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Propaganda et tout s'explique

Le 26/01/2014

Berné par Bernays

 

 

capté sur http://www.editions-zones.fr/spip.php?page=lyberplayer&id_article=21

 

 

 

 

PRÉFACE. EDWARD BERNAYS ET L'INVENTION DU « GOUVERNEMENT INVISIBLE »

 

Par Normand Baillargeon

« La propagande est à la démocratie ce que la violence est à un État totalitaire. »

Noam Chomsky.

 

Edward L. Bernays, né à Vienne en novembre 1891, est mort plus que centenaire à Cambridge, Massachusetts, en mars 1995. Son nom reste le plus souvent inconnu du grand public, et pourtant Bernays a exercé, sur les États-Unis d'abord, puis notamment sur les démocraties libérales, une influence considérable. En fait, on peut raisonnablement accorder à John Stauber et à Sheldon Rampton qu'il est difficile de complètement saisir les transformations sociales, politiques et économiques du dernier siècle si l'on ignore tout de Bernays et de ce qu'il a accomplinote.

 

C'est qu'Edward L. Bernays est généralement reconnu comme l'un des principaux créateurs (sinon le principal) de l'industrie des relations publiques et donc comme le père de ce que les Américains nomment le spin, c'est-à-dire la manipulation – des nouvelles, des médias, de l'opinion – ainsi que la pratique systématique et à large échelle de l'interprétation et de la présentation partisanes des faitsnote.

 

On pourra prendre une mesure de l'influence des idées de Bernays en se rappelant la percutante remarque d'Alex Carey, suggérant que « trois phénomènes d'une considérable importance politique ont défini le XXe siècle ». Le premier, disait-il, est « la progression de la démocratie », notamment par l'extension du droit de vote et le développement du syndicalisme ; le deuxième est « l'augmentation du pouvoir des entreprises » ; et le troisième est « le déploiement massif de la propagande par les entreprises dans le but de maintenir leur pouvoir à l'abri de la démocratienote ». L'importance de Bernays tient précisément au fait qu'il a, de manière prépondérante et peut-être plus que quiconque, contribué à l'articulation et au déploiement de ce troisième phénomène.

 

Sous le titre revendiqué de Propaganda, l'ouvrage que vous allez lire est paru en 1928 et il peut être considéré comme une manière de « carte de visite » présentée avec assurance, voire avec candeur, aux clients susceptibles de recourir aux services de la déjà florissante industrie créée par Bernays moins de dix ans plus tôt.

 

Après avoir exposé les fondements, en particulier politiques et psychosociaux, de la pratique des relations publiques qu'il préconise (chapitres 1 à 4), Bernays entreprend de donner des exemples concrets de tâches qu'elles peuvent accomplir ou ont déjà accomplies. Il insiste tout d'abord, comme on pouvait s'y attendre, sur la contribution que les relations publiques peuvent apporter aux institutions économiques et politiques (chapitres 5 et 6) ; mais il évoque aussi ensuite, avec la très nette intuition de l'extraordinaire étendue des domaines d'intervention qui s'ouvrent à la nouvelle forme d'« ingénierie sociale » qu'il met en avant, les services que les relations publiques peuvent rendre à la cause des femmes, aux œuvres sociales, à l'éducation, ainsi qu'à l'art et à la science (chapitres 7 à 10).

 

Par-delà ces exposés, où il est parfois difficile de ne pas entendre le ton du bonimenteur, cette ambitieuse œuvre de propagande en faveur de la propagande fournit l'occasion, à un personnage au parcours atypique, d'exposer et de défendre sa solution au problème de la démocratie contemporaine tel qu'il le conçoit. Et c'est peut-être justement par les idées qu'il expose à ce sujet, par la transparence avec laquelle il dévoile certaines des convictions les plus intimes qui prévalent au sein d'une large part des élites de nos sociétés et de ses institutions dominantes, que cet ouvrage constitue un incontournable document politique.

 

Pour le constater, il sera utile de sommairement situer Bernays dans son temps.

 

 

 

LE SINGULIER PARCOURS D'UN NEVEU DE FREUD

Edward L. Bernays est le double neveu de Sigmund Freud (1856-1939) : son père est le frère de la femme du fondateur de la psychanalyse, tandis que la mère de Bernays, Anna Freud, est sa sœur. Bernays utilisera souvent cette prestigieuse filiation pour promouvoir ses services, mais ce qui le lie à son oncle va au-delà de cette simple relation familiale : l'œuvre de Freud comptera en effet dans la conception que Bernays va se faire aussi bien de la tâche que doivent accomplir les relations publiques, que des moyens qu'elles doivent mettre en œuvre.

 

Scott Cutlip, l'historien des relations publiques, rappelle à ce propos que « lorsqu'une personne rencontrait Bernays pour la première fois, il ne lui fallait pas attendre longtemps avant qu'Oncle Sigmund ne soit introduit dans la conversation. Sa relation avec Freud était constamment au centre de sa pensée et de son travail de conseiller ». Irwin Ross ajoute : « Bernays aimait se concevoir comme un psychanalyste des corporations en détresse. »

 

En 1892, la famille Bernays quitte Vienne pour les États-Unis (pour New York, plus précisément), où le père devient un prospère marchand de grains. Désireux de voir son fils Edward lui succéder dans cette profession, il l'incite à étudier en agriculture. Et c'est ainsi qu'en février 1912, après un peu plus de trois années d'études, Bernays reçoit son diplôme d'agriculture de la Cornell University. Mais cette expérience académique l'a profondément déçu et il assurera n'avoir appris que peu de choses à Cornell, sinon qu'il n'a aucunement l'intention de continuer sur les traces de son père.

 

Que faire, alors ? Le journalisme l'attire. Il commence donc à écrire pour le magazine National Nurseryman. Le hasard lui fait rencontrer à New York, en décembre 1912, un ami qui lui propose de collaborer à la publication de deux revues mensuelles de médecine dont il vient d'hériter par son père. Cette rencontre mènera à toute une série d'événements qui vont peu à peu faire de l'obscur journaliste d'abord un publiciste d'un genre nouveau, puis le créateur, le praticien et le chantre des relations publiques.

 

Tout commence quand, au début de l'année 1913, une des revues dont s'occupent Bernays et son ami (la Medical Review of Reviews) publie une critique très élogieuse d'une pièce d'Eugène Brieux : Damaged Goods note. Cette pièce raconte l'histoire d'un homme qui contracte la syphilis, mais cache ce fait à sa fiancée : il l'épouse et celle-ci met ensuite au monde leur enfant syphilitique. Cette pièce brisait deux puissants tabous : le premier, en parlant ouvertement de maladies sexuellement transmissibles, le deuxième, en discutant des méthodes de santé publique pouvant être utilisées pour les prévenir. C'est évidemment cette audace qui avait séduit l'auteur de la recension et incité Bernays et son ami à la publier dans leur revue, malgré les vives critiques que cette décision allait immanquablement susciter.

 

Dans les semaines qui suivent, Bernays apprend qu'un acteur célèbre, Richard Bennett (1872-1944), souhaite monter la pièce et que cette décision suscitera certainement une levée de boucliers de personnalités et d'organismes conservateurs. Bernays s'engage alors auprès de Bennett à faire jouer la pièce et même à prendre en charge les coûts de sa production. Pour y parvenir, il va inventer une technique qui reste une des plus courantes et des plus efficaces des relations publiques, une stratégie qui permet de transformer ce qui paraît être un obstacle en une opportunité et de faire d'un objet de controverse un noble cheval de bataille que le public va, de lui-même, s'empresser d'enfourcher. La technique qui permet une telle métamorphose de la perception qu'a le public d'un objet donné consiste à créer un tiers parti, en apparence désintéressé, qui servira d'intermédiaire crédible entre le public et l'objet de la controverse et qui en modifiera la perception.

 

Misant sur la célébrité de Bennett, sur la respectabilité de la revue et sur sa mission médicale et pédagogique, Bernays va ainsi mettre sur pied le Sociological Fund Committee de la Medical Review of Reviews. Son premier mandat sera bien entendu de soutenir la création de Damaged Goods. Des centaines de personnalités éminentes et respectées vont payer pour faire partie de cet organisme et leurs cotisations vont permettre à Bernays de tenir sa promesse de faire jouer la pièce, désormais perçue comme une méritoire œuvre d'éducation publique sur un sujet de la plus haute importance. Damaged Goods connaîtra un immense succès populaire et les critiques en seront on ne peut plus élogieuses.

 

Avec l'affaire Damaged Goods, le tout jeune homme qu'est encore Bernays – il n'a que 21 ans – vient de trouver sa voie. Il abandonne le journalisme et devient une sorte de publiciste et d'intermédiaire entre le public et divers clients.

 

Les premiers qu'il aura proviennent du milieu du spectacle : il s'occupe par exemple de promouvoir le ténor Enrico Caruso (1873-1921), le danseur Nijinsky (1890-1950) ainsi que les Ballets russes. Ces efforts donnent à Bernays l'occasion de raffiner ses stratégies et de déployer de nouvelles techniques par lesquelles la publicité emprunte des voies restées jusque-là largement inexplorées. En particulier, au lieu de simplement décrire en les vantant les caractéristiques d'un produit, d'une cause, ou d'une personne, cette nouvelle forme de publicité – qu'on est tenté de décrire comme étant d'inspiration freudienne – les associe à quelque chose d'autre, que le public, croit Bernays, ne peut manquer de désirer. Le travail qu'il accomplit en 1915 en faveur des Ballets russes en tournée aux États-Unis donnera une idée de l'habileté de Bernays à cet exercice.

 

La vaste majorité des Américains ne s'intéresse alors guère au ballet et a plutôt un préjugé défavorable à son endroit. Pour le transformer en attitude positive, Bernays va s'efforcer de relier cet art à des choses que les gens aiment et comprennent. Dès lors, l'énorme campagne de publicité qu'il met en œuvre ne se contente pas de transmettre aux journalistes des communiqués de presse, des images ou des dossiers sur les artistes : elle vante dans les pages des magazines féminins les styles, les couleurs et les tissus des costumes qu'ils portent ; elle suggère aux manufacturiers de vêtements de s'en inspirer ; elle veille à la publication d'articles où est posée la question de savoir si l'homme américain aurait honte d'être gracieux ; et ainsi de suite, avec le résultat que la tournée des Ballets russes connaîtra un extraordinaire succès et qu'elle ne sera pas terminée qu'on en annoncera une deuxième – tandis que de nombreuses petites Américaines rêvent de devenir ballerines. De telles techniques nous sont certes devenues familières : mais elles étaient alors en train d'être inventées et Bernays a énormément contribué à leur création.

 

Il n'en reste pas moins que le publiciste qui connaît ces succès est bien loin du « conseiller en relations publiques » qui, en 1919, fera son apparition sur la scène de l'histoire pour y occuper une si grande place. Que s'est-il donc passé entre 1915 et 1919 pour rendre possible cette mutation ? Celle-ci s'explique essentiellement par le succès remporté par Bernays et de très nombreux autres journalistes, intellectuels et publicistes au sein d'un organisme mis sur pied par le gouvernement américain en 1917, la Commission Creel : c'est ce succès qui va profondément transformer la perception que le milieu des affaires et le gouvernement se font des publicistes, des journalistes et de la communication sociale en général, et qui va donc rendre possible l'apparition des relations publiques au sens où nous les connaissons aujourd'hui.

 

Pour comprendre, remontons à la fin de la guerre civile américaine, en 1865, alors que se prépare ce moment historique troublé, difficile et violent connu par dérision sous le nom de Gilded Age ou Âge doré – selon le titre d'un roman de Mark Twain (1835-1910) et de Charles Dudley Warner (1829-1900).

 

 

 

DE L'ÂGE DORÉ À LA COMMISSION CREEL

On assiste durant ces années à l'avènement des trusts et des firmes (ou corporations), entités immensément puissantes et bientôt dotées d'une reconnaissance légale comme personnes morales immortelles. À leur tête se retrouvent souvent ces mercenaires que l'histoire appellera les « barons voleurs » (robber barons note), comme Andrew Carnegie (1835-1918) et la Carnegie Steel, John D. Rockefeller (1839-1934) et la Standard Oil, Cornelius (1794-1877) et William (1821-1885) Vanderbilt et leurs chemins de fer.

 

Leur recherche d'efficacité et de rentabilité produit des phénomènes profondément inquiétants de concentration de capitaux, de formation de monopoles (ou du moins de quasi-monopoles), en plus de générer des crises économiques à répétition – il y en eut en 1873, en 1893 ; il y en aura de nouvelles, en 1907, en 1919 et en 1929. Celles-ci apportent « le froid, la faim et la mort aux gens du peuple, tandis que les Astor, les Vanderbilt, les Rockefeller et les Morgan poursuivent leur ascension, en temps de paix comme en temps de guerre, en temps de crise comme en temps de croissance ».

 

C'est dans un contexte d'extrême concentration de la richesse mais aussi de fraudes financières et de scandales politiques mis au jour par ceux que l'on appellera les muckrackers (ou « déterreurs de scandales ») que s'ouvre le XXe siècle. Grèves et conflits se succèdent à un rythme effréné et, devant la puissance, l'intransigeance et l'arrogance des institutions dominantes (la phrase de William Vanderbilt est restée célèbre : « The public be damned ! »), ouvriers, travailleurs et agriculteurs s'organisent. Bientôt, les corporations sentent qu'elles ne peuvent plus opérer en secret comme elles en ont l'habitude, mais sans savoir non plus comment réagir à la nouvelle donne ou comment s'adresser au public.

 

Leur premier mouvement sera de s'en remettre à leurs conseillers juridiques. Mais cette manière de faire se révélant inefficace, elles se tournent ensuite vers les journalistes : puisqu'ils écrivent dans les journaux et les magazines, ceux-ci, pense-t-on, connaissent le public et sauront communiquer avec lui. L'un de ces journalistes est Ivy Ledbetter Lee (1877-1934) : il est une des rares personnes qui pourraient, avec quelque légitimité, contester à Bernays sa place au premier rang des créateurs de l'industrie des relations publiques.

 

Dès 1906, cet ancien journaliste était devenu « représentant de presse » pour la Pennsylvania Railroad et avait substantiellement amélioré la perception (très négative) que le public avait de cette compagnie – comme des compagnies ferroviaires en général, où les accidents étaient fréquents. Lee prône, avec succès, de faire face aux situations de crise en entretenant des relations ouvertes avec la presse, notamment en émettant des communiqués et en rencontrant les journalistes. Cette approche s'avère efficace et lui vaudra plusieurs clients, dont John D. Rockefeller, pour le compte duquel il gère une crise majeure occasionnée par la brutale répression d'une grève par la milice du Colorado et des gardes de la Colorado Fuel and Iron Company. L'événement, connu sous le nom de Ludlow Massacre, est survenu le 20 avril 1914 : les miliciens et les gardes tirent ce jour-là à la mitraillette sur le campement de tentes des mineurs grévistes et font plusieurs morts, parmi lesquels des femmes et des enfants. Pour calmer la colère du public, Lee adressa à la presse et à des leaders d'opinion de nombreux bulletins contenant des informations biaisées, partielles ou fausses.

 

Malgré tout, globalement, ces publicistes et journalistes ont un impact relativement mineur sur les problèmes d'image et de communication des corporations, notamment parce que celles-ci ne les prennent pas très au sérieux, jugeant le plus souvent que le service offert n'est pas à la hauteur du prix demandé. La Commission Creel va changer tout cela en faisant la démonstration qu'il est possible de mener à bien et sur une grande échelle un projet de façonnement de l'opinion publique.

 

Lorsque le gouvernement des États-Unis décide d'entrer en guerre, le 6 avril 1917, la population est en effet largement opposée à cette décision : et c'est avec le mandat explicite de la faire changer d'avis qu'est créée par le président Thomas Woodrow Wilson (1856-1924), le 13 avril 1917, la Commission on Public Information (CPI) – souvent appelée « Commission Creel », du nom du journaliste qui l'a dirigée, George Creel (1876-1953).

 

Cette commission, qui accueille une foule de journalistes, d'intellectuels et de publicistes, sera un véritable laboratoire de la propagande moderne, ayant recours à tous les moyens alors connus de diffusion d'idées (presse, brochures, films, posters, caricatures notamment) et en inventant d'autres. Elle était composée d'une Section étrangère (Foreign Section), qui possédait des bureaux dans plus de trente pays, et d'une Section intérieure (Domestic Section) : elles émettront des milliers de communiqués de presse, feront paraître des millions de posters (le plus célèbre étant sans doute celui où on lit : I want you for US Army, clamé par Uncle Sam) et éditeront un nombre incalculable de tracts, d'images et de documents sonores.

 

La commission inventera notamment les fameux « four minute men » : il s'agit de ces dizaines de milliers de volontaires – le plus souvent des personnalités bien en vue dans leur communauté – qui se lèvent soudain pour prendre la parole dans des lieux publics (salles de théâtre ou de cinéma, églises, synagogues, locaux de réunions syndicales, et ainsi de suite) afin de prononcer un discours ou réciter un poème qui fait valoir le point de vue gouvernemental sur la guerre, incite à la mobilisation, rappelle les raisons qui justifient l'entrée en guerre des États-Unis ou incite à la méfiance – voire à la haine – de l'ennemi.

