépend de deux socles fondamentaux.

 

Le premier concerne la politique nationale et se résume en une question.

 

Quel projet de société mettre en œuvre capable d’offrir à la population française et à sa jeunesse, en particulier, à même de donner du sens aux valeurs : Liberté, Egalité, Fraternité ? Afin que la jeunesse puise une raison d’être dans la République au lieu d’aller la chercher ailleurs.

 

Le second concerne la politique internationale.

 

Il va sans dire que politique nationale et politique internationale sont intimement liées et exigent une souveraineté d’action à court et long terme.

 

Concernant la politique internationale, il faut, tout d’abord, abandonner le rôle hypocrite de défenseur du Droit et de la Démocratie car l’histoire récente de la Libye et de la Syrie, a plutôt la couleur du pétrole et l’odeur du gaz.

 

Autrement dit, les dirigeants français ne devrait pas ignorer que ce qui se joue dans le monde : cache la lutte entre deux axes géo-politiques : celui qui défend la prépondérance américano-israélienne , saoudienne et turque au Moyen-Orient d’un côté et celui qui conteste cette prédominance et qui, aujourd’hui, regroupe l’Iran, la Russie, la Chine, le régime syrien et le Hezbollah libanais et ses alliés qui se recrutent dans toutes les communautés libanaises. C’est une bataille titanesque. (9)

 

D’où la question : à quel axe géo-politique appartient la France ?

 

Tout d’abord, une remarque s’impose : aucun espace n’existe entre ces deux axes. Contre cette évidence, la diplomatie française s’évertue à faire semblant d’être en dehors de ces deux axes. Ce que la réalité dément : membre de l’Otan et une alliance militaire existe avec les monarchies wahhabites, un mélange fait de mercantilisme et de stratégie. Et pour plaire à ces dernières, l’Etat français ne rate pas une seule occasion pour placarder l’inconsistant postulat ’’Wanted’’.

 

Inconsistant : parce que ce postulat ne définit pas l’ennemi principal : le fondamentalisme salafiste qui sévit au Moyen-Orient et en Afrique... Et que la question de Bachar El Assad est secondaire. Pourquoi ne pas faire confiance au peuple syrien dans sa capacité à choisir démocratiquement la place à accorder au Président Bachar El Assad ? Tout cela sous la surveillance de l’O.N.U mais une fois débarrassé de l’hydre terroriste. Cela semble tomber du bon sens.

 

Inconsistant : parce qu’on ne peut pas en même temps bomber le torse au Congrès, le 14 novembre pour la lutte mondiale contre le terrorisme et ne pas se donner les moyens. Et les premiers moyens obéissent à la question des alliances. Or sur le terrain moyen-oriental, l’Iran, la Russie, le régime syrien et le Hezbollah y sont, dans les airs et sur terre. En toute logique, il faut prendre langue avec toutes ses forces afin d’élaborer une lutte commune.

 

Ou alors, la France n’a pas d’autres choix que celui de suivre les Etats-Unis . Ce qui signifie qu’elle est fondue dans l’Otanie avec son commandant en chef à la Maison Blanche, il décide et on fait (10) Dans tous les cas, le doute est permis. Et l’Iran a exprimé ce doute sans langue de bois.

 

En effet, tout en prenant acte de la détermination du Président français de combattre le terrorisme, l’Iran ne s’est pas privé de le faire savoir par l’intermédiaire du Porte parole de son armée, nous n’avons pas totalement confiance en le sérieux des français dans leur lutte contre Daech et donc toute coopération avec la France ou avec d’autres pays européens doit être soumise à certaines particularités. (11) Quand on connaît l’épisode de la taupe du Quai d’Orsay’ (12 ) à propos du nucléaire iranien, on mesure mieux la méfiance iranienne. Il ajoute, la France doit prouver qu’elle est sérieuse dans la lutte contre le terrorisme. (11)

 

Des doutes, somme toute, justifiés car la France n’a pas prouvé, depuis une dizaine d’années, qu’elle était souveraine en géo-politique internationale, ni en politique nationale, d’ailleurs.

 

Enfin pour conclure, en reconnaissant que Daesh n’a pas démarré en Syrie. Il a débuté en Irak et avant, en Afghanistan (13), l’ancien Premier Ministre britannique, Tony Blair, tente de dédouaner les puissances occidentales, à bon compte, il est vrai. En avouant ’’l ’erreur de parcours’’ passé, on induit l’idée qu’ on a changé de direction. Une grosse ficelle ! Mais ces ’’erreurs’’ sont l’expression même du Chaos créateur. C’est pourquoi le Président français et son Ministre des Affaires étrangères ne semblent pas réellement se démarquer de cette stratégie, initiée au Pentagone. Une géo-politique que masque mal une ’’glamour Obama attitude’’...

 

Et en abattant un avion militaire russe, la Turquie illustre les prévisions américaines, sous forme de menaces, « la Russie va connaître des pertes humaines. » Et se contenter d’un il faut éviter toute escalade qui serait dommageable entre la Russie et la Turquie . Et peut-être dommageable pour le monde entier. Ils n’ont nullement ajouter : la Turquie doit cesser d’aider Daech !

 

Les Présidents B. Obama et François Hollande ne sont décidément pas sérieux. A quand la prochaine provocation.. ?

 

Pendant ce temps... Le peuple palestinien continue de subir l’occupation meurtrière de l’État d’Israël dont le Ministre de la Défense, Moshé Ya’alon, a déclaré, au lendemain des attentats du 13 novembre que : Israël n’est pas beaucoup menacé par Daech, malgré que nous partageons avec lui des frontières communes dans plus d’une région, où le groupe jouit d’une puissance. (14)

 

M. El Bachir

 

(1) Monde Diplomatique : Août 2015.

 

(2) Pascal Boniface. Les intellectuels faussaires : Le triomphe médiatique des experts en mensonge (Anglais)Relié - 20 mai 2011.

 

(3) http://www.jeuneafrique.com/45900/politique/libye-fallait-il-renverser-kadhafi/

 

(4) http://www.liberation.fr/planete/2011/03/18/ce-sera-l-honneur-de-l-onu...

 

(5) http://www.ivoirebusiness.net/articles/union-africaine-thabo-mbeki-met...

 

(6) http://www.jeuneafrique.com/133395/politique/le-libyen-abdelhakim-belh...

 

(7) http://www.mondialisation.ca/liban-guerre-civile-ou-d-flagration-r-gionale/20537

 

(8) http://lci.tf1.fr/monde/moyen-orient/syrie-pour-fabius-assad-ne-merite...

 

(9) Michel Rimbaud : Tempête sur le Grand Moyen-Orient. Edition : la Découverte 2009.

 

(10) Régis Debray : “ Erreur de calcul ”. Monde diplomatique (Octobre 2014)

 

(11) http://www.almanar.com.lb/french/adetails.php?fromval=1&cid=86&amp...

 

(12) http://www.madaniya.info/2015/07/24/iran-nucleaire-laurent-fabius-petit- telegraphiste-des-israeliens/

 

(13 ) http://www.lesechos.fr/monde/afrique-moyen-orient/021491947796-attenta...

 

(14) http://www.almanar.com.lb/french/adetails.php? eid=269113&cid=18&fromval=1&frid=18&seccatid=22&s1=1

 

 

Commentaires

Juge, Shérif et Hors la loi

05/12/2015 à 09:10 par jean-marie Défossé

A n’en pas douter , Thabo Mbeki , l’ancien Président Sud-Africain était déjà "à côté de ses pompes" bien avant de déclarer : « Nous pensions avoir définitivement mis un terme à 500 ans d’esclavage , d’impérialisme et de néocolonialisme ... ».

La réalité l’a fait redescendre de son petit nuage ; nuage artificiel mis en place probablement par quelques "bons mécènes" occidentaux ; nuage qui lui permettait de ne voir au dessus de lui qu’un joli ciel bleu et lui évitait ainsi de baisser la tête et d’attraper un torticolis en constatant à ses pieds la misère endémique d’une bonne partie de son peuple .

 

Non l’Occident n’a pas changé ses mauvaises habitudes d’ESCLAVAGISTE !

 

Il en a simplement modifier la présentation , la rendant plus présentable en apparence seulement .

Les chaines ont été remplacées par le contrôle des monnaies , permettant ainsi de maintenir l’Afrique en position de pauvreté , de faiblesse économique , et donc de dépendance vis à vis de l’Occident et surtout aux profits de ce dernier .

 

Les africains suffisamment avertis , comme de plus en plus de jeunes , ne sont plus dupes de cet ESCLAVAGISME ECONOMIQUE .C’est d’ailleurs une des raisons premières de l’immigration de la jeunesse et des forces vives des pays africains et c’est aussi une des raisons qui poussent des gouvernement africains moins corrompus que d’autres à préférer la méthode économique chinoise « GAGNANT-GAGNANT ! »

 

Pour ne prendre qu’un exemple parmi tous les pays occidentaux , celui de la France ... et de son Franc CFA pour quelques huit pays africains francophones :

Pour obtenir 1€52 il vous faut 1000 francs CFA.

Pour avoir l’équivalent d’environ un SMIC français , il vous faut être MILLIONNAIRE en francs CFA.

En France et en Europe , le KG de bananes ne vaut pas cher , tant mieux pour nous . En Afrique , c’est la TONNE de bananes produites qui ne vaut pas cher , tant pis pour eux !

 

Inutile de préciser qu’une très grande majorité d’africains ne savent même pas ce qu’est la réalité d’être millionnaire en francs CFA et encore moins d’être millionnaire en Euros .Mais l’Occident sait faire preuve de bonté et achète ainsi aux africains toutes les matières premières à des prix ridicules et défiant toutes concurrences. Ainsi l’Afrique s’évite d’avoir des frais de stockage ! C’est la méthode "civilisée" et "honnête" de l’Impérialisme occidental : « GAGNANT(occident)-PERDANT(afrique) ».

 

Cette majorité d’africains ne possède même pas ni électricité ni eau courante , ni infrastructures , mais OH ! MIRACLE maintenant , grâce à la "générosité" et à la "bonté" de l’Occident bienfaiteur , l’Afrique possède maintenant une monnaie de "singe" , des armes pour s’entre-tuer , des chefs d’Etat souvent corrompus par l’Occident pour le "bienfait" et la "bonne gérance" des africains , des "conseillers militaires" pour les apprendre à appuyer sur la gâchette , des "moralistes-religieux" (blanc de préférence) pour leur enseigner la fatalité et la résignation incontournable face au tragique destin de l’Afrique etc...etc... Aimez-vous les uns , les autres !

 

7ème texte se battre pour survivre

 

****************************http://bellaciao.org/fr/spip.php?article148350

 

La Guerre, le Pouvoir, l’Hégémonie … A qui profitent les crimes et que faire ?” (Y. MICHEL)

 

vendredi 4 décembre 2015

 

par Aubanar - Blog du groupe d’Aubenas de la Fédération Anarchiste

 

Au matin du Vendredi 13 Novembre 2015, journée de la gentillesse à Paris, outre le match amical France-Allemagne au stade de France, outre le rappel, en exemple, des punitions exemplaires réservées aux salariés « fauteurs de troubles » d’Air France : licenciements et jugement en correctionnelle à venir ; … Il était annoncé médiatiquement une fermeture des frontières et un contrôle accru destiné à empêcher l’organisation de Blacks Blocs pendant la COP 21 ! En effet, nombreux, déjà présents dans l’Hexagone, d’après les médias, se préparaient à faire entendre une vigoureuse voix d’opposition, pour dénoncer les hypocrisies d’une COP 21 sponsorisée aussi par les plus grand pollueurs capitalistes de la planète, comme par exemple, le lobby nucléocrate cherchant à dissimuler l’impact délétère sur le climat de son propre fonctionnement…. On sait ce qu’il est advenu …

 

Nous sourions jaune, en imaginant, en ce 13 Novembre, les forces régaliennes de l’Etat s’organisant pour guetter puis neutraliser, le « black bloc », « l’homme - ou la femme - au couteau entre les dents » des temps modernes, le « pétroleur » et la « pétroleuse » du XXIème siècle … Pendant que l’ultraréactionnaire, au projet meurtrier et liberticide, leur passe sous le nez et la barbe, commettant les atrocités que l’on sait.

 

Les valeurs de DAESH sont totalement antagonistes d’avec les valeurs de celles et ceux qui s’organisent en black bloc par refus radical de ce qui est liberticide, socialement injuste, économiquement et politiquement dominateur, par refus radical de ce qui est sexiste, homophobe et xénophobe, par ailleurs.

 

En Septembre 2015 les étudiants hospitaliers de Paris étaient briffés sur le fait qu’ils auraient surement, durant leur stage, à soigner des blessures de guerre …

 

La veille, le 12 Novembre 2015, le SAMU de Paris organisait une simulation grandeur nature d’une riposte sanitaire en cas d’attentat à Paris … pendant qu’un quartier de Beyrouth explosait payant le soutien du Hezbollah au dictateur Syrien Bachar El Assad, et son alliance avec l’Iran, l’ami chiite repenti du « monde libre ». L’ennemi des Sunnites.

 

L’avant-veille, le 11 Novembre 2015, le Président Hollande, annonçait devant le soldat inconnu que la guerre proche, toute proche … Pas celle de 14-18, celle d’aujourd’hui !

 

Ils savaient donc que c’était imminent ! Et pendant qu’ils chassaient le salarié révolté, et le black bloc … Les assassins de DAESH se préparaient à frapper les « mécréants » en plein Paris !

 

Cette fois celles et ceux qui sont visés ce sont les jeunes, pour un massacre de masse, sans distinction de classes, de religions, de nationalité … il faut tuer des jeunes, de toute façon mécréants dans leur pratiques, ils sortent, ils rigolent, ils boivent, ils fument, ils baisent, parfois entre hommes ou entre femmes, ils sont surement « Charlie », ils sont en France, un Etat qui leur fait la guerre, ils écoutent du rock, forcément satanique …

 

Là pas de suspicion sur un Charlie, hebdomadaire satirique anticlérical, injustement accusé d’Islamophobie, par une nébuleuse gauchiste islamisto-phile, pour avoir publié sur seulement 7% de ses couvertures antireligieuses des références ironiques à l’Islam …

 

Comment se relever de tout cela ? Avant tout en défendant concrètement par la solidarité, égalitairement, localement comme internationalement, les valeurs et pratiques de liberté, en les vivant, et non pas en les restreignant ! Après les attentats, si continuer à vivre est présenté comme une forme de résistance à la peur, gardons conscience que trop nombreux encore, sont celles et ceux, qui n’auront d’autre choix, dans des conditions encore plus difficile, de continuer à survivre…

 

S’il est vrai que c’est la politique officielle de la France, qui est visée, pour ses frappes sur la Syrie de DAESH, il n’en n’est pas moins vrai que ce n’est qu’un prétexte pour les gourous profiteurs qui envoient leurs tueurs endoctrinés à la mort, car c’est avant tout l’humanité dans son expression libre qui est cruellement visée comme « mécréante » ! Nombre de gens ne s’y sont pas trompé, et se sentent atteint et de tout cœur solidaire ! Et heureusement, cela dépasse les frontières hexagonales !

 

Eviter amalgames et stigmatisations, dans la lutte contre DAESH et Cie, à PARIS, métropole urbaine historiquement antifasciste, est tout à fait concevable. En se serrant les coudes, au-delà des différences sexuelles, ethniques, religieuses ! Par contre dans nombre de lieux, en France comme en Europe, où l’empoisonnement des consciences par les idées de l’extrême droite n’a que trop progressé, les « fachos » ne vont pas y aller de main morte, pour mettre de l’huile sur le feu. Ils vont tout tenter pour continuer à creuser leur fossé entre « dessouches » et descendants de migrants, pour amalgamer le pouvoir politico-militaire de DAESH, à l’ensemble des musulmans et désignés comme tels, sans rien savoir d’eux, parce qu’ils viennent ou descendent de localités ou l’islam est historiquement prépondérant ! Ainsi des actes racistes et islamophobes, au nom d’une laïcité usurpée, destinée à camoufler le retour de l’occident chrétien (dont le chef de file Européen est désormais clairement leur grand frère Russe), risquent probablement, comme après « Charlie », de se multiplier encore et encore, tandis que Marine Le Pen rassemblera toujours plus de voix ! Cette réponse-là, non seulement est injuste, mais elle est aussi inutile, plus encore, elle est nuisible et mortifère !

 

DAESH aura gagné lorsque l’extrême droite, lorsque Marine Le Pen, parviendra au pouvoir !!! C’est l’ultime « soumission » qui nous guette ! Car DAESH, et l’extrême droite Européenne, par-delà leurs références culturelles, partagent la même vision du monde !

 

Non, se relever et faire face dans la dignité et l’efficacité, ce n’est possible, au-delà des diversités d’existences, que par la solidarité, la liberté, mais aussi la lutte pour la justice sociale, le partage des richesses, la préservation de la planète … localement comme internationalement !

 

Saluons, à ce propos, la population Lilloise, laquelle rassemblée, à quelques milliers, sur sa place de la République, le dimanche 15 Novembre dernier, a repoussé vigoureusement, aux cris de « dehors les fachos » « dehors l’extrême droite » les quelques dizaines de militants du bloc identitaire, protégés par un cordon de CRS. Ces tristes sires, s’attendaient sans doute, qu’avec leur banderole « expulsons les islamistes », ils seraient accueillis les bras ouvert ! Ailleurs, hélas, plusieurs agressions, s’assimilant à du « courageux » lynchage, ont déjà été commises par des militants et sympathisants du bloc identitaire à l’encontre de personnes, désignées sur leur faciès, comme « musulmans », sans qu’ils ne rencontrent de franche résistance …

 

Il faut bien comprendre que l’antagonisme entre l’ultra-droite européenne, et l’islamisme radical, ne repose que sur un décor culturel et ethnique … Juste de quoi exciter leurs abrutis d’ultras prêts à en découdre pour s’étriper les uns les autres ! Exciter aussi, tous ces intellos réacs qui ont fait de la « guerre des civilisations » leur fonds de commerce si médiatisé de pseudos-débats ! Mais sur le fond, ils partagent les mêmes « valeurs », des « valeurs actuelles », si j’ose dire, pour l’hégémonie totalitaire sur la société libre et l’argent !

 

Il faut bien comprendre, que l’accélération de la financiarisation concurrentielle mondiale, à rendu plus âpre la lutte économique pour la vie et la survie, sauvegardant encore pour un temps le capitalisme. Mais cet accroissement de la concurrence pour tous autour du coût du travail, toujours plus « low-coast », génère un combat de tous les instants, et un risque omniprésent de misère sociale, dans laquelle nombre sont déjà tombé … Et cette concurrence exacerbée incite plus aux solidarités survivalistes grégaires et communautaristes (dont les identitaires font pleinement partie) qu’aux grands élans tans communautaires de solidarité antagonique au système concurrentiel lui-même. Ainsi, « indigènes de la république », jetant le bébé républicain avec l’eau sale et bourgeoise du bain, et « identitaires débloqués » manipulant salement les beaux concepts historiques de laïcité et de république sociale communarde : même combat !!! Et intellos réacs surmédiatisés idem !

 

Le fait que l’identité d’un des meurtriers de DAESH, ait été retrouvé par un passeport jonchant le sol à côté de son cadavre auto-explosé près du stade de France (Son passeport ou un passeport volé ?), et qu’il avait été enregistré, cet été en Grèce, sur l’ile de Leros, parmi les migrants venus de Syrie, réactive le fantasme xénophobe, de migrants soldats de l’islamisme radical, rejoignant, en masse, leurs « cinquièmes colonnes » descendante de l’immigration en Europe. C’est ce caractère massif qui est un fantasme xénophobe, car s’il est vrai que dans une tactique et stratégie guerrière, tous les moyens de circulations sont bons pour des meurtriers fanatisés, y compris ceux de se fondre, dans toute foule, qu’elle soit urbaine où faites de réfugiés, il n’en n’est pas moins vrai que l’écrasante majorité des descendants d’immigrés, comme l’écrasante majorité de migrants, n’ont rien de commun avec des organisations meurtrières comme DAESH, si ce n’est qu’ils en sont les premières victimes ! Au jour d’aujourd’hui, au moyen Orient, les plus nombreuses victimes de DAESH ou d’Al Qaïda, restent ces mêmes personnes stigmatisées comme « musulmanes » par le Bloc Identitaire !

 

Quel sens aurait un combat contre DAESH, s’il fallait fermer la porte, à ceux et celles terrorisées, qui fuient sa répression ? Combattre DAESH, et ceux et celles qui en profitent, c’est avant tout se montrer solidaire dans l’accueil et l’entraide avec les migrants qui le fuient !

 

D’attentats en attentats, à chaque mesure supplémentaire de contrôle social informatisé, à chaque mesure de contrôle des libertés, on construit les outils, au nom de la lutte contre une forme de terrorisme condamné par le plus grand nombre, qui peuvent être utilisé pour criminaliser un peu plus tout mouvement d’autonomie sociale. Inutile, d’attendre l’arrivée au pouvoir de l’extrême droite pour savoir que ces outils seront utilisés par la république bourgeoise contre les populations qui se révolteraient contre les méfaits du capitalisme. Bien évidemment, si ces outils devaient tomber dans les mains d’un pouvoir d’ultra droite encore moins regardant avec le protocole républicain, l’asservissement sélectionné de toute la population serait total !