 

Sitôt la guerre terminée, le considérable succès obtenu par la commission inspirera, notamment à certains de ses membres, l'idée d'offrir la nouvelle expertise d'ingénierie sociale développée en temps de guerre aux clients susceptibles de se la payer en temps de paix – et donc d'abord aux entreprises, puis aux pouvoirs politiques. C'est justement le cas de Bernays, qui s'était très tôt joint à la Commission Creel : « C'est bien sûr, écrit-il ici, l'étonnant succès qu'elle a rencontré pendant la guerre qui a ouvert les yeux d'une minorité d'individus intelligents sur les possibilités de mobiliser l'opinion, pour quelque cause que ce soit. »

 

 

 

BERNAYS, PRATICIEN ET THÉORICIEN DES RELATIONS PUBLIQUES

En janvier 1919, Bernays participe en tant que membre de l'équipe de presse de la Commission Creel à la Conférence de paix de Paris. De retour aux États-Unis, il ouvre à New York un bureau qu'il nomme d'abord de « Direction publicitaire » avant de se désigner lui-même, dès 1920, « conseiller en relations publiques », sur le modèle de l'expression « conseiller juridique », et de renommer son bureau « Bureau de relations publiques ».

 

Entre 1919 et octobre 1929, alors qu'éclate la crise économique, les relations publiques vont susciter aux États-Unis un attrait immense et sans cesse grandissant.

 

Bernays n'est sans doute pas le seul à pratiquer ce nouveau métier durant les booming twenties. Mais il se distingue nettement de ses confrères par trois aspects. Le premier est l'énorme et souvent spectaculaire succès qu'il remporte dans les diverses campagnes qu'il mène pour ses nombreux clients. Le deuxième tient au souci qu'il a d'appuyer sa pratique des relations publiques à la fois sur les sciences sociales (psychologie, sociologie, psychologie sociale et psychanalyse, notamment) et sur diverses techniques issues de ces sciences (sondages, interrogation d'experts ou de groupes de consultation thématique, et ainsi de suite). Le troisième est son ambition de fournir un fondement philosophique et politique aux relations publiques et des balises éthiques à leur pratique. C'est par cette double visée que Bernays reste le plus original des théoriciens et praticiens des relations publiques.

 

J'aborderai tour à tour chacun de ces trois aspects qui singularisent Bernays, mais en insistant surtout sur le dernier, de loin le plus important.

 

Entre sa sortie de la Commission Creel et la publication de Propaganda, Bernays a réalisé un très grand nombre de campagnes de relations publiques qui ont contribué à définir le domaine et à fixer les grands axes de sa pratique. On trouvera un indice de cette activité bouillonnante dans le fait que presque toutes les campagnes de relations publiques menées avec succès qu'il évoque dans ce livre, souvent en les décrivant sur un mode passif, ont en fait été réalisées par lui.

 

C'est notamment le cas du concours de sculptures sur barres de savon Ivory, conçu pour Proctor & Gamble, qui consommera un million de barres chaque année pendant ses 37 ans d'existence ; de la promotion du petit déjeuner aux œufs et au bacon vanté comme étant la forme typiquement américaine du petit déjeuner copieux et que de nombreux médecins (consultés par Bernays, bien entendu) ont recommandé ; de la promotion de la vente de pianos par la défense de l'idée que l'on devait absolument avoir chez soi une salle de musique ; de l'organisation de la très suivie conférence de 1920 de la National Association for the Advancement of Colored People (NAACP) ; de l'organisation à la Maison-Blanche et pour le président Coolidge de déjeuners en présence de vedettes de la chanson et du cinéma afin de transformer la perception du public du président comme d'un homme froid et distant ; et de très nombreuses autres campagnes dont un bon nombre sont évoquées dans le texte.

 

Après la publication de Propaganda, Bernays réalisera un grand nombre d'autres campagnes, dont plusieurs restent légendaires – telles que l'organisation en 1929, pour General Electric, d'un anniversaire prenant prétexte de l'invention de la lampe à incandescence par Thomas Edison (1847-1931), événement que certains tiennent toujours pour un des plus spectaculaires exemples de propagande accomplis en temps de paix.

 

Mais on peut soutenir que le succès le plus retentissant de Bernays sera d'avoir amené les femmes américaines à fumer. Cet épisode, si éclairant sur sa manière de penser et de travailler, mérite d'être raconté en détail.

 

Nous sommes toujours en 1929 et, cette année-là, George Washington Hill (1884-1946), président de l'American Tobacco Co., décide de s'attaquer au tabou qui interdit à une femme de fumer en public, un tabou qui, théoriquement, faisait perdre à sa compagnie la moitié de ses profits. Hill embauche Bernays, qui, de son côté, consulte aussitôt le psychanalyste Abraham Arden Brill (1874-1948), une des premières personnes à exercer cette profession aux États-Unis. Brill explique à Bernays que la cigarette est un symbole phallique représentant le pouvoir sexuel du mâle : s'il était possible de lier la cigarette à une forme de contestation de ce pouvoir, assure Brill, alors les femmes, en possession de leurs propres pénis, fumeraient.

 

La ville de New York tient chaque année, à Pâques, une célèbre et très courue parade. Lors de celle de 1929, un groupe de jeunes femmes avaient caché des cigarettes sous leurs vêtements et, à un signal donné, elles les sortirent et les allumèrent devant des journalistes et des photographes qui avaient été prévenus que des suffragettes allaient faire un coup d'éclat. Dans les jours qui suivirent, l'événement était dans tous les journaux et sur toutes les lèvres. Les jeunes femmes expliquèrent que ce qu'elles allumaient ainsi, c'était des « flambeaux de la liberté » (torches of freedom). On devine sans mal qui avait donné le signal de cet allumage collectif de cigarettes et qui avait inventé ce slogan ; comme on devine aussi qu'il s'était agi à chaque fois de la même personne et que c'est encore elle qui avait alerté les médias.

 

Le symbolisme ainsi créé rendait hautement probable que toute personne adhérant à la cause des suffragettes serait également, dans la controverse qui ne manquerait pas de s'ensuivre sur la question du droit des femmes de fumer en public, du côté de ceux et de celles qui le défendaient – cette position étant justement celle que les cigarettiers souhaitaient voir se répandre. Fumer étant devenu socialement acceptable pour les femmes, les ventes de cigarettes à cette nouvelle clientèle allaient exploser.

 

On peut le constater avec cet exemple : Bernays aspire à fonder sur des savoirs (ici, la psychanalyse) sa pratique des relations publiques. Cette ambition, on l'a dit, est le deuxième trait qui le distingue de ses collègues. Bernays, et là réside en grande partie l'originalité de sa démarche, est en effet convaincu que les sciences sociales peuvent apporter une contribution importante à la résolution de divers problèmes sociaux et donc, a fortiori, aux relations publiques. Il consulte donc ces disciplines et leurs praticiens, s'en inspire, et leur demande des données, des techniques, des stratégies, des concepts et des théories.

 

Un de ses maîtres à penser sur ce plan – et revendiqué comme tel – est le très influent Walter Lippmann (1889-1974) – en dialogue avec lequel certains ouvrages de Bernays semblent avoir été écrits. En 1922, dans Public Opinion, Lippmann rappelait que « la fabrication des consentements […] fera l'objet de substantiels raffinements » et que « sa technique, qui repose désormais sur l'analyse et non plus sur un savoir-faire intuitif, est à présent grandement améliorée [par] la recherche en psychologie et [les] moyens de communication de masse ». Comme en écho, Bernays écrit ici : « L'étude systématique de la psychologie des foules a mis au jour le potentiel qu'offre au gouvernement invisible de la société la manipulation des mobiles qui guident l'action humaine dans un groupe. Trotter et Le Bon d'abord, qui ont abordé le sujet sous un angle scientifique, Graham Wallas, Walter Lippmann et d'autres à leur suite, qui ont poursuivi les recherches sur la mentalité collective, ont démontré, d'une part, que le groupe n'avait pas les mêmes caractéristiques psychiques que l'individu, d'autre part, qu'il était motivé par des impulsions et des émotions que les connaissances en psychologie individuelle ne permettaient pas d'expliquer. D'où, naturellement, la question suivante : si l'on parvenait à comprendre le mécanisme et les ressorts de la mentalité collective, ne pourrait-on pas contrôler les masses et les mobiliser à volonté sans qu'elles s'en rendent compte ? »

 

Mais Bernays cherche également dans les sciences sociales, comme on le pressent dans le passage précédent, une justification (à prétention) scientifique de la finalité politique du travail accompli par le conseiller en relations publiques. Il la trouve dans l'adhésion d'une part importante des théoriciens des sciences sociales naissantes qu'il consulte et respecte à l'idée que la masse est incapable de juger correctement des affaires publiques et que les individus qui la composent sont inaptes à exercer le rôle de citoyen en puissance qu'une démocratie exige de chacun d'eux : bref, que le public, au fond, constitue pour la gouvernance de la société un obstacle à contourner et une menace à écarter.

 

Cette thèse, à des degrés divers, est celle de Walter Lippmann, de Graham Wallas (1858-1932) ou de Gustave Le Bon (1841-1931), dont Bernays ne cessera de se réclamer, et elle rejoint un important courant antidémocratique présent dans la pensée politique américaine et selon lequel que la « grande bête doit être domptée » – pour reprendre l'expression d'Alexander Hamilton (1755-1804). Cette perspective était déjà celle de James Madison (1752-1836), qui assurait que « le véritable pouvoir, celui que procure la richesse de la nation », doit demeurer entre les mains des « êtres les plus capables » et que la première et principale responsabilité du gouvernement est de « maintenir la minorité fortunée à l'abri de la majorité ». Bernays se fait l'écho de ces idées quand il écrit qu'avec « le suffrage universel et la généralisation de l'instruction » on en est arrivé au point où « la bourgeoisie se mit à craindre le petit peuple, les masses qui, de fait, se promettaient de régner ».

 

Se profile alors un projet politique que Bernays va assumer et s'efforcer de réaliser. Il s'agit, selon les termes de Lippmann, de faire en sorte que la masse se contente de choisir, parmi les membres des « classes spécialisées », les « hommes responsables », auxquels il reviendra de protéger la richesse de la nation. Pour que la masse se contente de jouer ce rôle, il sera nécessaire d'opérer ce que Lippmann décrit comme une « révolution dans la pratique de la démocratie », à savoir la manipulation de l'opinion et la « fabrication des consentements », indispensables moyens de gouvernement du peuple. « Le public doit être mis à sa place, écrit Lippmann, afin que les hommes responsables puissent vivre sans craindre d'être piétinés ou encornés par le troupeau de bêtes sauvages. »

 

Bernays veut lui aussi « organiser le chaos » et il aspire à être celui qui réalise en pratique le projet théorique formulé par Lippmann et les autres : c'est que les nouvelles techniques scientifiques et les médias de masse rendent justement possible de « cristalliser l'opinion publique », selon le titre d'un livre de Bernays datant de 1923, et de « façonner les consentements », selon le titre d'un ouvrage de 1955. Dans Propaganda, il écrit : « La manipulation consciente, intelligente, des opinions et des habitudes organisées des masses joue un rôle important dans une société démocratique. Ceux qui manipulent ce mécanisme social imperceptible forment un gouvernement invisible qui dirige véritablement le pays. »

 

Cette idée que cette forme de « gouvernement invisible » est tout à la fois souhaitable, possible et nécessaire est et restera omniprésente dans les idées de Bernays et au fondement même de sa conception des relations publiques : « La minorité a découvert qu'elle pouvait influencer la majorité dans le sens de ses intérêts. Il est désormais possible de modeler l'opinion des masses pour les convaincre d'engager leur force nouvellement acquise dans la direction voulue. Étant donné la structure actuelle de la société, cette pratique est inévitable. De nos jours la propagande intervient nécessairement dans tout ce qui a un peu d'importance sur le plan social, que ce soit dans le domaine de la politique ou de la finance, de l'industrie, de l'agriculture, de la charité ou de l'enseignement. La propagande est l'organe exécutif du gouvernement invisible. »

 

 

 

LA PROPAGANDE ET LE GOUVERNEMENT INVISIBLE CONTRE LA DÉMOCRATIE

Après la parution en 1928 du présent ouvrage, Bernays connaîtra la longue et riche carrière de conseiller en relations publiques que laissaient présager ses succès antérieurs et que confirmeraient ceux qu'il allait obtenir en 1929 lors des campagnes pour General Electric et l'American Tobacco Company. Les années passant, il deviendra une sorte d'icône au sein de l'industrie qu'il aura largement contribué à fonder, tandis que celle-ci devenait de plus en plus omniprésente et exerçait un rôle économique et politique de plus en plus prépondérant.

 

Le terme de « propagande » dont Bernays souhaitait réhabiliter l'acception neutre qu'il avait eue avant que ne soient connus les mensonges propagés par la Commission Creel ne sera cependant pas repris par l'industrie des relations publiques et il conserve, aujourd'hui encore, la connotation absolument négative qu'il a acquise après 1918. En revanche, son idée que les relations publiques peuvent être au service de tous, bénéfiques à tous, notamment parce qu'elles constituent une sorte de « route à deux voies », permettant, via le conseiller en relations publiques, à un client de communiquer avec son public et à ce public de communiquer avec son client, cette idée-là a fini par être reprise par l'industrie pour décrire ses activités.

 

Il est crucial de rappeler combien ce qui est proposé ici contredit l'idéal démocratique moderne, celui que les Lumières nous ont légué, de rappeler à quel point Bernays, comme l'industrie qu'il a façonnée, doit faire preuve d'une étonnante aptitude à la duplicité mentale pour simultanément proclamer son souci de la vérité et de la libre discussion et accepter que la vérité sera énoncée par un client au début d'une campagne, laquelle devra mettre tout en œuvre – y compris, s'il le faut absolument, la vérité elle-même – pour susciter une adhésion à une thèse ou des comportements chez des gens dont on a postulé par avance qu'ils sont incapables de comprendre réellement ce qui est en jeu et auxquels on se sent donc en droit de servir ce que Platon appelait de « pieux mensonges ».

 

C'est ainsi qu'on ne compte plus aujourd'hui le nombre d'organismes qui sont créés pour servir d'intermédiaire entre une cause et le public mais dont les noms mêmes, bien souvent, occultent voire contredisent la véritable nature. Voici par exemple les Oregonians for Food and Shelter : qui pourrait objecter à la défense des sans-abri et à ce que soit satisfait le besoin primaire de manger à sa faim ? Mais cet organisme est surtout préoccupé par les limitations qu'on veut apporter à l'utilisation de produits chimiques en agriculture. Ce sont d'ailleurs des entreprises fabriquant de tels produits qui financent ce groupe (Chevron Chemical, DuPont, Western Agricultural Chemicals Association, et ainsi de suite).

 

On multiplierait sans mal les exemples des agissements de ce gouvernement invisible. Pour en rester à l'actualité immédiate, considérons l'hypothèse d'un retour du tramway dont il est périodiquement question dans les villes nord-américaines. On est en droit de se demander comment et pourquoi le tramway, qui est un moyen de transport commode, sûr et infiniment plus écologique que la voiture et le moteur à combustion, a disparu des grandes villes américaines au milieu des années 1950, alors qu'il y était solidement et depuis longtemps implanté. La réponse tient en un mot : l'automobile. On a en effet délaissé le tramway afin de faire la promotion de la voiture individuelle à laquelle certains voulaient ouvrir les villes. Qui donc ? Dès les années 1920, General Motors, Firestone et la Standard Oil de Californie se sont attelés à la tâche de convaincre l'opinion publique d'opter, en matière de transport urbain, pour une solution polluante, inefficace et extrêmement coûteuse. L'intermédiaire était alors une entreprise écran, la National City Lines qui, progressivement, acheta et contrôla les compagnies qui possédaient les tramways dans des dizaines de villes (New York, Los Angeles, Philadelphie, Saint Louis, etc.) ; on procéda ensuite à leur démantèlement progressif, au profit d'autobus achetés par un fournisseur appartenant au trio GM, Firestone et Standard Oil ; enfin, et en parallèle, on mènera une action politique par le National Highway Users Conference afin de promouvoir, avec succès, la construction d'autoroutes.

 

Le programme durera trois décennies au terme desquelles les tramways des villes seront remplacés par les voitures individuelles et les autobus. En 1959, découvertes, les compagnies impliquées seront traduites en justice. Reconnues coupables de conspiration criminelle, elles devront acquitter une amende de… 5 000 dollars.

 

À l'éthique de la discussion et de la persuasion rationnelle, que présuppose la démocratie, s'opposent alors une persuasion a-rationnelle et une intention arrêtée de convaincre, fût-ce en manipulant ; à l'exigence de pratiquer des vertus épistémiques comme l'honnêteté intellectuelle, le débat, l'écoute, la modestie, l'exhaustivité de l'information, s'opposent le mensonge, la partialité et l'occultation de données pertinentes. À l'idée que toute décision collective prise sur chacune de ces innombrables questions difficiles que pose la vie en commun ne s'obtient que dans la transparence de la participation du plus grand nombre et dans le partage d'intérêts communs, s'oppose l'idée que la vérité est ou bien ce que décident, dans l'opacité de leurs intérêts privés, ceux qui peuvent se payer les coûteux services des firmes de relations publiques ou ce que veulent les membres de la « minorité intelligente ».

 

Ce qu'à chaque fois on retrouve ainsi, dans la pratique des firmes de relations publiques telle que Bernays la conçoit, est au fond, aussi bien sur le plan épistémologique que sur les plans éthique ou politique, l'exacte antithèse de ce qu'exige une démocratie. Et les exhortations de Bernays pour que l'industrie se dote d'un code d'éthique, pour qu'elle se refuse « à apporter ses services à un client qu'[elle] estime malhonnête, à un produit qui lui paraît frauduleux, à une cause qu'[elle] juge antisociale » ne convainquent pas puisque la pratique les contredit. De même, ses encouragements adressés au conseiller en relations publiques à avoir « la sincérité [pour] règle d'or » ne peuvent qu'apparaître comme de dérisoires efforts pour justifier l'injustifiable et défendre l'indéfendable.