 

Alors la guerre contre DAESH quelle guerre ? Comment sortir de ce sac de nœud, avec d’un côté Erdogan membre, avec la Turquie, de l’OTAN et qui a commercé avec DAESH, tout en s’en prenant à ceux qui combattaient DAESH sur le terrain, les Kurdes, de l’autre Bachar El Assad, massacreur de masse de son peuple, en guise de répression du printemps Arabe en Syrie, se voulant rester un incontournable de la guerre contre DAESH, soutenu par Poutine, le Russe allié de l’extrême droite Européenne, qui gouverne de façon mafieuse, répressivement policier et militaire, sur la base de concepts sociaux réactionnaires ?

 

DAESH, désigné par les combattants kurdes comme « Ennemis de l’humanité », ne sont pas des bêtes ! Dans le règne animal, on ne retrouve pas ce besoin de tuer l’autre pour ce qu’il est ! Pour le manger oui, pour se défendre oui, pour assurer sa prédominance sur un rival mâle reproducteur ou assurer sa propre lignée, oui aussi. Mais une fois satisfait, repus, rassasié. L’animal ne tue pas pour son plaisir, pas même le prédateur excité par sa traque ! Seul l’homme en est capable ! Ainsi ce trait d’inhumanité absolue retrouvé chez les tueurs de DAESH, fait tristement partie d’un potentiel spécifiquement propre à l’humanité. Un potentiel pas plus bestial que « barbare », tant à travers l’histoire de ce monde, il n’est pas retrouvé que chez DAESH aujourd’hui, mais dans nombre de peuples, au moment les plus tragiques de l’histoire humaine.

 

Dans tous les cas, en ce qui concerne les tueurs, on ne peut faire l’impasse d’analyser et de comprendre les mécanismes de telles dérives individuelles, conduisant tragiquement à l’endoctrinement sectaire, suicidaire et meurtrier. Ressources à saisir, dans leur complexité pluridisciplinaire, tant dans la sociologie, la psychologie individualisée et sociale, l’analyse économique des rapports sociaux, l’analyse des réseaux virtuels du marketing informatisé, les rapports de forces géopolitiques, et la destruction pro capitaliste du tissus social … Personne ne nait DAESH ou Das Reich !

 

Eradiquer DAESH, comme il fallut éradiquer le nazisme, est une nécessité universelle, oui mais comment ?? Et avec qui ? Tant il est vrai que DAESH a servi, partout dans le monde, nombre d’intérêts collatéraux, directs et indirects. DAESH, un cancer cannibale, branche dissidente d’Al Qaïda, se développant depuis 2006, pour le compte propre de ses dirigeants, en se mélangeant, non sans complicités, aux cours du marché mondial. Eradiquer DAESH, mais éviter amalgames, alliances et engrenages funestes …

 

Dans tous les cas, la lutte pour l’éradication de l’obscurantisme, quelle qu’en soit son drapeau, est une nécessité absolue.

 

Certains d’entre nous, n’ont pas attendus, à travers le monde, pour prendre position en toute solidarité, et en ne devant compter, envers et contre tout, que sur de faibles et propres moyens, pour soutenir les combattantes et combattants Kurdes de Syrie, qui luttent d’arrache-pied contre l’hégémonie destructrice et meurtrière de DAESH … Il y a un an, il s’agissait de libérer la ville de Kobane, de la reprendre à DAESH qui l’occupait aux 3/4 ! Pierre après pierre, maison après maison, les combattants kurdes y sont parvenus. Il y avait un danger majeur, la prise complète de Kobane par DAESH, lui aurait ouvert l’accès à un immense territoire, frontière avec la Turquie, dont il aurait été encore plus difficile de les déloger. Cependant, la « coalition » américanisée, s’est décidée fort tardivement à bombarder DAESH, pour soutenir les combattants kurdes au sol ! La coalition « n’y croyait pas » ! Les américains se disaient persuadés que le fait que Kobane tombe complètement aux mains de DAESH, était inéluctable, que ce n’était qu’une question de jours … Il aura fallu, une solidarité internationale massive, et de nombreuses manifestations publiques en faveur du soutien aux combattants kurdes, dénonçant par ailleurs le rôle trouble du gouvernement « allié » Turc, en faveur de DAESH (et contre les intérêts kurdes désignés eux-mêmes par Erdogan comme terroristes !), pour mettre en lumière ce contraste entre la vaillance héroïque des combattantes et combattants Kurdes sur le terrain, et l’inaction fataliste des « forces de la coalition ». Bien que l’enjeu de Kobane ait été d’une importance stratégique fondamentale, pour la suite des évènements, ces manifestations internationales, furent modestement, et « à l’arrache », couvertes par les médias. Elles furent même complètement boycottées, si ce n’est insultées, par cette partie de l’extrême-gauche française, islamisto-phile et obscurantophile, qui au nom d’une anti-islamophobie condescendante et démagogique et surtout au nom d’un soutien aux forces obscurantistes considérées comme l’avant garde moderne de l’anti-impérialisme, avait fait allégeance, pour le plus grand bonheur de l’extrême-droite et de ses penseurs réactionnaires, aux forces intégristes sunnites ! Cela rappellerait presque ce Parti Bolchevik, qui en pleine révolution Russe, traduisait en termes islamisés, son programme révolutionnaire, pour rallier, par le mépris démagogique, les populations musulmanes. Il faut dire aussi que des éléments issus de la gauche et de l’extrême-gauche, ont dans l’autre sens, fondu leur laïcisme extrême au cœur des forces de l’extrême-droite nationaliste et xénophobe, sans prendre en compte le fait que ce laïcisme d’extrême-droite, n’était que le cache sexe du retour de l’occident chrétien, et de la guerre des civilisation ! Dans ces conditions, outre la mise à crédit de l’Etat Providence, comment s’étonner de la mort de la pertinence théorique des gauches idéologiques !! Il faudra d’ailleurs, dans la perspective d’une nécessaire reconstruction de l’organisation des forces sociales internationalistes et anticapitalistes, éliminer cette tendance totalitaire à prendre les autres pour des cons, comme à vouloir leur bonheur malgré eux ! Toujours est-il que la sensibilisation à la cause de Kobane en lutte associé au processus constitutionnel et révolutionnaire dans le Rojava, ayant réussie par les moyens propres de la solidarité internationale à sortir du ghetto dans lequel on voulait l’enfermer, la « coalition » finit par se décider à soutenir par des frappes aériennes, l’avancée des positions au sol des combattants kurdes ! Et les combattants Kurdes, reprirent en Janvier 2015, des mains de DAESH, la ville meurtrie de Kobane, et nombre de villages de la région !!! Ce qui mettait d’ailleurs fin, à l’une des voies commerciale de DAESH, vers le Monde, via la Turquie avec la complicité de son gouvernement.

 

Cherchez l’erreur ! Le 20 Juillet 2015, à Suruc, ville Kurde de Turquie non loin de la frontière avec la Syrie, une foule militante, dont de nombreux anarchistes, rassemblée à l’occasion dans le cadre de la solidarité concrète pour la reconstruction de Kobane libéré, subit un attentat à la bombe meurtrier. Parmi la trentaine de morts, 3 jeunes anarchistes. Erdogan, suite à cet attentat commis sur le sol Turc, obtient de l’OTAN, le chèque en blanc de pouvoir bombarder DAESH en Syrie, à qui est attribué l’attentat ! En Syrie et en Irak, en fait Erdogan, bombarde les … Kurdes, les positions de PKK ! Peu de gens s’en émeuvent ! On connait la suite, terreur sur les kurdes, amplification de la répression policière. Puis c’est l’attentat opéré par des kamikazes au sein d’une manifestation pro-Kurde, à Ankara, le 10 Octobre 2015 qui fait une centaine de mort et plusieurs centaines de blessés. Après 3 jours de deuil national, Erdogan, en pleine campagne électorale, en profite pour installer un Etat d’urgence, organisation de la répression contre … les Kurdes et censure de la presse d’opposition ! Une campagne électorale basée par la terreur sur l’intox de l’instabilité, au cas où il n’obtiendrait pas la majorité absolue lors des élections de Novembre 2015 ! Contre toute attente, cela fonctionne, Erdogan, officiellement membre de l’OTAN, et allié objectif de DAESH, retrouve sa majorité ! Plus qu’objectif d’ailleurs, car ses flics et militaires islamistes collaborent avec DAESH en laissant passer armes, apprentis djihadistes, djihadistes formés, pétrole, commerce mafieux. Bref ce qui fait la fortune de DAESH ! Il est vrai, qu’avant que les combattants Kurdes du Rojava ne récupèrent Kobane puis une partie de la région frontalière, dans un processus de révolution émancipatrice, le contrôle frontalier par DAESH arrangeait bien les affaires d’Erdogan. Combien de juteux profit en travaillant à l’import/export du pétrole contrôlé par DAESH ! Que faire donc d’Erdogan ? En France, les gens doivent savoir que lorsqu’ils mettent du pétrole dans leur bagnole, lorsque de riches Européens rachètent des œuvres d’art, sous chantage pervers de destruction DAESH, pour les sauver, ils fournissent toujours plus de moyens, à l’organisation meurtrière, qui peut frapper la jeunesse en plein Paris !!

 

Pendant ce temps-là, Poutine, membre de l’OTAN, qui obtient lui aussi de le droit de bombarder DAESH, s’en va en Syrie, et bombarde en premier lieu, l’opposition armée et démocratique, à Bachar El Assad !!! Cherchez l’erreur !!!

 

Décidément, DAESH, reste utile à bien du monde !!!! Y compris dans la guerre mondialisée contre lui ? Sans compter le poids de l’opposition concurrentielle entre le Royaume Saoudien, Sunnite, dont certain de ses milliardaires continuent de financer DAESH (contre les intérêts Iraniens), et l’Iran, Chiite, le nouvel ami repenti de l’occident, soutenant Bachar El Assad avec ses amis du Hezbollah en Libye (contre les intérêts Saoudien) … Iran et Royaume Saoudien, deux géants, opposés, mais théoriquement membres d’une même coalition …

 

Il faut souligner cette ambiguïté, entendue, de stratèges français, concernant encore, les futures opérations prétendant siffler définitivement la fin de la récréation pour DAESH, lorsqu’elles envisagent de s’appuyer sur les forces de Bachar El Assad et sur les forces Kurdes et Chrétiennes en Irak, tout en occultant le rôle clef des Kurdes de Syrie, des YPG, bête noire d’Erdogan ! Quelles concessions infâmes, sur fond de guerre contre DAESH, vont encore s’autoriser les membres d’une coalition qui s’élargit, sur le dos des Kurdes de Syrie ! Eliminer DAESH, tout en détruisant le processus révolutionnaire du Rojava, serait une perspective des plus alléchantes pour Erdogan. Car si DAESH leur a été utile, un temps, avant qu’ils prennent conscience de son trop d’importance, menaçant, par ses conséquences géopolitiques, les intérêts des actuelles gouvernances pro-capitalistes (dans le cadre des lignes de l’ordre mondial prédominant actuel), il est possiblement hors de question qu’un processus révolutionnaire d’émancipation poursuive son développement !!! A moins que …

 

Voilà deux points de crispation extrême, dans ce monde, qui sont les pierres d’achoppement, de la guerre de conquête du pouvoir et des marchés, opérées par les extrêmes-droites nationalistes en Europe, avec Poutine en tête de file, et les obscurantismes hégémoniques, au Moyen Orient, Asie et Afrique, avec Erdogan dans un rôle clef. Puisque dans le fond, en dépit de leurs différences, ils partagent la même vision réactionnaire du monde et de l’humanité, vers l’installation d’un nouvel ordre impérial et commercial des ressources !

 

Il se pourrait pourtant que ces attentats de Paris, donnant prétexte à la France pour décréter l’Etat d’Urgence, tout en se proclamant en Guerre, entrainant dans sa coalition, au prix d’on ne sait quelles concessions, représente l’opportunité habile pour les tenants des lignes de gouvernances de l’ordre mondial actuel, de garder leur mainmise sur le monde, en désamorçant maintenant, par la destruction totale de DAESH, le mécanisme menant à un nouveau partage hégémonique et tout autant impérialiste du monde, aux profit cette fois des forces sociétalement réactionnaires, nationalistes et obscurantistes … Habilité destinée à intégrer au sein de cette coalition, un obscurantisme dit modéré à la Erdogan, ainsi qu’un nationalisme Européen, dont le chef de file Poutine, est de toute façon piqué au vif, par l’attentat contre son avion de ligne. DAESH, aveuglé par lui-même, et dont sa propre logique, aurait dû se soucier de sa durabilité triomphante et commerciale au cœur d’un nouvel ordre du monde fondé sur des empires restaurés, a-t-il été trop loin, trop vite ?

 

La partie se joue à trois. A trois sur et pour une même planète ! Trois avec des intersections. D’abord il y a cet ordre mondial actuel et l’équilibre instable de ses gouvernances pro-capitalistes, il met en avant ces droits universels de l’homme qui intègrent comme droit fondamental le droit d’exploiter économiquement l’autre, il se veut progressiste sur le plan sociétal. Ensuite, il y a ce nouvel ordre mondial qui se positionne comme alternative, dans le jeu pervers de cette prétendue guerre des civilisations, vers l’établissement de nouveaux empires portés par les nationalismes xénophobes et le salafisme radical et veulent asseoir leur hégémonie, pro-capitaliste elle aussi, pour un monde dominé par plusieurs empires continentaux, chacun étant regroupé et militarisé autour de ressources énergétiques autonomes. Pas de droits de l’homme de toute façon et une vision sociétale du monde complètement réactionnaire. Et enfin, il y a ce qui concerne l’intérêt du plus grand nombre fondé sur l’aspiration fondamentale émancipatrice et de justice sociale, celles des individus ordinaires, des peuples et des travailleurs, à la constitution, l’institution, la construction, d’un monde émancipé, solidaire, égalitaire, pratiquant la redistribution des richesses produites pour la satisfaction des besoins fondamentaux, tout en ayant intégré dans son fonctionnement et ses innovations créatrices et techniques, les limites énergétiques et naturelles sachant préserver et recycler les ressources, et l’équilibre climatique. Cette troisième option, qui repose sur des droits humains n’incluant pas le droit à l’exploitation économique de l’autre, entend développer une vision progressiste sur le plan sociétal. Mais les fondements de ce troisième monde, concernant pourtant l’intérêt du plus grand nombre, restent à reconstruire fonctionnellement à l’échelle internationale, dans la lutte, comme dans l’innovation créative, pour prétendre se poser en alternative véritable. Pour le moment, les conséquences délétères de l’exacerbation concurrentielle gérée par les gouvernances de l’ordre mondial actuel, ont eu plutôt tendance à favoriser les « solidarités » hiérarchiques communautaristes et identitaires grégaires, qui profitent d’abord en guise d’alternatives à l’émergence des empires réactionnaires. Et DAESH en est un des éléments clefs, dont il faut se débarrasser au plus vite.

 

DAESH est un abcès de cette planète malade qui concentre un bourbillon purulent, infectant toutes les clarifications et repositionnements. Il y aura un avant et un après DAESH, mais il faut crever cet abcès DAESH et en extraire tout le pu, jusqu’au sang, désinfecter !

 

Le Rojava, en territoire Kurde nord Syrie, est partie prenante de cette troisième force dont il faut construire la généralisation internationale ! Nous devons le soutenir ! Avec le temps et les maigres moyens qui sont les nôtres, mais c’est sans doute la priorité. Tant, parce qu’il s’agit d’une force qui a fait ses preuves contre DAESH, que parce qu’elle est portée par un projet constitué de société émancipateur. Le Rojava, reste l’espoir. Nous n’avons pas à faire alliance avec telle ou telle composante de la coalition, dont chacune joue sa propre partition. Nous n’avons rien à négocier. Nous n’avons qu’à tenir et développer nos positions. Nous n’avons qu’à soutenir internationalement la révolution du Rojava et la guerre menée contre DAESH, en dénonçant aussi tout ce qui viendrait d’éléments coalisés et qui chercherait à profiter des troubles pour s’en prendre au Rojava. Car nous devrons être au rendez-vous historique de la victoire contre DAESH, sur la base de nos aspirations et valeurs revigorées, et clarifiée, pour pouvoir reprendre la lutte et la construction historique de l’organisation historique de l’émancipation.

 

Mais il n’y a pas que le soutien au Rojava, nous devons ici et maintenant, continuer à dénoncer les amalgames xénophobes entretenus par les droites ultra et extrêmes. Nous devons continuer à défendre dans l’accueil et la solidarité, la dignité des migrants qui fuient autant les répressions, que la guerre d’oppression de DAESH. Enfin, nous devons mettre en garde et nous positionner contre toute tentative de criminalisation des idées et actions du mouvement social d’aspiration à la liberté, à l’égalité et à la solidarité, rendu d’autant plus facile pour les Etats par la mise en place de leurs mesures et outils de contrôle sous prétexte de guerre antiterroriste.

 

La guerre de DAESH, comme celle des nationalistes xénophobes, se mène aussi sur les réseaux internautiques, par l’usage logique des logiciels à finalité marketing et commerciale ! Nous n’oublierons pas non plus de soutenir les Anonymous dans ce combat. Nous sommes légion ! Yves MICHEL.

 

Pour information, l’Internationale des Fédérations Anarchistes (IFA) a lancé il y a une année une campagne de soutien financier au Rojava. L’argent envoyé transite par des circuits sûrs, par l’intermédiaire des anarchistes de Turquie (DAF), en qui le PYD et les organisations kurdes ont toute confiance. Il finira par alimenter l’action des YPG-YPJ [unités de protection armées, hommes (YPG) et femmes (YPJ)], des maisons du peuple et des communes du Rojava.

 

Comment verser ?

 

• par virement : A : Société d’entraide libertaire (SEL) IBAN : FR76 1027 8085 9000 0205 7210 175 BIC : CMCIFR2A

 

• par chèque : A l’ordre de SEL, mention “Kurdistan” au dos, à expédier à SEL / CESL, BP 121, 25014 Besançon Cedex

 

« Ainsi les prétentions hégémoniques, totalitaires et meurtrières, des hiérarchies de guerre politico-religieuse de réclamant de l’islam comme DAECH, sont un prétexte bien commode, pour les amalgames de masse. Le FN est l’ami de Poutine, son prêteur sur gage, qui lui-même est l’ami de Bachar El Assad, lequel a toujours été soutenu par le FN ! La boucle est bouclée, cela s’appelle la guerre, un front de guerre qui se doit de renforcer toutes les hégémonies tyranniques, tous les appétits de pouvoir et de domination, d’un côté comme de l’autre, dans le cadre d’un ordre mondial reconstitué en nouveaux empires, demain, meilleurs protecteurs territorialisés du grand capital ! »

 

 

8ème texte***************************http://bellaciao.org/fr/spip.php?article148337

 

 

Correspondance révolutionnaire avec Rojava

jeudi 3 décembre 2015

 

 

Published by nevarneyok on 1 décembre 2015

 

Entretien avec Heval Odyssev, combattant membre de la Ligue Révolutionnaire de Solidarité Internationaliste qui participe aux Brigades Internationales de Libération du Rojava. Cet entretien a été publié dans le 31° numéro du journal de rue APATRIS, en Grèce.

 

(Note : Le camarade qui a répondu à l’entretien est grec, mais comme tous les internationaux qui participent à la résistance kurde et à la révolte de Rojava, il a pris un nom kurde, afin d’insister sur son positionnement internationaliste.)

 

Pourrais-tu nous décrire dans la mesure du possible ce que tu voudrais rapporter de ton expérience jusqu’à maintenant à Rojava ?

 

Sur la demande du camarade, en lieu et place de la première réponse nous publions le texte d’information-appel à participation qu’il a envoyé lui-même de Rojava.

 

Correspondance du front de Rojava par un combattant de la Ligue Révolutionnaire de Solidarité Internationaliste et de la Brigade Internationale de Libération.

 

Ces trois dernières années, une guerre sanglante s’étend au sein du Kurdistan syrien. Au moins en ce qui concerne le territoire de Rojava, celle-ci tend à prendre les caractéristiques d’une guerre de libération sociale et politique. Dans ces affrontements, les principales parties impliquées sont : le régime de l’ancien dictateur Assad (lequel est soutenu aujourd’hui par la Russie, l’Iran et la Chine), différentes organisations religieuses et nationales (L’Armée de Libération Syrienne, Le Front Al-Nosra et d’autres), l’État turc, le Califat Islamique et le mouvement de libération autonome kurde.

 

Le conflit qui avait au départ pour but la protection des intérêts de l’impérialisme américain en Syrie et plus généralement au Moyen-Orient, a galvanisé les organisations fondamentalistes et fascistes comme DAECH. Ce dernier, assisté majoritairement par les élites économiques fondamentalistes des régimes du Moyen-Orient, a étendu sa présence et sa domination tyrannique dans une grande partie de la Syrie et de l’Irak.

 

Le régime turque y a aussi joué un rôle important, il avait développé avec DAECH d’étroites collaborations économiques, politiques et stratégiques. Le but était de servir ses intérêts au Moyen-Orient contre les populations kurdes et le mouvement kurde, qui se trouvaient dès le début directement visés par DAECH.