 

À défaut de reconnaître que ce qu'il préconisait était incompatible avec l'idée de démocratie correctement comprise, Bernays aurait au moins dû reconnaître que l'outil qu'il proposait pouvait être utilisé à des fins que lui-même ne pouvait tenir pour acceptables. Parmi les nombreuses occasions qu'il aura eues durant sa vie de revenir sur sa conception des relations publiques, contentons-nous d'en rappeler deux.

 

La première est évoquée dans ses Mémoires, alors que Bernays raconte sa stupéfaction d'apprendre, en 1933, de Karl von Weigand, journaliste américain basé en Allemagne, que Joseph Goebbels (1897-1945), lui ayant montré dans sa bibliothèque les ouvrages consacrés à la propagande, il y vit Crystallizing Public Opinion : « Goebbels, me dit Weigand, se servait de mon livre […] pour élaborer sa destructive campagne contre les Juifs d'Allemagne. J'en fus scandalisé. […] À l'évidence, les attaques contre les Juifs d'Allemagne n'étaient en rien un emballement émotif des Nazis, mais s'inscrivaient dans le cadre d'une campagne délibérée et planifiée. »

 

La deuxième surviendra durant les années 1950. En 1951, après une élection libre et démocratique, Jacobo Arbenz (1913-1971) est élu président du Guatemala sur la base d'un ambitieux programme qui promet de moderniser l'économie du pays. Un de ses premiers gestes sera la réappropriation, avec compensation, de terres appartenant à la United Fruit Company mais qu'elle n'utilisait pas. La compagnie entreprend alors aux États-unis une vaste campagne de relations publiques pour les besoins de laquelle elle embauche Bernays. Mensonges et désinformations conduiront en 1954 à une vaste opération de la CIA au Guatemala qui mettra au pouvoir l'homme qu'ils ont choisi, le général Castillo Armas (1914-1957). Ce coup d'État marque le début d'un bain de sang qui fit plus de 100 000 morts dans ce pays au cours des cinq décennies qui suivirent.

 

En 1990, Stuart Ewen a l'occasion de discuter avec son voisin du projet d'une histoire des relations publiques sur lequel il travaille alors depuis peu. On imagine sans mal sa stupeur quand ce voisin, lui-même actif dans le petit monde des relations publiques, lui assure qu'il devrait parler de son projet à Edward. Edward, demande Ewen ? Bernays, répond l'autre.

 

Ewen avait tout naturellement présumé que Bernays, dont il connaissait fort bien le parcours et dont il savait qu'il était né en 1891, était mort depuis longtemps déjà en 1990. Mais voilà qu'il avait l'occasion de rencontrer l'homme dont la vie et les actes étaient au cœur du livre qu'il projetait et que cet homme était toujours, il allait le vérifier, en grande forme physique et intellectuelle. Un rendez-vous fut donc pris et sa rencontre avec Bernays à son domicile de Cambridge, Massachusetts, ouvre le livre qu'Ewen fera paraître en 1996.

 

C'est une lecture fascinante. On y assiste à la mise en scène de lui-même réalisée par un vieux maître ès manipulations qui n'a rien perdu de son efficacité : à preuve, Ewen, durant cet entretien, n'obtient guère de réponse pleinement satisfaisante aux questions précises qu'il était venu poser.

 

Pourtant, vers la fin de la rencontre, un incident fera tomber sa garde à Bernays, un incident dont Ewen nous dit qu'il l'aida à mettre de la chair humaine sur l'os de l'histoire des institutions qu'il s'apprête à conter. On me permettra de raconter cette anecdote pour conclure ce texte.

 

Ewen, sur le point de quitter son hôte, attend un taxi qu'il a commandé et Bernays lui suggère qu'il aurait mieux fait, compte tenu du prix excessif des taxis, de prendre les transports en commun. Il n'a lui-même, ajoute-t-il, jamais appris à conduire une voiture. C'est que, parmi les nombreux serviteurs qui travaillaient chez lui, il y avait toujours un chauffeur. Et Bernays de commencer à raconter l'histoire de l'un d'eux, Dumb Jack. Levé à cinq heures, Dumb Jack véhiculait toute la journée et jusqu'au soir Bernays, son épouse et leurs enfants. Il s'endormait souvent la tête entre les mains à la table du repas du soir, avant de manger et d'aller se coucher. Dumb Jack touchait 25 dollars par semaine et avait droit à un demi-jeudi toutes les deux semaines. « Pas une mauvaise affaire du tout », dit Bernays, avant de conclure, un brin de nostalgie dans la voix : « Mais c'était avant que les gens n'acquièrent une conscience sociale. »

 

La vie et l'œuvre de Bernays constituent un très précieux témoignage des immenses efforts accomplis par une certaine élite pour contraindre et limiter le développement de cette conscience sociale, des importants moyens qu'ils ont mis en œuvre pour ce faire et des raisons pour lesquelles ces efforts ont été – et restent toujours – indispensables aux yeux de cette élite.

 

Qu'une certaine conscience sociale se soit néanmoins développée depuis un siècle est un indice que les luttes économiques et politiques qui ont été menées ne l'ont pas été en vain. Par contre, le fait que les institutions que ces élites ont imaginées et mises en place soient toujours et même plus que jamais présentes et actives au sein de nos sociétés, où leurs agissements restent trop largement dans l'ombre, tout cela donne une mesure du travail qu'il reste à accomplir à ceux et à celles qui pensent que la démocratie doit être vécue au grand jour par des participants lucides et informés.

 

Normand Baillargeon

 

Saint-Antoine-sur-Richelieu,

 

Québec (Canada), été 2007

 

Normand Baillargeon enseigne les fondements de l'éducation à l'université du Québec à Montréal. Il écrit régulièrement dans diverses publications québécoises indépendantes, notamment Le Couac, À Bâbord et Québec sceptique. Il a également publié de nombreux ouvrages, dont L'Ordre moins le pouvoir et Petit Cours d'autodéfense intellectuelle, parus chez Lux.

 

 

 

BIBLIOGRAPHIE

Quelques ouvrages majeurs de Bernays

 

Crystallizing Public Opinion, Boni and Liverlight, New York, 1923.

 

Propaganda, Horace Liveright, New York, 1928.

 

Speak Up for Democracy, Viking Press, New York, 1940.

 

Public Relations, University of Oklahoma Press, Norman, 1952.

 

The Engineering of Consent, University of Oklahoma Press, Norman, 1955.

 

Your Future in Public Relations, Richards Rosen Press, New York, 1961.

 

Biography of an Idea : Memoirs of a Public Relations Counsel, Simon and Schuster, New York, 1965.

 

The Later Years : Public Relations Insights, 1956-1986, H & M Publishers, Rhinebeck, New York, 1986.

 

 

Rappelons enfin que de nombreux documents jalonnant sa longue carrière ont été laissés par Bernays à la Library of Congress de Washington, où ils peuvent être consultés sous le titre : Bernays Papers.

 

Écrits sur Bernays, sur l'idée de propagande et sur l'industrie des relations publiques

 

Cunningham, Stanley B., The Idea of Propaganda : A Reconstruction, Praeger, Westport, 2002.

 

Cutlip, Scott, The Unseen Power : Public Relations, a History, Lawrence Erlbaum Associates, Hillsdale, 1994.

 

Duffy, Margaret, « There's no Two-way Symmetric About It : A Postmodern Examination of Public Relations Textbooks », Critical Studies in Media Communication, vol. 17, n° 3, 2000.

 

Ellul, Jacques, Histoire de la propagande, PUF, « Que sais-je ? », Paris, 1976.

 

Ewen, Stuart, PR ! A Social History of Spin, Basic Books, New York, 1996.

 

Hazan, Éric, LQR : La propagande du quotidien, Liber, « Raisons d'agir », Paris, 2006.

 

Jonas, Susanne, The Battle for Guatemala : Rebels, Death Squads and U.S. Power, Westview Press, Boulder, 1991.

 

Jowett, Garth S. et O'Donnell, Victoria, Propaganda and Persuasion, Sage Publications, Londres, 4e édition, 2006.

 

Laswell, Harold D., Propaganda and Promotional activities. An Annotated Bibliography, University of Minnesota Press, Minneapolis, 1935.

 

Le Bon, Gustave, Psychologie des foules (1895), rééd. PUF, « Quadrige », Paris, 2002.

 

Lippmann, Walter, Public Opinion, Harcourt, Brace, New York, 1922.

 

– The Phantom Public, MacMillan, New York, 1927.

 

Moloney, Kevin, Rethinking Public Relations. The Spin and the Substance, Routledge, Londres et New York, 2000.

 

Olasky, Marvin N., Corporate Public Relations : A New Historical Perspective, Lawrence Erlbaum Associates, Hillsdale, NJ, 1987.

 

Pratkanis, Anthony et Aronson, Elliot, Age of Propaganda. The Everyday Use and Abuse of Persuasion, W.H. Freeman and Company, New York, 1991.

 

Sproule, Michael J., Propaganda and Democracy. The American Experience of Media and Mass Persuasion, Cambridge University Press, Cambridge, 1997.

 

Stauber, John, et Rampton, Sheldon, Toxic Sludge is Good for You !, Common Courge Press, Monroe, Maine, 1995.

 

– L'Industrie du mensonge : Lobbying, communication, publicité et médias, préfacé et complété par Roger Lenglet, traduit par Yves Coleman, Agone, Marseille, 2004.

 

– Une arme de persuasion massive. De la propagande dans la guerre de Bush en Irak, Le Pré-aux-Clercs, Paris, 2004.

 

Tchakhotine, Serge, Le Viol des foules par la propagande politique, Gallimard, « Tel », Paris, 1992.

 

Tye, Larry, The Father of Spin. Edward L. Bernays and the Birth of Public Relations, Henry Holt and Co., New York, 1998.

 

Public Relations Review. A Global Journal of Research and Comment est une publication consacrée au domaine des relations publiques. Elle est disponible sur Internet à : [http://www.elsevier.com/wps/find/journaldescription.cws_home/620188/description#description]

 

Internetographie

 

Un documentaire portant sur la campagne Torches of Freedom et comprenant une entrevue avec Bernays peut être visionné sur : [http://www.infectiousvideos.com/index.php ?p=showvid & sid = 1117 & fil = 0000000056 & o = 0 & idx = 6 & sb = daily & a = playvid & r = Torches_of_Freedom].

 

De nombreuses pages sont consacrés à Bernays par The Museum of Public Relations. [http://www.prmuseum.com/bernays/bernays_1915.html].

 

On consultera enfin, et avec grand profit, le site PR Watch, du Center for Media and Democracy : [http://www.prwatch.org/]

 

Tous ces liens ont été vérifiés le 27 juin 2007.

 

Libérez Leonard Peltier Libérez la mémoire

Le 29/12/2013

 

La mémoire de Wounded Knee – Libérez Leonard Peltier

« Pour que l'histoire ne se répète pas, il faut sans cesse la remémorer: l'impunité qui récompense le délit encourage le délinquant. Et lorsque le délinquant c'est l'État, qui viole, vole, torture et tue sans rendre de compte à personne, alors il donne lui même le feu vert à la société entière pour violer, voler, torturer et tuer. Et la démocratie en paie, à longue ou courte échéance, les conséquences.

L'impunité du pouvoir, fille de la mal-mémoire, est une des maîtresses de l'école du crime. Et le nombre d'élève augmente chaque jour.

Lorsqu'elle est vraiment vivante, la mémoire ne contemple pas l'histoire, mais elle incite à la faire. Davantage que dans les musées où la malheureuse s'ennuie, la mémoire est dans l'air que nous respirons. Et dans l'air elle nous respire. Elle est contradictoire, comme nous. Elle n'est jamais au repos. Elle change, avec nous. »

(Eduardo Galeano « Mémoires et mal-mémoire »)

 

 

Le 29 Décembre 1890 il y a 123 ans Le massacre de Wounded Knee.

Et pour la révolte de Wounded Knee en 1973 Leonard Peltier n'est toujours pas libre

http://www.whoisleonardpeltier.info/

http://freepeltier.free.fr/

 

 

Il faut comprendre que les mots conquête, bataille, guerre, massacre, injustice etc veulent dire la même chose. Et que se « remémorer » ne sert à rien s'il ne s'ensuit des actions communes tendant à ne pas répéter les mêmes folies meurtrières. Tant que les systèmes d'enseignement et systèmes techniques seront verrouillés et corrompus, le désabrutissement ne pourra avoir lieu. Il y a pourtant des îlots de résistance ; on voit partout une élévation de la conscience du monde. Mais dans l'immense majorité des tenants du pouvoir financier politique militaire industriel , on peut dire qu'il n'y a pas eu de leçon de retenue de l'esclavage, du colonialisme etc .

- Aucune leçon n'a été retenue de Fukushima parce qu'aucune leçon n'a été retenue de Tchernobyl parce qu'aucune leçon n'a été retenue de Hiroshima parce qu'aucune leçon n'a été retenue de l’holocauste etc....

- Aucune leçon n'a été retenue de Ghouta parce qu'aucune leçon n'a été retenue de Falloujah parce qu'aucune leçon n'a été retenue du gazage des kurdes ou de l’agent orange du Vietnam parce qu'aucune leçon n'a été retenue de l’holocauste.

- Aucune leçon n'a été retenue de Gaza, de Lampedusa parce qu'aucune leçon n'a été retenue des veines ouvertes de l'Amérique latine ou des plaies béantes de l'Afrique Asie Océanie parce qu'aucune leçon n'a été retenue de l’holocauste.

- Aucune leçon n'a été retenue des dictatures sud américaine ou des colonels grecs ou de l'Indonésie de 1965 etc parce qu'aucune leçon n'a été retenue de l’holocauste... parce qu'aucune leçon n'a été retenue de Wounded Knee.

 

Force est de constater que l'hypocrisie et la lâcheté règnent, on se met en spectacle à l'hommage de Mandela sans rappeler que les gouvernements dont les représentants actuels qui se répandent en commémoration soutinrent l' apartheid.

 

« 5 décembre 2013

Je vous salue, mes parents, amis et soutiens :

 

Çà m’attriste d’apprendre qu’un grand homme comme Nelson Mandela a quitté cette vie. C’était un homme qui nous inspirait beaucoup et nous montrait les possibilités pour les Autochtones de mener une lutte continuelle qui pouvait se manifester à des niveaux de liberté entravés par des siècles d’oppression.

 

Notre peuple Autochtone a souffert des mêmes types d’oppression à de nombreuses reprises. Çà ne se manifeste pas aussi ouvertement et distinctement qu’en d’autres lieux ; cependant, que vous soyez mort parce qu’un policier vous a tiré dessus ou mort parce que vous n’avez pas pu supporter le génocide racial et culturel, vous vous êtes suicidé – vous êtes tout aussi mort dans les deux cas. Nelson Mandela est connu pour avoir conduit la lutte contre l’apartheid en Afrique du Sud. L’Amérique parlait de mettre un terme à l’apartheid et d’appliquer des sanctions à l’Afrique du Sud. N’étant pas tellement adepte de la langue anglaise, je crois comprendre qu’(apartheid) signifie maintenir quelqu’un séparé de quelque chose ; mon peuple a été séparé délibérément des Black Hills sacrées du Dakota du Sud. Il y a eu, et il y a encore, des mesures qui nous maintiennent séparés de notre vraie histoire, appliquées par un système d’éducation qui limite la vérité de notre être. En ce moment même, ici en Amérique, en ce moment même au Canada, en ce moment même en Amérique du Sud, il y a un apartheid qui cherche à nous séparer de nos sites sacrés, de nos terres et de nos ressources. En ce moment même au Canada, des Autochtones luttent pour protéger leurs terres aborigènes de la fracturation hydraulique qui détruit les nappes d’eau et ébranle l’équilibre naturel de la Terre. En ce moment même, avec une mentalité d’apartheid, ils tentent de construire des pipelines, avec un potentiel de destruction écologique considérable, à travers les terres Autochtones. En ce moment même il y a une forme d’apartheid qui cherche à nous séparer de la protection de la constitution des États-Unis qui dit que la loi des traités est la loi suprême du pays ; qui dit aussi qu’on a droit à un procès équitable et sans préjugé ; qui dit aussi qu’on a droit à un jury composé de nos pairs. En ce moment même nos jeunes Autochtones adultes sont jugés TROIS fois plus souvent que n’importe quel autre groupe et maintenus en état d’apartheid de leurs familles et d’apartheid d’une représentation légale compétente.

 

Je pourrais continuer encore et encore, mais vous pouvez voir où je veux en venir. La lutte contre l’apartheid – j’en suis sûr – n’est pas terminée en Afrique du Sud, pas plus que la lutte contre l’apartheid et l’esclavage en Amérique. Nous devons tous considérer Nelson Mandela comme une source d’inspiration, mais je suis aussi inspiré par les plus humbles parmi notre peuple qui résistent pour ce qui est juste, comme le jeune homme ou la jeune femme qui tient pacifiquement une barricade contre les promoteurs et les compagnies pratiquant la fracturation hydraulique ou une quelconque usine qui abime notre air. Pendant que j’y suis, dans tout ce chaos, je veux aussi me souvenir d’un frère du nom de Wanbli Tate qui a défendu infatigablement les droits des Autochtones dans des émissions de radio, des écrits, et sur internet, pour attirer l’attention sur les responsables de méfaits représentés au gouvernement et dans les grandes entreprises.