 

Cet affrontement a causé des centaines de milliers de morts, de blessés, de déportés. C’est pourtant au milieu du vacarme de la guerre que s’est constitué un mouvement social et politique de libération qui porte les caractéristiques suivantes :

 

la libération de la population kurde en tant qu’elle subit une oppression et une marginalisation économique, politique et culturelle, vis à vis de l’État syrien. la libération d’une grande partie des populations arabes et d’autres ethnies de la tyrannie du régime d’Assad et leur unification sur des bases équitables sur les territoires libérés de Rojava. la libération des femmes et leur implication dans les structures sociales nouvellement créées, en particulier par la participation au combat dans les bataillons du YPJ. l’effort - bien qu’encore à un stade élémentaire en raison de l’intensité de la guerre - de constituer des structures politiques, économiques et sociales qui ont pour principe l’auto-gestion, la participation équitable à l’organisation et aux décisions. Enfin, la mise en place d’un nouveau modèle social, plus horizontal et égalitaire, dont le but n’est pas seulement d’arriver à créer une section révolutionnaire au Moyen-Orient, mais de disséminer dans un même mouvement, les graines de la libération sociale et politique.

 

À partir de ce cadre, il est du devoir de chaque rebelle international d’agir selon trois axes :

 

de se tenir effectivement et combativement en solidarité avec l’effort révolutionnaire de Rojava et de tirer des enseignements de l’expérience radicale vivante à chaques niveaux - politique, organisationnel, stratégique. de développer des liens dans la lutte et de les consolider via différents types de relation avec les rebelles du monde entier et avec d’autres mouvements révolutionnaires, partout où se déplient et où sont requis toutes sortes d’effort logistiques, politiques et humains. de raviver le programme de ralliement aux combats révolutionnaires et l’imaginaire de la solidarité révolutionnaire internationale, sur le territoire grec et au sein du mouvement révolutionnaire grec.

 

Considérant ce qui précède, j’ai choisi de rallier il y a quatre mois le mouvement révolutionnaire de Rojava et de participer activement au combat, dans les rangs des Yekîneyên Parastina Gel / Yekîneyên Parastina Jin (Unité de Protection du Peuple et la faction féminine non-mixte YPJ) et de la Brigade Internationale de Libération, membre de la Ligue Révolutionnaire de Solidarité Internationaliste, en me battant non seulement contre les fondamentalistes fascistes de DAECH mais aussi contre les plans du capitalisme international, américain, turque, etc., dont DAECH constitue un instrument et un outil.

 

Des terres de Rojava, j’envoie mes salutations combatives et un message de résistance aux camarades révolutionnaires de Grèce.

 

VIVE LA REVOLUTION DE ROJAVA VIVENT LE YPG/YPJ ET LE BIL VIVE LA LRSI JUSQU’A LA VICTOIRE eval Odyssev Rojava, le 27 juillet 2015.

 

Concernant la guerre contre DAECH

 

Quelle est la composition politique de la Brigade Internationale de Libération, et quels groupes y participent ?

 

Les Brigades Internationales de Libération comprennent principalement des organisations révolutionnaires turques mais aussi des organisations et des camarades internationaux venant de différents pays d’Europe, chacun provenant de multiples horizons politiques (marxistes communistes, anarcho-communistes, plus généralement des libertaires et des antifascistes).

 

Sont exclus les sexistes, les racistes, les nationalistes et les fanatiques. La Ligue Révolutionnaire de Solidarité Internationaliste est une organisation qui lutte pour la révolution sociale mondiale. Y participent des communistes libertaires et des anarchistes de Grèce. Plus particulièrement, la Ligue a pour but la solidarité concrète sur le terrain des conflits armées internationaux. Elle lutte aux côtés des classes opprimées pour la libération sociale contre la domination des États et du Capital.

 

La solidarité concrète se doit d’avoir les caractéristiques de la lutte sociale sur chaque point de conflit, en brisant les frontières de la tyrannie, de l’oppression et de l’exploitation. Nous avons pour but, parallèlement à l’amplification polymorphe des forces révolutionnaires en Syrie, en Irak, en Turquie et plus largement dans le Moyen-Orient, d’ouvrir une voie de solidarité depuis les territoires grec. Par là, on ne vise pas seulement à entreprendre de mettre en place concrètement le programme de la Brigade Internationale de Libération, mais simultanément, de promouvoir au delà des limites locales la coordination et la coopération. La Ligue ouvre sur le territoire grec des voies pour la discussion avec la révolution de Rojava et pour le façonnement collectif d’un mouvement révolutionnaire international.

 

Quelle est la composition totale du front ? À combien s’élève la participation des communistes turques, des révolutionnaires et de quelle ampleur est la participation des mercenaires américains, et des soldats, même volontaires, dans la guerre contre DAECH du côté des combattants kurdes ?

 

Au Rojava, qui se trouve dans la partie syrienne du Kurdistan, le front de résistance, comme depuis ses premiers pas, comporte une base de combattants du mouvement autonomiste kurde venant de Turquie et de Syrie, mais aussi d’Iran et d’Irak. Ensuite se sont ajoutés dans la foulée des groupes de population (Arabe, Arménienne, Assyrienne, et les solidaires internationaux). La participation des communistes et révolutionnaires turques est très importante, bien qu’ils consistent en une partie restreinte du front.

 

Il n’y a pas de mercenaire du côté du mouvement qui se développe à partir des YPJ/YPG. Il y a bien sûr des volontaires impliqués, avec différentes caractéristiques, depuis des révolutionnaires et des solidaires du mouvement kurde, jusqu’à des individus qui ne viennent que pour se battre contre DAECH.

 

En ce qui concerne les militaires, il y a une présence très limitée de volontaires venant des États-Unis ou d’autres endroits, et ils n’ont cependant pas de positionnement ou de présence spéciale. Les réactions des habitants à leur égard varient en fonction de leur niveau d’implication politique. Certains d’entre eux tiennent du cannibalisme militaire. D’un autre côté, plusieurs anciens mercenaires se sont formés une conscience socio-prolétarienne à partir de leur expérience de la guerre.

 

As-tu participé à la libération de territoires ?

 

Est-ce qu’il y a des expériences d’interaction entre les combattants de Rojava et les populations qui sont ou qui étaient occupées par DAECH ?

 

Oui, j’ai participé à la libération de territoires et il y a de telles expériences. Plus spécifiquement, en ce qui concerne les régions agricoles et urbaines, et les villes de Silouk et Tel Abiad. Dans les grandes lignes, les YPJ/YPG essaient de mettre en place une stratégie contre les dissensions nationalistes et les religieuses, en s’orientant vers une résistance commune et l’autodétermination. Dans beaucoup de cas l’entrée dans des régions habitées est présentée comme un mouvement du peuple se libérant de l’armée.

 

Quelles résolutions ont été prises face aux prisonniers membre de DAECH de la part des combattants de Rojava ? Qu’a-t-il été décidé vis à vis de ceux qui ont collaboré avec DAECH dans les régions libérées ?

 

Les résolutions diffèrent en fonction de la position hiérarchique de cet individu au sein de DAECH. Tous passent par les structures de justice populaire qu’il y a là-bas. La politique générale est de ne pas mal-traiter les prisonniers et je n’ai jamais été témoin d’un tel phénomène, ce qui ne signifie pas que de tels événements ne soient pas survenus.

 

Par quels moyens les Brigades Internationales de Libération sont gérées ? Est-ce qu’il y a une hiérarchie militaire ? Est-ce qu’il y a des prises de décision collectives lorsque le permettent les conditions ? Qu’arrive-t-il en cas d’indiscipline, ou de conduite posant problème ou manquant à la camaraderie ?

 

Au sein des Brigades Internationales de Libération il y une gestion militaire, selon le modèle du règlement des YPJ/YPG. De même, au sein des Brigades Internationales de Libération les places à responsabilité sont attribuées collectivement à partir des organisations politiques qui les composent. Tout comme dans les formations des YPJ/YPG, les femmes et les hommes se battent ensemble, on prévoit nécessairement le commandement par des hommes et par des femmes. Les décisions sont prises par les commandements des groupes et des troupes (composés de deux individus) et leur assemblée hebdomadaire, par les assemblées journalières des groupes et par l’assemblée générale qui se déroule toutes les deux semaines. Le caractère collectif des décisions dépend des conditions propres à la guerre.

 

En cas d’indiscipline ou de conduite posant problème ou manquant à la camaraderie, la question se pose et se résoud lors de l’assemblée générale.

 

Peux-tu nous donner un positionnement vis à vis de l’explosion des affrontements et de la dissidence en Turquie et de ses répercussions sur la guerre pour l’autonomie kurde contre DAECH ?

 

L’explosion des affrontements en Turquie a à voir avec les antagonismes de classe et les antagonismes sociaux, la confrontation à l’Etat turc avec le mouvement autonome kurde, mais aussi avec les intérêts particuliers et les intentions politiques du gouvernement Erdogan et du bloc dominant qui le soutien et est soutenu par lui. Dans les grandes lignes, le choix du Gouvernement Erdogan d’attiser l’affrontement politique au sein du territoire turc est le résultat d’une décision stratégique et tactique de clarification des adversaires du régime turc. Cela se solde par une réaction répressive envers le mouvement révolutionnaire en progression sur le territoire turc, alors que la partie la plus conservatrice et réactionnaire de la société turque se rassemble autour de la politique du AKP (parti islamique). Le positionnement offensif d’Erdogan est le résultat de l’affaiblissement de ses positions dû à une grave crise politique, économique et sociale, qui est survenue au moment même où il essayait d’établir une autocratie. Les mouvements convulsifs de l’Etat turque montrent sa faiblesse générale quant au contrôle de l’ antagonisme social et de la radicalisation de la base de la société.

 

Concernant l’organisation sociale dans la province de Rojava

 

Quelle type d’économie fonctionne à Rojava ?

 

Il est difficile de répondre à cette question dans la mesure où il n’y a pas d’organisation centrale ni de coordination centrale en ce qui concerne l’économie. D’ailleurs, en temps de guerre l’économie et la production à grande échelle soit fonctionne au ralenti, soit est soumise à l’effort de guerre.

 

Afin d’être plus précis, il y a un mélange de modèles et d’organisations de l’économie et de la production, lequel peut inclure de la petite entreprise qui fonctionne sous le régime de la particularité individuelle ou des coopératives, à l’expropriation par les département économiques des YPJ/YPG et de leur administration collective. On trouve aussi des collectifs communautaires qui essaient de s’accaparer des sources de production de richesses et des structures du précédent État syrien, aussi bien que des structures politiques et communautaires qui entreprennent la mise en place de nouveaux modèles.

 

Y a-t-il une classe bourgeoise à Rojava ? Et si oui, quelle est son rapport avec la nouvelle organisation sociale ?

 

En général la composition kurde résulte, en ce qui concerne d’ancien Etat syrien, des groupes communautaires les plus marginalisés avec des accès limités à l’éducation, aux hautes positions sociales et économiques. Pour cette raison, on ne peut pas dire qu’il y a clairement une classe bourgeoise kurde définie et circonscrite. Les parties de la population kurde qui avaient une position ou origine bourgeoise (par exemple les chercheurs, les descendants de migrants, les petits commerçants) se sont impliqués dans des actions de soutien des YPJ/YPG et en général dans la résistance à Rojava.

 

Qu’en est-il de la propriété foncière ? Est-ce qu’il y a des collectivisations ou bien des petites propriétés (partagées équitablement) ? Est-ce qu’il y a de grandes propriétés foncières ?

 

Au Rojava, il y a d’immenses terres cultivables, qui appartenaient, du temps de l’État syrien au régime d’Assad ou à de grands propriétaires. Lors de la révolution ces terrains ont été expropriés et depuis, des expérimentations y sont menées, comme des exploitations collectives ou des créations de terres communes.

 

Quel type de police et quel type de justice y a-t-il à Rojava ? A quelles peines doit s’attendre le coupable d’action antisociales ou criminelles ?

 

Je n’en sais rien.

 

Quels partis politiques sont présents à Rojava et quelle est leur ligne ?

 

Sous le gouvernement Assad il n’y avait pas de liberté politique et l’opposition était persécutée par le régime. Au moment où la révolte a commencé des partis politiques se sont réactivés, principalement de gauche ou d’orientation communiste, lesquels, en plus d’être faibles, n’ont pas de racines puissantes dans la société syrienne. D’un autre côté, il y a à Rojava des partis nationalistes de la classe bourgeoise du Kurdistan élargi, qui sont liés avec les régimes de Talabani et Barzani en Irak.

 

Quelle est la composition sociale de DAECH ?

 

La composition d’ISIS comprend des factions irakiennes, d’anciens fonctionnaires du régime baasiste de Sadam et des populations rurales, qui, à cause de la privation économique et des Traités de guerre à long terme, mais aussi de la religion, rejoignent leurs formations.

 

Il sont soutenus par des élites économiques, politiques et religieuses du Moyen-Orient, des recrues internationales provenant de pays européens, de Turquie, des pays d’Afrique du nord, et des pays du Moyen-Orient.

 

Lors d’une récente manifestation à Athènes, on disait que ce que nous vivons « est le résultat de la liquidation des frontières du Moyen-Orient ». En suivant cette logique, nous voudrions proposer un positionnement à propos des affrontements politiques autour de l’autonomie kurde - DAECH, comme une étape de la crise économique mondiale et du dépassement corrolaire de la souveraineté idéologique du capitalisme du moins pour les peuples de ces régions.

 

Il est vrai que la liquidation des frontières au Moyen-Orient est survenue à un degré important de par cette action de DAECH, comme un pas de plus du traité de guerre généralisée dans le but, pour les centres capitalistes et impérialistes internationaux, de contrôler politiquement et économiquement le Moyen-Orient. De même, il ne faut pas oublier que de toute manière la formation des Etats et des frontières du Moyen-Orient était le résultat de l’ingérence impérialiste des forces occidentales à partir du début et jusqu’au milieu du XXème siècle. D’un autre côté, le mouvement autonomiste kurde implique de toute manière dans son programme l’abolition des frontières, en préconisant le fédéralisme et la coopération internationale, interreligieuse, et interculturelle.

 

Quelle est la participation de la population syrienne dans la guerre civile ? Quelles classes sociales et quels groupes d’intérêts (dans toutes leurs diversités) participent d’un côté ou d’un autre et lesquels émigrent ?

 

C’est majoritairement les populations arabes qui émigrent mais la question est plus complexe. Il y a des groupes qui se déplacent vers Raqqa, la capitale de DAECH, tandis que d’autres partent vers l’Europe, alors que certains s’installent dans des régions qui sont contrôlées par Assad.

 

 

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Commentaires sur http://bellaciao.org/fr/spip.php?article148429

 

Imbéciles de va-t-en guerre pour les matières premières 9 décembre 2015 - 12h41 - Posté par 82.***.170.***

Pas sûr que ce soit encore pour des matières premières dont les cours s’effondrent, suivant en cela l’économie en général, qu’on se batte encore. Même la Chine est en train de larguer l’Afrique, c’est dire. Ce serait plutôt pour éliminer le plus possible de non-rentables. Et effectivement parmi eux les paysans vivriers (qui sont souvent des femmes d’ailleurs). La bouffe pas transformée et à bas prix ça rapporte rien à la valorisation - et c’est ainsi qu’on a aujourd’hui en Afrique subsaharienne des marchés où il n’y a plus rien à manger, mais des revendeurs de téléphones portables à crédit...

 

Imbéciles de va-t-en guerre pour les matières premières 9 décembre 2015 - 20h07 - Posté par 92.***.121.***

Et des IPAD a 1 euros ?

 

9ème texte

les imbéciles:

les barbouzes, la dgse etc jouent avec eux comme avec Mérah.

*************http://bellaciao.org/fr/spip.php?article148516

 

Attentats de janvier : qui est ce proche des milieux d’extrême droite en garde à vue ?

de : Violette Lazard

mercredi 16 décembre 2015 -

 

Claude Hermant, à gauche, au côté de Serge Ayoub, leader d’extrême droite parisien (anciennement Jeunesses nationalistes révolutionnaires et Troisième Voie), dans l’ex-Maison flamande de Lambersart en 2011. Claude Hermant, déjà mis en examen dans une affaire de trafic d’arme a été placé en garde-à-vue avec sa compagne. Il est soupçonné d’avoir fourni des armes à Amedy Coulibaly.

 

On connaissait déjà l’existence d’un réseau de soutien logistique francilien à Amedy Coulibaly, le tueur de Montrouge et de l’Hyper Cacher en janvier dernier. Sept hommes ont déjà été mis en examen pour lui avoir fourni des armes, une voiture, de l’argent. Un peu moins d’un an après les attentats, les enquêteurs s’intéressent maintenant à une piste dans le nord de la France.

 

Mardi 15 décembre, Claude Hermant, un proche des milieux d’extrême droite déjà incarcéré dans une affaire de trafic d’armes, a été placé en garde à vue avec sa compagne dans le cadre de l’enquête qui se poursuit sur les attentats du mois de janvier dernier. Leur garde-à-vue peut durer jusqu’à 96 heures.

 

Des armes de Slovaquie

 

D’après nos informations, c’est en remontant la trace de certaines armes qui composaient l’arsenal d’Amedy Coulibaly, que la justice est tombée sur ce drôle de couple.

 

Dès le mois de juin dernier, l’une des magistrates en charge du dossier "Charlie" contacte en effet ses collègues Lillois pour leur demander des renseignements sur ce fameux Claude Hermant, qui est alors soupçonné dans une autre affaire totalement distincte de trafic d’armes.

 

Dans son courrier, la magistrate indique que "plusieurs armes en possession d’Amedy Coulibaly ont été transformées à blanc par la société slovaque KolArms" puis vendues à la société "Seth Outdoor", domiciliée à Haubourdin (Nord) et détenue par Aurore J., la compagne de Claude Hermant. Toujours d’après ce courrier, quatre pistolets semi-automatiques Tokarev retrouvés à l’hypercasher et dans l’appartement de Coulibaly ont transité via cette société, ainsi qu’un fusil d’assaut.

 

Les attentats ? "Ce ne sont pas mes valeurs"

 

Les enquêteurs cherchent à savoir quel a été le rôle exact de Claude Hermant dans la fourniture des armes. Connaissait-il la destination de ces armes ? A t-il eu des liens directs avec Coulibaly ? Déjà interrogé très brièvement à ce sujet en janvier 2015, ce dernier a répondu par la négative.

 

Mais il a reconnu être en lien avec un certain "Samir", qui lui aurait pu revendre des armes au terroriste. "Les dernières actualités que l’on a pu voir sur nos télés, ces événements horribles, je parle bien des attentats de Paris, ont fait tilt dans ma tête", explique-t-il aux policiers. En détaillant ce qui a pu paraître dans la presse, et notamment le type d’arme cité, j’ai pris conscience que ces armes citées aient pu être des armes que j’ai été amenées à fournir à ce Samir."

 

Il ajoute :

 

"Très rapidement, j’ai dû, à un moment donné, poser la question à cette personne, si elle était concernée de près ou de loin par ces faits. Pour moi, ce sont des événements très graves, ce ne sont pas mes valeurs."

 

Dans un courrier aux juges antiterroristes, les magistrats lillois ont par ailleurs indiqué l’été dernier qu’"aucun rapprochement" n’avait été effectué avec Amedy Coulibaly dans leur enquête.

 

Informateur ou voyou ?

 

L’homme, âgé de 52 ans, n’est pas un inconnu de la justice. Il a été mis en examen et placé en détention provisoire fin janvier à Lille, dans ce dossier de trafic d’armes en provenance de la Slovaquie même s’il a refusé de reconnaître sa responsabilité.

 

Claude Hermant a en effet assuré "être un informateur de la gendarmerie et des douanes dans des affaires de trafic d’armes et de stupéfiants."

 

Il raconte :

 

"Aurore commandait à ma demande des armes neutralisées pour le tir à blanc. Je présentais ces armes aux gens que je contactais. Je donnais ensuite l’info à des services, auxquels je présentais également les armes."

 

Il explique encore : "Je ne vendais pas ces armes, mais cela me permettait d’avoir des appâts", explique-t-il par exemple. "Ensuite, je les vendais à des collectionneurs sans les chargeurs."

 

Parachutiste, champion de boxe et barbouze

 

L’homme un passé trouble. Champion de France de boxe thaï en 1982 et 1988, ce personnage âgé aujourd’hui de 52 ans a surtout un passé revendiqué - voire auto-proclamé ?- de Barbouzes de la République. Ancien parachutiste, portier de boite de nuit à ses heures, Claude Hermant dit s’être porté volontaire comme instructeur dans une légion croate pendant la guerre en ex-Yougoslavie où il a passé quatre hivers entre 1992 et 1997. Pourquoi l’hiver ? "J’y passais que l’hiver car c’était les périodes les plus compliquées avec le moins de volontaire. Je n’étais pas rémunéré."

 

L’homme affirme également avoir effectué des missions pour le compte de la DGSE en République démocratique du Congo dans les années 1990. "J’étais électron libre. Il s’agissait de rapatrier le président Moboutou. Cette mission a duré 2 mois et a été bien accompli."

 

Quelle est la part de fantasme et de réel dans ses déclarations ? Mystère. L’homme est en tous cas intarissable sur son passé. Devant les juges, il poursuit :

 

"J’ai également eu des missions ponctuelles en Angola, en 1996, 1997, juste après la Croatie puis également en 1999. C’était la protection des mines de diamants pour le compte d’un conglomérat franco-italien, je vous confirme qu’il s’agissait également de la DGSE par sous-traitance."

 

En France, l’homme est surtout connu pour être proche des milieux d’extrême droite. Il a d’ailleurs été membre du département protection et sécurité (DPS) du Front national de 1994 à 2000.

 

Une appartenance qu’il ne revendique pas : "Politiquement je suis de gauche", clame-t-il.

 

Son appartenance au DPS n’était qu’une couverture.

 

Connu également comme l’un des ex-leader de la "Maison Flamande", fermée en 2012 et qui regroupait à Lambersart des jeunes de la mouvance skinheads, Clauden Hermant refuse cette étiquette.

 

Avant son interpellation fin janvier, il travaillait dans une friterie tenue par sa compagne à Lille et était aussi veilleur de nuit dans un centre médico-pédagogique de la région.

 

Source:

http://tempsreel.nouvelobs.com/attentats-terroristes-a-paris/20151215.OBS1433/attentats-de-janvier-un-proche-des-milieux-d-extreme-droite-en-garde-a-vue.html

 

 

 

 

Ils sont au pied du monstre

Le 02/09/2015

 

 

AU PIED DU MONSTRE

 

******************http://www.bastamag.net/Une-mine-de-lignite-bloquee-par-1500-manifestants-en-Allemagne

 Une mine de charbon bloquée par 1500 manifestants en Allemagne

par Sophie Chapelle 1er septembre 2015

 Le 15 août, 1 500 personnes ont investi une vaste mine de lignite de Garzweiler dans le bassin rhénan, en Allemagne. La lignite, ou « charbon brun », est la source d’énergie qui émet le plus de gaz à effet de serre et déstabilise fortement le climat. Vêtus de combinaisons blanches, les militants sont parvenus à forcer les cordons de police et à entrer dans la mine pour occuper et bloquer les gigantesques excavatrices qui extraient 240 000 tonnes de charbon par jour. Pour Payal Parekh de l’ONG 350.org, l’objectif de l’action est d’envoyer « un signal aux États et à l’industrie des énergies fossiles dans le monde entier pour dire que les gens en ont assez, qu’ils veulent un avenir sans changement climatique et les prévenir : "Si vous ne le faites pas pour nous, nous allons le faire à votre place" ».

Si l’Allemagne est aujourd’hui l’un des pays européens les plus avancés dans les énergies renouvelables, le combustible fossile fournit toujours près de la moitié de l’électricité. Alors que les paysages sont d’ores et déjà dévastés, comme le montre ce reportage photos de Basta ! en Rhénanie, de nouvelles mines doivent être creusées et des villages entiers risquent d’être déplacés et détruits. Cette action directe écologiste fait écho à la montée en puissance du mouvement pour la justice climatique, notamment dans les pays anglo-saxons. A l’approche de la conférence sur le climat de Paris, un appel exigeant de laisser 80 % des réserves combustibles fossiles dans le sol vient d’être lancé par 100 personnalités internationales.

 

Vos commentaires:

1. Le 1er septembre à 22:27, par Renaissance

Je vous invite à écouter cette conférence-débat avec François Gervais intitulée : "Réchauffement climatique : l’effet de serre remis en question" : http://www.solidariteetprogres.org/conference-rechauffement.html

 Extrait : « Vivons-nous un nouvel endormissement du Soleil ? Bien que la presse reste muette à ce sujet, depuis le début des années 2000, c’est un refroidissement qui est enregistré par les satellites qui mesurent la température depuis 1979 ! Et M. Gervais de souligner que « quand on nous parle d’un réchauffement climatique, un jeune de 20 ans n’a pas connu de réchauffement climatique depuis qu’il a l’âge de raison. Les mesures sont là pour le dire. »

 La tendance au refroidissement commence également à se faire sentir sur les pôles. Vous souvenez-vous du film d’Al Gore Une vérité qui dérange, sorti en 2007 ? En recevant le prix Nobel de la paix avec le GIEC, il avait déclaré qu’il n’y aurait plus de banquise au pôle nord à l’été 2013 ! Or la banquise arctique a pratiquement doublé de volume entre son plus bas niveau d’été en 2012 et celui de 2014 ! Au pôle sud, la banquise a battu son record de superficie le 21 septembre 2014... »

 

*****************http://350.org/fr/ende-gelande-wrap-up/

« Jusqu’ici et pas plus loin »  Le 15 août, 1 500 personnes ont participé à une courageuse action de désobéissance civile pour faire fermer la plus importante source d’émission de CO2d’Europe.

 Cette action de masse a fait stopper la production de la mine de lignite de Garzweiler en Rhénanie, Allemagne, et a démontré que lescitoyens ne veulent plus regarder sans rien faire l’échec des politiciens à laisser les combustibles fossiles sous terre.

 Si nous voulons limiter la hausse de la température à moins de 2°C, nous savons que 80% des réserves mondiales connues de combustibles fossiles ne peuvent pas être exploitées. Malgré tout, les politiciens continuent à subventionner et à soutenir les sociétés du secteur de l’énergie fossile.

 Nous faisons monter en puissance le mouvement pour le climat avant les négotiations sur le climat à Paris à la fin de l’année et au delà, afin de dénoncer les élus et les pollueurs, et d’accélérer la transition énergétique irrésistible qui est déjà en route.

 Dimanche 16, 8h16: Tard la nuit dernièretous les militants ont été relâchés par la police et ont pu retourner au camp.Bien qu'ayant passé la journée dans des cars de police leur moral était bon.Ils savent qu'ils ont envoyé un message fort aux élus et à l'industrie des énergies fossiles.

 Samedi 15, 20h00 : Cette journée s'est révélée être un succès plus grand que tout ce qu'on aurait pu imaginer. 1500 participants: c'est bien plus que ce à quoi l'on pouvait s'attendre. 1000 personnes ont pu pénétrer dans la mine et immobiliser deux excavatrices pour la journée. Chaque excavatrice peut arracher à la terre 240000 tonnes de charbon chaque jour, l'importance de cette action ne devrait donc pas être sous-estimée.

 Nous nous félicitons qu'autant de gens aient pris part à une action de ce genre pour la première fois aujourd'hui. L'ampleur de l'action montre que les gens en ont assez d'attendre que les gouvernements prennent au sérieux la menace du changement climatique et que beaucoup de gens sont prêts à passer à la vitesse supérieure et à agir concrètement.

Samedi 15, 18h00 : Tous les militants semblent avoir été expulsés de lamine. Certaines personnes ont été emmenées dans des postes de police dans des villes voisines et nous attendons d'en savoir plus. Un grand nombre de gens ont été relâchés et sont retournés au camp dans la bonne humeur. La journée a été un immense succès. 1500 personnes ont quitté le camp ce matin, 1000 personnes sont entrées dans la mine et ont bloqué les excavatrices pour la journée. Ils peuvent être fiers de ce qu'ils ont accompli aujourd'hui.

 

 ******************http://www.bastamag.net/Laissons-les-energies-fossiles-dans-le-sol-Stop-aux-crimes-climatiques

 Laissons les énergies fossiles dans le sol : « Stop aux crimes climatiques ! »

 par Collectif 31 août 2015

 Laisserons-nous les entreprises pétrolières et gazières qui produisent des énergies fossiles, les multinationales de l’agrobusiness et les institutions financières détruire notre planète en polluant allègrement l’atmosphère ? Un appel de la société civile propose d’opposer à ces puissants lobbies une mobilisation citoyenne massive, multiple, et planétaire. Et de contraindre gouvernements et entreprises à renoncer à l’exploitation de 80 % de toutes les réserves de carburant fossile. « Stop aux crimes climatiques ! », clame l’appel lancé par cent personnalités internationales, comme d’autres ont dit stop à l’esclavage ou à l’apartheid.

 Nous sommes à la croisée des chemins. Nous ne voulons pas nous retrouver contraint.e.s à survivre dans un monde devenu à peine vivable. Des îles du Pacifique Sud à la Louisiane, des Maldives au Sahel, du Groenland aux Alpes, la vie quotidienne de millions d’entre nous est déjà perturbée par les conséquences du changement climatique. Par l’acidification des océans, par la submersion des îles du Pacifique Sud, par le déracinement de réfugiés climatiques en Afrique et dans le sous-continent indien, par la recrudescence des tempêtes et ouragans, l’écocide en cours violente l’ensemble des êtres vivants, des écosystèmes et des sociétés, menaçant les droits des générations futures. Ces violences climatiques nous frappent inégalement : les communautés paysannes et indigènes, les pauvres du Sud comme du Nord sont les plus affectés par les conséquences du dérèglement climatique.

 Nous ne nous faisons pas d’illusions. Depuis plus de vingt ans, les gouvernements négocient mais les émissions de gaz à effet de serre n’ont pas baissé et le climat poursuit sa dérive. Alors que les constats de la communauté scientifique se font plus alarmants, les forces de blocage et de paralysie l’emportent.

90 entreprises = 2/3 des émissions mondiales de gaz à effet de serre

 Ce n’est pas une surprise. Des décennies de libéralisation commerciale et financière ont affaibli la capacité des États à faire face à la crise climatique. Partout, des forces puissantes — entreprises du secteur fossile, multinationales de l’agrobusiness, institutions financières, économistes dogmatiques, climatosceptiques et climato-négationnistes, décideurs politiques prisonniers de ces lobbies — font barrage et promeuvent de fausses solutions. 90 entreprises sont à l’origine des deux tiers des émissions mondiales de gaz à effet de serre. De véritables réponses au changement climatique nuiraient à leurs intérêts et à leur pouvoir, remettraient en cause l’idéologie du libre-échange, et menaceraient les structures et les subventions qui les soutiennent.

 Nous savons que les multinationales et les gouvernements n’abandonneront pas aisément les profits qu’ils tirent de l’extraction des réserves de charbon, de gaz et de pétrole ou de l’agriculture industrielle globalisée gourmande en énergie fossile. Pour continuer à agir, penser, aimer, prendre soin, créer, produire, contempler, lutter, nous devons donc les y contraindre. Pour nous épanouir en tant que sociétés, individus et citoyen.ne.s nous devons tout.e.s agir pour tout changer. Notre humanité commune et la Terre le demandent.

Travailler pour tout changer

Nous gardons confiance en notre capacité à stopper les crimes climatiques. Par le passé, des femmes et des hommes déterminé.e.s ont mis fin aux crimes de l’esclavage, du totalitarisme, du colonialisme ou de l’apartheid. Elles et ils ont fait le choix de combattre pour la justice et l’égalité et savaient que personne ne se battrait à leur place. Le changement climatique est un enjeu comparable et nous préparons une insurrection similaire.

 Nous travaillons à tout changer. Nous pouvons ouvrir les chemins vers un futur vivable. Notre pouvoir d’agir est souvent plus important que nous ne l’imaginons.. A travers le monde, nous luttons contre les véritables moteurs de la crise climatique, défendons les territoires, réduisons les émissions, organisons la résilience, développons l’autonomie alimentaire par l’agro-écologie paysanne, etc.

 A l’approche de la conférence de l’ONU sur le climat à Paris-Le Bourget, nous affirmons notre détermination à laisser les énergies fossiles dans le sol. C’est la seule issue.

Tourner la page des fossiles

Concrètement, les gouvernements doivent mettre un terme aux subventions qu’ils versent à l’industrie fossile, et geler leur extraction en renonçant à exploiter 80% de toutes les réserves de carburant fossile.

 Nous savons que cela implique un changement historique majeur. Nous n’attendrons pas que les États agissent. L’esclavage et l’apartheid n’ont pas disparu parce que des États ont décidé de les abolir, mais par des mobilisations massives qui ne leur ont pas laissé le choix.

 L’issue est incertaine. Nous avons toutefois une occasion unique de renouveler la démocratie, de démanteler le pouvoir hégémonique des multinationales et de transformer radicalement nos modes de production et de consommation. Tourner la page des fossiles est une étape décisive vers la société juste et soutenable dont nous avons besoin.

 Nous ne gâcherons pas cette chance, à Paris comme ailleurs, aujourd’hui comme demain.

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CO 2 mais pas que. Le double jeu des fondations et des firmes

Fondation on touche le fond

 extrait de http://www.liberterre.fr/liberterres/meta-mafia/avaaz.html

« ...Avaaz a été créé en 2006 par MoveOn.org et Res Publica. “Avaaz”, dans différents langages de l’Asie et de l’Europe de l’est signifie “la voix”. La voix silencieuse, derrière Avaaz et Res Publica, est celle de trois individus: Tom Perriello, un ancien membre du Congrès US, Ricken Patel, consultant chez de nombreuses entités contrôlées par les psychopathes prédateurs, et Tom Pravda, un ancien diplomate d’Angleterre consultant pour le Ministère de l’Intérieur US.

Parmi les autres fondateurs d’Avaaz se trouvent Eli Pariser (le directeur exécutif de MoveOn), Andrea Woodhouse (consultant pour la Banque Mondiale), Jeremy Heimans (le co-fondateur de GetUp! et de Purpose), et l’entrepreneur Australien David Madden (le co-fondateur de GetUp! et de Purpose).

MoveOn, le co-fondateur d’Avaaz, a distribué, en 2002, par le biais de son Comité d’Action Politique, 3 millions et demis de dollars à 36 candidats politiques au Congrès US. En novembre 2003, MoveOn reçut 5 millions de dollars du spéculateur milliardaire George Soros. Ricken Patel a, d’ailleurs, déclaré publiquement que l’Open Society Institute de George Soros (renommé Open Society Foundation en 2011) était l’un des membres fondateurs d’Avaaz.

Qui est George Soros? L’un des prédateurs psychopathes à la direction du CFR (Council for Foreign Relations) et l’un des membres du Groupe Bilderberg. Le CFR et le Groupe Bilderberg sont deux des pseudopodes de la baudruche dénommée “Nouvel Ordre Mondial”. Le CFR et le Groupe Bilderberg ont été créés par les Rockefellers, la famille responsable de nombreux maux qui sévissent sur la planète. Pour mémoire, la Fondation Rockefeller a promu les lois eugénistes aux USA dès le début du siècle passé; elle a financé le Nazisme avant et durant la seconde guerre mondiale; elle a financé les recherches génétiques, dès 1945, et donc tout le secteur des chimères génétiques; elle a lancé la dévastatrice Révolution Verte...

Avaaz fut, en juin 2009, l’un des partenaires dans la campagne Tcktcktck lancée par Havas, aux côtés d’EDF, de la Loyds Bank... et de 350.org, une organisation financée par la Fondation Ford, la Fondation Rockefeller, le Rockefeller Brothers Fund et le milliardaire George Soros.

George Soros est le financeur incontournable de toute cette mouvance d’ONGs aux objectifs occultes. Durant l’été 2009, l’Open Society Institute (de Soros) donna une subvention de 150 000 dollars à Avaaz. En sus de cette subvention, Avaaz reçut de Res Publica (financée par Soros) 225 000 dollars en 2006, 950 000 dollars en 2007 et 500 000 dollars en 2008. La Foundation to Promote Open Society (de Soros) donna à Avaaz, en 2008/2009, 300 000 dollars de soutien général et 300 000 dollars pour la campagne (sur l’arnaque) climatique durant laquelle Avaaz a particulièrement brillé dans son expertise pour susciter de l’argent non virtuel afin de combattre un réchauffement climatique virtuel avec des pétitions tout aussi virtuelles. Ricken Patel ne précise d’ailleurs, nulle part, dans sa croisade contre le réchauffement climatique anthropique, comment il effectue la rédemption de “l’empreinte carbone” générée par les émoluments grandioses de ses bons amis au sein d’Avaaz (une redistribution des libéralités généreuses de la clique de Soros alors qu’Avaaz prétend effrontément que l’organisation ne reçoit de l’argent que de dons individuels!!!) et de “l’empreinte carbone” générée par ses très hauts salaires chez Avaaz! Il s’agit vraisemblablement d’une rédemption virtuelle.... »

 extrait de http://www.liberterre.fr/gaiasophia/gaia-climats/generaux/caniculs.html

 « ...La sémantique de ces croisades climatiques, et des multiples pétitions afférentes, à l’image de celle de la nov-langue, est experte à semer la confusion dans les esprits: “alerte climatique”, “crise climatique”, “cent jours pour lutter contre le réchauffement”, “on ne négocie pas avec le climat, on agit”, “l’ultimatum climatique”, “le Climat entre nos mains”, “350.org”, “seal the deal”, “fondation pour la protection du climat”, “réseau pour un climat neutre”, “Time for Climate Justice”,” Climate for Life”, etc, etc, ad nauseam.

 Des petits malins commencent même à proposer des “vacances climat neutre”, des “voyages sans carbone” et toute une gamme de “produits à bilan carbone neutre”.

 Et James Lovelock parle, dans son dernier ouvrage, de notre “empreinte écologique plus noire que le péché”. A quand la confession publique obligatoire et le dévoilement de son “empreinte carbone”? Et pour les châtiments?... »

 Fixation du CO2 et Libération de l'Humus

Il paraîtrait que la “taxe carbone” est de gauche! [34] Et l’Ecologie doit-elle être de gauche, aussi? Est-ce pour cela que Mr Sarkozy a sorti de son placard à bolets un cryptogame de la préhistoire? L’écologie politique est-elle à ce point fossilisée qu’elle se soit rendue complice de cette imposture climatique? Ou est-ce, peut-être, que l’écologie politique n’a vraiment jamais remis en cause, intrinsèquement, les fondements mortifères de la civilisation occidentale moderne? Juste du vernis verdâtre pour occulter le vert de gris? Mais cela n’est sans doute pas si simple car combien d’écologistes ont des doutes profonds concernant cette arnaque climatique? Néanmoins, peu d’entre eux osent l’exprimer publiquement de peur de passer pour des crétins ou des voyous climatiques.

 La question que je pose aujourd’hui à tous les écologistes, mais aussi aux ONGs, aux commissions de l’ONU, aux oligarques globalistes, aux fondations, aux représentants élus, aux négociants en crédit carbone, etc, est la suivante:

 Si l’urgence du réchauffement climatique est à ce point dramatique, si le CO2 est sur le point de carboniser l’humanité ou de l’engloutir par la montée des eaux, pourquoi ne pas promouvoir AUJOURD’HUI même (et pourquoi ne l’avoir pas fait avant) la reconversion à l’agriculture biologique de toutes les terres agricoles de la planète?

 Le Rodale Research Center [54] a déduit de ses recherches, qui ont porté sur 24 années, la capacité de fixer par année et par hectare 3,7 tonnes de CO2 en agriculture biologique. [55] Et ce, sans prendre en considération les réductions en émissions de CO2 dues aux besoins énergétiques inférieurs de l’agriculture biologique que le Professeur David Pimentel, de l’Université de Cornell, estime à 63% des besoins énergétiques de l’agriculture chimique [56]. A raison de 2000 millions d’hectares arables planétaires, la fixation de CO2 serait de 7,5 milliards de tonnes de CO2, à savoir près du tiers des émissions anthropogéniques “officielles”.

 Dans le même ordre d’idée, pourquoi ne pas limiter AUJOURD’HUI même (et pourquoi ne l’avoir pas fait avant) la goinfrerie en viande de l’occident et d’avoir, par là-même, stopper une grande partie de la déforestation, responsable d’une portion des dites émissions (pour ne pas mentionner les pets méthaniers des bovins!)?

 La réponse à ces questions, et surtout à la première, est claire et évidente: parce que la mafia de l’agrochimie en a décidé autrement et qu’elle serait ruinée par une telle reconversion. Mais j’aimerais tellement l’entendre de la bouche des fondations, de l’ONU, des ONGs, des partis politiques... Peut encore rêver que Mr Al Gore (au nom prédestiné [43]) se transforme en apôtre du compostage...? N’avait-il pas d’ailleurs évoqué, dans son discours sus-mentionné en juillet 2009, qu’effectivement certains sols étaient décidément très peu fertiles et en manque vital de carbone?

 L’urgence d’aujourd’hui, ce n’est pas le CO2, ce n’est pas le réchauffement climatique anthropique, L’urgence, c’est “la destruction humique”. [57] Les sols agricoles sont biologiquement morts, dans leur grande majorité. La reconversion de toutes les terres agricoles par des pratiques agro-écologiques permettrait, en sus de la fixation de CO2 (qui n’est qu’un épiphénomène) de régénérer les sols, de stopper l’érosion des sols et de ralentir les processus de désertification, d’augmenter considérablement le pouvoir de rétention en eau des sols (et donc de diminuer drastiquement les besoins en eau douce de l’agriculture, un des enjeux véritables du futur), de nourrir les peuples avec des aliments sains, hautement nutritifs et exempts de poisons (et donc de réduire drastiquement les cancers et autres pathologies et toutes les dépenses financières afférentes), de protéger les nappes phréatiques, de régénérer l’agroforesterie traditionnelle et de préserver la biodiversité alimentaire en gardant précieusement les variétés traditionnelles qui sont, de loin, beaucoup plus résilientes.