 

Nous avons perdu beaucoup d’entre vous ces dernières années et je veux à nouveau me souvenir de mon frère Russell Means qui n’a jamais relâché ses efforts pour mettre un terme à cette version américaine de l’apartheid à laquelle les Autochtones font face.

 

Dans l’esprit de tous ceux qui sont partis avant nous dans cette lutte, j’aimerais vous dire restez forts et n’abandonnez JAMAIS, JAMAIS.

 

Votre ami pour toujours,

Dans l’esprit de Crazy Horse,

 

Leonard Peltier

Mitakuye Oyasin »

http://www.csia-nitassinan.org/spip.php?article540

 

« Pour éviter ces multiples écueils, il faut se battre avec ténacité pour que jamais le parti ne devienne un instrument docile entre les mains d'un leader. Leader du verbe anglais qui signifie conduire. Le conducteur de peuple, cela n’existe plus maintenant. Les peuples ne sont plus des troupeaux et n'ont pas besoin d'être conduits. La nation ne doit pas être une affaire dirigée par un manitou. » (Frantz Fanon « Les damnés de la terre »)

 

Un commissaire européen vient s'indigner à Lampedusa alors qu'il est l'instrument de Frontex, le mur de Berlin, le mur de Gaza, le mur du Mexique de l'Europe des peuples sans les peuples contre les peuples. On « fête » le centenaire d'Albert Camus et on lui crache dessus dans les faits.

On s’apprête à encenser l'entrée en guerre de 14-18 alors que c'est la plus grande boucherie ouverte de paysans et autres soldats inconnus qu'avait prédit Jaurès avant d'être assassiné parce qu'aucune leçon n'a été retenue de Mai 1871, parce qu'aucune leçon n'a été retenue de la nuit du 4 Août 1789.

« Nous sommes les autres, c'est-à-dire que nous sommes devenus avec le temps ce que les autres - nos parents, les membres de notre famille, nos éducateurs - ont fait de nous, consciemment ou non. Nous sommes donc toujours influencés, le plus souvent à notre insu, par les divers systèmes dont nous faisons partie. »[...] 

« Tant qu’on n’aura pas diffusé très largement à travers les hommes de cette planète la façon dont fonctionne leur cerveau, la façon dont ils l’utilisent et tant que l’on n’aura pas dit que jusqu’ici que cela a toujours été pour dominer l’autre, il y a peu de chance qu’il y ait quoi que ce soit qui change. » (Henri Laborit (dernière intervention dans "Mon oncle d'Amérique"))

 

p136 «Comprendre n'est ni justifier, ni disculper » [...] « pas de faux procès » [...] « des théoriciens de la psychologie sociale »[...] « leur intention est tout autre : nous amener à saisir que le jugement éthique est de peu d'utilité pour nous prévenir contre les effets potentiellement funestes de certaines formes d'obéissance. Autrement dit, il ne s'agit pas de mettre en cause le principe de la responsabilité sur lequel repose l'éthique, mais d'analyser le processus psychologique qui conduit les hommes , dans certaines circonstances, à neutraliser leur sens moral en faveur d'une autorité malveillante [Cf Cyrulnik, Laborit...] non pas pour justifier cette neutralisation, mais au contraire pour que nous soyons mieux préparés à y résister, à « défendre nos âmes » pour reprendre l'expression de Primo Levi. Il ne sert pas à grand chose de proclamer des grands principes éthiques si nous sommes inconscients de l'influence de causes puissantes qui, en pratique, conduit les hommes à les ignorer ou à agir à leur encontre.[...] « Les individus dociles et obéissants dont ils ont observé les comportements n'étaient ni des psychopathes, ni des pervers, ni des individus dénués de conscience morale mais des individus ordinaires. »[...] p137 « en sorte que leur conduite en dernier ressort nous renvoient à nous-mêmes »( Michel Terestchenko « Un si fragile vernis d'humanité »).

 

 

On fait des universités au nom de Marc Bloch et on ne retient aucune leçon de cette « étrange défaite »

On fait une université au nom de Cheikh Anta Diop sans même le nommer dans un discours... et on dit que « l'Afrique n'est pas entrée dans l'histoire », ou que « toutes les civilisations ne se valent pas », ou que « la France ne peut accueillir toute la misère du monde », ou dernièrement une petite fille française propose une banane à une femme noire, la comparant à un singe, comme tout un système éducatif (qui ne se limite pas à son entourage) le lui a suggéré, parce qu'aucune leçon n'a été retenue de Thiaroye, de Sétif ou des enfumades ou de Madagascar en 1947 etc parce qu'aucune leçon n'a été retenue de Wounded Knee.

 

Il est temps de libérer Jeremy Hammond

http://www.monde-solidaire.org/spip/spip.php?article6076

Il est temps de libérer la Grèce

www.nevivonspluscommedesesclaves.net

Il est temps de libérer l'oiseau bleu de la santé

http://www.monde-solidaire.org/spip/spip.php?article6075

Il est temps de libérer NDDL et NoTAV etc

 

car il est temps de libérer la mémoire de Wounded Knee, il est temps de libérer Leonard Peltier.

 

Parce qu'il est temps de libérer nos âmes.



http://www.legrandsoir.info/du-lakota-a-gaza.html

 6 janvier 2013

La profonde blessure de Wounded Knee

Du Lakota à Gaza (Counterpunch)

Johnny Barber

Le 29 décembre est le 122ième anniversaire du massacre de Wounded Knee. C’est une catastrophe dont le souvenir est encore frais dans l’esprit des peuples autochtones d’Amérique. Chaque génération en perpétue le souvenir.

 

En 1891, en faisant l’historique du massacre, Thomas Morgan, le Commissaire aux Affaires Indiennes, a écrit :

 

"Il est difficile de surestimer l’ampleur des calamités qu’a provoqué pour le peuple Sioux la disparition soudaine des bisons. Eux qui jouissaient d’un espace illimité sont maintenant enfermés dans des réserves ; eux qui bénéficiaient d’un approvisionnement abondant sont maintenant tributaires de subventions et fournitures gouvernementales de plus en plus maigres. Dans ces circonstances, n’importe quel être humain serait malheureux et agité et même agressif et violent."

 

Le Commissaire Morgan ne s’attendrissait pas sur le sort des peuples natifs. Il ne faisait que décrire la réalité. Un an avant le massacre, en octobre 1889, il avait donné par écrit ses directives concernant la population autochtone :

 

"les Indiens doivent adopter les "coutumes des blancs" de gré ou de force. Il faut qu’ils s’adaptent à leur environnement et à notre mode de vie. Notre civilisation n’est peut-être pas parfaite mais elle est ce qui peut arriver de mieux aux Indiens. Il ne faut pas qu’ils puissent y échapper et s’ils ne veulent pas s’y plier il faut les briser. Le tissu des relations tribales doit être détruit, le socialisme doit être anéanti et il faut leur substituer la famille et l’autonomie individuelle."

 

Le massacre de Wounded Knee est toujours décrit comme une "bataille" dont personne n’est responsable mais s’il fallait vraiment nommer un responsable alors ce serait le Lakota qui a tiré le premier. C’est cela qui leur sert à justifier tout ce qui s’est passé. Un siècle après les meurtres, le Congrès a présenté des excuses et exprimé son "profond regret" pour les événements de ce jour de 1890 où plus de 370 hommes, femmes et enfants qui s’enfuyaient devant l’armée ont été assassinés. Mais le massacre de Wounded Knee n’est en rien une anomalie, ni un accident. Wounded Knee c’est le symbole de toute l’histoire de la relation de l’Empire avec les peuples autochtones.

 

"Je ne me suis pas rendu compte à l’époque de ce que cela signifiait. Quand je regarde en arrière du haut de mon grand âge, je vois les cadavres ensanglantés des femmes et des enfants entassés ou dispersés le long du ravin tortueux aussi clairement que quand j’étais jeune. Et je sais maintenant que quelque chose d’autre est mort dans cette boue sanglante et a été enterré dans le blizzard. Le rêve d’une peuple. C’était un rêve magnifique." Elan Noir.

 

Les descendants des victimes commémorent le massacre afin d’honorer ceux qui sont tombés et de guérir leurs communautés toujours dévastées. Les descendants des coupables refusent de reconnaître le mal qu’ils ont fait et le mal prolifère.

 

Depuis Wounded Knee, où quelques jours après le massacre, Frank Baum (qui a écrit plus tard "Le magicien d’Oz"), le jeune rédacteur en chef du journal The Pioneer, a écrit : "Le Pioneer avait déjà dit que notre sécurité dépendait de l’extermination totale des Indiens. Comme nous les avons maltraités pendant des siècles il était préférable, pour protéger notre civilisation, d’en finir une fois pour toutes au prix d’une vilenie de plus en effaçant de la surface de la terre ces sauvages indomptables."

 

Jusqu’au Vietnam, où l’appel de Lyndon Johnson à gagner les cœurs et les esprits de la population civile a été perverti par les GI en "Tiens-les par les couilles, et leur cœur et leur esprit viendront avec."

 

Jusqu’en Irak, où Madeleine Albright a répondu à la question de savoir si les sanctions qui avaient causé la mort d’un demi million d’enfants avaient valu la peine : "Je pense que c’était un choix difficile mais nous pensons que oui, ça en valait la peine."

 

Jusqu’à Gaza, dont Dov Weisglass a dit : "L’idée c’est de mettre les Palestiniens au régime, mais sans les faire mourir de faim."

 

Jusqu’en Iran, où selon le Département d’Etat, les nouvelles sanctions en place, "commencent à faire mal," et jusqu’en des dizaines d’autres endroits, le mal prolifère.

 

Dans tous les cas, la puissance qui détient la supériorité militaire prétend que ceux qu’elle occupe et opprime sont dangereux et menacent jusqu’à son existence, alors même qu’elle affame la population, lui dénie toute liberté de mouvement et viole ses droits les plus élémentaires sous prétexte de "sécurité". Tous les efforts de "l’ennemi" pour faire la paix sont ignorés et qualifiés de "mensonges" pendant que le vol de la terre et/ou des ressources se poursuit impunément. Chaque fois que les opprimés font valoir leurs droits ou osent se retourner contre leurs oppresseurs, ces derniers prétendent qu’ils sont motivés par la haine et qu’ils veulent annihiler l’état. Les négociations sont considérées comme de la faiblesse et l’oppresseur n’accepte de négocier que s’il y voit un moyen d’accentuer l’oppression. Les oppresseurs parlent tout le temps de "rechercher la paix" tout en détruisant systématiquement tout ce qui s’oppose à leur entreprise.

 

Nous tuons en affamant, en refusant des médicaments, en isolant. Quand ça ne suffit pas à faire taire les "mécontents" nous n’hésitons pas à faire parler le feu et les bombes. Souvenez-vous des paroles du Commissaire Morgan : "Notre civilisation n’est peut-être pas parfaite mais elle est ce qui peut arriver de mieux aux Indiens. Il ne faut pas qu’ils puissent y échapper et s’ils ne veulent pas s’y plier il faut les briser."

 

Un jour nous aussi nous serons brisés par cette conception dévoyée de la civilisation.

 

La doctrine Dahiya est une stratégie militaire ayant pour objectif la dissuasion qui consiste pour l’armée israélienne à cibler délibérément des infrastructures civiles pour faire souffrir la population civile et lui rendre la vie si difficile que résister à l’occupation et rendre les coups devient pratiquement impossible. La doctrine a pris le nom d’un faubourg résidentiel du sud de Beyrouth. Les bombes israéliennes ont détruit tout le quartier pendant la guerre du Liban de 2006. Mais cette doctrine n’est pas une stratégie moderne de contrôle des populations. Mettre Gaza "au régime" n’est pas non plus un moyen inédit de soumettre tout un peuple en le maintenant dans la pauvreté, la malnutrition, la lutte pour se procurer les produits de première nécessité ; la violence, qui est la manière étasunienne de procéder, a été adoptée par nos alliés les plus proches (qui sont aussi "la seule démocratie du Moyen Orient" avec "l’armée la plus morale du monde"), les Israéliens.

 

Le 27 décembre marque le 4ième anniversaire du début de l’opération Cast Lead, (le nom vient d’une chant populaire pour enfants de Hannoukah à propos d’une toupie (dreidel) faite de plomb fondu). Pendant l’attaque de Gaza, 1417 personnes ont été tuées dont 330 enfants, 4336 personnes ont été blessées et 6400 maisons ont été détruites. Des hôpitaux, des mosquées, des usines électriques et des systèmes d’eau ont été délibérément ciblés.

 

Israël accuse le Hamas de crimes de guerre pour avoir lancé des roquettes sans système de guidage en Israël. Les officiels israéliens prétendent que "le Hamas se cache derrière des civils" pour justifier le bombardement de centres de populations et d’infrastructures civiles. Tuer les citoyens de Gaza avec des armes de précision est un crime de guerre, qui que ce soit qui se cache derrière ces armes.

 

Après le récent meurtre de 20 enfants dans une école de Newtown, Connecticut, le Président Obama essuyait ses larmes en disant :

 

"Notre première tâche est de prendre soin de nos enfants. C’est notre principale mission. Si nous n’arrivons pas à le faire, alors nous n’arriverons à rien. C’est en fonction de cela que notre société sera jugée. Et pouvons-nous vraiment dire, en tant que nation, que nous assumons nos obligations dans ce domaine ?"

 

Lors de la dernière opération israélienne de 8 jours contre Gaza intitulée "Pilier de nuée" (le nom est tiré de la Bible), trois générations de la famille al-Dalou, dont 4 enfants de 1 à 7 ans, ont été assassinées par un seule bombe. Le fils survivant ne parle pas de se rendre, ni d’abandonner les terres de la famille ni de disparaître. Il demande justice. A sa tristesse se mêle de la colère. Peut-on le lui reprocher ?

 

Avec le cessez le feu, le peuple de Gaza a envoyé toujours le même message au monde. Nous somme ici. C’est notre patrie. Nous ne partirons jamais. Il faudra tous nous tuer.

 

Quand les bombardements se sont arrêtés, notre Congrès a immédiatement voté un nouveau stock de munitions et de bombes à Israël pour qu’il puisse "se protéger". Le mal prolifère.

 

Dans son discours le Président a ajouté :

 

"Si nous pouvons faire quelque chose pour éviter à un seul enfant, un seul parent, une seule ville, le chagrin qui a submergé Tucson et Aurora et Oak Creek et Newtown et des communautés comme Columbine et Blacksburg auparavant, alors certainement nous devons le faire."

 

Wounded Knee n’a pas disparu. Le peuple du Lakota existe toujours. Gaza n’a pas disparu. Le peuple palestinien existe toujours. En Afghanistan, Irak, Pakistan, Yémen, Libye et Somalie, les gens pleurent leurs enfants assassinés. Les violences qu’ils subissent en notre nom continuent. Si nous pouvons faire quelque chose pour sauver un enfant, nous devons le faire.

 

Johnny Barber

 

Pour consulter l’original : http://www.counterpunch.org/2012/12/28/the-deep-wound-of-wou...

 

Traduction : Dominique Muselet

 

 

XXX

L'HISTOIRE OU LA MÉMOIRE

29 décembre 1890 : le jour où il n'y eut plus que de bons Indiens … des Indiens morts

Suite sur http://jccabanel.pagesperso-orange.fr/th_wounded_knee.htm

 

 

XXX

"En mai, fleurs au verger font en automne la destinée."

Le 8 mai 1973 : fin de la révolte des Sioux à Wounded Knee

http://www.notrefamille.com/v2/editorial/8-mai.html

 

 

 

XXX

2002

http://woglakapi.free.fr/sioux/pages/wdknee19.htm

 

WOUNDED KNEE 1973

 

Au début des années 70, le gouvernement américain entreprend de déstabiliser et neutraliser l'American Indian Movement (AIM) .

 

De février à mai 1973, des traditionalistes indiens dont Dennis BANKS et Russell MEANS, leaders de l'AIM, occupent le hameau de Wounded Knee situé sur la réserve indienne de Pine Ridge (Dakota du Sud) afin de protester contre le régime de terreur instauré par le président tribal "progressiste" et corrompu Dick Wilson et sa milice paramilitaire privée recevant secrètement armes et munitions sophistiquées du FBI.

 

A la fin de l'occupation, et contrairement aux engagements qu'il avait pris lors des négociations avec les occupants, le gouvernement américain procède immédiatement à de multiples arrestations et accable le leadership de l'AIM à l'aide de procès truqués et d'emprisonnements arbitraires.

 

 

 

MATHIEW KING RACONTE :

 

« L'occupation de Wounded Knee en 1973 était une question de survie. Nous nous sommes saisis de nos armes car c'était notre devoir d'assurer la survie de notre peuple. Nous devions survivre. Il fallait que nous fassions savoir au monde la façon dont notre peuple était peu à peu anéanti. Le gouvernement des États-Unis ne peut dissimuler ce qu'il nous a fait subir. Le monde doit savoir.

 

Aujourd'hui, le monde sait.

 

Il est de notre devoir de redevenir un peuple libre, de former une nation parmi les autres nations du monde. Nous sommes une nation au sens où l'Organisation des Nations Unies l'entend. Nous disposons d'une langue, d'une religion, d'un territoire, d'une histoire ; notre culture remonte à la nuit des temps. C'est plus que le gouvernement américain peut prétendre. Votre langue est celle d'une autre nation et votre religion a été empruntée à une autre civilisation ; vous n'avez rien créé en ce domaine, Et vos terres ont été prises à d'autres également. À nous !