 C’est d’ailleurs ce que prétendent faire les multinationales de la semence (Monsanto, Syngenta, en partenariat avec Bill Gates et la Fondation Rockefeller): “sauvegarder la biodiversité en cas de changement climatique, de guerre ou de catastrophe naturelle” dans leur grande banque “réfrigérée naturellement par un climat glacial” de l’archipel du Spitzberg (archipel de Svalbard) en Norvège. Le dit archipel, qui selon les alarmistes, aux grands discours apocalyptiques et hypocrites, serait au coeur même du changement climatique surchauffant, à raison même de 0.7 °C d’augmentation par décennie! [67] Les clowns ne sont pas en manque de contradictions. [42]

 Et pour reparler de résilience, je m’étonne de cette frayeur hystérique d’une légère montée des températures qui ruinerait l’agriculture. Nous mentionnerons, au passage, que le maïs, plante C4, poussait littéralement, autrefois, dans les déserts du sud-ouest des USA. Les agronomes modernes en ont fait une pompe à eau qui nécessite 1500 litres de ce précieux liquide pour produire 1 kilo de grain sec. Monsanto, Syngenta, DuPont, de la grande famille des Humanitaires Globalistes, travaillent, depuis plusieurs années, à créer des chimères génétiques de maïs qui seront résistantes à la sécheresse... et au réchauffement climatique. [58] La boucle est bouclée. L’INRA, nous l’avons évoqué, envisage de déployer tout son “génie” génétique pour briser cette fâcheuse tendance que le blé a de ne pas vouloir produire encore plus et pour l’adapter, bien sûr, au réchauffement anthropique.

 Question simple, et naïve, peut-être: lors du réchauffement climatique de l’Epoque Romaine et lors du réchauffement climatique de l’Epoque Médiévale, comment les paysans ont-il pu continuer à cultiver leurs variétés de céréales puisqu’ils ne bénéficiaient pas de l’accompagnement éclairé (les pôvres) des agronomes, biologistes, et autres généticiens de l’INRA? La réponse est claire: les variétés dites “de population” vivantes, fluides, ouvertes à tous vents, étaient capables de s’adapter, dans un sol biologiquement vivant, à tous les “changements climatiques”!

 L’INRA ne vient-il pas de découvrir que “les plantes migrent en altitude en réponse au réchauffement climatique” et plus précisément de “l’ordre de 29 mètres en altitude par décade.” A savoir pour s’adapter à un dixième de 0,7°C, par décade. Quelle découverte phénoménale! [53] Non, l’argent du contribuable n’est pas dépensé en vain à l’INRA. Voilà pourquoi, sans doute, le monde végétal, depuis son émergence, il y a 465 millions d’années, a survécu malgré des variations de 200 à 4000 ppm de CO2 atmosphérique. Les plantes s’adaptent! L’INRA sera sûrement intéressé de savoir que l’une des variétés de laitues les mieux adaptées au climat du Tamil Nadu, dans le sud de l’Inde, c’est la “Merveille d’Hiver” [59]: les voies de Gaïa sont manifestement impénétrables.

 Pour en revenir aux frayeurs liées à la chaleur, nous pouvons, dans le sud de l’Inde, avec des méthodes agro-écologiques “intensives” (si l’on me permet le terme) nourrir 25 personnes par hectare et par an (avec un peu d’eau, il est vrai) et en régime végétarien. Pour entrer même dans le détail, nous pouvons produire des courges musquées (espèce Cucurbita moschata, la plus longue de croissance) en l’espace de 2 mois à partir du jour du semis. A savoir en deux fois moins de temps qu’en France. Et que ceux qui en doutent aillent vérifier sur place. Ne le répétez pas aux Malthusianistes, mais nous pourrions donc, avec ces méthodes agro-écologiques, nourrir aisément, sur 150 millions d’hectares de terre arable, deux milliards de personnes en Inde, au moins!

 

Nagasaki 9 Août 1945-2015 et le Très Grand Crime se poursuit

Le 09/08/2015

 

Une Science au-dessus de tout soupçon

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http://www.humanite.fr/albert-camus-sur-hiroshima-leditorial-de-combat-du-8-aout-1945-580990

 

 Albert Camus sur Hiroshima. L'éditorial de Combat du 8 août 1945

ALBERT CAMUS (1913-1960)

Mercredi, 5 Août, 2015

 

« Le monde est ce qu'il est, c'est-à-dire peu de chose.

C'est ce que chacun sait depuis hier grâce au formidable concert que la

radio, les journaux et les agences d'information viennent de déclencher

au sujet de la bombe atomique.

 

On nous apprend, en effet, au milieu d'une foule de commentaires

enthousiastes que n'importe quelle ville d'importance moyenne peut être

totalement rasée par une bombe de la grosseur d'un ballon de football.

Des journaux américains, anglais et français se répandent en

dissertations élégantes sur l'avenir, le passé, les inventeurs, le coût,

la vocation pacifique et les effets guerriers, les conséquences

politiques et même le caractère indépendant de la bombe atomique. Nous

nous résumerons en une phrase : la civilisation mécanique vient de

parvenir à son dernier degré de sauvagerie. Il va falloir choisir, dans

un avenir plus ou moins proche, entre le suicide collectif ou

l'utilisation intelligente des conquêtes scientifiques.

 

En attendant, il est permis de penser qu'il y a quelque indécence à

célébrer ainsi une découverte, qui se met d'abord au service de la plus

formidable rage de destruction dont l'homme ait fait preuve depuis des

siècles. Que dans un monde livré à tous les déchirements de la violence,

incapable d'aucun contrôle, indifférent à la justice et au simple bonheur

des hommes, la science se consacre au meurtre organisé, personne sans

doute, à moins d'idéalisme impénitent, ne songera à s'en étonner.

Les découvertes doivent être enregistrées, commentées selon ce qu'elles

sont, annoncées au monde pour que l'homme ait une juste idée de son

destin. Mais entourer ces terribles révélations d'une littérature

pittoresque ou humoristique, c'est ce qui n'est pas supportable.

Déjà, on ne respirait pas facilement dans un monde torturé. Voici qu'une

angoisse nouvelle nous est proposée, qui a toutes les chances d'être

définitive. On offre sans doute à l'humanité sa dernière chance. Et ce

peut-être après tout le prétexte d'une édition spéciale. Mais ce devrait

être plus sûrement le sujet de quelques réflexions et de beaucoup de

silence.

 

Au reste, il est d'autres raisons d'accueillir avec réserve le roman

d'anticipation que les journaux nous proposent. Quand on voit le

rédacteur diplomatique de l'Agence Reuter* annoncer que cette invention

rend caducs les traités ou périmées les décisions mêmes de Potsdam*,

remarquer qu'il est indifférent que les Russes soient à Koenigsberg ou la

Turquie aux Dardanelles, on ne peut se défendre de supposer à ce beau

concert des intentions assez étrangères au désintéressement scientifique.

Qu'on nous entende bien. Si les Japonais capitulent après la destruction

d'Hiroshima et par l'effet de l'intimidation, nous nous en réjouirons.

Mais nous nous refusons à tirer d'une aussi grave nouvelle autre chose

que la décision de plaider plus énergiquement encore en faveur d'une

véritable société internationale, où les grandes puissances n'auront pas

de droits supérieurs aux petites et aux moyennes nations, où la guerre,

fléau devenu définitif par le seul effet de l'intelligence humaine, ne

dépendra plus des appétits ou des doctrines de tel ou tel État.

Devant les perspectives terrifiantes qui s'ouvrent à l'humanité, nous

apercevons encore mieux que la paix est le seul combat qui vaille d'être

mené. Ce n'est plus une prière, mais un ordre qui doit monter des peuples

vers les gouvernements, l'ordre de choisir définitivement entre l'enfer

et la raison. »

 

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Désolé de déranger encore avec ces commémorations mais on dit toujours

qu’il faut insister avec l’ histoire (cachée) pour ne pas la revivre

("revivre" si on peut s’exprimer ainsi...)

 

Capté sur http://www.film-documentaire.fr/La_Face_cach%C3%A9e-Hiroshima.html,film,35511

 

Un film de Kenichi Watanabe

2011 - France - 87 minutes - HD

 

La catastrophe de Fukushima éclaire d’un jour nouveau l’histoire du nucléaire : le Japon a été deux fois victime de l’atome, à 66 ans d’intervalle. Le 6 août 1945 : la première bombe atomique de l’Histoire détruit une ville entière en quelques secondes. Avec la bombe au plutonium lâchée sur Nagasaki 3 jours plus tard, l’humanité entre dans l’ère nucléaire. L’histoire officielle, écrite après-guerre par les autorités américaines, est celle du "Mal nécessaire" : il fallait utiliser la bombe pour terminer la guerre. Mais derrière la version des manuels scolaires et des films de propagande se cache une autre histoire.

"La Face cachée de Hiroshima" revient sous un angle inédit sur les premières explosions atomiques de l’Histoire de l’humanité, Hiroshima et Nagasaki. Il propose une immersion historique saisissante depuis les coulisses du Projet Manhattan jusqu’aux recherches secrètes menées au

Japon, pendant plusieurs décennies, sur les effets de l’irradiation. Le fil conducteur est l’histoire fascinante des scientifiques qui ont conçu la bombe nucléaire dans le plus grand secret, en concluant un pacte avec les militaires et les industriels, une relation qui va mener le monde au feu atomique. Ce film d’investigation raconte l’entrée du monde dans l’ère nucléaire en se basant sur une collection unique d’archives américaines et japonaises.

 

 

Commémorations :

 

- 31 juillet 1977 à Malville : Vital Michalon est assassiné par la police

https://rebellyon.info/31-juillet-1977-a-Malville-Vital-Michalon

 

- 31 Juillet 1914 à Paris : Jean Jaures est assassiné par un Vilain

« Le capitalisme vert porte en lui la guerre kaki comme la nuée l'orage »

 

2015 : Déclaration socialiste : « Mon adversaire c'est la finance » :

ce à quoi on pourrais rajouter :oui mais l’ennemi ?

Réponse : « L'ennemi, c'est le faux socialiste. »

 

- du 6 au 9 Août 1945 Hiroshima Nagasaki : début de l'holocauste de la

contamination interne qui dure toujours avec son déni des États droit-

de- l'hommiste, ces monstres froids.

brevets :http://www.bellaciao.org/fr/spip.php?article146986

 

et droits d'auteur de « La face cachée de Hiroshima »

https://www.youtube.com/watch?v=z4eP-ocVDBo

 

remis en ligne en mars 2015 par une bonne âme:

https://www.youtube.com/watch?v=s35t9OJBig8

 

Car la véritable histoire décrite ici laisse à désirer...

http://www.arte.tv/guide/fr/054197-000/hiroshima-la-veritable-histoire

 

 

Actualités :

- la perle nucléaire de l'été :

http://www.contrepoints.org/2015/07/26/215583-lettre-ouverte-aux-journalistes-du-monde-detracteurs-du-nucleaire

 

- Le feu nucléaire du printemps :

http://www.sortirdunucleaire.org/Incendies-a-Tchernobyl-la-radioactivite-remise-en

 

- Le nucléaire français dans la situation TAFTAïenne actuelle :

http://www.huffingtonpost.fr/corinne-lepage/accord-edf-areva_b_7923328.html

 

Des bouquins pour la plage :

  • Toxique planète (André Cicolella)

- L’Événement Anthropocène (C.Bonneuil-JB.Fressoz)

- Comment tout peut s'effondrer (Pablo Servigne-Raphaël Stevens)

 

Radio Plage- la demi-heure radioactive sur http://www.radiogalere.org/

https://youtu.be/zuaD6QPAgR4

 

http://independentwho.org/media/Audios_Videos/Alison_Katz_La_Demi_Heure_Radioactive_9_avril_2013.mp3

 

 

Au nom de tous les contaminés : Aidez

http://enfants-tchernobyl-belarus.org/extra/pdf-divers/telecharge.php?pdf=pourquoi_aider.pdf

 

http://www.asso-henri-pezerat.org/hommage-a-roger-belbeoch/

http://www.asso-henri-pezerat.org/liens/

 

 

Autres articles sur l'étape importante du « Thanatocène » il y a 70ans

 

http://blogs.mediapart.fr/blog/max-angel/050815/6-aout-1945-hiroshima-naissance-de-lere-nucleaire

 

 

 

********************http://www.vivre-apres-fukushima.fr/hiroshima-6-aout-1945-nagasaki-9-aout-1945-2/

 

Hiroshima 6 Août 1945 – Nagasaki 9 Août 1945

Publié le 5 août 2015

HIROSHIMA 6 Août 1945 – Little boy NAGASAKI 9 Août 1945 – Fat man

Ville de 350.000 habitants

70.000 décès immédiats

70.000 dans les 5 années suivantes

port de 260.000h

décès: 20.000 – blessés 50.000

autres sources: 87.000 décès

 

70 ans après le bombardement atomique

Extrait du livre de Roger et Bella Belbéoch

« Tchernobyl une catastrophe »

 

L’énergie atomique se manifesta publiquement pour la première fois le

6 août 1945: destruction à peu près complète et instantanée d’Hiroshima.

La « performance » fut répétée trois jours plus tard sur Nagasaki avec le

même succès. Si la surprise fut grande dans l’opinion publique, parmi les

savants il n’en fut rien car ils envisageaient ce développement

scientifique depuis 1939. Contrairement à ce qui a été écrit plusieurs

années plus tard, ces destructions de masse ne traumatisèrent ni le

milieu scientifique ni l’opinion publique. Elles furent perçues comme le

début d’une ère nouvelle, « l’âge atomique » confirmant la fiabilité de

cette nouvelle source d’énergie.

 

Le mercredi 8 août 1945, on put lire à la une du journal Le Monde : «

Une révolution scientifique: Les Américains lancent leur première bombe

atomique sur le Japon ». L’unanimité fut assez parfaite dans l’ensemble

de la presse. L’ampleur du désastre, ces êtres humains qui, en quelques

millionièmes de seconde, furent « volatilisés » et ne laissèrent qu’une

ombre sur les murs, loin de déclencher horreur et indignation, fut reçue

comme la preuve objective d’un avenir radieux pour une humanité qui

allait enfin être débarrassée à tout jamais des contraintes du travail.

La matière se révélait source inépuisable d’énergie, qu’il serait

possible d’utiliser partout sans limite, sans effort, sans danger.

 

D’invraisemblables projets étaient présentés sérieusement comme à

notre portée dans un avenir très proche. On parlait de faire fondre la

glace des pôles par bombardement atomique pour produire un climat tempéré

sur la terre entière, d’araser le Mont Blanc ou de combler la

Méditerranée pour irriguer le Sahara (Joliot), etc.

 

Le délire scientiste n’a plus jamais atteint de tels sommets. Les

explosions sur le Japon furent glorifiées et bénies par tout ce que l’

establishment scientifique avait de disponible: à l’époque cela s’

appelait « les savants ». La mobilisation fut spontanée pour nous initier

à cet avenir que les prix Nobel du « Projet Manhattan » nous avaient

soigneusement préparé. Hiroshima devait ouvrir à l’humanité une ère de

liberté, on entrait dans la modernité libératrice.

 

La seule voix discordante fut celle d’Albert Camus dans l’éditorial

de Combat le 8 août 1945: « Le monde est ce qu’il est, c’est-à-dire peu

de chose. C’est ce que chacun sait depuis hier grâce au formidable

concert que la radio, les journaux et les agences d’information viennent

de déclencher au sujet de la bombe atomique. On nous apprend, en effet,

au milieu d’une foule de commentaires enthousiastes, que n’importe quelle

ville d’importance moyenne peut être totalement rasée par une bombe de la

grosseur d’un ballon de football. Des journaux américains, anglais et

français se répandent en dissertations élégantes sur l’avenir, le passé,

les inventeurs, le coût, la vocation pacifique et les effets guerriers,

les conséquences politiques et même le caractère indépendant de la bombe

atomique. […] Il est permis de penser qu’il ya quelque indécence à

célébrer une découverte qui se met d’abord au service de la plus

formidable rage de destruction dont l’homme ait fait preuve depuis des

siècles ». Ces positions lui valurent, quelques jours plus tard, de

violentes critiques.

 

Pour France-Soir, l’ère nouvelle fut inaugurée le 16 juillet 1945,

date de l’essai de la première bombe atomique. Il titre le 8 novembre

1945: « Le 16 juillet 1945 à Alamogordo, par une nuit d’orage, le monde

est entré dans une ère nouvelle ». L’article se poursuit ainsi: « L’

espèce humaine a réussi à passer un âge nouveau: l’âge atomique ».

Ce même journal titrait un article le 9 août 1945: « L’emploi de la

bombe atomique ouvre des horizons illimités ».

 

Le 10 août 1945, après la destruction de Nagasaki, France-Soir

confiait ses colonnes à « un prince, académicien français et prix Nobel

de physique » qui titrait son article: « L’homme pourra demain tirer plus

d’énergie de quelques grammes de matière désintégrée que de la houille,

de l’eau et du pétrole, par le prince Louis de Broglie, de l’Académie

française ».

 

Le 8 août 1945, le journal Libération titrait en première page: « La

nouvelle découverte peut bouleverser le monde. […] Charbon, essence,

électricité ne seraient bientôt plus que des souvenirs ».

 

L’Humanité du 8 août 1945 titre en première page: « La bombe atomique

a son histoire depuis 1938, dans tous les pays des savants s’employaient

à cette tâche immense: libérer l’énergie nucléaire. Les travaux du

professeur Frédéric Joliot-Curie ont été un appoint énorme dans la

réalisation de cette prodigieuse conquête de la science ». Les journaux

mentionnent à de nombreuses reprises la part jouée par la France dans

cette prodigieuse découverte. Ainsi on trouve dans le Figaro du 9 août

1945 un communiqué de l’AFP: « Paimpol 8 août – M. Joliot-Curie fait de

Paimpol la communication suivante: L’emploi de l’énergie atomique et de

la bombe atomique a son origine dans les découvertes et les travaux

effectués au Collège de France par MM. Joliot-Curie, Alban et Kowarski en

1939 et 1940. Des communications ont été faites et des brevets pris à

cette époque ». Un de ces brevets porte sur les « Perfectionnements aux

charges explosives », brevet d’invention n° 971-324, « demandé le 4 mai

1939 à 15 h 35 min à Paris » (lire: L’histoire de la protection des

brevets de l’équipe Joliot).

 

Cependant, personne n’osa en 1945 réclamer au gouvernement américain

des royalties, bien que finalement on affirmât que la destruction de

Hiroshima était couverte par un brevet français! Seul un bénéfice moral

était attendu en exigeant que l’opinion mondiale reconnût la contribution

française aux massacres d’Hiroshima et de Nagasaki.

 

En face de cet enthousiasme délirant

voici ce qui se passait sur place:

 

_ Récits des jours d’Hiroshima du docteur Shuntaro Hida

**********http://www.dissident-media.org/infonucleaire/temoig_hida.html

Récits des jours d'Hiroshima

 

 

Docteur Shuntaro Hida,

 

En 1944, un an avant l'explosion de la bombe, je fus affecté à l'hôpital

militaire d'Hiroshima. Beaucoup de Japonais étaient alors déjà persuadés

de la supériorité de l'armée américaine et, dès les premiers jours de

1945, la plupart d'entre eux commencèrent à redouter l'issue de la

guerre, en dépit des comptes rendus quotidiens des victoires diffusés par

le gouvernement. Ces communiqués inventés de toutes pièces, ne trompaient

personne: de nombreuses grandes villes du Japon avaient déjà subi des

bombardements aériens massifs, jusqu'à leur totale destruction par le

feu. Chose étrange, Hiroshima n'avait cependant jamais été bombardée,

bien que des B 29 survolassent la ville tous les jours. (J'ai appris par

la suite, en consultant les archives américaines, qu'Hiroshima avait été

« réservée » en vue de l'ultime attaque à l'arme nucléaire.)

 

 

Le 7 août, au poste de quarantaine militaire de Ninoshima, à environ 4

kilomètres au large de Hiroshima. Beaucoup de ceux atteints de profondes

brûlures dues à la chaleur de l'explosion, restent étendus ainsi sans

bouger, respirant à peine, jusqu'à ce que la vie s'en aille. (Photo

Masayoshi Onuka)

 

A chaque survol, nous transportions les malades à l'abri car toute alerte

aérienne aurait fort bien pu annoncer un bombardement. Toutefois,

l'atmosphère de la ville était, relativement à la situation, sereine et

détendue, tant chez les soldats que parmi les civils, également nombreux

à avoir fait l'expérience d'un raid aérien véritable. Le chef d'état-

major du quartier général n'avait d'ailleurs jamais tenu compte du

conseil maintes fois donné de tranférer l'hôpital militaire à la

campagne. La plupart des patients avaient été blessés ou étaient tombés

malades sur les différents théâtres d'opérations. Ils pouvaient donc

témoigner de chaque combat, indiquer lesquels de nos corps d'armée

avaient été totalement anéantis, le nombre de navires envoyés par le fond

ou d'avions abattus. Le gouvernement tenait ces informations secrètes,

mais, à l'hôpital, il suffisait d'un peu de bon sens pour comprendre que

nous n'avions aucune chance de gagner cette guerre. En avril 1945,

l'armée japonaise était écrasée dans les Philippines et à Okinawa. Dès

lors, le Japon ne pouvait plus lutter que sur son propre sol.

 

A Hiroshima, l'armée se décida enfin à évacuer ses troupes non

combattantes vers la campagne environnante. Mais comme de nombreux

détachements déménagèrent en même temps, il nous fut très difficile de

trouver un endroit convenable pour installer l'ensemble des patients et

du personnel médical de l'hôpital militaire. Nous fûmes donc contraints

de les diviser en plusieurs groupes répartis dans les écoles et dans les

temples bouddhistes ou shintoïstes de la région.

 

Début mai, je quittai Hiroshima avec trois cents soldats pour rejoindre

mon nouveau poste, au commandement des « troupes d'évacuation ». En

outre, je reçus du quartier général l'ordre inattendu de construire un

abri souterrain pour l'hôpital central, en creusant un tunnel dans la

montagne près du village d'Hesaka, à trois kilomètres environ du nord

d'Hiroshima. Malgré le manque de matériel, je respectai le programme

prévu: le 5 août, j'achevai les travaux de construction de l'abri.

C'était la veille du jour terrible où « Little Boy », la première bombe

atomique, allait être lâchée sur des êtres humains, à Hiroshima. (Lâchée

un peu précipitamment après le succès de la première explosion nucléaire

à Alamogordo, dans le Nouveau-Mexique, aucune expérience relative au

danger de la radioactivité pour l'homme, pourtant prévu par de nombreux

scientifiques, n'avait été effectuée. Si les autorités américaines

avaient eu un semblant d'égard pour l'espèce humaine, jamais ce feu

démoniaque à peine découvert n'aurait été jeté sur les 750 000 victimes

japonaises). Mais ce 5 août, j'ignorais encore toute l'horreur du

lendemain.

 

J'avais appelé le quartier général pour rendre compte de l'achèvement des

travaux.

 

Je croyais pouvoir demeurer sur place une nuit de plus afin de récupérer

un peu. Mon espoir fut vain. « Revenez immédiatement avec tous vos

hommes. » C'était un ordre et il m'était impossible de passer outre

délibérément. J'obligeai ma compagnie à se préparer sur l'heure. Après

avoir remercié les personnalités du village, nous sommes partis pour

Hiroshima, ne laissant à Hesaka qu'un effectif réduit pour préparer

l'ouverture du nouvel hôpital souterrain.

 

Depuis, un sinistre regret n'a cessé de me torturer et une question

demeure à jamais dans mon esprit: pourquoi, cette nuit-là, ne suis-je pas

resté à Hesaka ? j'aurais pu donner un prétexte au quartier général et

trois cents hommes ne seraient pas morts.

 

Nous parvînmes à Hiroshima vers vingt heures, alors que le long jour

d'été touchait à sa fin. Le directeur et le médecin-chef de l'hôpital

étaient absents. Ils étaient partis en mission à Osaka. Ne pouvant faire

mon rapport, je tuais le temps en flânant dans la cour de l'hôpital.

L'officier de garde me demanda alors quelque chose d'assez peu ordinaire:

servir des médecins, mais officiers supérieurs, qui séjournaient à

l'hôpital cette nuit là. A cette époque, il était malheureusement

fréquent que les hôpitaux militaires fussent utilisés par les officiers

en mission entre le front et Tokyo, au lieu et place des hôtels où l'on

ne servait pas de repas. J'accommodais les dîners dans la salle des

radiographies. Toutes les fenêtres étant masquées par des rideaux noirs,

je n'avais pas à éteindre les lumières à chaque alerte aérienne. Pour

faire passer le côté déplaisant de la besogne, je fis comme tout le monde

et me saoulai au saké. Puis après avoir constaté que tous étaient ivres

morts, je m'étendis sur le lit qui avait été disposé pour nous tous dans

la pièce. Si j'y avais dormi toute la nuit, j'aurais été tué au matin. Au

beau milieu de la nuit, on me secoua pour me réveiller: c'était un vieux

fermier, qu'un garde avait conduit jusqu'à moi. Sa petite-fille, que

j'avais déjà soignée pendant que je séjournais dans le village d'Hesaka,

venait d'avoir une crise cardiaque. L'urgence exigeait que je m'y

rendisse sans perdre un instant, mais comme j'avais quelque peine à me

tenir debout, le périple s'annonçait incertain. Le fermier me chargea à

l'arrière de sa bicyclette et me fit m'agripper à sa taille. Mon souvenir

du trajet est aujourd'hui assez vague, je me rappelle seulement avoir vu

la belle rivière Ohta reflétant des poussières d'étoiles scintillantes

tandis que je m'accrochais à la ceinture pour éviter de tomber de la

bicyclette en marche. Nous arrivâmes pourtant à Hesaka, et je pus soigner

la malade.

 

L'éclair

 

Je me réveillai sous une lumière resplendissante. Le jour du 6 août

s'était levé. Il était huit heures dix, déjà trop tard pour être à

Hiroshima avant l'ouverture de l'hôpital. Je sautai hors du lit. Le

maître de la maison, qui avait dormi à côté de moi, commençait son

travail quotidien et le ferraillement du seau tirant l'eau du puits me

parvint de la cour de derrière. Je m'approchai de la malade et

l'examinai. Le plus fort de la crise était passé et elle était tombée

dans un sommeil profond. Dans l'intention de lui faire une piqûre, je

pris une seringue dans mon sac et commençai à scier une ampoule.

 

Le ciel bleu d'août brillait sans un nuage. A une altitude

extraordinaire, un bombardier B 29 apparut, étincelant comme l'argent. Il

semblait voler très lentement, en direction d'Hiroshima. « Ce doit être

l'avion de reconnaissance habituel », pensai-je, puis j'expulsai l'air de

la seringue sans accorder plus d'attention à l'avion. Je m'apprêtais à

enfoncer l'aiguille dans le bras de la malade. A cet instant, un éclair

éblouissant me frappa à la face et me transperça les yeux. Une chaleur

violente s'abattit sur mon visage et mes bras. En un instant, je me

retrouvai au sol, le visage dans les mains, essayant instinctivement de

fuir au-dehors. Je pensais y trouver des flammes, mais je ne vis que le

ciel bleu entre mes doigts. Les feuilles ne bougeaient pas d'un pouce. Je

regardai alors en direction d'Hiroshima.

 

Un grand cercle de feu flottait dans le ciel, un anneau gigantesque qui

s'étendait au-dessus de la ville. Immédiatement, une masse de nuages

blancs se forma au centre de l'anneau et se mit à grossir rapidement, se

déployant toujours davantage dans le cercle incandescent. En même temps,

un long nuage noir apparut qui recouvrit toute la surface de la cité,

puis se répandit sur le versant de la colline, s'éleva au-dessus de la

vallée de l'Ohta vers le village d'Hesaka, submergeant tout, les bois,

les bocages, les rizières, les maisons, les fermes. C'était un énorme

cyclone soufflant la poussière et le sable de la ville. Le délai de

quelques secondes qui sépara l'éclair et le rayonnement thermique de

l'irruption de ce raz de marée noir m'avait permis d'observer son aspect

et son avancée.

 

En dessous de la ferme, je vis le toit de l'école primaire arraché par le

nuage de poussière et soudain je fus emporté à mon tour avant d'avoir pu

gagner un abri. Les volets coulissants et les panneaux s'envolèrent

autour de moi comme autant de bouts de papier, le lourd toit de chaume

fut balayé par le vent ainsi que le plafond, le ciel bleu apparut dans le

trou béant, je volai sur plus de dix mètres à travers deux pièces et fus

finalement projeté contre un grand autel bouddhique qui se trouvait au

fond de la maison. L'énorme toit et une bonne quantité de bois

retombèrent sur moi dans un vacarme assourdissant. Mon corps entier était

endolori. Je rampai vers l'extérieur, cherchant mon chemin à tâtons. Mes

yeux, mes oreilles, ma bouche, mon nez, étaient remplis de boue. Par

miracle, grâce à la solidité des piliers et des murs, la malade,

simplement comprimée sous le chaume, avait échappé à la mort par

écrasement. Usant de mes dernières forces, je la tirai vers la véranda,

puis, ouvrant ses vêtements, j'appliquai mon oreille sur sa poitrine pour

m'assurer que son coeur battait régulièrement. Soulagé, je reportai mon

regard sur Hiroshima.

 

Une colonne de flammes jaillissait. Sa tête se masquait sous un nuage

énorme. Elle s'éleva de plus en plus haut dans le ciel, comme si elle

voulait franchir le firmament lui-même.

 

Soudainement, un frisson me parcourut le dos et une peur étrange

m'envahit. « Qu'est-ce que c'est ? A quoi suis-je en train d'assister ? »

J'avais devant les yeux un phénomène inconnu, un événement inédit, et

toute l'expérience des mes vingt-huit années d'existence ne m'était

d'aucun secours.

 

Le nuage en forme de champignon

 

Le nuage gigantesque s'était élevé, grandiose, splendide, pour écraser

tout Hiroshima sous sa colonne de flammes. Sans m'en rendre compte,

instinctivement, je m'étais agenouillé. Un vent sinistre balayait Hesaka.

J'entendis le cri des villageois qui s'appelaient les uns les autres, un

peu partout. Tout était obscurci par une sorte de brouillard de poussière

et de sable. Au-dessus de la brume brillait le lumineux ciel d'août. Le

kinoko gumo (« nuage en forme de champignon ») s'irisait et se dilatait

jusqu'aux confins des cieux comme pour étouffer la luminosité du ciel.

 

Le vieux fermier déboucha de derrière les ruines de sa maison. Sur son

visage se lisaient la terreur et l'incrédulité. Il ne comprenait pas

comment sa maison avait pu être si soudainement détruite. Au moment de

l'explosion, il était en train de travailler de l'autre côté du bâtiment,

protégé de l'éclair et du rayonnement thermique par le mur. Quand je lui

montrai du doigt le nuage monstrueux, ses forces l'abandonnèrent et il

s'assit sur le sol. Je lui expliquai brièvement que sa petite fille était

sauve et lui demandai de me prêter sa bicyclette. Je devais retourner à

Hiroshima le plus vite possible.

 

Sous le kinoko gurno

 

Le long de la rivière Ohta, la route de campagne, blanche et sèche,

menait tout droit au pied du kinoko gumo. Je ne croisai ni homme ni bête.

J'étais rempli d'effroi, mais j'étais médecin, officier de surcroît, et

le sens du devoir me commandait. Seule cette vanité me faisait vaincre la

peur et me poussait à aller de l'avant, à pédaler de toutes mes forces

sur cette bicyclette. A mi-chemin de la ville, à la hauteur d'une

ishijizo (statue de pierre bouddhique), la route descendait tout droit,

puis tournait brusquement à gauche, là où la montagne s'avance dans la

rivière. Je dévalais la pente à toute vitesse, quand une silhouette

apparut dans le virage. Etait ce encore un être humain ? Il s'approcha de

moi, en vacillant. Il était nu, en sang, couvert de boue, le corps enflé.

Des lambeaux de vêtements déchirés pendaient sur sa poitrine et autour de

sa taille. Il tenait les mains devant son torse, la paume vers le bas.

Des gouttes d'eau tombaient des bords de ses haillons.

 

Mais quand il fut près de moi, je vis que les lambeaux de tissu n'étaient

autres que sa peau et les gouttes d'eau du sang humain. Je ne pouvais

distinguer si j'avais devant moi un homme ou une femme, un soldat ou un

civil. La tête était singulièrement grosse, avec des paupières

boursouflées et de grosses lèvres en saillie qui semblaient occuper la

moitié du visage. Il n'y avait plus un seul cheveu sur le crâne brûlé. Je

ne pus m'empêcher de reculer. Je vis alors une procession d'autres

silhouettes qui montaient lentement vers moi, le long de la route. Je

n'avais ni médicaments ni instruments avec moi. J'étais désemparé. Il

m'était impossible de me frayer un chemin entre ces malheureux. J'ai

sauté dans la rivière sans hésiter. Je me hâtai de descendre le cours de

la rivière, sous la végétation luxuriante qui croît le long des berges en

été. Poussés par un vent violent, des nuages de fumée tourbillonnaient à

la surface de l'eau. Le souffle brûlant me giflait le visage, la fumée

chaude me suffoquait.

 

En constatant que sous mes pieds les rochers du lit de la rivière avaient

fait place à du sable, je compris que j'avais enfin atteint le Choju-En,

un des grands parcs de la périphérie d'Hiroshima. Je m'enfonçais dans une

tempête de flammes d'un rouge profond. Le bleu du ciel d'été avait

disparu. Autour de moi, sous le vent noir, la rivière était rougie par le

reflet des flammes. Dès que la chaleur devenait intolérable, je plongeais

mon visage dans l'eau en retenant ma respiration.

 

Dans le parc, la rivière Ohta se partage en deux bras l'un conduit tout

droit à la baie d'Hiroshima, l'autre, la rivière Kanda, se dirige vers

l'est. Pour rejoindre la ville, la route d'Hesaka franchit la rivière

Kanda sur un pont suspendu. Lorsque je parvins à cet endroit, le vent

changea soudain de direction. La fumée noire s'éloigna vers l'aval, et le

ciel bleu reparut dans l'éclat de midi. Aussi loin que pouvait porter mon

regard, toute la berge du Choju-En était couverte de corps brûlés. Les

cadavres flottant au fil de l'eau étaient encore plus nombreux.

D'innombrables survivants se traînaient sur la rive, rampaient les uns

sur les autres. Le pont suspendu était en flammes et dégageait d'immenses

volutes noires. Pourtant des hommes, des créatures de chair y titubaient

encore ; mais, à bout de forces, beaucoup tombaient dans la rivière. Sur

la berge opposée, une zone occupée par un détachement du génie était

secouée par des explosions successives. Au-dessus des flammes, des

éclairs déchiraient les nuages sombres dans des déflagrations de feu

d'artifice. Des survivants, fuyant les incendies monstrueux qui

ravageaient la ville, se retrouvaient bloqués par la rivière et beaucoup

tombaient à l'eau.

 

Je restai figé sur place, incapable de faire un pas. Des ombres me

dépassèrent, qui n'avaient plus visage humain, ni voix. Des cadavres

remontaient à la surface, d'autres restaient immergés dans les

profondeurs, me heurtaient, tournoyaient sur eux-mêmes et flottaient vers

l'aval. Chaque fois que je distinguais un petit enfant parmi eux, je

levais les yeux vers le ciel en me mordant les lèvres pour dominer mon

envie de pleurer. Au-dessus des tourbillons noirs, l'énorme nuage en

forme de champignon brillait de ses cinq couleurs dans l'infini du ciel

bleu. Je vis alors deux barques métalliques du génie qui descendaient la

rivière. Les soldats ramaient sous le commandement d'un jeune officier.

Je le connaissais. Il avait travaillé avec moi à la construction de

l'abri souterrain à Hesaka. Quand il parvint à ma hauteur, il sauta à

l'eau et me dit: « Docteur, retournez à Hesaka tout de suite ! il y a une

multitude de blessés. Ils vous attendent. » Je compris aussitôt la

situation. Il me serra la main, promit de s'enquérir du sort de l'hôpital

militaire, puis il disparut dans la brume avec ses soldats. Je ne l'ai

jamais revu.

 

L'hôpital de campagne d'Hesaka

 

Mon retour à Hesaka fut très long, car il fallait remonter la rivière.

Progressant à contre-courant sous les fourrés de la berge, je voyais

beaucoup de malheureux tomber de la route et user leur dernier souffle en

tentant d'atteindre l'eau. Je n'avais plus aucune idée de l'heure,

l'immersion avait détraqué ma montre.

 

J'arrivai enfin devant la colline familière d'Hesaka. Quand je fus debout

sur la berge et que je vis le village, je m'écroulai et m'assis sur le

sol. J'étais épuisé, mais si mes jambes m'abandonnèrent, ce fut à cause

de l'effrayant spectacle que j'avais sous les yeux. Deux routes

importantes traversaient le village et s'y croisaient en une sorte de « T

». La première, venant d'Hiroshima, continuait vers le nord en suivant le

cours de la rivière. L'autre, perpendiculaire, passait par le col le long

de la voie du chemin de fer Geibi en provenance de Kaidaichi. Je me

tenais juste au carrefour des branches de ce « T ».

 

C'était une scène atroce. D'innombrables victimes gisaient sur la route,

le terrain de l'école et sur tous les espaces ouverts que mon regard

pouvait embrasser. L'école primaire que j'avais utilisée comme base

pendant la construction de l'abri souterrain était en ruine. Tous les

bâtiments avaient été détruits, sauf un qui faisait face à la colline. Le

sol était jonché de débris, mais ce qui rendait cette vision

insoutenable, c'était l'amoncellement de corps à vif empilés les uns sur

les autres à même la terre. Des blessés, brûlés et en sang, rampaient

l'un derrière l'autre, et allaient former un tas de chair à l'entrée de

l'école. Les couches du dessous étaient des cadavres, il en émanait la

puanteur particulière de la mort, mélangée à celle du sang et de la chair

calcinée. Une tente du service de santé avait été montée dans un coin. Le

chef de cet hôpital de fortune, qui avait rejoint son poste la veille,

prodiguait les premiers secours avec ses assistants, débordés par

l'ampleur de la tâche. Dans une pièce de l'école qui avait échappé de

justesse à l'effondrement, le maire du village, l'instituteur et quelques

autres notables étaient en train de discuter, mais ils étaient

complètement désemparés face à cette situation dramatique. Lorsque

j'entrai, le maire se leva et montra du doigt la fenêtre en murmurant

quelque chose. Debout, bras croisés, les villageois se tenaient en rang

sur le sentier qui menait aux rizières, comme des moineaux perchés sur

une ligne électrique. Ils avaient fui leurs maisons, effrayés par les

victimes en sang qui les avaient envahies l'une après l'autre. J'exposai

quelques mesures qui devaient être prises d'urgence par les autorités du

village: premièrement, sonner le tocsin et rassembler tous les villageois

; deuxièmement, installer une cuisine provisoire et servir aux blessés du

riz pris à l'armée ; troisièmement, réunir une grande quantité d'huile de

grain, d'huile de soja et autant de charpie que l'on pourrait en trouver

; quatrièmement, préparer un lieu pour la crémation des cadavres.

Quelqu'un protesta contre la dernière suggestion: « Ici, nous

n'incinérons pas, nous enterrons nos morts ». « Bien, dis-je, enterrez

tout ce que vous voulez. A première vue, il y a plus de cinq cents

cadavres. Allez vous creuser toutes vos rizières ? » A la suite de ce

différend et en réponse à ma requête, le maire du village et son adjoint

furent obligés d'offrir leur propre terrain pour procéder aux

incinérations.

 

Le 6 août 1945, vers 11 heures à 2,2 km de l'hypocentre. Une fumée noire

et des flammes violentes s'élèvent du coeur de la ville. Des habitants

ayant pu échapper au feu se tiennent là, assis près du pont, incapables

d'aller plus loin. Les photographies du jour du lancement de la bombe (à

l'exception de certains clichés du nuage atomique) prises par Matsushige

Yoshito sont les seuls documents connus comme ayant été réalisés ce 6

août, montrant le chaos qui régnait à Hiroshima. Ces pellicules qui ont

valeur de monument, se sont détériorées quelque peu au cours de ces

trente-trois dernières années. Dans le cas de Nagasaki, il n'existe

qu'une pellicule ayant été prise dans cette ville le 9 août, jour de

l'explosion.

 

Tous les villageois se rassemblèrent devant l'école. Puis ils se mirent

au travail. Il n'y avait que des femmes et des hommes âgés, car tous les

jeunes étaient partis combattre au front. Certains, parmi les plus vieux,

rassemblèrent les cadavres sous les ordres d'un sergent. Des brancards

furent improvisés avec du bambou et des cordes de paille ; des centaines

de cadavres effroyables d'aspect y furent déposés et emportés, l'un après

l'autre. Ce n'étaient plus des corps humains, mais des masses de chair

informes. Pourtant, il était impossible de se laisser aller aux larmes ;

en ces heures, notre devoir consistait à retrouver ceux qui respiraient

encore, même s'ils devaient mourir sous nos yeux, malgré nos efforts.

D'innombrables survivants continuaient à se réfugier à Hesaka, fuyant le

pied du kinoko gumo.

 

Quand le riz fut cuit, nous en distribuâmes un peu aux victimes qui

gisaient sur le sol et nous les couvrîmes de nattes de paille pour les

protéger du soleil. Cependant, ces couvertures de fortune n'empêchèrent

pas que beaucoup moururent au fil des heures. Alors les villageois les

emportaient sur les brancards de bambou. Aussitôt qu'une natte était

libre, un nouvel arrivant venait l'occuper. Un grand nombre de survivants

souffraient autant de blessures que de brûlures.

 

Les infirmiers, les soldats du service de santé et les femmes du village

appliquaient sur les blessures de la charpie trempée dans de l'huile de

soja. Certains recouvraient leur plaies avec des feuilles humides. Bien

que ce traitement puisse apparaître comme un remède populaire dérisoire,

les victimes qui en bénéficièrent n'eurent pas à s'en plaindre, bien au

contraire, je peux en témoigner. Nous n'étions que trois médecins pour

faire face aux premiers secours. Les médicaments et les instruments de

l'hôpital militaire d'Hiroshima n'étaient pas encore parvenus à Hesaka et

le personnel n'était arrivé que la veille. Nous utilisions tout ce que

nous avions pu nous procurer sur place, malheureusement fort peu de

choses: quelques instruments que nous avait remis la famille d'un médecin

parti pour le front. Cela me permit néanmoins d'enrayer des hémorragies,

de poser des points de suture, d'extraire des quantités de morceaux de

verre.