 

Les Indiens forment un peuple magnifique épris de paix. Chacun d'entre nous est un leader né. Nous avons beaucoup à apprendre au monde, nous avons tant de choses à offrir aux autres nations. Nous voulons occuper notre place parmi elles. Vous ne pouvez nous masquer aux yeux du monde.

 

Nous devions mettre un terme au massacre de notre peuple. Ainsi, en 1973, nous avons repris une petite partie du territoire qui nous appartenait, ici dans la réserve de Pine Ridge, la colline sacrée de Wounded Knee. Il s'agit du lieu même où Big Foot et sa bande furent abattus en 1890.

 

 

 

Telle est la raison pour laquelle nous choisîmes d'occuper Wounded Knee. Nous n'avions pas l'intention de nous servir de nos armes. Les hommes du FBI nous avaient encerclés. J'étais présent avec les Anciens ; nous assumions un rôle de conciliateurs. Nos guerriers vinrent me trouver pour me demander ce qu'ils devaient faire. « La Pipe, la Pipe Sacrée, leur répondis-je. Elle est plus puissante que n'importe quel fusil, plus puissante même qu'une bombe atomique ! »

 

Nous avons résisté soixante et onze jours. Et les fusils n'y étaient pour rien. Le pouvoir de la Pipe nous y aida, le pouvoir surnaturel de Dieu, De cette façon, nous avons pu éviter un nouveau massacre. Il y eut des blessés, quelques morts, mais nous observâmes le précepte de Dieu. Survivre. Après l'occupation, un grand nombre de nos guerriers furent arrêtés et jetés en prison. Leonard Peltier et les autres. Accusations inventées de toutes pièces. Peu leur importait qui ils avaient capturé. Il leur fallait un Indien, attraper n'importe lequel. Telle est la justice de l'homme blanc.

 

Mais nous avons survécu et nous continuerons de survivre. C'est ça Wounded Knee, Survivre. »

 

 

XXX

 

2002

http://woglakapi.free.fr/sioux/pages/lpeltier.htm

 

LEONARD PELTIER - UN MILITANT CONDAMNE SANS PREUVES

 

Incarcéré depuis vingt-cinq ans au pénitencier de Leavenworth, Kansas, Leonard Peltier https://fr.wikipedia.org/wiki/Leonard_Peltier connaît le sort peu enviable des prisonniers politiques. A 58 ans, ce Sioux Lakota aura tout subi. Tentative d'assassinat, harcèlement, quartier d'isolement, brutalités constantes. Faute de soins médicaux, une fracture de la mâchoire en a fait un impotent incapable de mastiquer sa nourriture. Pour quelles raisons ? Il faut remonter aux années soixante-dix, durant lesquelles le FBI faisait la guerre aux activistes de la cause indienne.

[...]

 

Affiche :

« Arrêtez la terreur à Pine Ridge ! » Article du nº 2 d'Osawatomie (printemps 1975), journal clandestin du Weather Underground, consacré à la répression de l'American Indian Movement dans la réserve amérindienne. La même année, Peltier y fut arrêté et incarcéré, accusé du meurtre de deux agents du FBI. L'article, lui, affirme que depuis le 1er mars 1975, deux ans après la révolte de Wounded Knee, sept membres ou sympathisants de l'AIM, dont deux femmes et un enfant, ont été assassinés.

 

 

XXX

 

 

Les Indiens de la tribu des Lakotas ne veulent plus être citoyens des Etats-Unis

Le Monde | 22.12.2007 à 14h30 • Mis à jour le 22.10.2012 à 22h07 |

Par Corine Lesnes - (Washington, correspondante)

 

 

Un groupe d'Indiens Lakotas a décidé de faire sécession des Etats-Unis. Une délégation est venue en informer les autorités américaines le 17 décembre à Washington. Leur responsable, l'écrivain, acteur et militant Russell Means, a remis à un fonctionnaire du département d'Etat une lettre annonçant leur décision de rompre les traités signés en 1851 et 1868. "Nous ne sommes plus citoyens des Etats-Unis", a expliqué Russell Means https://fr.wikipedia.org/wiki/Russell_Means

lors d'une conférence de presse organisée dans une église de Washington.

 

Suite sur http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2007/12/22/les-indiens-de-la-tribu-des-lakotas-ne-veulent-plus-etre-citoyens-des-etats-unis_992622_3222.html

 

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17 juin 2010

Un prisonnier politique sioux aux Etats-Unis, Leonard Peltier

colette

 

Leonard Peltier est en prison depuis 33 ans. Son Comité de soutien organise un rassemblement.... En 2002, Jacques Bertet publiait dans le Monde Diplomatique un article toujours d’actualité.

http://www.legrandsoir.info/Un-prisonnier-politique-sioux-aux-Etats-Unis-Leonard-Peltier.html

 

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L'acteur et militant sioux Russell Means est mort

Le Monde | 22.10.2012 à 22h19

 

« Homme à la vie personnelle tumultueuse et connu pour son goût de la célébrité, Russell Means a été l'un des premiers dirigeants du mouvement pour les droits des Indiens d'Amérique, avant de se faire connaître à Hollywood dans des films également consacrés aux peuples indigènes.

Dans une note écrite deux jours avant sa mort, Means appelait ses fans à dédier une partie de leur temps "au travail sur lequel j'ai tenté de m'engager toute ma vie : la libération et la liberté pour mon peuple lakota, pour toutes les populations indigènes et, en fait, pour TOUS les gens". »

 

http://www.lemonde.fr/culture/article/2012/10/22/l-acteur-et-militant-sioux-russell-means-est-mort_1779365_3246.html

 

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15 Février 2013

De Wounded Knee (1890) à Wounded Knee (1973)

http://www.humanite.fr/tribunes/de-wounded-knee-1890-wounded-knee-1973-515327

 

 

http://www.arizona-dream.com/Usa/Divers/edito/edito17-le-petit-wounded-knee-1973-par-white-bird.php

 

autres liens :

http://www.michelcollon.info/Leonard-Peltier-Le-plus-ancien.html

http://www.csia-nitassinan.org/spip.php?rubrique3

 

 

http://amerindien.e-monsite.com/pages/wounded-knee.html

 

http://www.woundedkneemuseum.org/

 http://pres06.kazeo.com/wounded-knee-1973/wounded-knee-1973,a2565190.html

pas copiable voir déclaration John Yellowbird Steele

 MamaKhan http://www.lesgrandsmeres.fr/blog/

 

Contamination générale

Le 18/11/2013

L'oiseau bleu de la santé et

Les Neveux et Nièces d'Albert Londres et de Marc Bloch

 

« Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie ». Cette maxime d’Albert Londres résume bien l’idéal de ce professionnel de l’information qui reste une référence pour de nombreux journalistes français. (source wiki)

 

Il reste une référence en effet notamment pour une journaliste nommée Marie-Monique Robin qui n'en fini pas de faire honneur à ce métier.

 

"Ne lâchons rien ! Continuons de nous mobiliser et d’encourager les projets qui vont dans le sens d’une société post-croissance. L’avenir appartient aux engraineurs de futur, à ceux et celles qui sont capables de remettre en cause un confort futile et asservissant pour construire un nouveau monde, faute de quoi nous finirons tous, tels les moutons de Panurge, dans le précipice. Face à l’incapacité des politiques de voir plus loin que leur prochain mandat, j’invite tous ceux et celles qui sont convaincus de l’urgence de la situation à se réunir pour créer un vaste mouvement autour du Collectif Citoyen les Engraineurs.

 

Comme me l’a dit récemment Dennis Meadows, l’auteur du rapport Halte à la croissance - le fameux rapport du Club de Rome de 1972 - lors de l’entretien qu’il m’a accordé pour mon film Sacrée croissance ! : "Nous n’avons plus le temps d’attendre. Tous les signaux sont au rouge: le système financier est au bord de l’effondrement, le climat est déjà dans la tourmente, la civilisation moderne, basée sur le pétrole et le gaz bon marché est en sursis. Tout va s’emballer, et il faut s’y préparer".

 

Se préparer c’est notamment développer des stratégies de résistance aux chocs imminents, en développent de la résilience ici et maintenant. Nous n’avons rien à perdre de changer de cap, mais au contraire tout à y gagner, à condition de se rassembler en montrant l’exemple pour faire la nique aux lobbyings puissants qui eux ont tout intérêt à maintenir le statu quo.

 

Je lance donc un appel pour que soit organisé au plus vite des assises nationales pour créer une dynamique capable d’essaimer sur tout le territoire”.

 

« STOP TAFTA ! Le grand marché transatlantique ne se fera pas”

Marie-Monique Robin le 12 octobre 2013 place Stalingrad à Paris

http://www.collectif-lesengraineurs.com/

 

 

 

Mais beaucoup tombent car ils sont en première ligne de cette guerre des idées où les dés sont biaisés justement parce que les principaux médias sont détenus par la crapulerie doublée d’œillères. Dans cette merdiatisation infâme on distingue cependant de plus en plus de journalistes indépendants.

 

Le journaliste indépendant Kolin Kobayashi de Japan Day Paris a fait une conférence de presse ce vendredi 15 Novembre à Paris dans les locaux d'ETB http://www.enfants-tchernobyl-belarus.org

 

 

(le 13 novembre à Genève, il avait déjà pu intervenir pour témoigner sur cette chape de plomb nucléaire,

http://www.lecourrier.ch/116353/fukushima_le_revelateur_d_un_systeme_mediatique_defaillant)

à cette conférence se trouvait aussi un journaliste états-unien R.JamesParson qui s'est fait retirer son accréditation ONU parce qu'il était « trop objectif » sur la mainmise du lobby nucléaire sur l'ONU.

Kolin Kobayashi était aussi intervenu lors du Forum sur la radioprotection en 2012 www.independentwho.org

 

 

Voici son communiqué sur la situation au japon :

Fukushima dans un silence maudit

Kolin Kobayashi

 

« Situation de Fukushima-Daiichi

 

D'abord, je vais vous parler brièvement de la situation actuelle de Fukushima-Daiichi.

Aujourd'hui encore, une fuite radioactive de 10 millions de Bq/h de césium, notamment, se répand toujours dans l'air. D'après Tepco, depuis le jour de l'accident jusqu'à maintenant, la quantité totale de césium rejeté est de 20 mille billions de Bq, les rejets radioactifs vers la mer sont de 20 milliards de Bq/jour. Mais le responsable de l'Agence météorologique le rectifie en précisant que les rejets (césium 137, strontium 90 et de tritium) vers la mer sont plutôt de l'ordre de 60 milliards de Bq/jour, compte tenu des récentes fuites d'eaux contaminées. Maintenant, tous ceux qui suivent les informations d'un peu près peuvent comprendre qu'il est impossible de gérer les eaux contaminées. Puisque chaque jour plus de 300 tonnes d'eaux contaminées fuient vers la mer. Tepco savait qu'il y avait déjà de l'eau souterraine qui passait sous le site. Tepco savait qu'il fallait prendre des mesures efficaces, dès l'accident. Les mesures prises par Tepco dans la première période post-accidentelle concernant les eaux contaminées, qui prévoyaient des dégâts causés par d'éventuels typhons, ont été très mal conçues. D'une part, Tepco n'a pas voulu dépenser 76 millions d'euros (10milliard de yens) pour créer un mur de protection étanche pour dévier ces eaux souterraines loin du site. D'autre part, la fondation des réservoirs est mal faite et les réservoirs eux-mêmes ont été mal construits, avec des matériaux inadaptés, dans la précipitation, et résultat, il y a chaque jour des fuites à colmater. Le Japon subit presque toutes les semaines des tremblements de terre. Plusieurs réservoirs risquent de s'effondrer lors d'un prochain séisme et de répandre leur contenu très contaminé. Après le passage de plusieurs typhons, les eaux contaminées ont débordé. Il semblerait que les autorités japonaises songent à jeter ces eaux contaminées à la mer.

Un autre problème concerne le transfert des combustibles irradiés et non irradiés stockés dans la piscines du réacteur n° 4. Il a été question de la dangerosité de l'état de cette piscine déjà plusieurs fois dans les informations depuis le 11 mars 2011. Les travaux de transfert des combustibles auraient démarrer le 8 novembre. Ce serait des travaux des plus dangereux en termes de complexité technique. Il s'agit de mettre dans un étui spécial contenant de l'eau chaque combustible encore immergé dans la piscine de refroidissement au sommet de la centrale accidentée, de l'extraire à l'aide d'une grue adaptée et de le transporter dans une autre piscine de refroidissement au sol. Il y a 1 533 lots de combustibles en cours de refroidissement, dont 1 331 très irradiés. Ce processus est extrêmement délicat, compte tenu des risques divers de chute du combustible ou de l'eau, sans compter l'effondrement de la piscine en cas d'un nouveau séisme.

Encore un autre problème important, c'est les conditions de travail des ouvriers du nucléaire. Le vice-président de Tepco a avoué, il y a quelque temps, qu'il y a un manque crucial de travailleurs. La grande majorité des travailleurs du site, issus du département de Fukushima, ont dépassé la limite de la dose radioactive imposée par l'autorité. Ceux qui continuent à venir travailler sont ceux qui ont manipulé leur dosimètre, ou qui l'ont carrément changé. Pour remplacer cette main-d'oeuvre déjà contaminée, un système mafieux de sous-traitants s'est mis en place qui recrute aussi beaucoup de travailleurs étrangers, chinois, coréens, y compris français, d'après une source confidentielle. Cette cascade de sous-traitants, jusqu'à 7, voire 10, embauchent des travailleurs non qualifiés sur le site et détournent une partie de leur salaire (ces ouvriers ne voient jamais la couleur des primes de risque promises par le gouvernement...). Idem pour les travailleurs de la « décontamination » hors du site.

La quasi-totalité des travaux actuel du site et de la décontamination sont confiés à des sociétés générales de construction comme Kashima, Ohbayashi, Taisei..., qui sont des constructeurs de centrales nucléaires. Elles gagnent pour la construction, et elles gagnent autant après l'accident.

Le coût des travaux de décontamination va dépenser 225 millions d'euros (3 Billions de yens), mais ces travaux sont sans fin.

 

Situation politique

 

Après le gros mensonge patent du premier ministre japonais ABE devant la Commission internationale des jeux Olympiques qui a expliqué que la situation de Fukushima-daiichi est sous contrôle, l'attribution des jeux Olympiques de 2020 à Tokyo aura un rôle d'écran pour brouiller la vérité de Fukushima. La référence aux années 1930 en Allemagne du vice-premier ministre ASSOH Taro pour changer la Constitution donne une indication nette de ce qui se prépare, notamment une loi concernant la protection de secrets, afin de pouvoir bloquer des informations jugées confidentielles. Le climat n'est pas sans rappeler celui de l'époque totalitaire d'avant la dernière guerre mondiale. La situation politique est très dégradée parallèlement à celle du site de Fukushima-Daiichi.

Sous la pression américaine, le premier ministre ABE se précipite en même temps pour faire passer une loi pour instaurer un comité stratégique et de sécurité d'Etat au sein de son cabinet, en lui donnant un pouvoir important. Avec la prochaine loi de protection des secrets, qui passera bientôt devant la Chambre basse, ce gouvernement pourrait faire le forcing pour autoriser le redémarrage de plusieurs réacteurs. Il ne tient pas compte du tout de l'opinion majoritaire du peuple japonais souhaitant sortir du nucléaire, mais il veut faire redémarrer des réacteurs, exporter des centrales vers les pays d'Asie ou du Moyen-Orient. Les cinq compagnies d'électricité (Hokkaido, Kansai, Chubu, Shikoku, Kyushu) demandent à la commission de régulation l'autorisation de redémarrer 10 réacteurs.

 

Le lobby nucléaire international

 

Le gouvernement japonais travaille étroitement avec l'AIEA pour justifier les mesures de monitoring et de la décontamination qui ont été prises, et avec la CIPR pour justifier les normes concernant la radioprotection.

La question structurelle du lobby nucléaire international est très complexe, car ce n'est pas seulement le lobby industriel, celui-ci travaille étroitement avec des organisations internationales onusiennes, comme l'AIEA et l'UNSCEAR en liaison avec la CIPR. Cette sphère mondiale propulsant le développement nucléaire est extrêmement perverse, car les experts de radioprotection du monde entier sont formés par le seul modèle de la CIPR qui justifie finalement la position de l'AIEA, tant dans le cas de Tchernobyl que dans celui de Fukushima. Le résultat de ce qu'a fait l'AIEA à Tchernobyl c'est la négation des conséquences sanitaires globales et la minimisation des dégâts.

Ce que l'organisation internationale est en train de faire à Fukushima, en collaboration avec les mêmes acteurs principaux du projet Ethos, Jacques Lochard et Thierry Schneider, c'est d'imposer la doctrine pronucléaire en niant le rôle de la radioactivité dans toutes les pathologies sauf certains cancers. La complicité de l'AIEA, de l'UNSCEAR et de la CIPR avec le gouvernement japonais est évidente. D'abord ils ont imposé la norme de 20 mSV/an pour tout le monde.

La CIPR a organisé cet été le sixième dialogue séminaire concernant le cas du village d'Iitaté ayant subi une retombée radioactive très forte et qui a été évacué, bien que situé à 40 km de la centrale explosée. Quand on lit attentivement le programme de ce séminaire, il semblerait que la CIPR tenterait d'élaborer un discours qui persuaderait la population de revenir dans son village, avec la complicité du maire actuel, SUGANO Norio, qui semble très pressé d'y revenir lui-même.

Par ailleurs, l'AIEA dirige le monitoring, la décontamination, l'enquête médicale en instaurant un système de secret d'information, dans un secteur où elle n'a pas de compétences.