 

8 août 1945, Le seul soin possible est d'appliquer sur les visages des

brûlés de la gaze trempée de teinture d'iode.

 

La nuit terrible

 

Un petit garçon de quatre ou cinq ans hurlait de douleur. Sa souffrance

n'était pas due à une brûlure, mais à un gros- morceau de verre qui

s'était enfoncé dans son abdomen et lui avait tranché le péritoine. Un

pli du péritoine, le gros omentum, sortait de son ventre comme une

étrange fleur d'hortensia. Je le ligaturai à la racine et le brûlai avec

des pinces passées au feu, après m'être assuré que l'intestin lui-même

n'avait pas été coupé. Le petit garçon perdit connaissance et fut emmené

chez une femme du village qui aimait les enfants.

 

Une femme avait été à moitié ensevelie lors de l'écroulement d'un mur de

béton. Un de ses bras ayant été coincé sous l'amas de décombres, elle

avait souffert du feu, mais par chance, elle avait pu être dégagée et

amenée à Hesaka. Son bras exsangue pendait sur son flanc. Le seul moyen

de la sauver consistait à couper ce bras mort. On se prépara aussitôt

pour procéder à l'amputation. L'opération devant être effectuée sans

anesthésie générale, la malheureuse fut attachée fermement sur un panneau

de porte. Le chirurgien, qui avait perfectionné sa technique au front,

sépara le bras de l'épaule au scalpel. Ne pouvant supporter l'atroce

souffrance, la femme s'évanouit. Sa fille, qui avait maintenu son bras,

surprise par le poids inattendu, le laissa tomber sur le sol. Semblant

vivre encore de sa propre vie, le bras sanguinolent roula le long de la

pente jusqu'au bord de la route. Je fus saisi de stupeur en voyant un des

doigts livides pointé vers le nuage gigantesque dont la flamme semblait

refléter la lueur rouge du soleil couchant.

 

Une jeune fille avait été cruellement brûlée sur toute la moitié

supérieure de son corps. Elle ne portait aucun vêtement, pas même des

loques. Sa peau claire et intacte au-dessous de la taille attirait les

regards. Choqué par sa nudité, quelqu'un avait voulu lui attacher un

morceau de tissu autour de la taille, mais la jeune fille avait perdu la

raison et chaque fois que l'on posait le vêtement sur elle, elle

l'arrachait et le mettait en pièces. Son pauvre visage brûlé grimaçait

horriblement tandis qu'elle marchait de long en large, trébuchant parfois

sur les morts ou tombant sur les blessés. Ses jambes blanches semblaient

menacer les autres, telles d'étranges créatures autonomes. Perdant

patience, quelqu'un la repoussa brutalement. La jeune fille tomba et se

mit à pleurer en s'accrochant à un cadavre.

 

Le 10 août. Cette jeune fille, étudiante travaillant dans le programme

gouvernemental de mobilisation, a été amenée à l'Hôpital de la Croix-

Rouge de Hiroshima pour faire soigner ses brûlures. Couchée sur une

natte, elle geint "de l'eau! de l'eau!" jusqu'à son dernier souffle.

 

Après le coucher du soleil, il ne restait plus, énorme dans le ciel

sombre, que le sinistre kinoko gumo qui commençait à changer de forme.

Les soins continuèrent dans la nuit et sans lumière. Je devais extraire

un gros morceau de verre qui s'était fiché dans la poitrine d'une jeune

fille au visage et au corps atrocement brûlés. La réussite de

l'intervention impliquait une concentration intense et beaucoup de

précision dans la technique opératoire. Le verre s'était enfoncé loin

dans la chair, l'extrémité acérée dirigée vers les organes profonds. Près

de moi, une jeune mère au visage brûlé portait son bébé sur le dos ; elle

était en larmes et ne cessait de me supplier. Elle m'a répété sa prière

tant de fois que je me souviens parfaitement de chaque détail. Sa maison

avait été envahie par les flammes en l'espace d'une seconde. Alors,

abandonnant ses trois enfants qui périrent dans l'incendie, elle s'était

enfuie avec le plus jeune en le portant sur son dos. Ce bébé était tout

ce qui lui restait, il remplaçait ceux qu'elle venait de perdre. « S'il

vous plaît, docteur, aidez mon bébé, s'il vous plaît ! » répétait-elle

sans trêve. Le bébé devait avoir un ou deux ans. Il était déjà mort et

exhalait une odeur putride. Une grande coupure apparaissait sur l'arrière

d'une de ses cuisses. J'étais sur le point d'extraire le morceau de verre

que je tenais à la pointe d'un clamp Kocher (pince), me concentrant sur

le travail de mes mains, lorsque la jeune mère s'accrocha à moi en

m'étreignant le bras. Le verre se brisa en plusieurs éclats, et

l'extrémité acérée s'enfonça plus avant dans la poitrine de la jeune

fille. Autour de moi, des gens eurent un haut-le-coeur. « Je vais

l'aider, dis-je, passez moi le bébé. » Je pris le bébé dans mes bras. Il

n'y avait aucune trace de brûlure sur sa peau froide. Une infirmière

appliqua une lotion antiseptique sur la grande plaie béante et la banda

fermement.« Tout va bien, dis-je à la mère, ne le réveillez pas cette

nuit et dormez bien, vous aussi, pour avoir beaucoup de lait demain

matin. » Le jeune mère joignit les mains et les tendit vers moi, puis

elle partit, Dieu seul sait où, tenant son bébé mort sur sa poitrine en

sang.

 

Les gens se mirent soudain à pleurer tout haut, je sentis que l'émotion

avait la force de renaître pour la première fois depuis la veille. Mes

yeux se remplirent de larmes. Je me raisonnai et me mordis les lèvres

pour ne pas me laisser aller à pleurer. Si j'avais pleuré, je n'aurais

pas eu le courage de demeurer debout plus longtemps. Sur ce village

transformé en hôpital de fortune tombait une nuit de cauchemar, le kinoko

gumo montait dans le ciel étoilé, plus sinistre, plus terrifiant encore

que pendant le jour. Les voix de toutes ces femmes et de tous ces hommes

meurtris et nus s'élevaient dans le village, associant les gémissements,

les pleurs, les sanglots, les cris. Sur la colline, le vent impitoyable

soufflait dans les branches des arbres. La rivière Ohta suivait son cours

vers le sud comme pour nous montrer l'éternité du monde. Toute la nuit, à

la lumière des bougies, nous avons continué à soigner les survivants. Par

les deux routes qui menaient à Hesaka, arrivaient sans cesse de nouveaux

blessés. Et le groupe de brancardiers refaisait sans cesse ses sinistres

aller et retour vers le petit bois à l'autre bout du village ; mais ils

avaient beau s'épuiser à la tâche, le nombre des cadavres ne semblait pas

vouloir décroître.

 

Le sergent vint au rapport, les yeux creusés par la fatigue. Il me dit

que lui et ses hommes avaient emporté et incinéré plus de deux cents

corps, mais qu'il en restait encore des quantités sur la route. Il

sollicitait l'autorisation d'interrompre leur lugubre navette jusqu'au

lendemain, car ils étaient tous épuisés. J'accordai naturellement la

permission. Il était sur le point de partir après m'avoir salué quand un

cri retentit dans la nuit: « Un bombardier ! un bombardier ennemi ! »

Quelqu'un éteignit immédiatement la bougie.

 

Le 12 août, Hiroshima à 800 mètres de l'hypocentre. A l'endroit où

s'élevait le grand magasin Fukuya, dans une des grandes avenues, il y a

maintenant un crématoire provisoire. Les corps des victimes sont apportés

sur des brancards en vue de leur incinération (Photo Hajime Miyake)

 

Provenant du fin fond du ciel, j'entendis le grondement familier d'un

bombardier B 29. Un silence absolu s'abattit sur l'école. La terreur

s'insinua dans le coeur de chacun. « Il va peut-être y avoir encore un

éclair. » L'horrible matinée revivait dans nos mémoires. Parfois proche,

parfois lointain, le grondement métallique nous parvenait par vagues,

puis il s'évanouit lentement dans la nuit, comme pour prolonger notre

crainte. « Mais nous ne sommes que des femmes, des enfants, des

vieillards ! Pourquoi devons nous subir tout ça ? » s'écria quelqu'un, la

voix brisée. Un enfant appela sa maman. Alors beaucoup tombèrent en

larmes, des gémissements montèrent dans la nuit au-dessus des ruines de

l'école primaire. Je m'éloignai en silence et marchai quelque temps.

J'avais envie d'être seul. Je pris une cigarette dans ma poche de

poitrine et frottai une allumette. Je me rendis compte alors que je

pleurais. « Au secours ! A l'aide ! » Des cris de détresse me parvinrent

à travers les ténèbres. Me frayant un chemin parmi les blessés, je courus

vers l'entrée du village. Des infirmiers soutenaient une silhouette

prostrée. C'était une femme. Ses longs cheveux emmêlés encadraient un

visage livide. Elle portait un bébé au creux de son sein gauche. Des

flots de sang jaillissaient entre ses doigts. « Courage, ne renoncez pas

» lui dis-je, tandis que nous la transportions vers le village. « Où

habitez-vous ? » « Le quartier d'Hakushima. » « Où est votre mari ? » «

J'ignore s'il est vivant. » J'enfonçais une pince stérilisée dans la

plaie pour bloquer la veine coupée. Puis je ligaturai, toute ma

concentration portée sur l'extrémité de mes doigts que le sang gluant

rendait glissants. Lorsque j'eus terminé, la femme s'assit et mit

doucement l'enfant contre sa poitrine.

 

Dans la cité perdue

 

Le 7 août, il fit encore beau temps. Des gens, venant souvent de très

loin, envahirent le village à la recherche de leurs familles ou de leurs

amis. Cette population valide s'ajoutait au nombre déjà énorme des

blessés qui continuaient à arriver. L'hôpital de campagne était bondé de

brûlés et de cadavres. Dès le lever du jour, le groupe de brancardiers

s'était remis au travail, emportant les corps vers le feu qui flambait à

l'autre bout du village. La fumée qui s'élevait dans le ciel était

teintée de rose par la brume du matin et le soleil levant qui rasait les

crêtes, au-dessus de la vallée. J'avais pu prendre un peu de sommeil. Je

me mis à distribuer de la nourriture et de l'eau aux survivants qui

faisaient la queue. Mes doigts qui tendaient le riz dégageaient une odeur

de sang, mais cela n'importait guère.

 

Vers dix heures du matin, un appel d'urgence parvint du quartier général,

mais comme nul ne savait d'où il avait été émis, on décida de m'envoyer à

Hiroshima faire la liaison. Par bonheur, le personnel soignant vit ses

effectifs augmenter d'un seul coup, car un détachement de relève arriva

avec un plein chargement de matériel et de médicaments acheminé à dos de

cheval. La colonne avait été constituée à partir de plusieurs hôpitaux

éloignés. Je partis à pied le long de la rivière et suivis la route que

j'avais hier descendue à bicyclette. Le kinoko gumo couvrait toujours la

ville, mais il avait peu à peu perdu sa forme de champignon, ce n'était

plus qu'un énorme nuage sombre. D'innombrables cadavres gisaient en

travers de la route. Des survivants, brûlés, me suivaient du regard,

n'ayant plus la force de bouger, ni de parler. En contrebas, la rivière

suivait son cours, son eau vive coulait avec ardeur le long de la route.

En arrivant au parc Choju-En, je vis des gens enterrer les corps calcinés

des malheureux qui avaient péri sur le pont suspendu. Celui ci ne s'était

pas effondré, mais je traversai la rivière en dessous, entrant dans l'eau

jusqu'à la poitrine.

 

Une épaisse fumée blanche s'élevait du terrain du génie qui avait été

entièrement détruit par le feu et les explosions. Le vent entretenait des

foyers et soufflait sur les petites flammes qui sortaient des amas de

décombres carbonisés. Au-delà du pont, la route pénétrait dans la ville

en passant sous la voie de chemin de fer de la ligne Sanyo. Je grimpai

sur le remblai. Il m'était difficile d'imaginer comment cela avait pu se

produire, mais la surface de toutes les traverses avait brûlé d'une

manière identique. Debout sur le ballast, je regardai autour de moi. Il

n'y avait plus de ville, il n'y avait plus que les restes d'un immense

brasier. La ville entière avait été réduite en cendres en quelques

heures. Je pouvais voir la baie d'Hiroshima dans la clarté du jour d'été.

Seules quelques ruines masquaient encore par endroits la mer

scintillante. La silhouette familière de la tour du château avait

disparu. En longues files, des gens marchaient, cherchant leurs amis ou

leurs parents au milieu de la fumée fine qui couvrait la ville.

 

Nul ne pouvait alors prévoir que beaucoup de ceux qui étaient venus à

Hiroshima mourraient plus tard, victimes des radiations résiduelles.

Je sautai en bas du remblai et pris la direction du château d'Hiroshima

où se trouvait le quartier général. Toutes les rues avaient disparu sous

les décombres des bâtiments et seul l'enchevêtrement des lignes

électriques permettait encore de repérer la direction des anciennes

artères. Je me mis en marche vers les remparts du château, piétinant les

débris et guidé par les fils électriques. Les cendres étaient encore

brûlantes et de petits feux persistaient ici ou là. Sous mes pas, je

découvrais des os et de la chair brûlée et, parfois, il me semblait

entendre des gémissements. Je trouvai trois cadavres devant le bâtiment

principal de l'hôpital militaire, mais ce n'était que de la chair noire,

calcinée, méconnaissable. Etrangement, la pelouse n'avait pas brûlé. La

vue de cette étendue verte cernée par les décombres ne fit qu'accroître

ma tristesse et mon accablement. Des lambeaux de peau noire et brillante

retinrent mon attention: des chevaux étaient enfouis sous les décombres

des cuisines. Au-delà, je vis les ruines des salles et les carcasses des

lits métalliques qui s'étendaient sur plusieurs rangs. Toutes les

armatures des lits étaient tordues d'une manière identique, ce qui

démontrait la force énorme du souffle de la bombe. Je me demandai encore

une fois quelle sorte d'énergie avait pu provoquer une telle dévastation.

C'est à ce moment que je pus constater l'épouvantable véracité des

témoignages entendus la veille à Hesaka: il y avait beaucoup de corps

dont les intestins avaient été forcés hors de l'anus. Ils étaient

probablement morts avant que le feu ne les atteigne. Les cadavres étaient

étendus, couverts de cendres, sur les tiges fondues des lits.

 

Je passai de l'autre côté du talus et pénétrai sur le terrain d'exercice

des troupes régulières. A terre, des cadavres de soldats étaient alignés

à intervalles réguliers. La mort avait dû les frapper pendant l'exercice.

Tous les corps présentaient sur le côté gauche les mêmes marques de

brûlures. Pressant le pas, j'arrivai bientôt à proximité des douves. Les

feuilles de lotus étalées à la surface de l'eau, l'ombre des remparts

moussus qui s'y reflétait, tout cela conservait le charme particulier de

la vieille forteresse, mais un pin centenaire, déraciné par le souffle de

l'explosion, s'enfonçait dans les eaux noires du fossé. De gros poissons,

le ventre en l'air, flottaient à la surface de l'eau ; d'autres, plus

petits, continuaient à se mouvoir dans les profondeurs. De la grande tour

qui commandait naguère la rampe d'accès à la forteresse historique, il ne

restait plus que quelques décombres calcinés qui achevaient de se

consumer. Bien entendu, il n'y avait plus de sentinelle postée à cet

endroit. Alors que je m'apprêtais à monter vers les ruines de la

forteresse, j'aperçus un homme assis au pied d'un cyprès planté au bord

d'un petit étang. Pour tout vêtement, il ne portait qu'un short. Je

compris immédiatement qu'il s'agissait d'un prisonnier de guerre,

certainement un membre de l'équipage d'un des avions abattus par la

défense antiaérienne. Ses mains étaient liées par derrière au tronc de

l'arbre auquel il était adossé. En entendant le bruit de mes pas, il

tourna son visage vers moi. C'était un jeune homme. Il m'interpella en

anglais, mais bien que ses paroles fussent pour moi inintelligibles, ses

mimiques indiquaient clairement qu'il voulait boire. Il était juste midi

et, sous l'effet de la lumière, la surface de l'étang se mit à danser

devant mes yeux. L'espace d'un instant, l'idée que j'avais en face de moi

un ennemi, un de ceux qui avaient tué mes compatriotes, me traversa

l'esprit et je demeurai immobile. Cependant, bien vite, mon hésitation

disparut et je passai silencieusement derrière lui pour couper la corde

avec mon sabre. Ne comprenant pas pourquoi il s'était retrouvé aussi

soudainement libre, il se mit à ramper en arrière sans me quitter des

yeux. D'un geste je lui indiquai la direction de l'étang, puis je

repartis vers la forteresse.

 

Cette impulsion à libérer un prisonnier de guerre me mettait maintenant

mal à l'aise. A Hiroshima, la volonté de se battre avait été annihilée

depuis l'heure fatidique de l'explosion, mais dans le reste du Japon la

bataille continuait de faire rage. Le quartier général était situé devant

les ruines du donjon. Excepté la présence de nombreux soldats, rien ne le

signalait particulièrement à l'attention. Un officier supérieur, le corps

couvert de pansements et de bandages, gisait sur le sol. D'autres

officiers, blessés également, étaient assis autour de lui. Au dessus de

ces ruines flottait un fanion, dernier et dérisoire symbole de

l'autorité. Un soldat, debout, informait le groupe d'officiers de l'état

dans lequel se trouvait son unité. Il était si grièvement blessé qu'il ne

pouvait se tenir droit qu'au prix d'efforts surhumains. Dès qu'il eut

terminé son rapport, un autre soldat lui succéda. Je compris bien vite

que pas une seule unité n'avait échappé au désastre: aucune ne comptait

plus d'une centaine d'hommes. L'armée qui jadis avait composé la division

d'Hiroshima était complètement anéantie.

 

Bien que mon uniforme fût souillé de boue, mon apparence quasi normale

devait sembler étrange, comparée à celle de mes camarades blessés. Quand

mon tour vint, je rapportai de manière concise les conditions dans

lesquelles se trouvait l'antenne médicale d'Hesaka. ( Si ma mémoire ne me

fait pas défaut, l'ensemble du corps médical et des malades soignés à

l'hôpital militaire d'Hiroshima devait représenter environ 1 500

personnes dont dix-sept seulement furent déclarées « saines et sauves ».)

Prenant prétexte de mes obligations médicales, je m'empressai de quitter

la forteresse. Bien que je ne me sentisse pas coupable, le fait d'avoir

libéré un prisonnier de guerre de mon propre chef me posait un cas de

conscience. Je partis en direction de la gare d'Hiroshima. En chemin, je

ne vis que des ruines et des décombres. Une ville rasée, totalement

détruite. Des soldats que j'avais soignés avaient certainement dû se

trouver en gare d'Hiroshima au moment du bombardement. Aujourd'hui

encore, c'est avec beaucoup de tristesse que je pense à eux: ils étaient

tous lépreux, et vivaient dans un bâtiment de l'hôpital qui leur était

réservé, dans le quartier des contagieux. Comme volontaire, je m'étais

chargé de leur traitement pendant plusieurs mois.

 

Sous un soleil de plomb, je marchais le long de la voie du tramway. Un à

un, les visages de tous les lépreux défilaient dans ma mémoire. Dans une

rame de tramway, je vis des corps suspendus aux courroies. De la gare, il

ne restait que quelques décombres, qui brûlaient encore par endroits. Des

ouvriers tentaient de dégager et de réparer la voie principale. Une foule

de gens, venus à pied de toute la région, s'étaient assemblés et

essayaient de recueillir des informations sur le sort de parents ou

d'amis. Le devant de la gare était couvert de cadavres amoncelés, qui

répandaient tout alentour une odeur de chair brûlée. Je questionnai moi

aussi les gens qui se trouvaient autour de moi, mais personne ne sut rien

me dire au sujet des lépreux. Je pris un peu de sable et le déposai au

creux de ma main. Un souffle de vent fit s'envoler les grains un à un. Je

ne peux m'empêcher de penser qu'ils représentaient mes amis disparus sans

adieu.

 

Début d'une tragédie

 

Je crois que c'est au moins une semaine après le bombardement que les

premiers symptômes apparurent chez les survivants réfugiés à Hesaka.

Cependant, il se peut très bien que certains phénomènes étranges se

soient produits auparavant. Etant donné le nombre des morts recensés

chaque jour, une brusque évolution des symptômes avait fort bien pu nous

échapper. Et ce, d'autant mieux que, dans les premiers jours, des signes

d'amélioration étaient apparus chez les grands brûlés. Nous avions

commencé à espérer que les victimes dont les blessures étaient

relativement peu profondes se rétabliraient plus rapidement que ne

l'aurait laisser présager leur état général et l'aspect effrayant de leur

corps couvert de plaies.

 

Ce soldat de 21 ans se trouvait dans un bâtiment en bois de l'Unité

N.104, à1 kilomètre au nord-est de l'hypocentre à Hiroshima. son dos, son

coude droit et le flanc droit ont été tailladés. Le 18 août, alors qu'il

se faisait soigner, il commence à perdre ses cheveux. Le 29 août, ses

gencives saignent et des taches rouges de saignement hypodermal font leur

apparition. Il doit être hospitalisé le 30 août et est pris de fièvre le

lendemain. Le 1er septembre, son amygdale gauche enfle et la douleur dans

sa gorge rend la déglutition difficile. Les saignements continuent et les

taches rouges couvrent son visage et la moitié supérieure de son corps.

Le 2 septembre, il perd connaissance et entre en délire. II meurt le

lendemain à 9h30 dans l'annexe Ujiruz de l'hôpital militaire n°1. La

photo a été prise deux heures avant sa mort, le 3 septembre. (Photo

Kenichi Kimura restituée par l'armée américaine)

 

Durant la semaine qui avait suivi le bombardement, nous avions eu le

temps d'organiser l'hôpital de campagne. Des moustiquaires avaient été

suspendues à des perches et le sol avait été recouvert de nattes. Le

corps médical avait vu ses effectifs renforcés par des médecins et des

infirmiers envoyés par les hôpitaux militaires de chaque district. Nous

avions la charge des blessés de l'hôpital, mais aussi de tous ceux qui

avaient été installés dans les fermes transformées en infirmeries

provisoires. Le directeur était de retour et l'hôpital commençait à

fonctionner, mais compte tenu du nombre des patients, celui du personnel

soignant était encore très insuffisant. L'association féminine et les

blessés non immobilisés durent venir nous prêter main-forte. La femme

d'un médecin, dont la poitrine venait juste d'être suturée, était très

active. Une vieille femme s'occupait de son bébé.

 

Malgré le manque de médicaments, malgré l'insuffisance de nos moyens en

matière de stérilisation, nous ne rencontrâmes que peu de cas où

l'amputation se révéla inévitable. Des nuées de mouches couvraient les

plaies des blessés qui ne pouvaient pas bouger. De gros asticots blancs

grouillaient autour de leurs yeux, de leurs oreilles, de leur nez. Cela

paraîtra peut-être étrange, mais nous fûmes aidés dans notre tâche par

ces gros asticots blancs qui nettoyèrent la peau gangrenée de nos malades

en la débarrassant de tous les tissus nécrosés ! C'est avec le rapport

d'une de nos infirmières que débuta pour nous l'étrange « épidémie » qui

devait nous préoccuper nuit et jour pendant si longtemps. D'après ce

rapport, certains malades venaient de subir une poussée de fièvre qui

avait dépassé 40° C. Nous nous précipitâmes au chevet de ces malades pour

les examiner. Ils ruisselaient de sueur et leurs amygdales commençaient à

se décomposer. Alors que nous étions confondus par la gravité et la

violence des symptômes, des saignements de plus en plus importants

apparurent au niveau des muqueuses. Rapidement, les malades se mirent à

cracher de grandes quantités de sang. Malgré le recours à des

transfusions sanguines d'urgence et à des applications de solutions de

Ringer, nous ne pûmes enrayer ce qui nous apparaissait alors comme une

épidémie. Le nombre des victimes de ces soudaines et violentes

hémorragies s'accroissait d'heure en heure. En fait, le personnel médical

pensait être confronté à une épidémie de fièvre typhoïde ou de

dysenterie. Bien entendu, nous utilisâmes un traitement à base de

coagulants et d'hémostatiques, mais celui-ci n'eut pas d'autre effet que

de soulager notre conscience.

 

Hiroshima, septembre 1945. Des vers et des mouches envahissent les plaies

des blessés.

 

Parallèlement, une autre « épidémie » s'abattit sur les survivants. Ceux

-ci l'appelèrent « rencontre ». Quand, sous l'effet d'une violente

douleur, par exemple, ils portaient la main sur leur crâne, ils

s'apercevaient que leurs cheveux venaient par touffes entières, comme

s'ils avaient été rasés. Les malheureux qui présentaient ces symptômes

(fièvre, douleurs à la gorge, hémorragies, chute des cheveux) se

retrouvaient en moins d'une heure dans un état tout à fait critique. En

dépit de nos efforts, seuls quelques-uns nous donnaient l'impression de

pouvoir échapper à la mort. Au fil des heures, les survivants tombaient

malades par groupes de sept ou huit, puis ils mouraient à peu près en

même temps. Plus tard, je compris que ceux qui mouraient ensemble

s'étaient trouvés, au moment de l'explosion, à égale distance de son

épicentre. Ce qui signifie qu'ils avaient reçu une dose sensiblement

similaire de radiations. En fait, ces hommes et ces femmes qui moururent

par séries successives confirmèrent les lois qui régissent la physique

nucléaire, comme l'auraient fait de simples cobayes irradiés

expérimentalement. Mais, dans les premiers jours, nous ignorions la

véritable cause de « l'épidémie ». L'état-major de l'armée japonaise

n'ayant jamais évoqué la possibilité d'un bombardement atomique, nous

estimions encore qu'il s'était agi de l'explosion d'un nouveau type de

bombe classique mais extrêmement puissante.

 

Puisque la majorité des malades présentaient des symptômes similaires

(saignements intestinaux), nous pensions sincèrement avoir affaire à des

cas de dysenterie. Mais sous l'autorité du médecin-chef, nous procédions

la nuit et dans le plus grand secret à l'autopsie des corps des malades

morts dans la journée. Les cadavres s'entassaient dans un champ proche du

village avant d'être incinérés. Nous les déposions sur une plaque de tôle

et opérions une incision au niveau de l'abdomen à l'aide d'un couteau

aiguisé. L'un des objectifs de ces autopsies consistait à vérifier si la

cause des hémorragies intestinales était d'origine inflammatoire ou non.

J'examinai soigneusement les prélèvements de muqueuses à la lumière d'une

bougie. Je ne découvris aucun des signes caractéristiques de la

dysenterie.

 

Quelques jours plus tard, lorsque nous eûmes pris connaissance de

l'information selon laquelle la station de radio de la marine impériale

de Kure avait capté une émission de la radio américaine où l'on déclarait

avoir utilisé une bombe atomique à Hiroshima, nous envisageâmes le

problème sous un jour différent. Le syndrome que nous avions été

incapables de définir clairement pouvait maintenant s'expliquer par

l'exposition à des radiations entraînant un dérèglement du système

sanguin. Mais, même si nous avions su cela plus tôt, nous aurions été

tout aussi impuissants à enrayer un mal contre lequel il n'existait aucun

traitement efficace. Quelqu'un proposa de recourir à l'application de

feuille de kaki, celles-ci étant riches en vitamines. Les feuilles furent

cueillies et utilisées par de nombreux survivants convaincus de leurs

effets bénéfiques. La plupart des médecins en rirent, prétendant que tout

ceci n'était que superstition. En vérité, ce traitement à base de

feuilles de kaki se révéla positif pour de nombreux malades. Ce ne fut

certes pas le seul phénomène à demeurer inexpliqué. A l'époque, nous

fûmes incapables de comprendre la nature du mal qui terrassait les

survivants.

 

Monsieur T... habitait une vieille maison entourée de hauts murs blancs,

au coin d'une rue du quartier d'Hakushi. Depuis que ses trois fils

étaient partis pour le front, il y menait avec sa femme une vie simple et

retirée. J'avais habité chez eux lors de mon arrivé à Hiroshima. Le 6

août au matin, alors qu'il prenait son petit déjeuner, la tasse précieuse

qu'il utilisait quotidiennement se brisa accidentellement. Vêtu d'un

simple caleçon long, il se dirigea vers l'abri qu'il avait creusé au fond

de son jardin pour aller chercher une autre tasse à thé. C'est au moment

où il refermait sur lui l'épaisse trappe qui fermait l'abri que la bombe

explosa. La maison s'effondra sur sa femme dans un vacarme terrifiant,

 

Renverser ses maîtres pays par pays

Le 19/04/2015

 
« Le développement est un voyage qui compte plus de naufragés que de navigateurs »...« Il faudra qu'elle commence par renverser ses maîtres, pays par pays. Des temps s'ouvrent, de rébellion et de changement. Certains croient que le destin repose sur les genoux des dieux, mais la vérité est qu'il travaille, comme un défit brûlant, dans les consciences des hommes. »... « On écrit pour essayer de répondre aux questions qui vous bourdonnent dans la tête, mouches tenaces qui vous empêchent de dormir, et ce que l'on écrit peut prendre un sens collectif lorsqu'il coïncide d'une certaine manière avec le besoin social de la réponse. »... « On nous ment sur le passé comme on nous ment sur le présent: on nous masque la réalité. » (Eduardo Galeano « Les veines ouvertes de l'Amérique latine ») « Pour que l'histoire ne se répète pas, il faut sans cesse la remémorer: l'impunité qui récompense le délit encourage le délinquant. Et lorsque le délinquant c'est l'État, qui viole, vole, torture et tue sans rendre de compte à personne, alors il donne lui même le feu vert à la société entière pour violer, voler, torturer et tuer. Et la démocratie en paie, à longue ou courte échéance, les conséquences. L'impunité du pouvoir, fille de la mal-mémoire, est une des maîtresses de l'école du crime. Et le nombre d'élève augmente chaque jour. Lorsqu'elle est vraiment vivante, la mémoire ne contemple pas l'histoire, mais elle incite à la faire. Davantage que dans les musées où la malheureuse s'ennuie, la mémoire est dans l'air que nous respirons. Et dans l'air elle nous respire. Elle est contradictoire, comme nous. Elle n'est jamais au repos. Elle change, avec nous. » (Eduardo Galeano « Mémoires et mal-mémoire ») Autres rappels: - http://www.mediapart.fr/journal/international/130415/deces-de-lecrivain-anticapitaliste-uruguayen-eduardo-galeano - http://www.legrandsoir.info/les-mots-d-eduardo-galeano-marchent-dans-les-rues-d-un-continent-counterpunch.html Renverser ses maîtres pays par pays; Commençons par Monsanto. Monsanto emploie un service entier pour discréditer tout scientifique qui s’oppose à lui. (source: Amis de la terre) Gare si vous osez publier une étude contre les biotechnologies : Monsanto va vous diffamer, vous discréditer. Pour la première fois, un employé de Monsanto reconnaît publiquement qu’au sein de l’entreprise, un service entier a pour seul but de « discréditer » et « dégommer » les scientifiques qui critiquent les OGM . Un employé de Monsanto l’a reconnu : il existe un département entier pour « discréditer » les scientifiques. Mais personne ne le sait. Gare si vous osez publier une étude contre les biotechnologies : Monsanto va vous diffamer, vous discréditer. Pour la première fois, un employé de Monsanto reconnaît publiquement qu’au sein de l’entreprise, un service entier a pour seul but de « discréditer » et « dégommer » les scientifiques qui critiquent les OGM . L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a récemment classé le glyphosate - qui est présent dans le Roundup, le produit en tête des ventes chez Monsanto - comme cancérigène, une information qui enflamme le débat sur les biotechnologies. Monsanto a tout simplement exigé que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) reviennent sur leur position concernant le caractère toxique de ce produit pour la santé humaine. Monsanto exige cela alors qu’une étude contrôlée par des pairs et publiée en mars 2015, dans le très respecté journal « The Lancet for Oncology » présentait des analyses qui prouvaient que le glyphosate était en fait « probablement cancérigène ». Philip Miller, vice-président chez Monsanto pour les Affaires règlementaires mondiales, affirmait à l’agence Reuters dans une interview : « Nous nous posons des questions sur la qualité de l’évaluation. L’OMC doit des explications ». Pourtant, les explications ont déjà été données, Mr Miller. Dans l’étude, on peut lire : « Le glyphosate est un herbicide à large spectre, dont les volumes de production sont actuellement les plus élevés de tous les herbicides. Il est utilisé dans plus de 750 produits en agriculture, sylviculture et dans des usages urbains et domestiques. Son utilisation a fortement augmenté avec l’expansion des variétés de plantes modifiées génétiquement pour être tolérantes au glyphosate. On a retrouvé du glyphosate dans l’air lors des épandages, dans l’eau, et dans les aliments. Il y AVAIT des preuves limitées du caractère cancérigène du glyphosate chez les humains. On a mis en évidence la présence de glyphosate dans le sang et les urines de travailleurs agricoles, ce qui indique qu’il a été absorbé. Les microbes du sol dégradent le glyphosate en acide aminométhylphosphonique (AMPA). La recherche d’AMPA dans le sang après une intoxication, suggère un métabolisme microbien chez les humains. Le glyphosate et les formules à base de glyphosate provoquent des lésions de l’ADN et des chromosomes dans des cellules in vitro de mammifères et d’humains. Une étude fait état de lésions chromosomiques (micronoyaux) des marqueurs sanguins, chez les habitants de plusieurs collectivités après l’épandage de formules contenant du glyphosate. » Lors d’une conférence à laquelle participaient essentiellement des étudiants qui espéraient recevoir des stages bien payés dans leur domaine, un étudiant demanda ce que Monsanto faisait pour contrer les allégations de « mauvaise science », à propos du travail de l’entreprise. Le Dr Willian « Bill » Moar, qui est employé de Monsanto pour animer des conférences sur les produits de Monsanto dans le but de rassurer tout le monde sur le fait qu’ils sont sans danger, oublia peut-être que la conférence était publique, lorsqu’il révéla ouvertement que : « Il y a tout un service (en écartant ses bras pour bien souligner l’ampleur) dédié uniquement au dégommage des scientifiques qui ne sont pas d’accord avec nous. » C’est probablement la première fois qu’un salarié de Monsanto reconnaît publiquement que l’entreprise utilise tout son poids politique et financier pour faire pression sur les scientifiques qui osent publier quelque chose contre l’entreprise. Bien sûr, vous ne trouverez aucune trace de ce service de désinformation sur leur site Internet. Rien n’empêchera cette entreprise de discréditer et de dévaluer les contributions d’une revue respectée et irréprochable comme le Lancet et d’organismes scientifiques comme l’OMS et le CIRC notamment. Les enjeux sont particulièrement élevés. Toute l’industrie des semences OGM (Monsanto détient actuellement le monopole sur plus des trois quarts de ces semences) repose sur leur tolérance au Roundup (Roundup Ready). Le glyphosate est le produit phare de Monsanto et représente des milliards de dollars de vente si on y ajoute les semences qui sont vendues pour s’adapter à l’herbicide le plus vendu par Monsanto. Avec une seule phrase rendue publique, Moar a reconnu que les données scientifiques financées par Monsanto ne sont que de la propagande pure et simple. En fait, cette entreprise emploie des douzaines, voire des centaines de personnes pour s’assurer qu’aucune étude scientifique qui dit la vérité sur les produits de Monsanto et leur caractère cancérigène, ne puisse être jugée crédible dans l’ère de l’information. Monsanto a aussi retenu les informations d’organismes de régulation, en particulier aux Etats-Unis, où le système des vases communicants entre les multinationales de l’agrochimie et le gouvernement semble ne jamais vouloir s’achever. Par Christina Sarich, paru dans NaturalSociety le 6 avril 2015. Traduction amis de la Terre Landes. Pour en savoir plus sur le glyphosate, voir notre article et les fiches téléchargeables. "L’herbicide le plus vendu dans le monde, présent dans le corps humain" : http://www.amisdelaterre.org/L-herbicide.html "Est-ce que le glyphosate favorise la résistance aux antibiotiques" : http://www.amisdelaterre.org/Nouvel-article,1878.html "Glyphosate : intolérance au gluten et maladies cœliaques" : http://www.amisdelaterre.org/Glyphosate-intolerance-au-gluten.html 23 Mai : MARCHE CONTRE MONSANTO POUR UNE AGRICULTURE DURABLE ET UNE ALIMENTATION SAINE POUR TOUS ! suivez cette page event pour tout savoir sur la Marche Monsanto Paris https://www.facebook.com/events/996899193657121/ autres liens: - http://www.soutienfaucheursbretagne.fr/2015/03/l-obs-avec-rue-89-cancer-et-herbicides-monsanto-prefere-s-en-prendre-aux-scientifiques.html - http://www.bastamag.net/Apres-le-classement-du-Round-up-comme-probablement-cancerogene-Monsanto-contre Autres choix: ************http://viacampesina.org/fr/index.php/actions-et-nements-mainmenu-26/17-avril-journde-la-lutte-paysanne-mainmenu-33/1069-17-avril-les-paysans-du-monde-entier-se-mobilisent-pour-la-souverainete-alimentaire-et-contre-les-traites-de-libre-echange 17 avril : les paysans du monde entier se mobilisent pour la souveraineté alimentaire et contre les traités de libre-échange Communiqué de presse - La Via Campesina (Harare, Zimbabwe, 17 avril 2015) Aujourd'hui, des milliers de paysannes et paysans membres du mouvement international La Via Campesina se mobilisent de par le monde contre les multinationales et les traités de libre-échange. Ceux-ci touchent durement les petits paysans et leur agriculture, ainsi que la souveraineté alimentaire. Depuis 1996, La Via Campesina et ses alliés célèbrent le 17 avril comme étant la journée internationale des luttes paysannes(1). Les traités de libre-échange sont au service des multinationales et de leur mode de production capitaliste et industriel qui dépend lourdement des intrants agrochimiques. Ils entraînent des vagues de déplacement, d'expulsion et de disparition des paysannes et des paysans. Les traités de libre-échange font du profit leur priorité absolue au détriment de tout droit et de toute autre préoccupation. Un important traité de libre-échange est actuellement en cours de négociation entre l'Union européenne, les Etats-Unis et le Canada. Ces discussions, si elles aboutissent, auront pour effet de libéraliser les échanges commerciaux et les investissements en faveur des multinationales (voir les vidéos). A travers de centaines d'actions locales et globales (voir la carte régulièrement mise à jour), La Via Campesina rappelle l'importance des luttes locales et, par la même occasion, souligne le besoin d'une alliance entre les communautés urbaines et rurales. Parmi les actions qui auront lieu jusqu'à la fin du mois, citons des occupations de terres, des échanges de semences, des manifestations, des séances de promotion de la souveraineté alimentaire, des événements culturels, des actions directes et des débats. Cette année, en Europe, notamment en Allemagne, en Suisse et en Belgique, des manifestations sont organisées contre le Partenariat transatlantique de commerce et d'investissement (Transatlantic Trade and Investment Partnership - TTIP), l'Accord économique et commercial global (AECG, ou en anglais Comprehensive Trade and Economic Agreement - CETA) et l'Accord sur le commerce des services (ACS, ou en anglais Trade in Services Agreement - TiSA). En Asie, au Japon et en Corée du Sud, un important rassemblement est prévu pour forcer le gouvernement japonais à refuser les négociations de l'Accord de partenariat transpacifique (Trans-Pacific Partnership - TTP). En Amérique du Sud, une grande marche rassemblant plus 1 500 personnes venant du monde entier se déroulera en Argentine pendant le congrès de la CLOC-Via Campesina (Coordination des organisations paysannes d'Amérique latine) à Buenos Aires. La Via Campesina a pour objectif de dénoncer les lois et les forces qui affectent la vie paysanne, un précieux héritage des peuples au service de l'humanité. Le mouvement fait la promotion de la souveraineté alimentaire afin d'éradiquer la faim dans le monde et d'instaurer la justice sociale. Face à ce sombre tableau où le libre-échange et les profits juteux dominent, La Via Campesina propose une économie fondée sur l'équité qui rééquilibrerait les rapports entre l'homme et la nature. La réforme agraire et l'agriculture durable sont au centre de ce mode de vie fondé sur la souveraineté alimentaire des peuples. www.viacampesina.org (1) Origine de cette journée mondiale: Le 17 avril 1996, au Brésil, la police militaire a assassiné 19 paysans à Eldorado dos Carajás, dans l'état de Pará. Ces paysans étaient membres du Mouvement des paysans sans terre (MST). Ce jour-là, 1500 hommes et femmes bloquaient l'accès à l'autoroute BR-150 à Eldorado dos Carajás avec pour objectif de forcer l’État et le gouvernement fédéral à entamer une réforme agraire. Vers 16h, 155 hommes de la police militaire de l’État ont encerclé les manifestants du MST, ils ont ouvert le feu et ont fait usage de gaz lacrymogènes contre eux. Au bilan des 19 personnes tuées sur place, 3 personnes sont mortes des suites de leurs blessures et 69 autres ont été blessés. Les autorités étatiques, la police, l'armée et les propriétaires terriens sont responsables de l'organisation et de l'exécution de ce massacre. En mémoire: Au printemps la vigne pleure. Au printemps la vigne pleure. L'automne l' a déshabillé avec le vent. La bise l'a revêtu d'un manteau éphémère. Au printemps elle s'est dévêtue de son manteau d'hiver, elle est nue à nouveau et elle pleure. La terre est son domaine et elle la quitte, elle part prendre sa part des anges. Sa robe reviendra en été mais il nous reste plus que la mémoire. Témoin engagée pour le procès du fauchage des vignes OGM, elle part, non sans rappeler «le printemps silencieux» de Rachel Carlson et «le traité des larmes» de Catherine Chalier. «L'homme est la nature prenant conscience d'elle-même»( John P.Clark «La pensée sociale d'Élisée Reclus»); la femme aussi. -http://france3-regions.francetvinfo.fr/bourgogne/2015/04/07/la-bourgogne-est-en-deuil-apres-le-deces-d-anne-claude-leflaive-la-papesse-de-la-biodynamie-699313.html - Le livre que vu sur son site du domaine Leflaive en coupant le deuxieme bouton ; au printemps la vigne pleure...que tous les vignerons le fasse en son honneur.

 

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