L'AIEA a aussi l'intention de créer une base d'action en cas d'accident majeur en l'Asie de l'Est.

Une délégation d'experts de l'AIEA, pour donner des conseils aux travaux de décontamination et aux mesures de radioactivité dans la mer, a effectué une visite technique à Fukushima, début novembre. Le gouvernement japonais met les actions de l'AIEA en avant pour rassurer la population.

L'objectif principal de ce gouvernement est le retour des habitants dans la zone contaminée avec la norme entre 1 et 20 mSV/an. Or, les communes dans la zone de 20 km présente un niveau dépassant cette norme. La ville de Futaba est condamnée au non-retour ainsi que Namié et Iitaté.

 

Nouveauté citoyenne

 

Pour finir, je citerai une nouveauté dans les action citoyennes, c'est la création d'une Commission citoyenne de l'énergie nucléaire, « Genshiryoku-shimin-iinkaï », par une dizaine d'experts, de scientifiques, d'universitaires, de citoyens militants. Le but de cette commission est de réfléchir à la sortie du Japon du nucléaire et à une politique alternative concrète. C'est la première fois que des citoyens arrivent à se regrouper dans un tel collectif pour proposer un choix politique différent face aux autorités. Ils ont formé quatre groupes de réflexion :

1) Mesures à prendre dans les régions sinistrées et pour soutenir les victimes ;

2) Gestion des déchets radioactifs et leurs traitements ;

3) Processus pour aller au point zéro du nucléaire ;

4) Régulation et contrôle du nucléaire.

 

Ils ont trois objectifs. Premièrement, créer un espace de débat publique, deuxièmement, proposer une politique pour construire une société sans nucléaire, et enfin troisièmement, présenter un rapport de la politique sans nucléaire. En octobre, ils ont publié leur premier rapport intermédiaire pour tenter de créer un espace de débat public le plus large possible. Ils souhaiteraient vivement provoquer des débats publics au moment où la population de Fukushima est condamnée au silence et à l'enfermement par un gouvernement qui fait tout pour redémarrer le nucléaire. »

 

Fin du communiqué

 

 

Voilà, ce que l'on ne voit pas et n'entend pas dans les médias aux ordres. C'est aussi pour cela que nous sommes symboliquement devant ce bâtiment « au cœur du monstre » depuis 6 ans et quelques poussières radioactives http://bellaciao.org/fr/spip.php?article114729

avec un essaimage réussi à Paris.

 

Nous occupons la totalité du terrain qui nous est accordé par les autorités genevoises ; notre pré carré tient dans un mouchoir de poche, c'est propre en ordre comme disent les autochtones, ou bien.

 

Genève est surprenante, on croit voir que des banques et des tennisman français ou des pilotes allemand, des montres pour cinquantenaires etc mais il y a aussi des « ultra gauche anarcho autonomes » et quelques écolos qui siègent au gouvernement de la ville. Il y a même un article de la constitution genevoise qui nous encadre malgré un pilonnage récent de la partie libérale du gouvernement (libérale du mot liber-liberté comme liberté du renard dans le poulailler).

 

Genève est surprenante, on croit voir que des sociétés offshore, des dictateurs en goguette, des princes de pacotille, des « réfugiés fiscaux » etc mais il y a aussi des réfugiés politiques. Ces derniers sont en général avec nous, certains font même partie du collectif. Je me souviens la première année d'une argentine, Lydia, qui a connue la dictature dans son pays, elle répétait avec son accent latinos à propos de notre mouvement : « pas de consensus, pas de consensus ». Aussi, un chilien du nom de Gustavo m'a répété une formule très connue là-bas, je lui ai même demandé de me l'écrire ; le « je » se prononce « re » et l'accentuation se fait sur les avant dernières syllabes (à peu près...) « El pueblo unido jamàs serà vencido »  « El pueblo unido jamàs serà vencido » ; c'est plus que des mots c'est une musique. Ces mots ces actes ce langage sont plus importants plus forts quand ils viennent de telles personnes parce qu'ils portent une histoire.

 

Genève est surprenante, on croit voir que des bâtiments froids et sombres durs comme la pierre mais il y en a faits en molasse qui s’effritent avec la moindre humidité et il y en a aussi composés de tuf calcaire chaud et isolant. Nos hébergeurs sont les habitants, parmi eux la propre petite nièce du résistant Marc Bloch. A chaque rencontre une source, une histoire, un livre. Chez elle j'ai vu entre autre « Un si fragile vernis d'humanité » de Michel Terestchenko » tellement d'actualité. Et ce fameux « l'étrange défaite », elle me l'a montré, venant de telle personne c'est comme si l'auteur était en face de moi et me le tendait en disant «  Petit, vois ce que j'ai écrit il y a soixante dix ans avant d'être assassiné par la gestapo et compares cela avec la situation actuelle, mets à jour et tires-en toi-même tes conclusions, c'est écrit ».

C'est écrit, Maktub, d'autres rencontres d'autres sources, on reçoit trop il faut donner ; don et contre don (Marcel Mauss), on ne peut plus reculer.

 

Les gens voient ceux et ce que nous représentons et ils apportent de l'eau au moulin de la véritable information sur la radioprotection. Des réseaux se tissent dans l'ombre des médias dominants, et c'est la énième mutation génétique qui s'opère car tous ces réseaux font un travail de fourmis pour contrecarrer la propagande infecte et internationale. Ici une ministre française de la santé balaye d'un revers de manche l'enquête italienne sur les retombées de Tchernobyl en Corse. Mais il n'y avait pas que la Corse. Elle joue son rôle de soldat du gouvernement, « c'est la fonction qui fait l'organe ».

Et là on proteste que l'OMS ne publie pas l'étude sur les conséquences de Fallouja en Irak.

http://bellaciao.org/fr/spip.php?article136277

Ce rapport complet ne sera pas publié ( il y a actuellement un leurre publié sur le site de l'OMS), comme les rapports des conférences sur Tchernobyl, car ces rapports sont accablants pour les gouvernements des pays qui composent l'OMS. Comme pour l'agent Orange, les gouvernements assujettis aux puissances financières et industrielles nient en bloc plus de quarante ans après les faits ; « c'est la fonction qui fait l'organe ».

Ici la députée de la Guyane Mme Taubira avait fait avec un député de Corse Mr Giacobbi une proposition de loi visant à reconnaître les victimes du nucléaire, toutes les victimes du nucléaire ; des essais nucléaire et les retombées de Tchernobyl. C'est pour cela que cette proposition de loi s'est fait couper l'herbe sous les pieds par le ministre de la défense (ministre de la guerre ou de l'agression) de Sarkozy de l'époque (guerre d’Afghanistan- Libye) Hervé Morin pour ne reconnaître que les victimes françaises des essais, mais en fait une énième entourloupe gouvernementale. http://bellaciao.org/fr/spip.php?article135029

 

Et là, la même madame Taubira maintenant au gouvernement de l'époque guerre du Mali – Syrie?Iran ?qui déglingue la seule juge Bertella-Geffroy qui n'a pas froid aux yeux et a révélé en vingt ans plusieurs scandales de santé publique dont celui du nucléaire. « C'est la fonction qui fait l'organe ». Il serai intéressant de voir ce que pourrait faire le député Giacobbi s'il entrait au gouvernement...Tous en ressortiraient peut-être en faisant un bouquin du type : « On ne peut rien faire Madame la ministre »(Lepage) ?

 

L'autre jour, un jeune homme de 25 à 30ans s'est arrêté à notre pré carré, un peu tendu, il semblait outré que nous osions nous en prendre à une institution « aussi respectable» que l'OMS. Je commençais à sortir un tract et le refrain habituel ; l'OMS ne respecte pas sa constitution qui stipule qu'elle doit organiser, faire les recommandations pour la santé dans le monde etc qu'il n'y a pas que l'accident de Tchernobyl mais il a été un catalyseur, un révélateur de cette imposture onusienne. C'est alors qu'il me sorti que « Tchernobyl avait été un accident « soviétique » » le répétant plusieurs fois. Lorsqu'un jeune vous sort cela on s'imagine tout de suite dans quel moule il a grandi. Et on se dit que la Corée du nord après tout n'est pas si loin...Mais je n'ai pas eu le temps de lui expliquer ;

  • que nous ne sommes pas contre l'OMS que nous ne sommes pas « les gentils » contre eux « les méchants » ou le contraire etc.

  • Que même le lobby ne peut échapper à la contamination radioactive.

  • Que Fukushima, qui crache des radionucléides dans l'air et dans l'océan en permanence autant que les gouvernements crachent des mensonges, est un accident « capitaliste ».

  • Que Fallouja a reçu des bombardements d'armes de destruction perpétuelle sous un faux prétexte de détenir des armes de destruction massive etc.

     

    Mais le jeune sortant de l'école binaire s'est éclipsé, il avait un bus à prendre (il y a un bus toute les 3mn à cette heure de la journée), il a pris quand même un tract où tous les liens sont mentionnés, mais encore un qui a complètement raté le processus de la rencontre. (Jacquard).

 

Donc les chauffeurs de bus soviétiques de la ligne 8, 28 et F continuent de nous saluer, et les chauffeurs de taxi capitalistes aussi d'ailleurs (ou c'est le contraire). Depuis 6 ans certains sont sûrement partis en retraite et sont peut-être rentrés chez eux, en URSS ou à New-York ou à Bagdad...

 

Le professeur Nesterenko lui était un Cosaque. « Mes ancêtres étaient des Cosaques. J'ai le caractère cosaque. J'ai continué d'écrire. De faire des conférences. Il fallait sauver les gens. Les évacuer d'urgence ! Nous avons multiplié nos missions d'enquête. Notre Institut a dressé la première carte des régions contaminées... Tout le sud de la république. Mais tout cela, c'est déjà de l'histoire... L'histoire d'un crime !"( Svetlana Alexievitch "La supplication")

 

 

 

On oppose les peuples sous prétextes fallacieux, alors qu'il y a seulement qu'une crapulerie doublée d’œillères dans chaque pays http://bellaciao.org/fr/spip.php?article109888 .

Le racisme est aussi une technique de manipulation des masses.

Si la rencontre est aussi bien occultée dans la société actuelle c'est qu'elle menace les intérêts de quelques uns. Comment rappeler à ces quelques uns et aux gens formatés depuis l'enfance que la technique a dépassé l'homme ? Que si Nesterenko a fait cela entre autre parce qu'il était un Cosaque, dans un autre pays une autre culture un autre homme ou une autre femme l'aurait fait parce qu'il est un Masaï, parce qu'il est un Kanak, un Peuhl, un Aymara, un Comanche un noir un juif un hindou un polonais, un berbère, un irlandais, un inuit, un tzigane, un islandais, un italien,un cambodgien, un espagnol etc bref pour les mêmes raisons que nous sommes là depuis 6 ans parce que nous sommes anglais autrichien allemand états-unien français russe, suisse juif noir américain arabe beur japonais Touareg chinois et Rrom. Parce que nous sommes simplement des hommes et des femmes, des êtres vivants conscients de leur propre instinct de survie dans un environnement menacé par une poignée d'imbéciles.

 

Les fourmis tisseuses ont commencé l'organisation d'un forum indépendant sur la radioprotection pour 2014, dans l'ombre. Des scientifiques, des journalistes, etc des bénévoles de tout poil et indépendants continuent leur tâche et y contribueront directement ou indirectement dans l'ombre comme en 2012.

http://independentwho.org/fr/2012/05/14/forum-geneve/

 

Tous les jours au grand jour des femmes et hommes marquent de leur présence avec une pancarte le fait que les victimes de la contamination radioactive dont des enfants ne sont pas reconnues et donc pas soignées. Au grand jour, car il faut une opposition physique à cette barbarie dépersonnalisée. Ces personnes représentent aussi toutes les fourmis tisseuses de l'ombre, une armée de fourmis une autre armée des ombres. L'oiseau bleu ne se méfie plus de nous, car cette lutte s'inscrit dans la durée. Health Bird. Tous les jours parce que tous les jours quelque part un être vivant souffre et meure de la radioactivité sans être reconnu ni même soigné. Tous les jours, à chaque fois que quelqu'un allume sa télé abrutissante, sa radio ou lit un torche fesse gratuit ou payant, il y a des fourmis qui tissent la toile d'une véritable information sur la radioactivité, c'est aussi la radio-activité http://collectifantinucleaire13.wordpress.com/2013/10/25/la-demi-heure-radio-active-lemission-de-contre-propagande-sur-le-nucleaire/

 

 

Les vigies n'acceptent pas de monnaie, la monnaie doit être versée à Belrad par le biais de l'asso des enfants de Tchernobyl Belarus.

http://enfants-tchernobyl-belarus.org/doku.php?id=notre_association

 

Don et contre don, vous pouvez participer.

http://independentwho.org/fr/

Vous pouvez transmettre, organiser de véritables rencontres avec les autres personnes qui ne pensent pas comme vous. Vous, nous, nous sommes tous responsables.

 

 

Nous sommes tous responsables et comme le dit superbement Jean Marie Matagne;

Nous sommes tous otages d'AREVA

http://bellaciao.org/fr/spip.php?article138062

 

 

et on sait ce qui se passe à Arlit :

http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/terrorisme-ce-qu-il-se-passe-a-136347

 

http://coordination-antinucleaire-sudest.net/2012/index.php?post/2013/10/13/Des-milliers-de-Nig%C3%A9riens-manifestent-contre-Areva

 

 

Nous sommes tous otages d'AREVA mais aussi de Monsanto etc et de leur monde. C'est le même monde et il est à déconstruire, c'est à dire qu'il est à démonter à la main (pour garder la dimension humaine) comme un vulgaire resto de malbouffe rapide à l'enseigne repeinte en vert ou comme un vulgaire portique de péage d'écotaxe, énième déviance et récupération de la clique de têtes à claque des gouvernements factices de par le monde, qui sous-traitent aux neveux d'IG Farben.

http://www.bastamag.net/article3465.html

 

Les journalistes de RFI récemment assassinés en Afrique sont en première ligne, comme les autres otages, ou comme la population d'Arlit contaminées et partout ailleurs etc pour la même raison que la mer pleure des cadavres à Lampedusa depuis des lustres. http://cadtm.org/Lampedusa

 

Ils sont victimes du retour de manivelle durant des siècles d'exploitation de l'homme par l'homme dans son environnement, inhabitable, vidé et de plus en plus contaminé.

Ces journalistes de RFI victimes de « la haine du Français » que propage le comportement imbécile des politiciens, militaires, industriels, banquier etc de la Frankreich über allès des « zélites » de polytechnique, ENA etc à Saint Cyr. .Cela rappelle aussi un autre journaliste de RFI assassiné à cause de cette Françafrique qui n'en fini pas, il y a sûrement un rapport, comme pour la petite nièce de Marc Bloch, avec le fait que des membres de sa famille sont là depuis le début du mouvement.

Il y a sûrement un rapport, pas besoin de grande investigation avec le fait que nous sommes à 40km à vol d’oiseau de cette île sur la terre, les Glières du CRHA, ces résistants d'hier et d’aujourd’hui. Ceux d'hier qui avaient ces idéaux qu'ils ont même écrit afin de retrouver « la liberté de la presse, son honneur et son indépendance à l’égard de l’Etat, des puissances d’argent et des influences étrangères » ; et ces résistant(es) d’aujourd’hui ; on voit partout la même absence de ressentiment, mais des principes, des sortes de règles du vivre ensemble qui ne sont et qui ne peuvent s'écrire. Sans violence mais avec persévérance, ils (elles) font la jonction.

- La Jonction, où l'Arve impétueuse rejoint le Rhône force tranquille,

- La Jonction, où le glacier de Taconnaz rejoint celui des Bossons.

- Ceux de la Shoah rejoignent ceux des massacres coloniaux.

- La jonction des nomades persécutés d'Afrique les Touareg etc rejoignent ceux d'Europe les Rrom, les peuples sans Etat.

- La jonction des contaminations radioactives, OGM, electromagnétique etc

- La jonction des luttes sociales et environnementales.

- La jonction des peuples contre la Barbarie et sa propagande infecte.

- La Jonction la confluencia http://bellaciao.org/fr/spip.php?article104674

- La Jonction la confluenza http://bellaciao.org/fr/spip.php?article131974

La jonction comme les artères qui remontent au cœur.

Comme la sève de l'arbre et participe à l'oxygénation du vivant, la confluence des luttes sur le même arbre. Puisque lorsqu'un homme rêve seul ce n'est qu'un rêve mais lorsque tous les peuples font le même rêve, ce n'est plus un rêve car il devient réalité.

et cetera .

 

Nous sommes tous otages et tous contaminés,

comme ici

http://www.lesenfantsdetchernobyl.fr/

http://www.lesenfantsdetchernobyl.fr/Telechargements/00_Accueil/Avenir_Iryna.pdf

 

Cette jeune fille a juste le malheur de naître et vivre avec ces compatriotes en territoire contaminé et le malheur de se nourrir tous les jours avec de la nourriture contaminée. La contamination ne s’arrête pas, les prochaines victimes ne sont même pas encore nées.

 

Comme ces deux là contaminés du cerveau qui haïssent leurs compatriotes à ce point.

 

« MINSK, 18 juillet - RIA Novosti

Centrale nucléaire biélorusse: Moscou et Minsk signent

Le premier ministre russe Dmitri Medvedev et le président biélorusse Alexandre Loukachenko

 

La Russie et la Biélorussie ont signé mercredi le contrat général sur la construction d'une centrale nucléaire composée de deux réacteurs d'une puissance totale de 2.400 MW dans la région biélorusse de Grodno, dans le cadre d'une visite du premier ministre russe Dmitri Medvedev à Minsk. Le contrat général définit les obligations et la responsabilité des parties, les dates de réalisation du projet et son coût approximatif, les modalités de financement, de livraison des équipements, d'organisation du chantier, de mise en service des réacteurs, etc.

Côté russe, le document a été signé par Valeri Limarenko, directeur de la société russe Atomenergoproekt (NIAEP), filiale d'ingénierie du groupe Atomstroïexport, côté biélorusse par Mikhaïl Filimonov, chef de la Direction de la construction des centrales nucléaires. La cérémonie s'est tenue en présence des premiers ministres des deux pays, Dmitri Medvedev et Mikhaïl Miasnikovitch.

Moscou et Minsk ont signé un accord sur la construction d'une centrale nucléaire sur le territoire biélorusse le 15 mars 2011. Au terme du contrat général, le premier réacteur d'une puissance de 1.200 MW devrait être mis en exploitation industrielle en novembre 2018 et le second en juillet 2020. La construction sera effectuée par des spécialistes russes et financée au moyen d'un crédit russe de 10 milliards de dollars. »

 

 

 

 

Ils détestent et trahissent leurs propres compatriotes comme tous les membres de ces gouvernements qui se succèdent et composent l'AIEA depuis des décennies. Comme un Pasqua corse d'origine qui déteste les Corse au point de trahir en 1986 comme le fait le gouvernement actuel. http://www.franceculture.fr/player/reecouter?play=4720920

 

Tous, ils préfèrent leur nombril. Oui, c'est tout à fait cela , un journaliste comme Albert Londres ou Joseph Kessel titrerai son article comme cela : « Leur nombril par dessus tout (über alles) ».

.

Des neveux d'Albert Londres contre les neveux d'IG Farben ; qui l'emportera ? Albert Jacquard est mort, vive la compétition ? Que le meilleur gagne... C'est aussi pour cela que la vie vaut la peine d'être vécue ; voir cela et y participer par des multiples contributions. Et ne pas céder aux découragements stériles comme la prophétie de Malraux :

http://bellaciao.org/fr/spip.php?article137410

car si en effet « tous les hommes sont frères » (Gandhi) «  il y a des coups de pieds au cul qui se perdent et en haut lieu. » (prophétie de Yvette Hampe, ma grand-mère qui tournait les cartes et le pendule)

Elle disait qu'elle parlait comme elle avait le nez fait, pendant la guerre elle récupérait des sacs de chanvre pour vêtir ses gosses, de là est venue sûrement l'expression « être habillé comme un sac à patates... » Elle était aussi têtue qu'une mule (« tête de Belle-Ile »).

Et pas seulement sur ce trottoir devant ce bâtiment glacé, il y en a beaucoup de rencontrés du même genre, cela pisse l'humanité, cela pisse l'amour et on va pas lâcher le morceau.

 

Car partout comme en Polynésie, le nucléaire brûle les vies et la maison Polytechniquorrèzienne regarde ailleurs... on ne peut même pas employer cette expression de mettre la tête dans le sable et cela craint aussi pour l'autruche car le sable est contaminé à Fallouja, Bassora, au Nevada, à Mururoa, Fangataufa, Arlit, in Eker et cetera. A Lampedusa, le sable n'est pourtant pas contaminé (pas encore) mais c'est le même problème et la même cause. Ils regardent ailleurs, en direction de ....

Leur nombril par dessus tout (über alles)

Journalistes, si vous lisez ces mots, reprenez ce titre, il n'y a pas de brevet (ni sur le vivant) qui tienne, ou de droit de propriété sur ce qui est gratuit et donné par la nature etc ; tout a été reçu des autres, je ne suis rien nous sommes. « Ce que je suis c'est ce que je me suis donné en rencontrant les autres » (Jacquard) et l' « écrire c'est faire un bond hors du rang des meurtriers » (Kafka, pigiste au journal « Le Contaminé International »)

 

 

 

Il faut comprendre les choses pour les changer... (liste non exhaustive...)

http://lesveilleursdefukushima.blogspot.com/

 

http://appeldefukushima.wordpress.com/

http://fukushima.over-blog.fr/

écologie et santé, les amis de Yury Bandajevski : http://chernobyl-today.org/

 

radioprotection Santé

http://independentwho.org/fr/ ; http://www.youtube.com/user/Independentwho?feature=mhee

http://belrad-institute.org/

http://enfants-tchernobyl-belarus.org/

http://www.criirad.org/

www.lesenfantsdetchernobyl.fr

www.ippnw.ch

http://amfpgn.org/

http://www.acsir.org/acsir.php

http://asso-malades-thyroide.org/

http://aipri.blogspot.com/

www.aven.org

www.mururoa.org

http://moruroaetatou.com/

www.avigolfe.com

 

 

Info-action

http://www.contratom.ch/spip/

http://www.sortirdunucleaire.org/

http://sortirdunucleaire75.org/

http://www.coordination-antinucleaire-sudest.org/

http://observ.nucleaire.free.fr/

www.resosol.org http://resosol.org/Gazette/GSIEN.html

http://tchernobyl.verites.free.fr

http://www.dissident-media.org/infonucleaire/

http://burestop.free.fr/spip/

http://www.villesurterre.com/

http://www.wise-paris.org/index_f.html

 

Actions engagées

http://valognesstopcastor.noblogs.org/

http://antitht.noblogs.org/

 

Désarmement

www.armesnucleairesstop.org

http://www.icanfrance.org/

www.obsarm.org

www.abolition2000.org

http://www.nonaumissilem51.org/

http://acdn.france.free.fr

 

 

 

 

 

Occupy Appia Street ; nous sommes les 100%

Le 25/08/2013

Occupy Health Street ; nous sommes les 100% sans accord avec WHO

 

Vassili Borissovitch Nesterenko

 

Nous sommes le 25 Août 2013 cela fait 5ans déjà

 

 

 

 

On est symboliquement devant ce bâtiment « au cœur du monstre » depuis 6 ans et quelques poussières radioactives

avec un essaimage réussi à Paris.

 

Nous occupons la totalité du terrain qui nous est accordé par les autorités genevoises ; notre pré carré tient dans un mouchoir de poche, c'est propre en ordre comme disent les autochtones, ou bien.

 

Genève est surprenante, on croit voir que des banques et des tennisman français ou des pilotes allemand, des montres pour cinquantenaires etc mais il y a aussi des « ultra gauche anarcho autonomes » et quelques écolos qui siègent au gouvernement de la ville. Il y a même un article de la constitution genevoise qui nous encadre malgré un pilonnage récent de la partie libérale du gouvernement (libérale du mot liber-liberté comme liberté du renard dans le poulailler).

 

Genève est surprenante, on croit voir que des sociétés offshore, des dictateurs en goguette, des princes de pacotille, des « réfugiés fiscaux » etc mais il y a aussi des réfugiés politiques. Ces derniers sont en général avec nous, certains font même partie du collectif. Je me souviens la première année d'une argentine, Lydia, qui a connue la dictature dans son pays, elle répétait avec son accent latinos à propos de notre mouvement : « pas de consensus, pas de consensus ». Aussi, un chilien du nom de Gustavo m'a répété une formule très connue là-bas, je lui ai même demandé de me l'écrire ; le « je » se prononce « re » et l'accentuation se fait sur les avant dernières syllabes (à peu près...)« El pueblo unido jamàs serà vencido »  « El pueblo unido jamàs serà vencido » ; c'est plus que des mots c'est une musique. Ces mots ces actes ce langage sont plus importants plus forts quand ils viennent de telles personnes parce qu'ils portent une histoire.

 

Genève est surprenante, on croit voir que des bâtiments froids et sombres durs comme la pierre mais il y en a faits en molasse qui s’effritent avec la moindre humidité et il y en a aussi composés de tuf calcaire chaud et isolant. Nos hébergeurs sont les habitants, parmi eux la propre petite nièce du résistant Marc Bloch. A chaque rencontre une source, une histoire, un livre. Chez elle j'ai vu entre autre « Un si fragile vernis d'humanité » de Michel Terestchenko ».Et ce fameux « l'étrange défaite », elle me l'a montré, venant de telle personne c'est comme si l'auteur était en face de moi et me le tendait en disant «  Petit, vois ce que j'ai écrit il y a soixante dix ans avant d'être assassiné par la gestapo et compares cela avec la situation actuelle, mets à jour et tires-en toi-même tes conclusions, c'est écrit ».

C'est écrit, Maktub, d'autres rencontres d'autres sources, on reçoit trop il faut donner ; don et contre don (Marcel Mauss), on ne peut plus reculer.

 

Les gens voient ceux et ce que nous représentons et ils apportent de l'eau au moulin de la véritable information sur la radioprotection. Des réseaux se tissent dans l'ombre des médias dominants, et c'est la énième mutation génétique qui s'opère car tous ces réseaux font un travail de fourmis pour contrecarrer la propagande infecte et internationale. Ici une ministre française de la santé balaye d'un revers de manche l'enquête italienne sur les retombées de Tchernobyl en Corse. Mais il n'y avait pas que la Corse. Elle joue son rôle de soldat du gouvernement, « c'est la fonction qui fait l'organe ».

Et là on proteste que l'OMS ne publie pas l'étude sur les conséquences de Fallouja en Irak.

 

Ce rapport ne sera pas publié, comme les rapports des conférences sur Tchernobyl car ces rapports sont accablants pour les gouvernements des pays qui composent l'OMS. Comme pour l'agent Orange, les gouvernements nient en bloc plus de quarante ans après les faits ; « c'est la fonction qui fait l'organe ».

Ici une députée de la Guyane Mme Taubira fait avec un député de Corse Mr Giacobbi une proposition de loi visant à reconnaître les victimes du nucléaire, toutes les victimes du nucléaire ; des essais nucléaire et les retombées de Tchernobyl avant de se faire couper l'herbe sous les pieds par le ministre de la défense (ministre de la guerre ou de l'agression) de Sarkozy de l'époque (guerre d’Afghanistan- Libye) Hervé Morin pour reconnaître que les victimes françaises des essais, en fait une énième entourloupe gouvernementale. http://bellaciao.org/fr/spip.php?article135029

 

Et là la même madame Taubira au gouvernement de l'époque guerre du Mali – Syrie?Iran ?qui déglingue la seule juge Bertella-Geffroy qui n'a pas froid aux yeux et a révélé en vingt ans plusieurs scandales de santé publique dont celui du nucléaire. « C'est la fonction qui fait l'organe ».

 

L'autre jour, un jeune homme de 25 à 30ans s'est arrêté à notre pré carré, un peu tendu, il semblait outré que nous osions nous en prendre à une institution « aussi respectable» que l'OMS. Je commençais à sortir un tract et le refrain habituel ; l'OMS ne respecte pas sa constitution qui stipule qu'elle doit organiser, faire les recommandations pour la santé dans le monde etc qu'il n'y a pas que l'accident de Tchernobyl mais il a été un catalyseur, un révélateur de cette imposture onusienne. C'est alors qu'il me sorti que « Tchernobyl avait été un accident « soviétique » » le répétant plusieurs fois. Lorsqu'un jeune vous sort cela on s'imagine tout de suite dans quel moule il a grandi. Et on se dit que la Corée du nord après tout n'est pas si loin...Mais je n'ai pas eu le temps de lui expliquer ;

  • que nous ne sommes pas contre l'OMS que nous ne sommes pas « les gentils » contre eux « les méchants » ou le contraire etc.

  • Que même le lobby ne peut échapper à la contamination radioactive.

  • Que Fukushima, qui crache des radionucléides dans l'air et dans l'océan en permanence autant que les gouvernements crachent des mensonges, est un accident « capitaliste ».

  • Que Fallouja a reçu des bombardements d'armes de destruction perpétuelle sous un faux prétexte de détenir des armes de destruction massive etc.

     

    Mais le jeune sortant de l'école binaire s'est éclipsé, il avait un bus à prendre (il y a un bus toute les 3mn à cette heure de la journée), il a pris quand même un tract où tous les liens sont mentionnés, mais encore un qui a complètement raté le processus de la rencontre. (Jacquard).

 

Donc les chauffeurs de bus soviétiques de la ligne 8, 26 et F continuent de nous saluer, et les chauffeurs de taxi capitalistes aussi d'ailleurs (ou c'est le contraire). Depuis 6 ans certains sont sûrement partis en retraite et sont peut-être rentrés chez eux, en URSS ou à New-York ou à Bagdad...

 

Le professeur Nesterenko lui était un Cosaque. « Mes ancêtres étaient des Cosaques. J'ai le caractère cosaque. J'ai continué d'écrire. De faire des conférences. Il fallait sauver les gens. Les évacuer d'urgence ! Nous avons multiplié nos missions d'enquête. Notre Institut a dressé la première carte des régions contaminées... Tout le sud de la république. Mais tout cela, c'est déjà de l'histoire... L'histoire d'un crime !"( Svetlana Alexievitch "La supplication")

 

 

 

On oppose les peuples sous prétextes fallacieux, alors qu'il y a seulement qu'une crapulerie doublée d’œillères dans chaque pays .

Si la rencontre est aussi bien occultée dans la société actuelle c'est qu'elle menace les intérêts de quelques uns. Comment rappeler à ces quelques uns et aux gens formatés depuis l'enfance que la technique a dépassé l'homme ? Que si Nesterenko a fait cela entre autre parce qu'il était un Cosaque, dans un autre pays une autre culture un autre homme ou une autre femme l'aurait fait parce qu'il est un Masaï, parce qu'il est un Kanak, un Peul, un Aymara, un Comanche un noir un juif un hindou un polonais, un berbère, un irlandais, un inuit, un tzigane, un islandais, un italien,un cambodgien, un espagnol etc bref pour les mêmes raisons que nous sommes là depuis 6 ans parce que nous sommes anglais autrichien allemand états-unien français russe, suisse juif noir américain arabe beur japonais chinois et Rrom. Parce que nous sommes simplement des hommes et des femmes, des êtres vivants conscients de leur propre instinct de survie dans un environnement menacé par une poignée d'imbéciles.

 

Les fourmis tisseuses ont commencé l'organisation d'un forum indépendant sur la radioprotection pour 2014, dans l'ombre. Des scientifiques, des journalistes, etc des bénévoles de tout poil et indépendants continuent leur tâche et y contribueront directement ou indirectement dans l'ombre comme en 2012.

http://independentwho.org/fr/2012/05/14/forum-geneve/

 

Demain au grand jour une femme prénommée Claire venant de Villejuif marquera de sa présence avec une pancarte le fait que les victimes de la contamination radioactive dont des enfants ne sont pas reconnues et donc pas soignées. Au grand jour elle représentera aussi toutes les fourmis tisseuses de l'ombre, une armée de fourmis une autre armée des ombres. Elle sera côtoyée aussi par un oiseau prénommé Health Bird. Tous les jours parce que tous les jours quelque part un être vivant souffre et meure de la radioactivité sans être reconnu ni même soigné.

 

Les deux n'accepteront pas de monnaie, la monnaie doit être versée à Belrad par le biais de l'asso des enfants de Tchernobyl Belarus.

http://enfants-tchernobyl-belarus.org/doku.php?id=notre_association

 

Don et contre don, vous pouvez participer.

http://independentwho.org/fr/

Vous pouvez transmettre, organiser de véritables rencontres avec les autres personnes qui ne pensent pas comme vous. Vous, nous, nous sommes tous responsables.

 

 

Il faut comprendre les choses pour les changer... (liste non exhaustive...)

http://lesveilleursdefukushima.blogspot.com/

 

http://appeldefukushima.wordpress.com/

http://fukushima.over-blog.fr/

écologie et santé, les amis de Yury Bandajevski : http://chernobyl-today.org/

 

radioprotection Santé

http://independentwho.org/fr/ ; http://www.youtube.com/user/Independentwho?feature=mhee

http://belrad-institute.org/

http://enfants-tchernobyl-belarus.org/doku.php

http://www.criirad.org/

www.lesenfantsdetchernobyl.fr

www.ippnw.ch

http://amfpgn.org/

http://asso-malades-thyroide.org/

http://aipri.blogspot.com/

www.aven.org

www.mururoa.org

www.avigolfe.com

http://www.next-p.org

 

 

Info-action

http://www.contratom.ch/spip/

http://www.sortirdunucleaire.org/

http://sortirdunucleaire75.org/

http://www.coordination-antinucleaire-sudest.org/

http://observ.nucleaire.free.fr/

www.resosol.org http://resosol.org/Gazette/GSIEN.html

http://tchernobyl.verites.free.fr

http://www.dissident-media.org/infonucleaire/

http://burestop.free.fr/spip/

http://www.villesurterre.com/

http://www.wise-paris.org/index_f.html

 

Actions engagées

http://valognesstopcastor.noblogs.org/

http://antitht.noblogs.org/

 

Désarmement

www.armesnucleairesstop.org

http://www.icanfrance.org/

www.obsarm.org

www.abolition2000.org

http://www.nonaumissilem51.org/

http://acdn.france.free.fr

 

Étasunien, français, anglais souviens-toi de Fallouja

Le 16/07/2013

Le tour de France et Fallouja

ou Evo Moralès peut traverser la France en vélo

 

Aucun rapport me direz-vous et pourtant...

 

 

 

Message au public du tour de France

 

Mesdames messieurs, français françaises, il faut se rendre à l'évidence, le tour de France c'est terminé ; le rêve est brisé : trop d'argent, trop de mensonge, trop de drogue, trop de compétition, trop d'énergie. Et surtout : l'absence complète de sens.

http://www.legrandsoir.info/33-vainqueurs-du-tour-de-france-et-le-dopage.html

 

Il est temps que la popularité de cette grand messe se transfert sur la véritable identité de la bicyclette : la simplicité, la convivialité etc avec Paulette...

 

Il faut enfourcher vos bolides et faire de la lenteur de la vertu. Dans toutes les villes de France il y a des vélorutions auxquelles vous pouvez participer.

 

Il y a aussi un véritable alter Tour qui existe depuis plusieurs années déjà avec de plus en plus d’engouement.

http://www.altertour.net/

http://www.youtube.com/user/altertour?feature=mhee

 

Là est l'esprit de la bicyclette. Le départ sera lancé le 18 Juillet 2013.

 

Et il y a aussi beaucoup d'autres exemples, des globes trotter, des Marthaler , et des militants. Tenez par exemple pour ceux qui se souviennent... peut-être des deux nantais partis en même temps que le Tour de France en Juillet 2010 de Nantes pour se rendre à Genève.

http://bellaciao.org/fr/spip.php?article105264

 

Et bien ils refont les 800 km chaque année, et cette année, il y a un autre nantais qui a fait le trajet. Je sais pas ce qui se passe avec les Nantais, il y a pourtant un aéroport à Nantes et à Genève, mais peut-être qu'ils sont fâchés avec les aéroports là-bas... allez savoir...http://zad.nadir.org/

 

Toujours est-il qu'ils tiennent à venir en vélo, l'éloge de la lenteur qu'ils disent, la rencontre.

Et ce cycliste là s'appelle Michel Godet, il a pris son quart lundi 1er juillet., et il ne peut pas faire le tour de France car il est hors norme ou plutôt hors cadre :

  • Il a déjà poussé le petit vélo jusqu'en Palestine

  • il a soixante huit ans et toutes ses dents

  • il est végétarien et cultive son jardin en biodynamie à la grelinette

  • il est apiculteur, il pique, il pourrait faire régulièrement des piqûres de rappel à l'OMS;

 

 

 

 

Fallouja, Tchernobyl, Fukushima Piqûres de rappel pour l'OMS

 

 

 

Qu'est-ce qui retarde le rapport de l'OMS sur les malformations congénitales irakiens?

 

Une étude de l'Organisation mondiale de la Santé de 2012 sur les malformations congénitales en Irak n'a toujours pas été rendue publique.

 

6 juin 2013  du Dr Mozhgan Savabieaszfahani

 

Le Dr Mozhgan Savabieasfahani, originaire d'Iran, est une toxicologue environnementale basée dans le Michigan. Elle est l'auteure de plus de deux douzaines d'articles et commentaires scientifiques et d'un livre: "Pollution et dommages reproductifs" (DVM 2009).

 

Stérilité, fausses couches à répétition, morts-nés, et sévères malformations congénitales ont augmenté dans certaines parties d'Irak

 

L’Irak est empoisonné (1) . Trente-cinq millions d'Irakiens se réveillent chaque matin avec un cauchemar vivant de cancers infantiles, des cancers de l'adulte et de malformations congénitales. Cancers familiaux, cancers en amas et cancers multiples chez le même individu sont devenues fréquents en Irak.

Stérilité, fausses couches à répétition, morts-nés et malformations congénitales graves - certains n'ont jamais été décrites dans les livres de médecine - sont partout, en nombre croissant. Pris au piège de ce cauchemar infernal, des millions d'Irakiens luttent pour survivre, et ils appellent à l'aide (2).

 

Après une longue attente, la pression du public et l'attention des médias à cette catastrophe de santé publique ont entraîné une étude menée conjointement par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et le ministère irakien de la Santé afin de déterminer la prévalence des malformations congénitales en Irak. Cette étude a débuté en Mai-Juin 2012 et a été achevée au début Octobre 2012.

 

Le site de l'OMS affirme que cette étude de grande envergure a été menée à Bagdad (Karkh et Rasafa), Diyala, Anbar, Sulaymaniyah, Babel, Bassorah, Mossoul et Thi-Qar, avec 10.800 familles dans 18 districts avec taille un échantillonnage de 600 familles par district.

L' Independent (journal du Royaume-Uni) a indiqué (3) que cette étude devait être publié en Novembre 2012. Mais le rapport n'est pas encore sorti.

 

 

Rapport gardé secret

 

En Mars 2013, un haut fonctionnaire (4) au ministère de la Santé irakien à Bagdad a discuté de la question avec la BBC et a déclaré que «toutes les études réalisées par le ministère de la Santé prouvent avec des preuves accablantes qu'il y a eu une augmentation des malformations congénitales et des cancers » nen Irak.

 

Au cours du même documentaire de la BBC, appelé «Né sous une mauvaise étoile", deux autres chercheurs du ministère de la santé ont discuté de l'étude non publiée. Ils ont confirmé que ces cancers et ces malformations congénitales constituent une crise majeure pour la prochaine génération d'enfants irakiens. Ils ont confirmé expressément les augmentations simultanées des cancers et des anomalies congénitales dans trois gouvernorats - Ninive, Anbar et Najaf - reliant ces augmentations aux munitions utilisées pendant la guerre.

 

Pourquoi un rapport aussi important devrait-il être gardé secret?

 

Dans une situation d'urgence sanitaire grave, comme nous le voyons en Irak, une telle étude approfondie de la santé publique doit être largement diffusée pour susciter un soutien et des recherches internationaux. Les experts médicaux, épidémiologistes, toxicologues environnementaux, personnel d'assainissement et spécialistes de la décontamination de l'environnement doivent être convoqués pour résoudre cette crise et sauver des vies.

Un délai de six mois pour la publication d'un tel rapport critique a laissé beaucoup d'entre nous inquiets et craignant qu'il puisse être supprimé.

 

En réponse à ce retard coûteux de la publication de ce rapport par l'OMS, 58 scientifiques (5), professionnels de santé et défenseurs des droits de l'homme ont récemment écrit à l'OMS et au ministère irakien de la Santé, pour demander la publication immédiate de ce rapport. Nous avons demandé que ce rapport d'importance mondiale soit publié immédiatement. Nous n'avons reçu aucune réponse à cette lettre.

La lettre a été signée par des irakiens, iraniens, libanais, japonais, australiens, des universitaires américains et nord-européens et des personnalités publiques. Elles comprenaient Noam Chomsky, Ken Loach, John Tirman, Human Rights Now (Japon), Health Alliance International et des membre du conseil d'administration de BlackCommentator.com.

Nous attendons toujours une réponse de l'OMS. Pourquoi cet important rapport est-il ajourné?

 

Une possible réponse a été proposée le 26 mai par The Gardian (journal anglais) . Il a signalé les récents commentaires (6) de Hans von Sponeck, ancien secrétaire général adjoint des Nations Unies: «Le gouvernement américain a cherché à empêcher l'OMS d'expertiser les zones du sud de l'Irak, où l'uranium appauvri a été utilisé et a causé des dangers sanitaires et environnementaux graves.»

Il serait profondément affligeant que ce rapport de l'OMS soit retardé pour une telle raison. Après tant d'années de sanctions et de guerre, la santé publique de 35 millions d'Irakiens ne doit pas être prise en otage. Au lieu de cela, nous devons nous efforcer de sauver des vies aujourd'hui et prévenir toute nouvelle contamination de la terre avec les polluants de guerre.

 

 

Sanctions meurtrières de l'ONU sur l'Irak

 

Rappelez-vous les sanctions meurtrières de l'ONU sur l'Irak. En 1995, ces sanctions ont dévasté l'infrastructure de santé publique irakienne et ont peut-être tué jusqu'à 576 000 enfants (7), selon les scientifiques de la FAO (Food and Agriculture Organization des Nations Unies).

Dans cet état de vulnérabilité, l'Irak a été envahi. Le MSNBC (site informatif US) a rapporté(8): "Entre 2002 et 2005, les forces américaines ont tiré 6 milliards de balles en Irak (quelque chose comme 300.000 pour chaque personne tuée) Ils ont également largué de 2.000 à 4.000 tonnes de bombes sur les villes irakiennes, laissant derrière elles un brouet de sorcière de contaminants et métaux toxiques, dont le plomb et le mercure qui sont des neurotoxines. "

 

Depuis 2003, la santé de la mère et de l'enfant se sont encore détériorées en Irak, et les indicateurs de santé du pays sont maintenant parmi les plus pauvres du monde. L'état actuel de santé maternelle et infantile en Irak sera encore plus altéré si le rapport de l'OMS sur les malformations congénitales continue d'être inaccessible au public.

 

Le rapport de l'OMS permettra de préciser l'ampleur et l'évolution des malformations congénitales dans plusieurs gouvernorats irakiens, d'identifier les facteurs de risque possibles de ces anomalies congénitales, et d'évaluer le fardeau public de cet environnement sur la nation irakienne. L'information contenue dans ce rapport est essentielle pour informer et établir des priorités de politique de santé publique en Irak et dans la région au sens large.

La publication immédiate de ce rapport sera la première étape pour la mobilisation d'efforts mondiaux visant à protéger la santé publique d'une dégradation supplémentaire en Irak et dans toute la région. Une fois publié, le rapport permettra aux chercheurs de collaborer, poser les questions les plus pertinentes et conduire des études pour remédier à cette situation d'urgence sanitaire.

 

 

Notes

(1) http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3464374/pdf/128_2012_Article_817.pdf

Metal Contamination and the Epidemic of Congenital Birth Defects in Iraqi Cities - Bull Environ Contam Toxicol (2012) 89:937–944 DOI 10.1007/s00128-012-0817-2

(2) http://news.sky.com/story/606364/did-us-army-cause-iraq-birth-defects

Did US Army Cause Iraq Birth Defects?  29 Mai 2008 (site info Britannique)

 

(3) http://www.independent.co.uk/life-style/health-and-families/health-news/iraq-records-huge-rise-in-birth-defects-8210444.html

Iraq records huge rise in birth defects : New study links increase with military action by Western force

Sarah Morrison 14 Octobre 2012

 

(4) https://www.youtube.com/watch?v=-W5TvnYaeN4

Un reportage de la BBC sur les malformations congénitales en Irak

 

(5) http://www.zcommunications.org/a-call-to-release-the-who-report-on-iraqi-birth-defects-by-multiple-authors

Un appel pour la publication du Rapport de l'OMS sur les malformations congénitales en Irak 18 Mai 2013 signé par 58 personnalités, médecins, chercheurs, scientifiques, personnalités politiques et autres.

 

(6) http://www.guardian.co.uk/commentisfree/2013/may/26/iraqis-cant-turn-backs-on-deadly-legacy

We've moved on from the Iraq war – but Iraqis don't have that choice 26 Mai 2013 article du Journal Britannique The Gardian A lire !

 

(7) http://www.nytimes.com/1995/12/01/world/iraq-sanctions-kill-children-un-reports.html

Les sanctions contre l'Irak tuent des enfants, selon le rapport de l'ONU

1er Décembre 1995 New York Times (grand journal US)

 

(8) http://tv.msnbc.com/2013/03/18/president-bush-promised-iraqi-civilians-a-better-future-what-are-their-lives-like-now/

Bush a promis aux civils irakiens un avenir meilleur. Comment vivent-ils maintenant?

18 Mars 2013

 

 

traduction de l'anglais : Marie d'independentwho

http://www.aljazeera.com/indepth/opinion/2013/06/201365101540408281.html

 

PS 1 : Qu'est ce qui cloche ? Le fait que cela soit le journal Aljazeera qui publie ce texte et qu'on peut le dénigrer facilement puisqu'il est financé par le Qatar et a déjà publié des mensonges ? Pourtant le journal Le Figaro est financé par Dassaut et a déjà publié des mensonges...

 

PS 2 : Il y a déjà eu une piqûre de rappel pour l'OMS :

 

http://afrique-asie.fr/menu/moyen-orient/5741-pourquoi-l-oms-ne-publie-pas-son-rapport-sur-l-irak.html

 

 

Et toujours dans la rubrique « Si les institutions ne font pas leur travail et trahissent alors la société civile le fait bénévolement. » :

 

- En avril 2013, L’association japonaise Human Rights Now avait publié un rapport sur les malformations congénitales à Fallouja en Iraq. dues à l'utilisation d’arme à uranium appauvri et phosphore blanc par des soldats de même nationalité que ceux qui avaient employé l'agent orange au Viet-Nam. En toute impunité.

 

Ce n’est pas un hasard si c’est une association japonaise qui relève cette ignominie ; c’est le même très grand crime actuellement chez eux. Kazuko Ito souhaite que ce rapport soit diffusé aux média internationaux pour attirer l’attention du monde.

 

http://hrn.or.jp/eng/activity/area/iraq/press-release10-years-after-the-war-innocent-new-lives-are-still-dying-and-suffering-in-iraq-human-r/

C’est en anglais mais les photos…devraient être montrées à tous ces soldats et politiciens complètement dépassés.

 

 

- Mais le rapport fait conjointement par l'OMS et le ministère de la santé d'Irak a du mal a sortir car l'OMS n'est pas indépendante. Comme il se trouve encore des personnes pour s'en étonner :

voir le collectif independentwho Santé et Nucléaire qui a organisé un forum scientifique et citoyen sur la radioprotection en 2012.

www.independentwho.org

Comme rien ne bouge, il organisera en 2014 un deuxième sur le thème des dommages génétiques dus à la contamination radioactive.

 

Étasunien, français, anglais souviens-toi de Fallouja

 

 

Avec en prime la réponse du ministre de la défense rebaptisé ministre de la cahuzade :

 

Question écrite n° 20048 - 14ème législature posée par M. Chassaigne André (Puy-de-Dôme - Gauche démocrate et républicaine)

publiée au JO le 05/03/2013

M. André Chassaigne attire l'attention de M. le ministre de la défense sur l'utilisation d'armes à l'uranium appauvri au Mali. Selon des informations concordantes, l'armée française utiliserait au Mali des armes à uranium appauvri, définies comme étant des « munitions fléchées à l'uranium appauvri ». Cet usage militaire par aéronefs et certains blindés n'a pas été démenti par l'armée française. De telles armes sont utilisées au nom de « l'efficacité » pour pénétrer dans les blindages ou béton. Mais elles ont des effets néfastes et de très longue durée, connus depuis longtemps, par la contamination des zones impactées. Elles ont notamment un effet toxique sur les plantes et sur le bétail, intégrant ainsi la chaîne alimentaire. De plus, l'utilisation de ces armes est illicite, car en violation des règles internationales de radioprotection. Elles ont été à maintes reprises déclarées illégales par le droit international sur le contrôle des armements. De fait, elles constituent un crime contre l'humanité dans la mesure où elles entraînent pour plusieurs milliards d'années la pollution des sols, des eaux et de l'air, contaminant la flore, la faune et les populations, engendrant des malformations congénitales avec transmission aux générations futures. Il lui demande de lui préciser si cette information est vérifiée. Si elle s'avérait juste, il souhaite connaître son engagement à faire procéder à l'arrêt immédiat de leur utilisation et prendre en charge les coûts de décontamination. Il lui demande si la France est prête à oeuvrer auprès des instances internationales pour que ces munitions soient effectivement interdites dans tous les conflits sur la planète.

 

Réponse du ministère : Défense

parue au JO le 25/06/2013

Les munitions flèches à l'uranium appauvri équipant les chars Leclerc procurent à ces derniers une capacité de défense indispensable face à des chars modernes, surprotégés, très agiles et pouvant neutraliser des cibles à longue distance. Ces obus relèvent de la catégorie des armes conventionnelles et ne sont interdits par aucune convention internationale. Le droit international applicable en l'occurrence est l'article 35 du premier protocole additionnel aux conventions de Genève, qui stipule que les États doivent s'assurer que les armes qu'ils emploient ne sont pas de nature à provoquer des maux superflus et que les dommages causés n'ont pas un impact étendu, durable et grave sur l'environnement naturel. En conséquence, de nombreuses évaluations approfondies des effets sanitaires et environnementaux des munitions contenant de l'uranium appauvri ont été conduites par les organisations internationales compétentes : Organisation mondiale de la santé, Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE),, Agence internationale de l'énergie atomique, Organisation du traité de l'Atlantique Nord. A cet égard, il convient notamment de souligner que les essais de ces munitions ont été suspendus dans l'attente du résultat des études épidémiologiques menées par le PNUE après les conflits dans le Golfe persique et les Balkans. Cependant, aucun de ces travaux n'a mis scientifiquement en évidence une quelconque dangerosité liée à la présence d'uranium dans ces armes. En effet, l'uranium appauvri utilisé pour la fabrication des munitions étant très peu rayonnant, et sa concentration extrêmement faible, le risque de pollution du champ de bataille apparaît minime. Pour autant, la France demeure attentive aux conclusions des diverses recherches effectuées par les organismes spécialisés sur le thème de l'impact sur la santé et l'environnement de tous les armements, sans exception, dont elle est dotée. Enfin, il est précisé que nos forces armées n'envisagent le recours à des tirs d'obus à forte capacité de pénétration que dans le cadre d'un volume strictement adapté à la nécessité opérationnelle, et uniquement contre des chars de combat surprotégés. Dans ce contexte, elles n'ont à ce jour utilisé ce type de munitions ni au Mali, ni sur les différents théâtres d'opérations extérieurs sur lesquels elles ont été engagées. En revanche, il n'appartient pas à la France de se prononcer quant à l'éventuelle utilisation par l'un de ses alliés de ces munitions dont l'emploi n'est interdit ou limité par aucun instrument du droit international, y compris humanitaire.

 

 

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